mercredi 15 février 2012

[Vu Sur le Net] Après la réintégration, quel accueil?

Depuis 30 ans et plus, l’abbé Franz Schmidberger est dans les instances dirigeantes de la FSSPX. Supérieur Général de 1982 à 1994, premier assistant de Mgr Fellay de 1994 à 2006, et actuellement supérieur du district allemand. Sa voix, au sein de la Fraternité, est l’une des plus autorisées. Dans un entretien à Die Welt, il déclare :
«Si, pour reconnaître canoniquement la Fraternité, les autorités romaines n'exigent rien qui contredise l'enseignement ni la pratique traditionnelle de l'Eglise, il n'y aura pas de trop grands problèmes pour une régularisation. Par contre je ne vois pas qu’une solution soit possible, si Rome devait exiger que nous acceptions sans réserves l’ensemble de Vatican II. […] Le pape régnant fait preuve d’une certaine bienveillance envers nous, et j’espère que nous trouverons une solution sous son pontificat.»
La FSSPX est entrée il y a des années dans un processus qui vise à se réconcilier avec Rome, et que certains craignent (ou souhaitent?) voir dérailler. Pour La Croix par exemple «tout se passe comme si aucune des deux parties ne voulait prendre la responsabilité d’être le premier à ‘claquer la porte’». Cependant, des déclarations comme celles de l’abbé Schmidberger donnent à penser que la réintégration de la FSSPX interviendra – dans les prochains mois.

Que se passera-t-il alors? Comment seront accueillis les traditionalistes de la FSSPX? Ce n’est pas être normand que de penser que cet accueil sera… divers, à l’image de ce qui se pratique déjà, et dont nous avons cette semaine deux exemples :

Mgr Nicolas Brouwet est le nouvel évêque de Tarbes-et-Lourdes. L’hebdomadaire Famille Chrétienne l'interroge sur sa proximité d'avec la sensibilité traditionnelle, par rapport à son rôle d’évêque. Il répond :
«Mes goûts personnels sont tout à fait secondaires. Par exemple, mon prédécesseur ouvrait chaque année le sanctuaire à la Fraternité Saint-Pie-X pour son pèlerinage, je continuerai. De même pour tous les catholiques : j’aimerais que chaque catholique, d’où qu’il vienne et quelle que soit sa sensibilité, se sente chez soi dans le sanctuaire, et je m’y emploierai.»
Cliquer sur l'image pour lire l'article.
Tel n’est pas le ton dans le diocèse de Nevers. Interrogé par le Journal du Centre au sujet d’une école hors-contrat, Mgr Brac de La Perrière aurait pu se contenter d’indiquer que l’établissement étant lié à la Fraternité Saint Pie X, il ne dépendait pas de lui. Mais l’évêque va plus loin : il ne sait pas «ce qui va se faire dans cette école», qui est «une source de division», il dit explicitement que ce n’est pas ce qu’il veut – c’est même très exactement ce dont il ne veut pas. Bref : le mur. Mais comme chaque mur a deux côtés, qu’il me soit permis de penser que certains parents traditionalistes seront rassurés d’avoir la confirmation, par Mgr Brac de La Perrière himself, de ce que l’école de leurs enfants «n’a aucun lien avec l’enseignement catholique du diocèse».

10 commentaires:

  1. Nous sommes en fin de pontificat, et il n'y a rien à attendre. Je pense que le prochain pape qui sera probablement jeunet africain ou sud américain aura d'autres problèmes plus importants à régler que ceux de la vieille Europe qui s'admire le nombril et se croit toujours le centre du monde (en Côte d'Ivoire on se contrefiche de la FSSPX : ce n'est pas le problème du catholicisme aricain).

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    1. Un pontificat n'est pas un mandat politique. Seul Dieu connaît sa fin.Pour sa part la FSSPX est dans sa doctrine et ses rites, l'Eglise telle qu'elle était jusqu'à VA2. Ce n'est pas rien.L'Afrique catholique pour ce que j'en connais me paraît plus "traditionnelle" dans sa liturgie, dans ses rapports au magistère, dans son appréhension du sacerdoce que "progressiste". Que Dieu vous bénisse.

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    2. On ne contre fiche de rien Svp. A la charité chrétienne.

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  2. Monsieur l'Abbé Schmidberger enfonce une porte ouverte, parce que personne ne l'a claqué(e)

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  3. Et une fois la FSSPX "régularisée", "intégrée", (et déjà presque digérée), quels seront les arguments possibles pour inciter les hommes à rejoindre le camp de la Vérité et rejeter le poison moderniste ? Repeindre nos églises en rose ? Offrir des chamallows aux enfants pour les attirer au catéchisme ?
    Comment ne pas voir que le modernisme, comme le fut le communisme et comme l'est toujours la Révolution sous toutes ses formes, est avant tout une praxis ?
    Une praxis qui ne craint aucune contradiction interne et dont la seule logique est d'empêcher à tout prix la manifestation de la vérité en engluant hommes et idées dans sa dialectique.
    Personnellement, je ne crois pas que la Providence laissera la FSSPX s'attabler avec le diable, même en la munissant d'une très longue cuillère.

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  4. Pourrait-on m'expliquer comment fera la FSSPX pour trouver un accord avec Rome tout en diffusant par ailleurs un "ordo ou calendrier liturgique" dans lequel on peut - encore - lire (in "NOTES" p. 2 non numérotée du répertoire ): "(...) il est préférable de ne pas aller aux messes accordées en vertu de l'Indult ou du Motu proprio "Ecclesia Dei", ces derniers ayant amené certains prêtres et fidèles à tolérer la Nouvelle messe" ?... (Qui ne peut le moins pourrait-il le plus ?)

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  5. C'est le titre de l'article du Journal du Centre qui donne le ton : "une école jugée peu catholique". Mais celle qui juge c'est la journaliste elle-même, pas l'évêque, dont elle rappelle qu'il est le seul à pouvoir décréter si un école est catholique ou pas. Or il ne le fait pas. Et le ferait-il que ce ne serait pas du "peu" catholique. C'est catholique ou ce n'est pas catholique. L'évêque, selon la journaliste, se contente de rappeler que ce n'est pas une école diocésaine et que le diocèse n'élabore pas des écoles de ce type. Tout cela certes assorti de considérations restrictives. Je ne connais pas ce Mgr Brac. Dans le diocèse de Lyon, il semble avoir mis les mains dans le cambouis. Je ne sais si les tradis lyonnais ont eu à se plaindre de lui. Attendons avant de le mettre dans le même panier que NNSS Gueneley, Nourrichard, Bouilleret, Planet, Rouet, et j'en oublie.

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  6. Gaillardon - j'ajoute (à l'instant) un facsimilé du Journal du Centre, afin que chacun puisse voir qui dit quoi, effectivement.

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  7. Mgr Brac refuse de faire son boulot en disant quel enseignement est catholique ou ne l'est pas.
    Et il estime qu'une nouvelle hors contrat est "source de division". Mais il se garde de le dire concernant l'Etat qui promeut un enseignement public obligatoire et laïque.

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  8. Si j'ai bien lu, Brac dit in fine que cette école n'est pas catholique "l'évêque doit dire si (cette école) est catholique ou non". Je cite expressément les termes de l'évêque rappelés entre guillemets dans l'article. Or Brac refuse de dire que cette école est catholique, donc dans son esprit, en raisonnant par a contrario, elle n'est pas catholique. Brac a le monopole de décider qui est ou n'est pas catholique, c'est un peu effrayant ; on a l'impression de se trouver face à un totalitarisme ecclésastique. Réaction typique d'un aparratchik qui a encore une longue carrière devant lui et qui ne voudrait pas le moins du monde avoir l'air de faire une fleur aux tradis, dans un diocèse très marqué à gauche.

    Et dire que demain on commémore la fête de Sainte Bernadette qui repose à Nevers.

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