Non je ne fais pas une crise de gatisme précoce ; je viens seulement de terminer le dernier livre du pape (avec Dominique Wolton) : Politique et société. Près de 400 pages. Un pavé. Bien sûr il y a des redites, mais ce n'est pas gênant, cela contribue au contraire me semble-t-il à montrer qu'il y a une pensée claire du pape et que les "petites phrases" dont il a le secret ne sont pas des piques gratuites mais comme des stalactites tombés de la paroi rocheuse et qui en proviennent. Il y a effectivement - c'est la première fois que cela m'apparaît avec tant de clarté - une pensée du pape, que l'on retrouve sur tous les sujets. Un regret ? Que la théologie soit trop discrètement évoquée pour que l'on puisse vraiment saisir le système théologique du pape, comme on comprend ici son approche politique.
Avec François, l'Eglise a un pape qui est en avance sur son temps, un pape qui a saisi l'aspect particulier que doit prendre une pastorale soucieuse de réussir dans la société matérialisée dans laquelle nous vivons, je dirais : un pape authentiquement personnaliste. Il ne me semble pas exagéré de considérer qu'il fait sienne la distinction que propose Laberthonnière entre les êtres et les choses. Les humains, quels qu'ils soient, sont tous des êtres, à l'image de Dieu. Chaque être vaut infiniment plus que toutes les choses. Preuve ? Chaque être se détermine librement par rapport à Dieu, en ce sens chaque être possède une destinée. "Le christianisme n'est pas une science. Ce n'est pas une idéologie. Ce n'est pas une ONG. C'est une rencontre (...) Comment élargir les conditions pour l'écoute des autres, c'est la mutation que l'Eglise doit faire". Comment ne pas souscrire à ces formules ? Comment ne pas voir se profiler l'image de Pascal et la réalité trop souvent tue de la grâce efficace dans cette exaltation de la "rencontre" ? L'Eglise de François est augustinienne et en ce sens "janséniste". Elle met la grâce avant la science et se garde de toute idéologisation d'un contenu de pensée chrétien. Elle met la grâce au-dessus de toutes les bienfaisances purement humaines, et c'est pour cela qu'elle n'est pas une ONG, malgré tant d'apparences contraires.
L'Eglise doit muter : ce qu'elle doit perdre en route, ce n'est ni sa liturgie (à Dieu ne plaise), ni ses dogmes (qui sauvent notre esprit de l'ignorance), ni sa morale (à condition, note le pape, que l'on considère la morale non pas comme un monde en soi mais comme une conséquence de la rencontre avec le Seigneur)... Ce qu'elle doit perdre en route, c'est ce qui l'empêche d'écouter les hommes, le cléricalisme et la rigidité, j'emprunte ces deux mots au langage du Saint-Père. J'en ajouterai un troisième ! l'idéologie.
Le pape emploie ce dernier terme très souvent. Il ne faut pas voir dans ce qu'il stigmatise comme idéologique ce que Marx appelait ainsi : la pensée qui se serait d'elle-même mise au service du Grand Capital (ou au service de l'Or, comme dit Maurras dans L'avenir de l'intelligence). Non ! Le mot "idéologie", employé par François, c'est de manière générale toute forme de pensée close sur elle-même et menacée de la fameuse maladie du perroquet que l'on nomme psittacisme : cette maladie, vous savez, qui apparaît quand la répétition dispense de la compréhension.
J'imagine quelque grave théologien me lisant d'aventure, je le vois plissant les yeux avec un air sceptique. L'objectant dirait sans doute sans s'occuper du pape : "ce christianisme là est un christianisme sans doctrine, une pure mystique, c'est-à-dire un état d'âme"...
A quoi je répondrais qu'il ne faut pas confondre "état d'âme" et "état de l'âme" et qu'il reste absolument vrai que le christianisme est un état de l'âme augmentée, sur-naturalisée, divinisée...
Mais je voudrais souligner encore autre chose dans ce beau livre du pape François, qui a le don des petites phrases aux grands effets. Pour lui, la foi n'est pas seulement cet acte de vital, auquel notre objectant reprochait de n'être qu'un état d'âme. C'est une réalité objective, une réalité qui s'objective dans les cultures chrétiennes : "Une foi qui ne devient pas une culture n'est pas une vraie foi. Le voilà le rapport entre foi et culture : l'inculturation de la foi et l'évangélisation de la culture". Dans cet éloge de l'inculturation, on voit se profiler le risque du morcèlement de chrétientés inculturées que leur éloignement géographique contribue à rendre incompatibles les unes avec les autres.. Mais ce risque est un beau risque car la culture chrétienne agrandit toujours l'humanité, comme l'avait bien vu l'anthropologue René Girard. Et les cultures chrétiennes convergent toujours finalement, comme aujourd'hui fonctionnent ensemble les deux poumons, Orient et Occident de la sainte Eglise de Dieu. Moscou, Rome : des cultures différentes qui finissent par se rencontrer, non pas dans une synthèse artificielle, mais dans une sur-thèse différenciée, si l'on reprend le vocabulaire du pape.
Cette culture chrétienne, liturgique, théologique, artistique, les vandales post-conciliaires avaient espéré nous en priver. Nous en jouissons aujourd'hui en sécurité grâce à Benoît XVI. Cette culture chrétienne traditionnelle est la plus riche au monde, la plus diverse, la plus longue et la plus convergente en même temps. Elle est comme un biotope favorable au développement de notre foi, pas seulement une contre-culture, dans notre monde matérialisé, mais un accomplissement humain intégral (pour reprendre un adjectif cher au pape) et qui ne peut nous être ôté.
Deux remarques pour finir : nulle part je n'ai vu le pape prétendre être responsable du développement humain intégral que par ailleurs il appelle de ses voeux. Le Père Stalla Bourdillon en fait un Boniface VIII des temps modernes. Mais sa lecture nous emmène à mille lieu de cela. François se veut seulement serviteur des serviteurs de Dieu. Son impérialisme est celui de la charité.
Deuxième remarque : je traiterai dans un prochain post ce qui concerne les relations entre le pape et les migrants.
Merci pour cet article très intéressant. J'hésitais à acheter ce livre, je vais le commander !
RépondreSupprimerCe Pape déroute, interpelle, remet en cause, nous remet en cause... et c'est très dérangeant. En même temps, "ce qui vient au monde pour ne rien déranger ne mérite ni égards ni intérêt" (René Chard)... Et se remettre en cause chaque matin, ou plutôt chaque soir lors de l'examen de conscience, n'est-ce pas indispensable au catholique ?
En ce qui me concerne, ce Pape m'a permis de mieux comprendre les fondamentaux de notre Foi et de revenir à l'essentiel : l'amour que Dieu nous porte, avec lequel Il nous sollicite, de façon incompréhensible, déroutante, voire dérangeante !...
Le Jubilé de la Miséricorde fut une expérience extraordinaire, d'autant plus qu'on peut le poursuivre indéfiniment car c'est le cœur de notre vie chrétienne. Relire et mieux comprendre ces textes évangéliques qui avaient été choisis reste une expérience durablement déstabilisante ! Car heureusement la Miséricorde divine bénéficie autant au fils aîné qui proteste, critique et se rebiffe qu'au prodigue qui se repent... Ouf : les catholiques amers qui pensent prouver leur catholicité en critiquant ce pape à la chaîne, faute de le comprendre, ont autant de place dans le cœur de Dieu que tous ! ;-)
Inénarrable abbé de Tanouärn. Englué dans sa lourde dialectique de dissèqueur de mouches,ce "grand intellectuel" sorbonnard est prêt à tout pour nous faire respecter les délires épiscopaux.Sachez qu'il y a le pape privé, le pape public. La nuance n'est pas chez lui une marque de pensée aigüe,pondérée, raisonnable, mais l'instrument de toutes ses trahisons et d'une soumission qui devrait être récompensée. Honneur aux prêtres qui, dans cette triste conjoncture,bravant l'esprit du monde pour l'honneur du Christ-Roi, terminent leur sermon du dimanche en s'adressant aux petits enfants.
Supprimer[Fallait-il passer, ou pas, ce message de "Richard sans avoir"?
Supprimeril nous a semblé que *oui*, ne serait-ce que pour illustrer l'univers mental dans lequel évolue/nt certain/s lecteur/s de ce blog]
« L’Église doit muter (…) Ce qu'elle doit perdre en route, c'est ce qui l'empêche d'écouter les hommes, le cléricalisme et la rigidité, j'emprunte ces deux mots au langage du Saint-Père. J'en ajouterai un troisième ! L'idéologie. », dites-vous.
RépondreSupprimer« Écouter les hommes », entendu, mais d’abord et avant tout les catholiques, ceux qui souffrent dans et pour leur foi : n’est-ce pas un certain « cléricalisme » et sa « rigidité » qui sont les adversaires les plus acharnés de la messe traditionnelle, et qui ont ainsi détourné et détournent encore de l’Église d’innombrables fidèles ? Quant à « l’idéologie », c’est bien sûr le fameux « esprit du Concile », dénoncé par Benoît XVI, qui, entre autres, a complètement supplanté le vénérable thomisme, d’où les incertitudes, les ambiguïtés, voire les dérives doctrinales engendrées à la suite de cette substitution.
Mais cette idéologie funeste, vous évitez de la dénoncer : vous préférez en rester à une définition générale de l’idéologie, vue comme « toute forme de pensée close sur elle-même et menacée de (…) psittacisme ». L’ennui, c’est que dans l’ouvrage cité, le pape François, lui, n’hésite pas à en désigner une : « l’idéologie traditionaliste », « pique [non] gratuite » tirée d’une « petite phrase » inutilement désobligeante dont vous ne pipez mot, sinon que ladite idéologie n’a rien à voir avec ce qu’en disait Marx (c’est peu dire !)
En revanche, s’agissant de la « culture chrétienne, liturgique, théologique, artistique », vous rappelez fort à propos que « les vandales post-conciliaires avaient espéré nous en priver ». Mais quant à dire que « nous en jouissons aujourd'hui en sécurité grâce à Benoît XVI », il faudrait peut-être nuancer : d’abord en rappelant que cette culture chrétienne est attaquée tous les jours, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Église (où les vandales post-conciliaires ou successeurs sont toujours à l’œuvre), ensuite en reconnaissant que c’est une infime minorité de la hiérarchie qui la soutient : la sécurité est donc toute relative, voire précaire, ne tenant qu’à la protection d’un motu proprio révocable...
Désolé donc, Monsieur l’Abbé, de ne point partager totalement votre enthousiasme pour un pape qui, par bien des côtés, nous rappelle les années sombres de l’après-concile et du pontificat de Paul VI... dont vous n’avez sans doute point gardé, vu votre âge à l’époque, entièrement souvenir.
Bravo et merci. Je mets votre article en lien dans mon blog.
RépondreSupprimerPatrice de Plunkett
C'est tout de même curieux : l'Eglise souffre-t-elle vraiment aujourd'hui de rigidité ? Les cathos sont-ils vraiment corsetés ? Ou ont-ils seulement encore une colonne vertébrale ?
RépondreSupprimerL'habitude semble prise que chaque pape canonise celui d'avant, tel un empereur romain divinisant son prédécesseur. Je pars du principe qu'il n'y a pas de raison que ça s'arrête. Je table donc sur le fait que saint François (pape) sera sur les autels avant 2040. A partir de là, comment ne pas s'enthousiasmer, dès aujourd'hui, puisque nous sommes face à un (futur) saint vivant?
RépondreSupprimerMon Père, je m'interroge, mieux: j'ai interrogé des prêtres. Ils ne m'ont pas donné de réponse. Peut-être trouvaient-ils ma question oiseuse? impertinente? Ce n'était pas mon intention. Alors je réessaye, peut-être aurai-je une réponse avec vous. Je schématise, et voila la question: COMMENT SE FIER AU JUGEMENT D'UN PAPE QUI RÉPOND NE PAS ÊTRE LA POUR JUGER?
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerPour ma part, et à tort ou à raison, je plains vraiment de tout mon coeur tous ceux qui s'en remettent ou se soumettent à la conception actuellement conquérante et dominante du "discernement" "évangélique", dans la "miséricorde" vers les "périphéries", car il me semble vraiment, à juste titre ou non, que cette conception, qui a commencé à se manifester au moins dès le début du premier après-Concile, sous Paul VI, est particulièrement propice au développement, au sein-même de l'Eglise catholique, de pratiques ou de tendances qui relèvent de l'adogmatisme, de l'immanentisme et de l'unanimisme, le bénéfice de cet unanimisme étant bien sûr réservé à ceux qui s'en remettent, ou à ceux qui se soumettent, à ce courant de pensée et d'action.
Encore une fois, à tort ou à raison, je suis de plus en plus convaincu par ce qui suit : la crise que le catholicisme contemporain n'en finit pas d'infliger à lui-même, au moins depuis le début de l'avant-Concile, sous Pie XII (ce qui ne signifie évidemment pas que tout allait bien avant), est une crise d'adaptation, d'adaptation des conceptions et des relations en direction des confessions chrétiennes non catholiques, des religions non chrétiennes, de l'homme et du monde contemporains, en ce qu'ils ont de spécifique, mais est aussi une crise d'occultation, d'occultation de bien des références, de bien des thématiques, dont la réception et la transmission sont indispensables à la survie de l'identité de l'Eglise catholique et de l'intégrité de la Foi catholique.
Or, de même que je ne suis pas sûr du tout que le pape François ait la même vision des origines et des conséquences de cette crise que le pape Benoît XVI, de même je ne suis pas sûr du tout que le positionnement le plus charitablement et le plus raisonnablement attribuable au pape François soit en mesure, ou soit de nature à mettre un terme à cette crise que le catholicisme contemporain n'en finit pas d'infliger à lui-même, d'autant plus que la mise en oeuvre de ce positionnement donne souvent lieu à un autoritarisme qui n'est pas toujours particulièrement placé sous le signe du "discernement" "évangélique" dans la "miséricorde" vers les "périphéries" situées, au sein-même de l'Eglise catholique, autour du pape François et de ceux qui se disent ou qui sont ses "amis".
La crise que le catholicisme contemporain inflige à lui-même est à la fois une crise d'auto-déconstruction et d'auto-dépassement, non seulement de certains éléments accessoires, mais aussi de certains fondements essentiels, et je doute fort, mais, encore une fois, je me trompe peut-être, que telle ou telle approche, qui se dit et se veut "émancipatrice", à l'égard de telle conception, qualifiée de rigide, de la Foi, de l'Espérance et de la Charité, permette de remédier à cette crise.
Bonjour,
RépondreSupprimerIl me semble vraiment, par ailleurs, ce qui suit, que je me trompe ou non.
En un sens, que certains considèrent comme "conservateur" et "traditionnel", ou comme "dogmatique" et "légaliste", donc comme "illégitime", et non comme "évangélique", l'Eglise doit, en effet, aujourd'hui comme hier, "muter", au sens de : se convertir chaque jour.
Et ce qu'elle doit perdre en route, c'est ce qui l'empêche de faire bon accueil, avant tout, à Jésus-Christ, en tant que Fils unique du seul vrai Dieu, et ce qui l'empêche de se mettre à l'école et à l'écoute, avant tout, de la Parole de Dieu, de l'Ecriture et de la Tradition...
...y compris quand ce qui l'empêche de faire bon accueil à Jésus-Christ et de se mettre à l'école et à l'écoute de l'Ecriture et de la Tradition émane de telles conceptions et de telles pratiques, théologiennes ou épiscopales, quasiment idéologiques (interprétatives d'une manière hétérodoxe, incriminatrices d'une manière historiciste, méprisantes et négligentes, mobilistes et partisanes, restrictives et sélectives, ou bien plus irénistes que réalistes), notamment du "dialogue" interreligieux et du "discernement" intra-ecclésial.
Or, je ne suis pas absolument persuadé que le pape François souscrive toujours, d'une manière absolument prioritaire, spontanément et totalement, à la vision, avant tout surnaturelle et théologale, de la conversion ou de la mutation de l'Eglise, telle qu'elle figure dans les paragraphes qui précèdent.
Par ailleurs, c'est bien beau de dire : il faut que l'Eglise "s'ouvre sur les périphéries" et soit "en sortie", bien entendu notamment pour exhorter, d'une manière explicite et spécifique, par la prédication et par le témoignage, les croyants non chrétiens et les incroyants à la conversion, par et vers Jésus-Christ.
Mais au moyen et à partir de quelle conception, de quelle connaissance, de quelle compréhension, de quel amour de l'être et de quelles lumières sur l'être qui est au centre (Jésus-Christ) ET des choses qui permettent de connaître, d'aimer et de suivre l'être qui au centre (les "médiations indispensables", notamment catéchétiques et sacramentelles), les catholiques d'aujourd'hui pourront-ils, sauront-ils, et voudront-ils "s'ouvrir sur les périphéries" et être "en sortie", pour être à la fois missionnaires et orthodoxes...
...alors que ces mêmes catholiques sont, chronologiquement, les continuateurs de ceux d'hier, dont les convictions chrétiennes ont été lessivées, par toute une praxis de "l'adaptation", de "l'évolution", de "l'innovation", de "l'ouverture", et de "l'unité", qui a été, hier, et qui est, encore aujourd'hui, à la fois post-conciliaire et post-soixante-huitarde (même si elle a été élaborée en amont du Concile) ?
Encore une fois, je me trompe peut-être, ou plutôt je me trompe sûrement, aux yeux de certains, mais enfin qui ne voit que, compte tenu de la fragilisation du catholicisme contemporain, pour des raisons exogènes, mais aussi pour des raisons endogènes (qui ne doivent pas tout, c'est le moins que l'on puisse dire, à "l'idéologie du traditionalisme"), il n'est pas à exclure qu'une des priorités actuelles soit placée, ou soit à placer, sous le signe de la reconsolidation ad intra, doctrinale, liturgique, pastorale, notamment par la formation des catholiques, en ce qui concerne le spécifique de la Foi catholique, afin qu'ils connaissent, comprennent, reçoivent, partagent, respectent, transmettent mieux et plus, tenez-vous bien : LEUR PROPRE CONFESSION CHRETIENNE (et non telle conception postmodernisante ou protestantisante de cette confession), dans la confiance et dans la fidélité ?
J'apprécie toujours vos ouvrages et vos analyses qui nous permettent d'avancer.
RépondreSupprimerVotre article m'interpelle. Ne pensez-vous pas que le fond que vous louez chez François et exactement le même que chez Benoit XVI : l'importance de l'évènement et de la rencontre (en réaction sans doute à K. Rahner ou une certaine inversion des fins type Gaudium et spes), augustinisme et primat de la grâce...
Et pourtant, tout le monde sens bien qu'au delà de ce que nous pourrions dénommer "sensibilité ecclésiale" (persécution des FI, des évêques trop traditionnels...), il existe une grande différence d'ordre intellectuelle ou théologique.. Laquelle est-elle ? Votre point de vue m'intéresserait beaucoup.
Je verse au débat ce passage de Wolton chez Ruquier: LIEN CLICABLE, pour visionnage ici même.
RépondreSupprimerMonsieur l'Abbé,
RépondreSupprimerA force de contempler le soleil, vous êtes ébloui, je n'oserai dire "aveuglé". Je n'ai pas envie de lire le livre de Dominique Wolton. J'attends le livre de Christophe Dickès sur Benoît XVI.
Je relirai votre commentaire à tête froide, je n'ai rien compris à la pensée du pape, je n'y comprenais déjà rien et vos lignes m'ont encore plus "embrouillée". Les piques de notre pape seraient donc des "stalactites de la paroi rocheuse" : je n'y avais pas pensé.
Je trouvai ce pape trop "prosaïque" et "dans le monde", voilà que grâce à vous, je vais partir à la recherche des pépites semées par lui.
Décidément, vous avez l'art et, c'est pourquoi on aime tant vous lire et vous entendre, de tout poétiser...Notre cher Benoît jouait du Mozart, vous allez bientôt nous révéler que François lui joue du Bach pour la plus grande gloire des pauvres et de l'Eglise, et vous avez un tel talent que je vais finir par dire "après tout peut-être"....
Est-ce qu'il y aurait dans tout ce que vous avez écrit un petit sens caché ou une "ironie" ?, je vais vous relire et alors peut-être vais je partir contempler "les stalactites" que le bon pape François détache de la paroi rocheuse....
Un pape fabuleux ? est-ce que nous ne devons pas nous guérir du "papisme", je respecte le pape mais il me semble que cet attachement passionnel est finalement très récent, il faudrait que vous nous retraciez un peu l'histoire de ce sentiment que je ne maîtrise pas trop.
Le "papisme" qui m'a habitée à l'époque des deux précédents papes n'était-il pas un cautère sur une jambe de bois, quand on a une foi de roc, on ne devrait pas toujours se tourner vers Rome. Est-ce que Jeanne d'Arc attendait de savoir ce que Rome pensait ou disait...Certains estiment que François désacralise la fonction, je lui reconnais le mérite de nous placer face à notre foi et notre liberté. Il m'était sans doute plus confortable de m'abriter derrière les deux papes précédents. Je savais que le vaisseau traversait la tempête mais se dirigeait vers la Vérité. François et ses "stalactites" fragmente la vérité et cela déroute....Les stalactites sont toujours détachées par les saints, le fabuleux serait-il un saint ? il ne faudrait pas que la paroi rocheuse explose en "stalactites" car ne tomberait-t-on pas dans le relativisme ?
Patricia
En toute bonne foi vous estimez que le Pape est personnaliste. Je crois que c'est juste; il tombe très précisément dans l'hérésie personnaliste qui place la personne humaine avant la personne divine. Aucun tour de passe-passe ne peut justifier cette position aberrante d'un Pape "fabuleux"(du type:quand je me tourne vers un Homme,je me tourne vers Dieu").Le Pape a trop lu Kant, Emmanuel Mounier et (peut-être même "saint Marx"). Un personnaliste (Royce) parle de la loyauté qu'il définit comme fidélité à une cause. Eh bien, si le Pape pouvait être fidèle au Catholicisme, ce serait une bonne chose.Dans ce magma de pensée qui absorbe tout, qui confond oecuménisme et universalisme, il n'y a pas d'ennemis.Les massacreurs de Chrétiens sont des hommes avant tout.Pardonnez-moi l'expression un peu triviale, mais le "Tout le monde il est beau ,tout le monde il est gentil"n'a jamais fait partie de la doctrine chrétienne.La "providence" est intervenue pour supprimer à deux mois et un jourd'intervalle deux authentiques et courageux prélats, les cardinaux Meisner et Caffarra, mais il ne faudrait pas se méprendre sur ses intentions et sur ses fins dernières.Je ne lirai pas ce livre que vous recommandez; il me suffit de voir le Pape dans ses oeuvres quotidiennes.Quant à sa position sur les migrants, nulle exégèse ne me semble nécessaire tant elle est simpliste.A l'heure où les Catholiques doivent partir en croisade contre les dangers mortels qui les menacent,affirmer leur religion comme étant la véritable et non une parmi d'autres,le Pape ferme les yeux, crie son amour.Ce qui me semble le plus triste dans votre déclaration c'est qu'en effet vous n'ètes pas gâteux mais simplement infidèle à vos promesses d'antan,allant à contre-courant d'une véritable restauration de l'Eglise.
RépondreSupprimerUn pape fabuleux? Petites phrases aux grands effets? Comme vous y allez! A ce compte, un recto-verso d'aphorismes, à la fin de l'opus, nous épargnerait finalement ces conversations vaines, oû un Wolton miraculeusement extrait de l'anonymat échoue à obtenir de son prestigieux vis à vis le moindre paragraphe cohérent. "Mais qui est le monsieur en blanc qui parle avec Dominique Wolton". L'esprit moderne (scientifique?) de Wolton a, comme Perrette, anticipé le prix de son lait, acquis un cent d'oeufs et fait triple couvée, en supputant la moisson d'idées fortes susceptible de remplir son tablier de travail. Il peine à masquer sa propre déception, face à la dérobade continuelle de J.B.! Celui que vous dites pascalien n'est augustinien que par Luther, et du Pascal mystique, ne sert que le "funeste", méprisant le socle naturel et sociétal sans lequel le "spirituel" ne fait qu'ajouter au chaos.
RépondreSupprimerVous avez sans doute noté avec intérêt que J.B. déclare sa dette dans la compréhension de la "réalité" à son amie militante communiste, à sa psychothérapie sur un divan psychanalytique, divan qu'il tourne en dérision comme l'aspiration de trop de jeunes...Vous aurez noté qu'il ne sait pas que les Rosenberg étaient effectivement des espions. Vous aurez noté encore que l'enfer les fait beaucoup rire, et qu'il n'est pas une seule fois question des fins dernières.
Fabuleux, ou fabulateur? Témoin, ou acrobate de l'esquive? S'il se reconnait une tendance à la facilité et à la paresse, ce bricolage d'idées courtes en confirme l'actualité. Quelle pitié! Comment être prêtre sous un tel règne dont l'ego (argentin?) du titulaire fait un rouleau compresseur? Mais surtout, à quoi sert un prêtre alors que J.B. suffit?
Cordialement, Dr Ph. de Labriolle
PS: Un bon psychiatre n'est pas celui qui porte la souffrance d'autrui, ce qui est illusoire. C'est quelqu'un qui aide le patient à ne pas s'accuser des souffrances qu'il n'a pas créées. J.B. est créateur de souffrance dans l'Eglise, le sait, et s'en régale. Pour moi, le diagnostic est patent.
En parlant de diagnostic, vous semblez confirmer, en tant que psychiatre ce que décrit un certain Maurizio Blondet traduit ici :
Supprimerhttp://benoit-et-moi.fr/2017/actualite/trouble-narcissique-de-la-personnalite.html
http://benoit-et-moi.fr/2017/actualite/trouble-narcissique-de-la-personnalite---ii.html
L'aviez-vous lu avant ou parvenez-vous aux mêmes conclusions que lui ?
Y aurait-il un lien de parenté entre ce J.B. évoqué plus haut et le dénommé Martin B. qui afficha ses 21 propositions le 21 Août 2017 ?
RépondreSupprimerLa rencontre pourquoi pas? Mais je demande un peu de bienveillance , je ne la sens pas .
RépondreSupprimerLes catholiques sont divisés. Ceux qui prétendent que le siège papal est vacant s'opposent à ceux qui regrettent qu'il ne le soit pas.
RépondreSupprimerJe reste perplexe pour diverses raisons: D'abord le style humain et personne du pape en général qui m'a heurté, son autoritarisme etc.; . Ensuite si je crois aussi que la relation est ce qui a le plus d'importance, et que le dogme est au service de la relation et non l'inverse, je ne suis pas sûr que François donne toujours le bon exemple dans son comportement autoritaire. Ensuite jamais dans l'évangile le Christ humilie son interlocuteur personnel.Délicat il l'est avec son hôte quand Marie Madeleine essuye en pleurs s ses pieds, délicat il l'est avec le jeune homme riche, qui se sait encore aimé.Si le Christ a des paroles violentes c'est pour nous faire prendre du recul et non reconnaitre dans ceux qu'il dénonce. A la limite on peut comprendre que c'est parce qu il nous aime. j'aimerais sentir chez François , que nous catholiques sommes aimés aussi par lui malgré nos faiblesses et non qu'on l'agace. La correction fraternelle n'est pas l'humiliation publique Comme pasteur , ce n'est pas son rôle. Il a bien sûr le droit de nouer d'autres relations avec des agnostiques ou autres, mais pas en se défaussant, mais en élevant le débat. Enfin je vais peut être lire le livre sans aprioris.
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