vendredi 27 septembre 2013

Le mystère du mal

A lire vos commentaires, je vois que certains ne comprennent pas l'article de mon camarade et néanmoins ami Joël Prieur. La question des serial killers est fondamentale, elle pose le Mal comme un mystère redoutable, un mystère d'endurcissement continuel, au-delà de toutes les motivations normales. Elle pose le problème non dicible de la puissance du mal. Puissance diabolique ? Pas seulement : puissance trop humaine.

Le serial killer sexuel qu'est Fourniret, d'après tous les témoignages, n'est au fond qu'un "peine à jouir". Ses crimes sont mentaux ou cérébraux d'abord et non pulsionnels ou fondamentalement sexuels. Il instrumentalise et scénarise le sexe, mais c'est une fantastique impression de puissance qui le fait tuer ses victimes dans les circonstances atroces que l'on sait, après avoir voulu les salir par tous les moyens. Le sexe est ici un moyen ou un lieu de son orgueil. Souvenez-vous que durant son procès, la seule fois où Fourniret sort de ses gonds, c'est lorsqu'il aperçoit la jeune chrétienne qui disait son chapelet dans sa voiture du tueur, dont les liens se sont défaits et qui a pu lui échapper. Il ne supporte pas... son échec ! Le coup est trop dur pour son mental de taré. De la même façon, lorsque l'on tue 69 ou 77 personnes, après une préméditation de 9 ans et en ayant consulté tous les cas de serial killers existant pour "faire mieux qu'eux" (en quoi Breivik a réussi d'ailleurs), même si on est possédé par la pire des idéologies, le crime est d'abord une monstrueuse transgression personnelle qui implique un extravagant culte du Moi. On peut fantasmer sur les vikings armés de hache et qui de temps en temps tueraient tout le monde pour se refaire une santé, on peut mettre en cause les brumes du nord ou les idéologies mortifères (et qui le sont en réalité, il ne s'agit pas de le nier, comme la brume est brumeuse) : le problème de fond n'est pas là. Le problème vient d'un sentiment de toute puissance qui envahit la personne. Ce n'est pas de la haine d'ailleurs. C'est simplement du mépris. Un mépris incommensurable, alimenté par l'idéologie.

Dans l'Ancien Testament, le mal est constamment présenté ainsi : "Dieu endurcit le coeur de Pharaon" (Cf. Exode 4, 31, 7, 3 etc.). Cet endurcissement d'ailleurs n'est pas le fait de Dieu, qui n'a que patience pour le pécheur, mais il marque que le péché, d'abord simple faiblesse, devient vite, dans une logique subjective qui nous échappe, rébellion et révolte. Comme dit saint Jean, le péché (amartia) c'est l'iniquité (anomia) (I Jean 3, 4). La faiblesse initiale (amartia) rencontre, finit par rencontrer l'ivresse de la transgression (anomia), et voilà l'endurcissement [sur l'importance de l'endurcissement comme concept biblique voir l'article de Xavier Léon Dufour dans le dictionnaire biblique. Une autre formule de Jean marque le caractère comme infinie de la logique pécheresse, logique de transgression et de révolte : "Celui qui commet e péché est du diable, car le diable est pécheur dès le commencement". Oh ! évidemment soi on lit ces textes dans une perspective d'actualisation, on peut très bien les considérer comme négligeables. Mais si on les lit comme inspirés par l'Esprit saint, si on les scrute, ils ont un sens caché, qu'il ne faut pas se cacher. Et ce sens, c'est que l'on ne joue pas impunément avec le péché. Je ne dis pas que nous devenons tous des serial killers. Mais je dis que si nous n'y prenons pas garde, nous allons toujours beaucoup plus loin dans le mal que nous ne l'aurions voulu. "Celui qui commet le péché est esclave du péché" dit Jésus en saint Jean. Celui qui pense que le péché, "c'est pas grave", risque, à son corps défendant (disons à son coeur défendant) de se laisser entraîner beaucoup plus loin qu'il l'aurait voulu, un péché en amenant un autre, en quelque sorte.

Cette puissance du mal, nous avons... du mal à l'admettre parce qu'elle n'est pas rationnelle. Mais nos choix moraux sont ils réductibles à la raison raisonnante ? Descartes ne le pensait pas. Il semble en effet que le choix du bien relève  d'une intelligence plus profonde que la raison, non pas l'intelligence qui démontre par des principes supérieurs (y en a-t-il, des principes supérieurs au bien ? ) mais l'intelligence qui médite et qui prie, l'intelligence habitée par "cette lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde". C'est cette intelligence là qui, si elle ne s'ouvre pas au bien, s'endurcit dans le mal, d'une manière parfois simplement effrayante, en prenant le Moi pour sa lumière personnelle et son dieu.

20 commentaires:

  1. Bonjour Père Guillaume, j'admîre profondément ce que vous venez d'écrire, et comme vous le savez, je suis un catholique qui a viré sa cuti....

    RépondreSupprimer
  2. Euh si je puis me permettre pater , l'intelligence est toujours plus profonde que la raison à laquelle elle ne s'oppose pas . Cette dernière n'étant que l'organon décrit par Aristote au service de la première.

    Il me semble que le Mal véritable est éminemment "rationnel" , il n'est même que ça , il est répétitif comme une raison qui tourne en boucle et se satisfait d'elle même incapable d'être surpris et étonné par le réel et donc incapable d'admiration.

    La maladie mentale n'est pas vraiment le Mal

    RépondreSupprimer
  3. Je pense que le mal vient de la volonté et non de la raison,on a toujours de bonne raison a faire le mal , ou le bien.La raison est pliable en tout sens, c'est pourquoi il ne faut pas suivre la raison ,mais la volonté de Dieu,On fait toujours des choses pour le bien ou son bien,les nazis étaient persuadés de faire le bien en faisant le mal ou plutôt ils ne voyaient pas le mal.En fait nous sommes déterminés a faire le bien,et nous sommes libre de faire le mal.C'est pourquoi il faut renoncer a notre liberté pour suivre la volonté de Dieu,car le liberté est toujours de l'ordre de l'ego qui est haïssable,

    RépondreSupprimer
  4. Encore que.... peripathos, si vous me le permettez, on se demande si le Mal n'est pas tapi au plus profond de la maladie mentale, qui en dériverait en quelque sorte mais c'est un sujet hautement mystérieux, et je n'oserais affirmer quoi que ce soit.

    Les exemples que cîte le Père de Tanoüarn, sont néanmoins fort révélateurs, et comme il le dit "la question des serial killers est fondamentale". Que ce soit le sinîstre Fourniret ou cet assassin norvégien, réputés responsables de leurs actes....Ne sont-ils pas tout autant "insensés", pour avoir commis de tels crîmes, que rien ne peut justifier.

    Et je me permettrais d'ajouter: lorsque le Président Truman a donné l'ordre de larguer les deux bombes atomiques, sur le Japon, quelles que fussent les circonstances historiques, n'était-il pas à cet instant précis, lui aussi habité par le Mal et l'Orgueil, en ordonnant l'extermination de centaines de milliers d'innocents? N'était-ce pas se comporter en malade mental, tout en étant parfaîtement sain d'esprît, et logique en apparence, de commettre cette atrocité inouïe (dont l'Histoire nous apprendra d'ailleurs, qu'elle eût pu être évitée, pour obtenir le même résultat par d'autres moyens)?

    RépondreSupprimer

  5. La question posée précédemment au sujet de l’équation ab2t = Joël Prieur a reçue beaucoup de réponses, aucune satisfaisante.
    Dans ces conditions, et en toute bonne foi, nous considèrerons dans l’avenir que ab2t est ou n’est pas Joël Prieur selon le cas et comme cela nous arrangera.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A M. Halter Régo
      Quelle que soit la solution de l ´équation ab2t= J.Prieur, une chose est certaine: les prêtres sont aussi pécheurs, mon cher ami, et peut-être bien plus que pensent les gens... c`est normal: ils ont deux bras, deux jambes, une tête, deux pieds, etc. Donc, on peut écriver l´équation comme ça: ab2t(un pécheur)= J.Prieur (un pécheur).OK?

      Supprimer
  6. La solution proposée par Mr Halter Régo est élégante mais n’est pas tout à fait satisfaisante. De plus les commentaires de l’article précédent montrent que l’affaire se complique et s’envenime. Car, les plaisanteries mises à part, il y a une vraie question dont la forme la plus classique est : d’où parles-tu ?

    Par ailleurs l’anonyme du 27 septembre 9 h 26 nous informe que « chez les tradis tout le monde sait qui est Joël Prieur (qui se cache derrière lui) ». Les autres sont-ils tous des cons ?

    Pour apaiser le débat je propose qu’un éminent correspondant-blogueur, reconnu par tous pour son sérieux et sa compétence, déclare sur l’honneur qu’ab2t est ou n’est pas Joël Prieur. Deux, ce serait encore mieux.

    RépondreSupprimer
  7. Ab2t commence cet article par le lieu commun «mon camarade et néanmoins ami ». Je dois à la vérité d’affirmer qu’il s’agit de la formule la plus surannée, la plus faux-cul, la plus fabriquée et la plus grotesque, mise au point par le plus abruti des philologues et qui n’a jamais fait rire personne à quelque degré du texte que se soit.
    Son emploi déshonore notre ami et néanmoins notre maître.
    Qu’il la retire.

    RépondreSupprimer
  8. Dostoïevski, dans : « Les possédés » nous brasse un tableau de toutes les idéologies de son époque ( fin du 19ème siècle) qui cherchaient à renverser le Tsar. Il remarque très justement que tous ces personnages ne sont pas aussi libres qu’ils le croient et sont tous « possédés » par leurs idées : Socialisme athée, nihilisme révolutionnaire, superstition religieuse (qui de son point de vue se réalise dans l’Eglise Catholique Romaine). Chaque idéologie est un démon. Ainsi, l’issue est en effet soit le terrorisme le plus fou soit l’attirance vers l’absurde ( Ce sera plus tard le choix des existentialistes). « Le révolutionnaire est un homme voué : il n’a ni intérêt, ni volonté, ni sentiment, ni attaches, ni propriété, ni nom propres… Il ne connaît que la seule science de destruction, et il étudie à cette fin la mécanique et la chimie... Il méprise l’opinion publique, méprise et hait la morale bourgeoise. »
    Je trouve l’idée assez pertinente car tout ce qui rabaisse notre superbe est bon à prendre. En fait nous les hommes, nous n’aurions pas beaucoup d’autonomie, ballotés que nous sommes entre les démons d’un côté et Dieu de l’autre. Dostoïevski, le dit bien, nous sommes TOUS des nihilistes : « Quelles alarmes comiques chez nos sages, dans la recherche de l’origine de l’éclosion des nihilistes ! Mais ils ne viennent de nulle part : ils ont toujours été avec nous, en nous et auprès de nous. »
    Cela relance aussi le débat sur Foi et Raison. On dit que l’intelligence ne se confond pas tout à fait avec la Raison. C’est certain car il y a plusieurs formes d’intelligence, pratique, intellectuelle et surtout celle du cœur dont on dit grand bien ! C’est pourquoi dans l’intelligence, il s’y faufile déjà quelque chose de plus que la Raison.
    A l’ouverture de l’année de la Foi, B.XVI nous citait St Augustin:
    « Ce n’est pas nous qui possédons la vérité après l’avoir cherchée, mais c’est la vérité qui nous cherche et nous possède. » Cette vérité acceptée, c’est elle qui nous transforme : C’est elle qu’on appelle la Foi. La Foi n’est qu’une réponse ! Elle est action du Saint Esprit. Décidemment, si nous ne penchons pas du côté de Dieu, pouf, nous sombrons dans l’abîme ! Notre raison n’est que folie et peut devenir furieuse mais, toujours selon ce grand auteur russe, folie ici ne signifie pas maladie mentale. « Tout ceci est dit pour faire savoir à tous que jamais cette sensation ne me possédait entièrement et que je gardais toujours ma pleine conscience. Si j’avais voulu, j’aurais pu maîtriser cette sensation, même à son point culminant, mais je n’en ai jamais eu l’envie. Je suis convaincu que j’aurais été capable de vivre toute ma vie en chaste moine, malgré la volupté bestiale dont je suis doué et que j’ai toujours excitée en moi. Je tiens donc à déclarer que je n’ai nulle intention de justifier mes crimes, ni par l’influence du milieu, ni par une irresponsabilité de malade. (La CONFESSION DE STAVROGUINE). Je terminerai cette réflexion en laissant parler l’auteur, une dernière fois :
    « Vous ne considérez pas comme moral le fait de verser le sang ; tandis que le verser par conviction est moral, selon vous. Mais permettez, pourquoi est-il immoral de verser le sang ? C’est que nous nous égarons en tout dès que l’autorité de la foi et celle du Christ nous manquent... Les principes de la morale existent bien. Ils naissent du sentiment religieux, et il est impossible de les justifier par la logique seule... Sur le terrain où vous vous placez, vous serez toujours battu. Vous ne deviendrez invulnérable qu’à partir du moment où vous admettrez que les idées de morale ont pour origine le sentiment émanant du Christ. Quant à prouver leur qualité morale, c’est impossible : elles touchent à des mondes où la raison ne pénètre pas... »

    RépondreSupprimer
  9. Dostoievski montre aussi dans le livre" Les frères Karamazov" que l´homme a en lui-même un ange et un démon. Les prêtres sont des gens comme tous les autres. Il me semble que quelques gens peut-être trouvent qu´ils soient saints. Ils ne le sont pas. Ils pèchent comme tout le monde.

    RépondreSupprimer
  10. A Mr Anonyme qui répond à Mr Halter Régo

    Cher Monsieur, le monde des équations n’est pas ma spécialité ; mais tout de même vous manipulez de la dynamite.

    Que vous écriviez 1 pécheur = 1 pécheur [1], je veux bien, mais ce n’est pas une équation, c’est l’énoncé de la réflexivité, ça porte pas très loin. Joël Prieur = 1 pécheur [2], je vous la concède car je ne connais pas cette personne. Quant à ab2t = 1 pécheur [3] permettez-moi de vous dire que vous êtes un peu gonflé. Ou alors il faut préciser. Bien entendu on voit bien ce que vous voulez dire, que c’est une façon de parler mais en toute logique [3] ne peut pas être considérée.

    Pour le reste, déduire [4] : ab2t = Joël Prieur des équations [1], [2] et [3] c’est impeccable, il n’y a rien à redire.

    RépondreSupprimer
  11. A M. de 29.09. 9:00
    Je vous assure que je ne connais aucune des deux personnages. J´ai fait simplement une plaisanterie, sans intention d´offense. Ce que je voulais dire, c´est simplement que tout l´homme sur la terre est un pécheur,donc tout homme a ses faiblesses et il faut comprendre cela...avec compassion. Amicalement.

    RépondreSupprimer
  12. Monsieur l’Abbé, un homo sapiens-anonymus a cité « Dieu ou l’éthique ». J’ai eu envie d’aller voir de ce côté-là. Et, tout compte fait, Je reste décidément dans ma vision Dostoïevskienne ( !) du mal. Je ne crois pas, ni comme vous, ni comme Benoît XVI, qu’il existe un Logos simplement humain auquel tout homme «est tenu de se conformer». Dostoïevski aurait fait de cette idée est un démon. D’ailleurs je trouve que vous vous contredisez si vous affirmez ensuite que «l’amour est la grande loi de l’être». Cette dernière phrase contient en effet toute la Vérité du christianisme. L’éthique de la singularité (à la Michel d’Urance) ? Mot valise, vide de tout sens, puisque de morale il ne peut y avoir que collectivement ! Puisque ce gentilhomme fait partie du club des pseudo intellos, gauchos, débilos du gouvernement (Peillon et Taubira), on peut comprendre que l’éthique de la singularité leur soit «utile pour déconditionner des programmes religieux et sociaux nés à faible coût spirituel» ( Waoh !!) Après avoir donc (olé !) en bon matador, mis à mort la religion chrétienne, Michel d’U (bu) peut soutenir qu’’ «il n’y a pas de conscience universelle en chaque homme ». Philosophie niveau Neandertal (période décadente) ! Par contre idéologie (démon) à but lucratif ! Le butin étant la destruction de la civilisation occidentale par un procédé tout à fait efficace : Vider les consciences pour que les gens s’entretuent: Laisser faire la délinquance, les attentats etc.

    RépondreSupprimer
  13. Revenons à nos moutons. Continuons à commenter ab2t qui commente l’article de son ami et néanmoins camarade Joël Prieur – lequel pourrait être ab2t ou non – qui traite de Breivik et autres.
    Notons que l’abbé en rajoute une couche avec Fourniret, sérial quileur bien connu.

    La Norvège c’est loin, c’est froid, les gens qui y habitent sont majoritairement des frères extrêmement séparés et d’une ethnie spécifique (grands, blonds, aux yeux bleus, comme un ancien chancelier allemand) chère au samouraï d’occident, l’occis mort de l’année. De cette nation on ne connait véritablement que Grieg, Kirsten Flagstad et Liv Ullmann.

    Fourniret est bien de chez nous, ou presque mais il s’est spécialisé dans un domaine pointu et très étroit, si l’on peut dire. Par bégueulerie écartons.

    Laissons de côté les landes interminables du royaume du mal, écartons-nous des rivages déchiquetés de ce bizarre pays opepo-européen et tentons d’emmener ab2t dans le banal enfer français de Fiona.

    Commençons par le père, le premier père (le biologique). Manifestement il est de ceux, immense foule, qui, pour éviter les crachats n’a le choix que de raser les murs ou de descendre sur la chaussée.
    Des protagonistes adultes de cette histoire c’est lui qui assume le destin le plus terrible et qui supportera, sa vie entière, le remords le plus pesant. Pour le moment il n’est que terrorisé. S’est-il tiré ? A-t-il été viré ? Les merdiats élucideront mais à vrai dire ce n’est pas déterminant dans la société actuelle. Sa perspicacité, son courage, ses moyens ( ?) ont manqué. Mais reconnaissons qu’il vit dans une société de merde. C’est vers lui que va toute ma solidarité.

    La mère, unique, biologique et d’état civil (la formule des deux mamans sans papa n’était pas encore disponible).Son QI est problématique – ce qui est nullement un handicap, je m’empresse de le préciser, pour occuper de hautes responsabilités dans beaucoup de branches de l’activité humaine. Ses diplômes laissent peut-être à désirer mais on ne peut pas tous sortir de HEC comme une ancienne ministre de Sarko. En matière de com des qualités indéniables – ce qu’elle a fait en ce domaine il fallait le faire. Plutôt agréable physiquement avec un point positif autant qu’inhabituel : pas de traces visibles de tatouages et de mutilation volontaire.
    Mais ce qui définit unidimensionnellement cette jeune femme c’est son caractère de mère. Mère, elle l’a été autour de 18 ans, encore 2 ans après, elle est à nouveau enceinte. On ne peut vraiment pas l’accuser de pratiques infernales de limitation des naissances ni de grever le budget de la Sécu. Elle est de ceux qui repeuplent le pays. Au risque d’être incompris, d’être choquant, j’affirme qu’elle a dû être une bonne mère – croyez bien que j’écris cela à travers un écran de larmes.

    Le père et la mère sont des produits standards de l’école de la nation, actuellement celle de Payons. Ils sont probablement chômeurs. Ils vivent dans de coquettes cités que n’auraient pu supporter le prêtre ouvrier des années cinquante le plus coriace. Le samedi soir, après le turbin ils font la bringue. Ils se tapent 10 heures de télé par jour. Ils roulent dans une caisse qui n’est pas payé. Ils bouffent des ersatz. Ils sentent que tout cela ce n’est pas correct, que ce pourrait être différent, pas plus. J’abrège.

    Le second père, le dernier père, le fatal, Je n’en dirai rien. C’est interdit par la loi.

    Deux conclusions provisoires. Nous vivons parmi des barbares. C’est le pouvoir qui est responsable.

    A suivre.

    RépondreSupprimer
  14. Je salue Thierry avec qui j'aurais plaisir à discuter et à échanger.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Très touché de votre fort amical message, Henri, et croyez bien que ce sera réciproque! Je viens d'ailleurs de lîre le post que vous avez envoyé sur le précédent fil: vous m'avez réjoui, en cîtant Dostoïevski, et Pierre-André Boutang....

      Supprimer
    2. Merci à Thierry de son très amical message, mais petite précision, j'ai cité Pierre Boutang le philosophe qui a fini par être professeur de métaphysique à la Sorbonne, et non son fils , Pierre André Boutang, qui fut, lui, producteur d' "Océaniques" à la télévision , une émission plus philosophique que littéraire, il est vrai.

      Supprimer
  15. P.S. Pierre Boutang voulais-je dire, quoique son fils Pierre-André fût aussi talentueux que son père!

    RépondreSupprimer
  16. Je doute qu'il y ait eu une chaire de métaphysique à la Sorbonne. méfiez-vous de WIKIPEDIA;

    RépondreSupprimer
  17. Cher Monsieur l'abbé,

    en quoi les commentateurs de l'article précédent ont-ils mal compris celui de Joël Prieur? On en avait dégagé la thèse: Breivik est responsable de sa violence qu'a pourtant sécrétée le nihilisme européen et qui le révèle à la fois. La question n'est pas là, car tant qu'on se tient sur ce plan-là, il n'y a pas de complicité rationnelle et personnelle avec breivik. Mais cette complicité devient l'une et l'autre par l'intérêt qu'on prend, pas tout à fait par hasard, à ce "serial killer" en particulier. L'auteur de "la france orange mécanique" était bien placé pour se faire son diaryste, et un organe comme "Minute" pour en faire une critique élogieuse, parce que les thématiques, les motivations de tout ce beau monde se rejoignent au sang près, or le sang n'est que la pratique extraordinaire de la haine ordinaire déversée par "Minute" ou l'auteur de "la france orange mécanique". D'où la pertinence de savoir ce qu'un prêtre catholique vient faire dans ce marigot de louanger un livre qui se met dans la peau de breivik, même si, dans l'article suivant, il élargit le spectre de la violence pour qu'on ne se focalise pas sur breivik, ce qui est peut-être une façon de nous perdre en généralisant le propos.

    Le risque de confusion qui s'ensuit est tel que, sous couvert de dostoïevski, mon amie Benoîte peut faire du verbe Incarné une Lumière désincarnée à l'origine de toute morale. Le salut chrétien est ailleurs, dans un décentrement des catégories mentales de l'"ego".

    Quant à "l'endurcissement", dont vous avez raison de faire l'origine du mal tel qu'il se développe en nous, il est très rationnel, comme le dit Peripathos, avec qui je suis si rarement d'accord que c'est un jour à marquer d'une pierre blanche. L'endurcissement, c'est comme des écailles que nous ferions pousser de nous-mêmes à nos yeux pour que notre miroir nous déforme notre reflet, ce miroir devant lequel nous devons continuer de pouvoir nous regarder sous peine de désespoir et de mort.

    Devons-nous aggraver ou minorer le péché? Les deux tendances coexistent dans l'enseignement et la nature de l'âme chrétienne. La vraie sagesse consisterait à savoir comment parvenir à cesser de jouer avec lui...

    RépondreSupprimer