samedi 12 juin 2010

[brève] Reconnaissance des diplômes: Est-ce bien raisonnable?

Nicolas Sarkozy a demandé que l'Etat reconnaisse les diplômes de théologie que délivre l’enseignement supérieur protestant. A cette occasion, Jean Riedinger,  secrétaire du très peu traditionaliste «Observatoire Chrétien de la Laïcité», redit son opposition - y compris à la reconnaissance des diplomes des universités vaticanes.

Ses arguments? «il n’appartient pas ... à l’État de reconnaître les diplômes de nature théologique dont la pratique intellectuelle ... suppose une référence nécessaire à des convictions non universelles». Et aussi: «l’ambigüité entre l’autorité spirituelle et le pouvoir politique du Vatican».

Pour ma part, je préfère une troisième raison pour m'étonner de ces accords. Il s'agit de reconnaissance mutuelle et réciproque des diplômes délivrés. Mettre au même niveau une licence de philo obtenue à Paris-X-Nanterre... et trois années à la Grégorienne à Rome, est-ce bien raisonnable?

9 commentaires:

  1. Cher Monsieur l'Abbé,
    Les syndicats marxistes qui hantent nos universités d'Etat ont trouvé en vous un allié inattendu... quoique pour des mobiles fort peu académiques ! (In cauda venenum...) Je partage sans aucune réserve les clairvoyantes remarques des vigilants de l'Observatoire. La théologie n'a rien a voir avec les disciplines sérieuses enseignées dans les universités républicaines et ses présupposés religieux répugnent à nos moeurs démocratiques : pourra-t-il exister en sociologie ou en psychologie (sciences au-dessus de tout soupçon) des "dogmes" ; verra-t-on jamais s'exercer à l'université un quelconque "magistère" de la part de personnalités "charismatiques" ; un Michel Foucault a-t-il fait l'objet, ne serait-ce qu'un jour, d'un culte "idolâtre" ; aucune théorie à la mode pourrait-elle être gratifiée de l'épithète de "prophétique" par un gradué sérieux ; bien malveillant celui qui reprocherait à un mandarin de "pontifier" ; nul ne commettrait un "sacrilège" en s'attaquant à la doctrine du divin Bourdieu (là, c'est facile) ; surtout l'université républicaine, c'est bien connu, n'a jamais "excommunié" personne pour ses opinions dissidentes. Conclusion : le cléricalisme ne s'intallera pas dans nos fac ! (Il y est déjà)

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  2. à quand une équivalence de doctorat de philosophie pour ceux qui passent cinq ans chez Ben Laden après avoir passé le Bac ?

    Je pense que nous allons devoir procéder comme aux Etats-Unis : instaurer des facultés privées avec des diplômes propres à la faculté.
    C'est la seule chance et la seule manière de sauver les sciences humaines en France et de façon plus générale de sauver la culture française.

    Hors contrat en primaire, hors contrat en secondaire et hors contrat en supérieur comme seul moyen d'acquérir la culture et le savoir efficace.

    Marine

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  3. En Alsace et en Moselle les diplômes décernés par les facultés de théologie catholique ou protestante et le Séminaire israélite sont pleinement reconnus par l'Etat.

    Partout en Europe les diplômes de théologie ou d'ecclésiologie(histoire de l'Eglise, droit canon)sont dezs diplomes académiques donnés par les universités publiques.

    Le Pape Benoit XVI était professeur dans une université publique en RFA où il enseigait la théologie catholique.

    Dans la Pologne communiste l'Eglise décernait des dplômes officiels et Jean-Paul II était un professeur tout à fait reconnu de philosophie spéciaoliste en phénoménologie (un des meilleurs connaisseurs de Husserl). Il avait loguement étudié en Allemagne masi n'avait pas trop aprécié le niveau de l'Institut catholique de Paris qui n'a produit aucun grand théologien du niveau d'un Ratzinger, d'un Balthazar ou d'un Jéremias, alors qu'en Allemagne et en Suisse....

    Alors que tous les évêques allemands sont Docteurs aucun évêqe français n'est titulaire d'un quelconque doctorat et n'a produit d'ouvrage sérfieux en théologie (les théologiens célèbres étaient jésuites ou dominicains.)

    Je ne vois pas pouquoi la République irait reconnaître des diplômes de pacotille (je veux parler des instituts catholiques bien sur et non pas des instituts romains dont aucun de nos évêques n'es diplômé au delà du grade de bachelier).

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  4. "Alors que tous les évêques allemands sont Docteurs aucun évêque français n'est titulaire d'un quelconque doctorat..."

    --> une visite au site cef.fr vous montrera assez à quel point vous vous trompez. Cela dit, clairement, le Doktorat est un point de passage obligé en Allemagne, et non en France. Notez que je ne dis pas cela pour le seul épiscopat, mais pour toute l'Eglise, clergé comme laïc. Comparez Mgr Gaillot et le Père Drewerman - il n'y a pas photo. Comparez les publications allemandes de la FSSPX avec ses publications françaises - idem.

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  5. Non je ne me trompe pas : aucun évêque français n'est diplômé d'une grande université et aucun n'a publié de livre de théologie ou de droit canon sérieux. On reste toujours dans la sociologie religieuse de café du commerce (voir le dernir ouvrage de Mgr Rouet).

    Aucun cardinal français n'a jamais été responsable d'une grande congrégation romaine. Les allemands sont beaucoup mieux placés que nous dans totes les sensibilités théologiques. Après tout c'est le pays de Luther ; ce qui a contraint les évêques allemands à avoir un haut niveau de connaissances théologiques pour être à même de tenir des controverses avec les luthériens.

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  6. En Pologne l'Université Catholique de Lublin, où en effet a enseigné JPII, est d'un excellent niveau (un de meilleurs dans le pays) et RECONNUE COMME TELLE par les institutions -non seulement politiques, mais du monde académique laïc souvent bien athée (les rectorats et autres ministères de l'enseignement sup ou l'éducation nationale)
    Les étudiants y affluent non seulement pour un éclairage de la foi sur la matière étudiée, mais avant tout pour l'excellence qui y est dispensée.

    Si nos établissements catholiques (ICP etc) jouissaient d'une telle excellence, la question de l'équivalence des diplômes ne se poserait même pas, le niveau parlerait par lui-même.

    Mais pour cela il faut une autonomie des universités et de l'enseignement supérieur (côté liberté de recrutement des professeurs) et une sélection sévère à l'entrée (concours-examen d'entrée très sélectif des étudiants potentiels)
    --> les deux exigences frôlant le "blasphême" dans ce pays, nous pouvons toujours courrir....

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  7. Désolé mais pour une licence à la Grégorienne il faut entre 4 à 5 ans.

    1° Le baccalauréat de philosophie qui est de 2 ans
    2° La licence de philosophie qui est de 2 ans
    3° Le doctorat de philosophie qui est au minimum de 2 ans aussi.

    Celui qui fait une licence en 3 ans à la Grégorienne est fort car cela n'est pas possible vu les exigences de la Pontificia Universita Gregoriana

    Abbé MS

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  8. "Désolé mais pour une licence à la Grégorienne il faut entre 4 à 5 ans"

    --> Oui. Aussi n'ai-je pas comparé une licence francçaise avec une licence de la grégorienne, mais:
    une licence de philo obtenue à Paris-X-Nanterre... et trois années à la Grégorienne à Rome

    Je répète: les mettre au même niveau, est-ce bien raisonnable?

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  9. Les équivalences grosso modo :

    Le baccalauréat canonique = licence française

    La licence catholique = master 2

    Le doctorat canonique = ancien doctorat d'université.

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