mardi 31 août 2010

Tribune libre dans Monde et Vie - "L’année qui vient… Scenarii pour notre avenir chrétien"

Texte repris de Monde&Vie n°831 - aout 2010

L’actualité nous sollicite souvent, en nous empêchant de prendre de la distance. Chance ! Cette fin du mois d’août, où la moiteur survit au soleil, paraît encore bien vide. C’est l’occasion de réfléchir à ce que nous faisons. « Sauver notre âme avec crainte et tremblement », c’est le conseil de saint Paul aux Philippiens. « Travailler à bien penser » comme disait Pascal. Revenir au B.A BA, ou bien à ce que l’on appelle aujourd’hui « les fondamentaux ».
 
J’ai un ami, Benoît, dont l’enthousiasme, la liberté, le dévouement ne supportent pas de délai. Souvent il me répète son impatience. Je crois qu’il n’y a pas lieu de s’impatienter, car les choses avancent plus vite que nous ne l’imaginons. Et c’est ce que je voudrais lui montrer dans ce papier. Exemple ? J’écoutais l’abbé Barthe (que Benoît a bien connu) sur Radio Courtoisie dimanche dernier (22 août) : il réfléchissait à ce qu’il est convenu d’appeler, entre gens « au courant », la « réforme de la réforme », c’est-à-dire le travail sur la liturgie rénovée pour lui redonner le sens du sacré et la destination sacrificielle. Quelle extraordinaire souplesse chez ce spécialiste de la question liturgique ! Finis les anathèmes et les exclusives ! A travers le rite de la messe, retrouvant sa forme, les catholiques sont en train de se retrouver eux-mêmes et de se retrouver entre eux. Au fond, quelles que soient les options qu’ils ont pu faire voici vingt ans, ils ont aujourd’hui les mêmes problèmes : comment prier dans un monde matérialisé ? Comment résister par l’esprit, dans un univers standardisé par la pensée unique ? Comment transmettre, quand on a des enfants?

L’exigence liturgique est au rendez-vous…
 
Les solutions des uns ressemblent de plus en plus étrangement à celles des autres. Première école de la foi : la messe du dimanche. On ne peut plus se payer des liturgies approximatives, naïves, vides. L’exigence liturgique est au rendez-vous, avec le respect. Comme dirait Coluche, au lieu de se taper sur la gueule, les catholiques apprennent à faire deux services, le latin et le français. Il y a les valeurs de la liturgie traditionnelle, le sens du sacré comme le soulignait le pape dans son Motu proprio, la dimension essentiellement sacrificielle, comme le rappelaient naguère les cardinaux Ottaviani et Bacci dans leur Bref examen critique de la messe de Paul VI… Et puis il y a ce souci qui est présent dans la liturgie nouvelle mais que montrait déjà le pape saint Pie X dans son Motu proprio sur le chant sacré, d’une participation active des fidèles. La synthèse représente l’avenir.
 
J’entends d’ici certain prêtre me dire : « - Mais la messe nouvelle est mauvaise ». – « - Mauvaise ? Opposée à Dieu qui est le Bien absolu ? Alors elle n’est pas valide ? Et le pape qui l’a promulguée et qui a cherché à la rendre obligatoire en a perdu, avec sa tiare, son titre. C’est la seule hypothèse raisonnable à faire dans ces conditions. Ce sont les sédévacantistes qui ont raison ». « - Non, ils ont tort. Mais cette messe, qui est valide certes, n’est pas agréable à Dieu ». Ah ! Ces mots… C’était déjà les raisonnements que j’entendais à Ecône, il y a plus de vingt ans. J’avoue que je n’ai jamais compris comment une messe pouvait être valide et désagréable à Dieu. Le ministre peut être sacrilège. Mais si la messe est valide, c’est que le Christ, sous le voile de l’hostie, implore son Père pour nous, en offrant son corps et son sang : « Ceci est mon corps livré, ceci est mon sang versé ». Je ne vois pas comment on peut imaginer qu’il se passe autre chose si la messe est valide, et ce qui peut bien se passer d’autre.

D’autres me diront : « Vous allez donc célébrer la messe nouvelle, puisque vous dites qu’elle n’est pas mauvaise ». Eh bien ! non… Il se trouve que je suis tombé amoureux de la messe traditionnelle quand j’avais seize ans. Comme dirait quelqu’un, je ne suis pas une girouette ! Dans la théologie thomiste, il est très clair que la « res et sacramentum » du sacrifice de la messe (nous dirions sa finalité profonde), c’est l’unité de l’Eglise. Chaque fois que je célèbre la messe avec le pape Benoît et mon évêque André, j’affirme mon désir de servir l’unité de l’Eglise. Aurais-je besoin pour ce faire d’un autre rite ? Ce serait signifier que le mien n’est pas suffisant : à Dieu ne plaise!

…avec le respect mutuel
 
Je crois que ce que les années nous apprennent, à nous autres catholiques de tous les bords, c’est le respect mutuel. Le cardinal Vingt-trois se rendant au pèlerinage de chrétienté cette année a manifesté aux pèlerins ce respect et en même temps il a été accueilli avec un respect qui l’a touché disent certains de ses proches sotto voce. C’est avec ce respect que pourra se refaire l’unité de la Vieille maison lézardée.

En même temps, il ne s’agit pas d’oublier le fond des polémiques qui ont marqué l’Après-concile. Elles ont été le champ de notre sanctification. Mgr Lefebvre, dans tel ou tel de ses grands sermons, à Lille ou à Paris, nous a redonné le culte du sacrifice de la messe. Lui, l’ancien cérémoniaire du Séminaire français de Rome, il nous a rendu l’amour de sa célébration. Fasse Dieu que cette grande leçon se transmette et que l’on cesse de faire de la liturgie un champ clos pour toutes les expériences ou simplement une sorte de mal nécessaire, une corvée pour le prêtre et pour le fidèle, dont il faudrait se débarrasser le plus vite possible. La liturgie est, dans le saint Sacrifice de la messe, notre principal moyen d’apostolat. Ce que l’on est bien obligé de constater par ailleurs, c’est que le regain général d’intérêt pour la liturgie, amorcé avec l’encyclique Ecclesia de eucharistia en 2003, sert le plus souvent un retour vers la liturgie traditionnel, en particulier chez les jeunes lévites, que je rencontre toujours plus nombreux à souhaiter découvrir les trésors de la Tradition. Reste un problème : la déculturation actuelle. Le latin, pour celui qui ne le connaît pas, peut représenter une barrière, je parle non des assistants à la messe, ceux-là n’ont pas forcément besoin de maîtriser la langue latine pour être conduits, par et dans la sainte messe, au silence intérieur et à l’offrande. Mais les célébrants potentiels, que l’on a parfois volontairement privés de la connaissance du latin, prohibé dans certains séminaires, auront sans doute un peu de mal à se sentir chez eux dans ce rite, à cause de cela. La question posée exige des solutions pratiques.

Non pas se servir de l’Eglise mais la servir

Est-ce à dire que, comme on l’a entendu ici ou là, les traditionalistes ont aujourd’hui gagné leur partie de bras de fer avec la hiérarchie ? Non. Raisonner ainsi, c’est se vouloir un clan dans l’Eglise, c’est se servir de l’Eglise et non pas la servir. C’est elle, l’Eglise, qui grâce à l’initiative courageuse du pape Benoît XVI, est en train de sortir du chaos. Quant à tous ceux qui raisonnent en mettant en avant ce que l’on appelle couramment « la Tradition » ou « les traditionalistes » de telle ou telle tendance, ils feraient bien de se méfier, car les générations passent et ce qui a constitué un enjeu pour des milliers de personnes, les regroupant dans la résistance spirituelle, apparaît aujourd’hui comme infiniment moins urgent. Non par lassitude comme on le croit peut-être, mais simplement parce que les enjeux se sont déplacés. Ils ne sont pas les mêmes aujourd’hui qu’il a vingt ans. Voyez par exemple les difficultés que rencontre la Fraternité Saint Pie X, cherchant à expliquer qu’il faut condamner le Concile, tout le Concile et ne pas se contenter de l’interpréter. Qui comprend ce discours cinquante ans après Vatican II ? Qui comprend cette fixation sur un événement du passé, à part le premier cercle, et tous ceux qui suivent la FSSPX pour d’autres raisons, de proximité ou de service (en particulier dans le domaine scolaire)?

La nouvelle configuration qui a pris forme à l’occasion du pontificat de Benoît XVI résout-elle tous les problèmes ? Bien sûr que non. Certes, comme je l’ai écrit souvent « la guerre de 70 est terminée ». Tout simplement parce que l’esprit des années 70 n’est plus là. Mais d’autres batailles nous attendent, plus redoutables car plus profondes. Tant qu’il s’agit de remarquer comment s’habillent les prêtres et comment ils disent la messe, les marqueurs utilisés possèdent une véritable évidence, qui permettrait même à un enfant de s’y retrouver. Mais, autour de l’interprétation du concile Vatican II et autour de « l’autocritique de la modernité » à laquelle nous invite Benoît XVI (cf. Spe salvi n°19), les problèmes sont beaucoup plus compliqués. Filandreux. Comment s’y retrouver ? Va-t-il falloir que nous devenions tous des théologiens, comme les Français se sont tous sentis sélectionneurs dans l’âme au moment de la Coupe du monde de Foot. On voit ce que cela a donné : une catastrophe.

Il faut d’abord et avant tout définir des fondamentaux, en tirant les leçons des années qui viennent de s’écouler, et en gardant, sans état d’âme, les formes, liturgiques, théologiques, catéchétiques qui ont sauvé une génération. Gardons-les pour qu’elles nous gardent. Beaucoup, s’imaginant que les difficultés sont derrière nous, relâchent leur exigence et rentrent sans bruit dans le rang. C’est le calcul que font sans doute bon nombre de hiérarques. Il n’est pas bon. Ce n’est pas parce que le climat général est à l’apaisement que les enjeux sont moins brûlants, que les dangers sont moins grands. Le matérialisme est de plus en plus épais. Nous avons besoin du meilleur pour continuer la résistance spirituelle, pour entretenir nos réactions catholiques, bref pour vivre en chrétiens. La messe traditionnelle n’est pas devenue facultative parce que les prêtres n’appellent plus, durant leurs sermons, à la solidarité avec la Révolution au Chili ou au Viêt-Nam. Le catéchisme traditionnel n’est pas moins important aujourd’hui qu’hier etc.

Identification du virus conciliaire
 
Il faut aussi progresser dans ce que j’appellerais volontiers l’identification du virus conciliaire, et pour cela rompre en visière avec l’antiintellectualisme qui a pu sévir dans le milieu traditionaliste. Qu’est-ce qui, dans ce long texte approximatif de 500 pages a engendré une telle désaffection chez ceux qui étaient censés le recevoir comme une nouvelle Pentecôte ? Ce travail d’identification demande d’abord une véritable liberté intellectuelle pour ceux qui sont en mesure de le fournir. On peut dire que Benoît XVI la leur a donnée, mais sur le terrain, dans les diocèse, la nouvelle glasnost romaine est loin d’avoir produit tous ses effets.

Il n’est pas sans intérêt dans ce contexte d’observer ceux parmi les théologiens actuels, qui restent, au mépris du dogme le plus souvent, les défenseurs fervents du concile Vatican II. Je pense au Père jésuite Christoph Theobald, parce qu’il s’exprime en français comme son nom ne l’indique pas. Voici comment il met le doigt sur ce que j’appellerais « le problème de Vatican II » , dans un article récent de la revue Etudes : « Une prise en compte nouvelle de la liberté humaine sous sa forme contemporaine, déclenche une réinterprétation de l’identité chrétienne ». Le Père Theobald s’en félicite. Quant à nous, nous ne voulons pas de « la liberté sous cette forme contemporaine » qui absolutise la subjectivité et détruit la foi. Allons-nous pour autant nous contenter d’un esclavage ? Non : c’est un autre mode de liberté que nous cherchons, celui que nous a promis l’Evangile et qui naît du Point fixe de la vérité, reçue paisiblement, pratiquée fidèlement et qui transforme toujours – et pour toujours - celui qui la reçoit.

Abbé G. de Tanoüarn

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13 commentaires:

  1. Par analogie bébête, au MacDo, la nourriture nourrit et est agréable. Oui mais... !!

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  2. 1. Le "nouvel ordo missae" de Paul VI a institué une "messe valide" qui ne saurait être désagréable à dieu, et que pourtant, vous ne célébrerez jamais, car à seize ans, vous êtes tombé "amoureux de la messe traditionnelle". Vous êtes devenus passionné de liturgie là où le P. Noir, SJ, appelait à rencontrer en l'assistance de ses retraites des "passionnés de Dieu". Ne craignez-vous pas qu'on vous fasse le reproche que l'on a fait au Père andré gouzes, qui l'a répercuté dans son ouvrage: "L'EGLISE CONDAMNEE A RENAITRE, d'être "un esthète de sacristie"?

    2. Croyez-vous vraiment que le concile vatican II ait péché par antiintellectualisme? Quand on le lit sans préjugé, comme c'est mon cas, on a plutôt l'impression de lire une sorte d'épître un peu anachronique et pas véritablement bien tournée, mais encore moins progressiste, à l'exception peut-être de "GAUDIUM ET SPES" qui, au début au moins, veut s'amuser à parler "peuple", et puis n'y arrive pas juqu'au bout, car à la fin, cette constitution qui, certes, n'institue rien que de pastoral, veut répéter la doctrine sociale de l'Eglise et s'y prend mal, sans doute, mais du moins essaie d'en faire un premier compendium.

    3. Le concile vatican II a sans doute moins péché par antiintellectualisme qu'il n'a été le premier acte de l'Eglise à devoir faire avec les médias. L'abbé René Laurentin, frère de Mény Grégoire, qui a beaucoup regretté assez souvent les dérives du concile, n'en a pas moins été le chroniqueur auprès du "FIGARO", ce qui lui a valu d'être fustigé par l'abbé de Nantes comme l'un de ses experts les plus révolutionnaires, alors qu'il était dans la pensée de promouvoir le dogme de "MARIE COREDEMPTRICE", qui est une inflammation de piété mariale tout à fait dans la tradition de l'Eglise catholique. (L'abbé Laurentin a même fait de Marie un prêtre, ce qui préparait certes peut-être "LE SACERDOCE DES FEMMES", voir sa thèse publiée au début des années cinquante).

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  3. 4. La preuve que le concile n'était pas "inculte", même si les traditionalistes pensent qu'il a été à l'origine de la reddition à dieu d'un culte différent (ce dont seul, attesterait à mon avis le fait que le prêtre est désormais tourné dos à Dieu) est que le concile s'est voulu un retour aux sources chrétiennes, mais davantage aux sources patristiques qu'aux sources bibliques, ce qui a créé un hiatus, à la fois avec les modernes, qui auraient voulu qu'on revienne aux Ecritures et qu'on réinterprète les dogmes à nouveaux frais, et avec les anciens, qui étaient naturellement plus versés dans la théologie médiévale que dans la théologie patristique. Sans doute, brossé-je à grands traits le dilemme problématique, comme on le dit en langue cuistre, comme il est arrivé qu'on m'accuse de la parler sur ce blog, mais je ne le crois pas.

    5. "L'avenir du christianisme n'est-il pas théologique", vous demandez-vous. Et de répéter souvent que la théologie est la rectrice des sciences. Je suis bien d'accord avec vous, mais pense que, si le concile n'a pas été antiintellectualiste puisqu'il a été un retour à la patristique, en revanche, il s'est trompé de braquet: il n'aurait pas dû être patristique; il aurait dû à la fois remonter aux sources juives plutôt qu'aux sources grecques et surtout essayer de réexprimer le kérigme. Autrement dit, il aurait dû faire un effort de théologie fondamentale dans l'annonce des "fondamentaux" de la Foi sur un mode théologique. Pour bien des esprits abusés par le darwinisme, la théologie fondamentale d'aujourd'hui devrait articuler "EVOLUTION ET CREATION", comme tente encore de manière émouvante le post-teilhardien Père Gustave Martelet de faire son maître-livre de ce thème, le premier tome en ayant été publié. Mais pour beaucoup d'autres chrétiens dont je suis, les questions de théologie fondamentale auxquelles j'aimerais qu'il me fût répondu ne concernent pas la Création que j'accorde à Dieu de tout mon coeur, Qui n'est pas le Père de la sélection naturelle, mais seraient les suivantes:
    "Qu'est-ce que le péché originel? comment est-il le revers de cette télépathie générale qui est la communion des saints? Pourquoi ma liberté me paraît-elle attachée à une chaîne fatale? De Si le diable est enchaîné, y a-t-il confusion entre le prince de ce monde et ma liberté et si oui, pourquoi? De quoi et en quoi le Christ m'a-t-Il Sauvé? Comment puis-je ressentir manifestement que je le suis, du fait de et depuis l'Incarnation du christ, alors que tout semble avoir continué comme avant? Pourquoi "le sang des martyres est-il semence de chrétiens" si le Christ est Mort une fois pour toutes? Quel rôle ont joué les mythologies d'avant le christianisme? En quoi, si le christianisme me permet "des lendemains (éternels) qui chantent", se distingue-t-il des utopies qui m'ont promis la même chose pour me faire patienter et ont produit des millions de morts? Le christianisme n'aurait-il pâs dû se distinguer par sa totale innocence politique

    Lla réponse à ces questions me paraît beaucoup plus importante que votre croisade casuistique antimoderne qui est peut-être plus brillante, mais beaucoup moins fondamentale. Ce sont ces besoins en moi de réponse à des questions de théologie fondamentale que j'aimerais vous voir aborder plutôt que de vous disperser en salves (pas spécialement salvifiques) contre Mgr Gaillot, les musulmans ou l'antimodernisme. Ne péchez pas par là où le concile vous a agacé les dents, exercez le ministère de la consolation et faites de la théologie fondamentale!

    Ffilialement, fraternellement et amicalement vôtre

    Julien WEINZAEPFLEN

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  4. Cher Monsieur l'abbé,
    Les orthodoxes ont des messes valides, mais comme ils sont dans le schisme et l'hérésie, ce sont des messes sacrilèges et les fidèles ne peuvent en tirer aucun fruit. Les grâces vont à d'autres...

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  5. Bravo, M. Julien Weizaepflen, vous êtes le seul à vouloir relever un peu le niveau du débat sur ce blog. Oui, le péché originel, c'est fondamental. Mais Saint Thomas a fourni toutes les réponses nécessaires dans sa Somme(I-II 109-114 La grâce). La nouvelle religion a pratiquement vidé ce dogme de son sens, et c'est ce qu'a retenu le vulgum pecus. "Tout le monde est sauvé du moment qu'il y a de l'amour, on peut vivre sa vie comme on l'entend et la miséricorde divine rattrape tout le monde au moment de la mort".

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  6. Julien a tout à fait bien répondu, je trouve, à votre texte.
    Vous dénoncez à juste titre les travers traditionalistes et nous ne pouvons que vous rejoindre ! Mais n'y retombez-vous pas en parlant de "garder les formes liturgiques catéchétiques..." ? Oui au fond, non à la forme !
    Tout notre pb actuel, c'est de réinventer les formes tout en maintenant le fond. Vatican II a bronché sur l'obstacle, c'est certain. mais ce n'est pas en parlant le langage du XIXème qu'on trouvera les bonnes formules pour exposer le dogme et répondre aux excellentes questions fondamentales de Julien W...?

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  7. Monsieur l'abbé, vous vous obstinez à parler d"options" d'il y a vingt ans (pour moi c'est quarante) quand ce fut oukaze totalitaire (le même dans l'Eglise que dans le monde, avec la même destruction de l'enseignement catéchétique que celle de l'instruction publique ... avec ce mimétisme criminel des moeurs (intellectuelles, sociologiques, psychohologiques, pathologiques etc ..) du monde
    J'ai vu des messes peut-être valides mais qui ne pouvaient pas plaire à Dieu( messes privées où des notamment couples adultères communiaient !!!! sans que le prêtre, au courant, ne s'en choque ....et j'allais pleurer, seul de la bande )..des messes valides célébrées pour le repos de l'âme de personnes euthanasiées par des catholiques (aidés de quelques talmudistes)
    Vous me direz que tout cela ,c 'est de la tératologie??? Je n'en suis pas certain...

    Il y eu une tendance" moniste-gnostique"(?????) à vouloir étendre l'incarnation de Jésus ...au péché lui-même (car c'est démocratiquement-égalitairement-ontiquement une exclusion et une discrimination scandaleuse que Dieu se soit incarné sans prendre aussi le péché, non sur la croix,en réparation, mais dans sa vie ... idée-limite sans doute, mais que je ne crois pas totalement folle)
    cela est corroboré et par les pensées du " mal dans l'être" (Hegel,Schelling) que par l'art "contemporain" où le pornographique s'étale sur la Croix elle-même...
    tant que ce scandale qui m'a détruit la vie, temporelle et spirituelle, ne sera pas pris en compte, je ne pourrai vous suivre dans vos passionnantes analyses, recherches et autres...
    Pour quelqu'un du "réalisme" ( philosophique) je trouve qu'une partie du réel semble vous échapper...
    Supplions A.S. L'âne suppliant

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  8. Bonjour Monsieur l’Abbé, Bonjour à Tous,

    Monsieur l’Abbé,

    « J’avoue que je n’ai jamais compris comment une messe pouvait être valide et désagréable à Dieu », dites-vous.

    Il me semble que c’est justement le problème de votre posture. Il ne vous est précisément pas forcément demandé de comprendre si vous n’y arrivez pas (orgueil peut-être si l’on se réfère à l’apparition à Saint Augustin de l’ange cherchant à vider l’océan), mais d’accepter (humilité certaine de l’acte de Foi : je crois ce que Dieu a révélé parce que l’Eglise me dit que dieu l’a révélé), le Magistère infaillible de la Sainte Eglise, qui nous dit depuis 1054, qu’il est illicite (peccamineux) fut-ce simplement d’assister à une messe des schismatiques orientaux (les Orthodoxes, c’est l’Eglise catholique), sans parler d’y communier (sauf in extremis), au motif précisément que ces messes déplaisent à Dieu, même si le Christ est présent.

    Ne faut-il pas, dès lors, au nom de principe de non contradiction, se plier à la décision de l’Eglise, qui, depuis 1054, nous interdit d’assister à des messes schismatiques ou bien faut-il suivre la forcément contrefaçon de Magistère (puisque le vrai Magistère ne peut se contredire, n’est-ce pas ?) qui nous dit le contraire depuis 1983 sans que rien n’ait changé du côté des schismatiques orientaux ?

    Je comprends votre désir de trouver une solution à la crise de l’Eglise mais ce n’est pas à coups de compromis que l’on y arrivera. La grande crise de l’arianisme et celle du grand schisme d’Occident n’ont pas été résolues par la recherche d’un compromis à tout prix, mais par l’affirmation de la Vérité Catholique. A ce prix aussi l’Eglise n’a pas hésité à perdre l’Angleterre pour défendre le Sacrement du Mariage.

    Sortez par pitié de cet engrenage fatal qui de conversations en discussions avec les modernistes, notamment au sein de structures transversales telles que le G.R.E.C. (Groupe de Réflexion Entre Catholiques), vous amène, selon le principe révolutionnaire, défendu par celui que Mgr Lefebvre appelait le serpent (Ratzinger), principe que nous subissons depuis au moins 1789, à accepter tout et n’importe quoi au nom d’une unité de façade dans laquelle la « tradition » aurait sa chapelle latérale, au même titre que les anglicans (sans pour autant renoncer à la « messe » de Cranmer pourtant déclarée « totalement invalide » par Sa Sainteté Léon XIII), et demain les schismatiques orientaux, et pourquoi pas les protestants, avant d’arriver au fameux MASDU (Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle) avec l’intégration des musulmans et des bouddhistes… Dire que les « autorités » de la Sainte Eglise discutent même avec les témoins de Jéhovah aujourd’hui… et que des « rencontres interreligieuses » d’Assises (1986), qui avait fait scandale à l’époque, il y en a tous les ans maintenant, le dernier en date au Kazakhstan à ASTANA (anagramme de quoi, au fait ?), en juillet 2009, avec la bénédiction du « traditionnaliste » Benoît XVI.

    Jusqu’où êtes-vous prêt à descendre ? Faudra-t-il que « l’Autorité » vous demande explicitement d’adorer la banane, la tomate ou le petit pois ? Il est vrai que vous adorez déjà un morceau de pain puisque vous faites ordonner vos prêtres, certes dans le rite d’avant la révolution conciliabulaire, mais par des pseudo-évêques ordonnés dans le nouveau « rite » de consécration épiscopale de 1968. De ce fait, ils n’ont aucunement reçu l’ordination sacerdotale et ne consacrent ni le pain, ni le vin et leurs messes sont aussi sèches, quelle que soit par ailleurs leur intention, que les rares grenouilles de bénitiers qui y assistent, ce à propos de quoi vous ne pouvez dire honnêtement que vous n’avez aucun doute.

    De grâce, souvenez-vous que vous avez reçu le Sacerdoce et que vous êtes prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. Ne refusez pas cet honneur insigne (et aussi ce fardeau devenu peut-être trop lourd à porter pour vous) à vos séminaristes pour un plat de soupe romaine avariée. Ressaisissez-vous !

    Cordialement,


    Un anonyme qui vous veut du bien

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  9. Merci monsieur l'abbé pour cette remarquable analyse.

    Je vous propose juste un bemol : les sujets en débat évoluent. Certes "la guerre de 70" est terminée et certaines affirmations de la FSSPX sur le concile et le clergé post conciliaire me semblent assez datées. Il n'y a plus guère de vrais progressistes parmi les prêtres ou les fidèles de moins de 65 ans : il est peu utile que la FSSPX s'énerve à leur propos.

    En revanche, je crois qu'il ne faut pas oublier que le traditionnalisme reste très minoritaire même en France où il est pourtant plus fort que dan tous les autres pays d'Europe. Certes son poids parmi les vocations s'accroît sensiblement (de 20 à 25% des ordinations en 2010) mais sa part parmi les fidèles reste bien inférieur à 5%. Et il reste (malgré le Moto Proprio 7/7/7)mal vu (voire très mal vu) par la grande majorité des prêtres et des fidèles.

    Et dans bien des diocèses, l'enjeu majeur pour l'évêque n'est pas de s'intéresser aux 2 ou 3 prêtres FSSPX et à leurs 300 ou 600 fidèles (en étant optimiste), mais de redresser la barre pour plusieurs dizaines (voire centaines) de prêtres et milliers (voire dizaines de milliers) de fidèles qui sans être vraiment progressistes ont tout de même été touchés par des années de "pastorale" et de catéchèse ambigues.

    La question principale serait pour moi dans l'immédiat : comment redresser la barre ?
    La question secondaire étant : comment construire des ponts entre FFSPX, ED et milieux "ordinaires" pour contribuer à cette rectification ?

    Aigle

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  10. QUI peut seulement prétendre de savoir ce qui est agréable ou ce qui plaît à Dieu ????

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  11. J'ai connu l'abbé de Tanouarn à St Nicolas du Chardonnet dans les années 90, il m'a même confessé etc.J'ai déploré son départ comme j'ai compris que cette "scission" finirait par se produire, suite à certains évennements bordelais et ailleurs et surtout parceque l'abbé s'est toujours présenté en intellectuel un peu prétentieux avec sa revue "baroque" que peu de braves gens comprennaient, car à la mort de Jean-Paul II, il s'est rendu à Rome, a fait des déclarations emphatiques sur radio courtoisie etc.Oui, à l'époque, on comprenait que l'abbé G.De Tanouarn travaillait pour son propre compte, en suivant des idées intellectuelles grandioses et qu'il allait se jeter dans les bras de Benoît XVI, le même J.Ratzinger qui avait déjà essayé de réduire l'opposition Traditionaliste, n'avait pas accordé à Mrg Lefebvre ce qu'il demandait pour sauver le véritable sacerdoce.Et maintenant, où en est-on ? A mon avis, par son ralliement, l'IBP a divisé la Tradition qui demande à l'Eglise la foi et toute la Vérité claire et nette obscurcie et dénaturée par le Concile que les ralliés n'osent plus condamner, dans l'impasse où ils se trouvent.J'espère pour ma part que la Fraternité St Pie X ne fera jamais cette erreur de croire une guerre finie quand il s'agit de la vraie foi catholique.C'est le pape et les évêques qui doivent revenir sur les erreurs conciliaires et la mauvaise liturgie qui les expriment et non les Traditionalistes qui doivent leur faire des concessions pour quelque intérêt utopique et passager.

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  12. Cher anonyme de 17H23, vous nous dites que +par son ralliement, l'IBP a divisé la Tradition+. A proprement parler, l'IBP ne s'est pas +rallié+, l'IBP a directement été fondé en union avec Rome.

    Par ailleurs, vous taillez un costume à l'abbé de Tanoüarn tout en nous disant avoir +déploré son départ+. Si vraiment l'abbé de Tanoüarn a le dixième des torts que vous nous dites, vous avez du au contraire être rudement soulagé de ne plus le subir à St Nicolas du Chardonnet!

    A moins... à moins qu'il ne vous manque un peu, et que pour cette raison vous veniez jusqu'ici trouver la mauvaise joie de la lire?

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  13. Ce matin, sur le Métablog, j'en apprends une belle, qui va me mettre de bonne humeur, pour la journée..."on comprenait que l'abbéG.de Tanoüarn ...TRAVAILLAIT POUR SON PROPRE COMPTE..." AH! AH! AH! On ne me l'avait encore jamais sortie, celle-là!

    Cher anonyme d'hier 17h23, avez-vous eu connaissance de ce qu'il est convenu d'appeler d'ores et déjà: "l'affaire de la gargouille de Saint-Jean"? (Sainte Blandine, reviens!)
    Sinon, prenez le temps de lire cette brève, avant de tirer à vue sur l'un de ceux qui essayent, avec le plus de talent imaginable (ce que vous appelez, je crois "ses déclarations emphatiques sur Radio Courtoisie....ses idées intellectuelles grandioses") de sauver les meubles d'une Église devenue folle mais qui ne le sait pas encore.

    Sous couvert de "restauration à l'ancienne" et de sourires hypocrites, Elle ne sait même plus à présent reconnaître les signes du Destin, Elle qui avait la charge de tout un peuple catholique, habitant autrefois l'extrême ouest de l'Europe...

    En effet si cette gargouille n'est pas....une dédicace rituelle...pure et simple, qui n'a strictement rien à voir avec le christianisme...de quoi s'agit-il, alors, messieurs les curés du Haut et du Bas-clergé officiel?

    On ne sait plus s'il faut en rire ou en pleurer...."embrouille autour d'une gargouille" et encore "l'Archevéché a été séduit par l'dée"....AH! AH! AH! C'est-y pas beau ça!


    EMBROUILLE AUTOUR D'UNE GARGOUILLE
    Par Aurélie Frex
    Publié le 06 Septembre 2010 à 14h01
    (Provenance: site d'Europe 1)

    L'installation sur une cathédrale lyonnaise d'une gargouille à l'effigie d'un musulman divise.

    Peut-on représenter un musulman et écrire Allah sur une cathédrale ? La question divise à Lyon depuis l’installation, en début d'été, d’une gargouille représentant un chef de chantier musulman avec l’inscription "Allah Akbar", écrite en arabe à côté de sa traduction en français ("Dieu est grand"). Entre bénédiction d’un symbole œcuménique et dénonciation d’un blasphème, la polémique a enflé de jour en jour.

    Une tradition du XIIe siècle

    La primatiale Saint-Jean, cathédrale baroque, compte plusieurs centaines de gargouilles, des oeuvres d’art dont le rôle est "d’éloigner" le mauvais esprit. Le choix d’Ahmed comme modèle vient d’une tradition en vogue chez les bâtisseurs de cathédrales entre les XIIe et XIIIe siècles, lorsque la cathédrale a été construite : on glissait une référence à ses compagnons de chantier parmi les décorations des monuments historiques.

    Alors que le monument est en cours de rénovation, le tailleur de pierres, Emmanuel Fourcher, a décidé de sculpter une nouvelle gargouille à l'effigie du chef de chantier, qui a une trentaine d'années d'ancienneté. Cette initiative était donc un clin d’œil, né d’une longue histoire d’amitié entre le tailleur et le chef de chantier.

    "S'approprier nos églises"

    Si l’architecte en chef des monuments historiques de Lyon, et l’archevêché ont été séduits par l’idée, tous les catholiques ne voient pas ces inscriptions en arabe sur une cathédrale d’un très bon oeil. Courriers de plaintes à l’abbé, et réactions de mouvements extrémistes n’ont pas tardé.

    "Alors que dans beaucoup de pays musulmans, la religion chrétienne est interdite et les chrétiens martyrisés, à Lyon, les musulmans se paient le luxe de s’approprier nos églises, en toute tranquillité, et avec la complicité des autorités catholiques" : c’est le message que les Jeunesses identitaires de Lyon ont diffusé, en réaction à la gargouille.

    Or, tous les ouvriers qui travaillent sur les cathédrales ne sont pas baptisés, et les musulmans sont nombreux à avoir travaillé à la rénovation des cathédrales. En attendant, Ahmed tire une célébrité internationale de son statut de "modèle" : le quotidien algérien El Watan lui a récemment consacré un article.

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