Pourquoi parler encore aujourd'hui de Martin Luther ? Le pasteur Alain Joly et moi-même nous cosignons un débat sur la personnalité, le message et l'héritage que laisse le réformateur allemand cinq siècles après qu'il ait mis en cause la pratique des indulgences en placardant 95 thèses sur la porte de la chapelle de Wittenberg. Geste médiéval ? Querelle dépassée ? Luther, pour quiconque l'approche encore, est un vivant. Il a quelque chose à dire non seulement aux luthériens, mais aussi aux catholiques et à tous ceux qui cherchent Dieu, comme le soulignait le pape Benoît XVI à Eisleben. Il bouscule notre confort intellectuel et spirituel.
Alain Joly et moi même, nous serons heureux d'évoquer nos accords et nos désaccords sur cette figure haute en couleur en continuant notre débat devant vous puis avec vous, car toutes vos questions seront les bienvenues.
Rendez-vous mardi 6 juin à 20 H au Café le François Coppée, 1 boulevard du Montparnasse, Métro Duroc
Le livre, rédigé en débat avec François Huguenin et Serge Sarkissian, s'intitule Martin Luther, le défi de la transgression, éd. Onésime 2000
Moi qui suis à demi fils de Martin Luther par ma mère, ce livre -puisque, vivant loin de Paris, je ne pourrai pas participer au débat- me passionne par avance, et votre interlocuteur, le pasteur Alain Joly, est un homme de qualité, comme on ne devrait plus jamais dire après Monsieur Jourdain.
RépondreSupprimerJe ne saurais toutefois m'abstenir de prendre part à ce débat dont je serai absent, en postant cette position provocatrice, assez dans ma manière, mais absolument sincère de ce que je pense de Martin Luther.
On a dit de l'Église catholique qu'elle était "la fabrique à névrose" (l'auteur du propos est celui qui parlait de "la France moisie", Philippe Sollers). Combien plus cela s'applique-t-il au luthéranisme! Je l'ai observé dans toute ma famille maternelle, pour son malheur et accessoirement pour le mien.
Luther est un ancien moine augustinien, et saint Augustin, si brillant rhéteur soit-il, est le théologien de l'écartèlement. La postérité de saint Augustin a par deux fois divisé la société catholique, par le jansénisme et le luthéranisme. Le jansénisme a hérité de la théologie écartelée de saint Augustin à propos de ce cercle carré que serait l'existence conjointe du libre arbitre et de la prédestination. Luther est l'héritier d'un autre écartèlement théologique. Son intuition fondamentale est la justification par la foi, d'après laquelle aucun effort moral n'est nécessaire puisque seul, le Christ nous justifie, mais il faut redoubler d'efforts pour être à la hauteur de Son sacrifice, pour être conséquent et pour ne pas pécher, bien que ne pas pécher ne soit pas nécessaire au salut, car "il n'y a pas un seul juste devant Dieu, pas même un seul". (Ici, Luther reprend Saint-Paul.) Allez vivre de ça!
Luther, moine apostat, défroqué, hérétique. Cet hérésiarque abominable, ennemi de la Grâce de Jésus Christ et de l'Eglise a entrainé une partie de la chrétienté dans ses hérésies. Pour Luther "la Messe catholique est une abomination" Il est responsable des guerres de religion qui ont fait tant de victimes. Pour Luther "on est chrétien si on n'est pas catholique romain". On est effrayé de voir l'Abbé de Tanouarn faire l'apologie -en compagnie d'un pasteur- de cet envoyé de Satan. L'Abbé de Tanouarn est tombé bien bas. C'est le chemin de l'Enfer.
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