Cet article est publié dans le numéro sous presse de la revue Monde et Vie, avec tout un petit dossier sur les catholiques et la politique. Alors que notre Président vient de rencontrer le pape, il me semble de circonstance sur ce Blog.
La Doctrine sociale de l’Eglise a longtemps été négligée dans l’Eglise de l’Après concile. Sous Benoît XVI, elle revient en force, avec les mêmes principes que ceux de Léon XIII, mais des contenus sensiblement différents, qui tendent à réunir la droite et la gauche chrétienne contre un néo-libéralisme incarné en France, volens nolens, par Nicolas Sarkozy.
Les Etats généraux du christianisme, qui ont eu lieu à Lille fin septembre à l’instigation de Jean-Pierre Denis, le talentueux directeur de La Vie, ont vu un embryon de réconciliation entre les catholiques. Gageons que l’évolution des problématiques politiques n’est pas pour rien dans cette ouverture qui permit à l’abbé Vincent Ribeton, supérieur en France de la Fraternité Saint Pierre, de prendre la parole au cours de cette manifestation organisée par ce que l’on a appelé autrefois la gauche chrétienne.
De la même façon que l’on peut se demander s’il existe encore une gauche, quand on voit ce grand cadavre idéologique à la renverse, on doit s’interroger sur le devenir de la «gauche chrétienne». Il semble que les habits neufs de cette gauche chrétienne, son message d’aujourd’hui soit essentiellement à chercher autour de l’antilibéralisme – et de ce qu’en France on appelle pour faire vite l’antisarkozisme. Mais l’antilibéralisme, c’est aussi un thème très ancien de ce que l’on appellera «la droite chrétienne» la plus intransigeante. Il me semble que sous cette bannière, il n’est pas impossible que les frères ennemis du catholicisme français finissent par se rapprocher, en réalisant qu’ils ont finalement gardé beaucoup de choses en commun.
Comment pourrait-on caractériser un programme commun des catholiques français, en quelques points ?
La Doctrine sociale de l’Eglise a longtemps été négligée dans l’Eglise de l’Après concile. Sous Benoît XVI, elle revient en force, avec les mêmes principes que ceux de Léon XIII, mais des contenus sensiblement différents, qui tendent à réunir la droite et la gauche chrétienne contre un néo-libéralisme incarné en France, volens nolens, par Nicolas Sarkozy.
Les Etats généraux du christianisme, qui ont eu lieu à Lille fin septembre à l’instigation de Jean-Pierre Denis, le talentueux directeur de La Vie, ont vu un embryon de réconciliation entre les catholiques. Gageons que l’évolution des problématiques politiques n’est pas pour rien dans cette ouverture qui permit à l’abbé Vincent Ribeton, supérieur en France de la Fraternité Saint Pierre, de prendre la parole au cours de cette manifestation organisée par ce que l’on a appelé autrefois la gauche chrétienne.
De la même façon que l’on peut se demander s’il existe encore une gauche, quand on voit ce grand cadavre idéologique à la renverse, on doit s’interroger sur le devenir de la «gauche chrétienne». Il semble que les habits neufs de cette gauche chrétienne, son message d’aujourd’hui soit essentiellement à chercher autour de l’antilibéralisme – et de ce qu’en France on appelle pour faire vite l’antisarkozisme. Mais l’antilibéralisme, c’est aussi un thème très ancien de ce que l’on appellera «la droite chrétienne» la plus intransigeante. Il me semble que sous cette bannière, il n’est pas impossible que les frères ennemis du catholicisme français finissent par se rapprocher, en réalisant qu’ils ont finalement gardé beaucoup de choses en commun.
Comment pourrait-on caractériser un programme commun des catholiques français, en quelques points ?
- A droite et à gauche, les catholiques français ont conscience de défendre une culture de vie, fondée sur l’amour, sur la famille, sur l’accueil et le respect de la vie depuis sa conception.
- A droite et à gauche, les catholiques français ont conscience de défendre ce que Pie XI a appelé le principe de subsidiarité : l’idée que contre le gigantisme financier il faut défendre l’initiative privée et les entreprises, que contre les délocalisations, il faut défendre nos industries, que contre le magma bruxellois que l’on appelle Union européenne, il faut défendre la responsabilité et la culture des nations, ces «grandes institutrices des peuples» dont l’identité est en péril.
- A droite et à gauche, les catholiques français prennent une conscience toujours plus aiguë du devoir où nous sommes tous de respecter la nature, don de Dieu, en mettant des limites à la consommation effrénée, qui détourne les hommes des vraies valeurs – celles de l’esprit.
- A droite et à gauche, les catholiques français prennent conscience des dangers d’une mondialisation sauvage, organisée par une petite «élite» au nom du «laisser faire, laisser passer», c’est-à-dire au nom d’une liberté devenue folle.
- A droite et à gauche, les catholiques français prennent conscience du fait que la catholicité de leur Eglise est la seule réponse chrétienne adéquate à ce qu’Alain Minc appela «la mondialisation heureuse» ou «l’ivresse démocratique».