mardi 28 août 2012

Saint Augustin, c'est maintenant

Nous célébrons aujourd'hui 28 août la fête de saint Augustin. Une occasion de réfléchir à ce que nous apporte ce grand génie, qui est le Maître de l'Occident chrétien. Lucien Jerphagnon, qui présidait à l'édition de ses œuvres en Pléiade, l'appelait volontiers le "pédagogue de Dieu"... Il faut lui reconnaître une grande clarté, malgré des traducteurs pas toujours à la hauteur. Exemple ? La traduction ancienne des Confessions par Joseph Trabucco en GF m'avait paru extrêmement lourde - et dissuadé de le lire. C'est en l'enseignant que je l'ai découvert. Puisque j'en suis à parler d'éditions, les internautes trouveront les œuvres complètes d'Augustin sur le site de l'abbaye St Benoit, de manière très pratique et accessible.

Pas facile de résumer la perspective du grand Africain. On l'appelle le "docteur de la grâce". Peut-être cela peut-il nous donner une première piste... Saint Augustin, converti au Christ alors qu'il se préparait à mener une vie brillante et que, jeune encore, il était déjà préfet de l'Académie impériale à Milan, a éprouvé lui-même la puissance de la grâce au fond du coeur (cf. par exemple Confessions Livre 8 : le récit de sa conversion totale). Sa longue polémique contre les pélagiens, contre le moine Pélage, ascète breton qui soutenait que la nature humaine est capable sans Dieu de parvenir à la justice, est certainement un souvenir de cette conversion.

S'il est docteur de la grâce, il est aussi celui qui a mené loin le travail de la raison et la réflexion sur les rapports entre la foi et la raison. C'est ce dont Benoît XVI, grand augustinien, nous parle le plus souvent. Encore mercredi dernier, notre pape cite ce passage très explicite de saint Augustin, dans son commentaire du 6ème chapitre de l'Evangile de Jean :
«Vous voyez comment Pierre a compris, par la grâce de Dieu, par l'inspiration du Saint-Esprit ? Pourquoi a-t-il compris? Parce qu'il a cru. Tu as les paroles de la vie éternelle . "Tu nous donnes la vie éternelle en nous offrant ton corps [ressuscité] et ton sang [toi-même] Et nous avons cru et su". Il ne dit pas que nous avons su et ensuite cru, mais nous avons cru et ensuite su. Nous avons cru pour pouvoir savoir; si, en effet, nous avions voulu savoir avant de croire, nous n'aurions pu ni savoir ni croire. Que croyons-nous et que savons-nous? Que tu es le Christ, le Fils de Dieu, c'est-à-dire que tu es la vie éternelle, et, dans la chair et le sang, tu nous donnes ce que toi-même, tu es» (Commentaire sur l'Evangile de Jean, VI, 27, 9).
L'année de la foi, qui va s'ouvrir en octobre prochain, sera très certainement mise sous le signe de saint Augustin, avec cette idée simple : il ne faut pas savoir pour croire mais croire pour savoir...

Il est aussi celui qui a sondé le mystère du péché en tant qu'il s'oppose à la charité. Les livres 13 et 14 de la Cité de Dieu constituent une excellente approche de cet aspect de son enseignement. Etienne Gilson dans son Introduction à saint Augustin disait à peu près (je cite de mémoire) : "Une doctrine est augustinienne dans la mesure où elle est centrée sur la charité". Dans ses Ennarationes in psalmos, le docteur d'Hippone (sa ville épiscopale en Afrique du nord), il montre aussi que l'organe de l'amour c'est le coeur, qui est en même temps cette dimension de l'intelligence dans laquelle se décide la foi ou la non-foi. Je pense au psaume 43, où l'on trouve ce verset : "L'abîme appelle l'abîme au bruit de vos cataractes". Saint Augustin commente :
"Si l’abîme est une profondeur, pensons-nous que le coeur de l’homme ne soit point un abîme? Quoi de plus profond que cet abîme? Les hommes peuvent parler, on peut les voir agir dans leurs mouvements extérieurs, lés entendre dans leurs discours. Mais de qui peut-on pénétrer les pensées, et voir le coeur à découvert? Qui peut comprendre ce qu’il porte dans son âme, ce qu’il pense dans son âme, ce qu’il médite, ce qu’il combine dans son âme, ce qu’il désire et ce qu’il repousse dans son âme ? Je pense que l’on peut appeler un abîme ces hommes dont il est dit ailleurs: « L’homme s’élèvera au faîte de son coeur, et Dieu plus haut encore".
Il est si facile d'oublier notre abîme intérieur et de nous laisser plaquer à la surface de nous-même par la centrifugeuse qu'est la société de consommation.

C'est le dernier aspect que je voudrais souligner : saint Augustin est le grand découvreur de l'intériorité. Avec quel lyrisme, au livre 10 des Confessions, chante-t-il "les palais de la mémoire". Je me souviens avoir fait lire ce texte à table à la dernière retraite de saint Ignace que j'ai prêchée. Ce n'était pas sans appréhension. Les dix retraitants ont reçu 5 sur 5... Ils faisaient l'expérience de ce que décrivait saint Augustin. Le pape Benoît XVI s'est montré particulièrement sensible à cet aspect de l'enseignement augustinien dans l'exhortation apostolique Porta fidei, qui annonce l'Année de la foi. Je ne résiste pas à le citer de nouveau. Il part d'une citation du traité De utilitate credendi d'Augustin, sur la force de la foi :
"Le saint Évêque d’Hippone avait de bonnes raisons pour s’exprimer de cette façon. Comme nous le savons, sa vie fut une recherche continuelle de la beauté de la foi jusqu’à ce que son cœur trouve le repos en Dieu (Confessions 1, 1). Ses nombreux écrits, dans lesquels sont expliquées l’importance de croire et la vérité de la foi, demeurent jusqu’à nos jours comme un patrimoine de richesse inégalable et permettent encore à de nombreuses personnes en recherche de Dieu de trouver le juste parcours pour accéder à la « porte de la foi ».
Je recommande vivement avec Benoît XVI ce De utilitate credendi, toujours sur le site abbaye-saint-benoit.ch

Il faut ajouter à tout cela le goût éperdu de saint Augustin pour la vérité dans sa splendeur. A 18 ans nous explique-t-il au IIIème livre des Confessions, il fait le serment de ne rien mettre au dessus de la vérité dans sa vie.  C'est évidemment ce désir de vérité, malgré l'ignorance où nous sommes des conditions de notre existence et de ce pourquoi nous vivons, qui mène à la foi... Et de la foi au savoir ! Saint Augustin a brûlé toute sa vie pour chercher ce savoir de la vie que nous ne possédons pas et que la foi nous promet. Le détonateur ? Il est tombé sur cette phrase d'Isaïe (dans la version grecque) : "Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas". Il a compris que seule la foi donne le savoir. C'est déjà quelque chose comme ce que Pascal appellera le Pari...

14 commentaires:

  1. Comme vous dites, monsieur l’abbé, avec saint Augustin : « il ne faut pas savoir pour croire mais croire pour savoir ». Ça me rappelle ce confrère, Philippe, qui bossait au Figaro littéraire, Philippe décédé trop jeune, non baptisé – que le Seigneur le bénisse –, Philippe donc à qui je racontais ma conversion à Notre-Dame des Victoires, et combien j’avais adhéré d’un coup, et de tout mon cœur, à ce que j’avais confessé, autrefois mécaniquement, dans le Credo. Et comme la lumière s’était faite, comme ma compréhension des mystères de la foi s’était assouplie par la suite. Dans la réponse qu’il m’a faite, Philippe l’agnostique a glissé ceci: « Ce que tu me dis confirme ce que j’ai pu lire ici ou là : il y a deux chemins, la foi par l’intelligence et l’intelligence par la foi ». Il n’a pas ajouté : « ton chemin, c’est l’intelligence par la foi », mais le propos était clair.
    Alors oui, confessons et tenons ensemble la foi et la raison, comme nous y invite Benoît XVI, mais en réhabilitant s’il en était besoin la voie mystique, celle de l’intelligence par la foi, en faisant du « Pourquoi a-t-il compris ? Parce qu’il a cru » de saint Augustin parlant de l’apôtre Pierre, une pierre de touche de la nouvelle évangélisation.

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  2. Monsieur l'abbé,
    Avez vous pratiqué la traduction de Pierre de Labriolle? Vous n'en reviendrez pas...Bien cordialement, Ph. de Labriolle

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  3. Croire pour comprendre ou la recherche de la vérité qui mène d'abord à la foi et à la philosophie ensuite. Ou plus exactement qui mène tout de suite à l'essence de la philosophie: ce dialogue avec "l'hôte intérieur" au sein d'une intériorité. Je ne sais pourquoi, irrésistiblement et non sans ironie, me vient l'envie de comparer la démarche d'augustin avec celle de Sartre. Sartre se dit conduit par l'amour de la vérité, mais ne pose jamais rien en dialoguant, tout est concepts chez sartre, même "Les mots qui ne sont qu'une illustration de ses concepts, même "La nausée" qui fonde littérairement sa philosophie de la décomposition du biologique, même "Les chemins de la liberté" qui mettent en scène la joie de choisir pour choisir et d'être en relation avec autrui tout en étant désespérément seul. Saint-Augustin, au contraire, n'est jamais meilleur que dans le dialogue, tant avec dieu qu'avec son propre fils. "La cité de dieu" est rébarbative, mais il y a tant de textes de Saint Augustin à découvrir ou à redécouvrir, de "genesis ad litteras" au "de magistro", en passant par "de Trinitate". Autant j'ai été dissuadé dans ma lecture d'augustin par celle de "La cité de dieu" aux exceptions près des passages exégétiques de cet ouvrage, autant j'ai été mis en appétit d'Augustin par ce merveilleux professeur qu'est encore, je n'en doute pas, Jean-Louis chrétien et qui mâchait Augustin, qui parlait avec lui, qui s'en faisait l'écho, qui occupait presque la position de son vis-à-vis, de son fils. Ce furent des cours inoubliables.

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  4. Merveilleux post qui m'a conduit à relire en partie ce grand docteur et à découvrir des sites que j'ignorais, celui de L'abbaye St Benoit, puis un autre sur les Pères de l'Eglise. Merci de ces moyens d'enrichir notre connaissance de notre Foi!

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  5. C'est beau et encourageant

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  6. Croire avant de comprendre, voilà le message nécessaire à la nouvelle évangélisation. L’homme des lumières dont nous sommes les héritiers directs a mis sa foi en l’homme. Qu’a t-il inventé qui n’ait déjà été proclamé par les Pélagiens que combattait Augustin, et ensuite par les humanistes de la Renaissance ? Rien. Le phénomène s’est seulement peaufiné et mondialisé.
    La raison seule, sans la Foi en Christ a prouvé ses limites. Elle est arrivée au bout d’elle-même et aucune utopie ne pourra la faire rejaillir de ces cendres.
    Il faut donc transmettre la Foi, celle qui « produit » la raison :
    « Préparer par la foi même son âme à recevoir les semences de la vérité, c'est là une chose non seulement très salutaire, mais tellement nécessaire que sans elle, les âmes malades ne peuvent revenir à la santé. »Confessions.
    Si l’on ne prend pas le problème de la nouvelle Evangélisation par ce bout, rien n’en sortira ! La vraie science, c’est la piété, dit encore Augustin !
    Cette maladie de la raison humaine se déploie aussi bien à l’extérieur de l’Eglise qu’à l’intérieur. Cette dernière devrait « évoluer » conformément à la société. Dans ce raisonnement, c’est toujours l’homme qui est en tête de course et qui traînerait l’Eglise derrière elle, cette institution ringarde et dépassée !
    Prenons rapidement le sujet tant discuté dans l’Eglise et dans la société: La sexualité. Ce qui était pour Augustin de la « concupiscence » chargée de la notion de péché devient un mot dont la signification est devenue quelque chose de neutre, de naturel donc de nécessaire à tous, y compris bien sûr aux hommes d’Eglise. Changement de signifiant, changement de signifié. L’intrusion du nouveau paradigme est sournoise. On nous ferait facilement croire à l’idée lumineuse du mariage des prêtres ! Je passerai sous silence, et les scandales de certains hommes d’Eglise qui sont soutenus par leurs fidèles, et d’autre part, les statistiques ô combien parlantes, sur les pratiques sexuelles de nos clercs.
    « Ceux-ci voulant être lumière en eux-mêmes, et non dans le Seigneur, par cette pensée téméraire que l’âme est une même nature que Dieu, sont devenus d’épaisses ténèbres… »
    Ceci n’était qu’un exemple parmi d’autres que j’ai pris parce qu’il ne cesse de s’imposer et que d’autre part, sur ce sujet Augustin en connaît un brin…
    Mais il est une autre préoccupation de notre époque sur laquelle Augustin peut nous éclairer et être d’un puissant secours…A suivre.
    Benoîte

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  7. J’espère n’avoir choqué personne, car ce n’est pas le but. Je terminais en disant que l’Eglise, par les Evangiles, est aboutie (avant de naître, puisque le Christ est Dieu) et que c’est Elle qui attend l’homme et non le contraire. Elle nous attend dans sa patience miséricordieuse.
    Augustin, « …le grand découvreur de l’intériorité »… Une fois découvert l’abîme insondable de son esprit, il ne s’y arrête pas. Il
    constate son impuissance à se connaître lui-même, puis s’en remet à Dieu entièrement : « Car ce que je connais de moi, je le connais à votre lumière, et ce que j’ignore de moi, je l’ignore jusqu’à ce que votre face change mes ténèbres en midi (Isaïe, LVIII, 10). » Confessions.
    L’homme selon Augustin, est un être « moral » qui ne cherche pas à scruter son cœur mais à agir selon la Parole de Dieu.
    Depuis, au fil des siècles, à force de mettre la raison humaine à la place de Dieu et la subjectivité au centre de l’univers, nous sommes passés de l’homme moral à l’homme psychologique. Quel est cet « homo psychologicus », sinon une simperternelle victime ? On est toujours victime de quelque chose ou de quelqu’un ! De ses parents, puis de la société etc… Toujours mal aimés ! Il y a une forme de narcissisme qui s’est formé dans notre être, comme une seconde nature. Cela est dû à l’introspection démesurée de l’être humain sur lui-même. Ce narcissisme n’aboutit jamais au bonheur, car il est aussi bâti sur la négation de Celui en qui nous avons la Paix et la réconciliation.
    Le comble de la psychologie, celle qui prend sa source dans la psychanalyse, c’est de faire croire que la parole seule nous délivre de nos malheurs. Cette parole prend la place de celle de Dieu. Elle se croit toute puissante. Elle se prend pour le Verbe.
    C’est en cela qu’Augustin peut être éminemment moderne car sa recette est une recette de vérité tirée des Evangiles :
    « Et, dans tous ces objets que je parcours à la clarté de votre lumière, je ne trouve de lieu sûr pour mon âme qu’en vous; il n’est que vous, où mon être épars puisse se rassembler pour y demeurer à jamais tout entier… » On ne peut être plus clair ! Et, plus loin : « Oh! c’est avec justice que sur lui repose cette ferme espérance que vous guérirez toutes mes langueurs, par lui qui est assis à votre droite, et sans cesse y intercède pour nous ( Rom. VIII, 34); autrement je tomberais dans le désespoir; car nombreuses et grandes sont mes infirmités, nombreuses et grandes! …Mais plus grande encore est la vertu de vos remèdes. » Il ne cherche pas un coupable « ailleurs » que dans sa propre nature pécheresse !
    Il est temps que l’être humain cesse de se concentrer sur le nombril de son corps et de celui de son âme. Il doit faire une révolution copernicienne. Dans notre religion, ça s’appelle une conversion, tout simplement, mais le fait est, que ceci est valable pour nous tous, chrétiens compris.
    Benoîte



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  8. Mais enfin, chère benoîte,

    C'est qu'avant la chute, l'homme psychologique existait avant l'être moral. Ou, pour être plus précis, l'homme spirituel existait avant l'homme psychologique. On a donc cette succession, cette généalogie des trois modes d'existence de l'être de l'homme: l'homme spirituel, l'homme psychologique et l'homme moral. Le péché originel, par la mastication du fruit de l'arbre de la connaissance, c'està-dire de la distinction/discrimination du bien et du mal, a mis en évidence l'être moral, ce que Dieu voulait éviter à tout prix. Là-dessus, la rédemption est venue opérer. La primauté de la foi sur la loi n'est certes pas venue démoraliser l'homme; mais elle est venue le psychologiser, c'est-à-dire faire la part entre sa culpabilité et sa responsabilité, ou, comme me le disait un ami, entre sa culpabilité réelle et sa culpabilité imaginaire. Blessure et péché coexistent dans le même individu. C'est cette part entre les deux qu'essaient de faire faire au chrétien les approches psycho-spirituelles actuelles. Il est exact que la psychologie, prise à part, serait assez portée à culpabiliser une personne extérieure à la "cure de parole". Mais il ne faudrait pas que la spiritualité ait tendance au contraire à culpabiliser le pécheur sous prétexte de ne pas l'exposer au narcissisme. Exposer nos maux ne nous en délivre pas, mais on ne peut nier là encore que cette croyance en la fonction cathartique, puis magique de la Parole procède d'une interprétation "devenue folle" de la Parole créatrice. Enfin, par expérience, il m'est arrivé bien souvent de me sentir justifié par l'oeuvre de me dire, c'est-à-dire de déployer verbalement le message dont je suis le véhicule déterminé par mon créateur. Quand on ne sait plus si on est justifié par sa foi ou par ses oeuvres, il arrive que l'on se sente justifié par l'oeuvre de se dire dans le sein du verbe, et ceci n'est pas verbalisme.

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    1. Julien, saint Paul nous dit que Dieu a créé l'Homme psychologique et l'a sauvé Homme spirituel.

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  9. Très cher Julien,
    Ce qu’Augustin nous montre c’est qu’en se remettant entièrement au Christ, on se défait de tout. On a toujours trop « de soi ». Nous sommes des égos surdimensionnés. Se débarrasser de cela, c’est se délivrer du psychologique, donc des blessures. C’est une démarche logique, mais dans la logique du Christ. « Perdre sa vie » c’est « aussi » perdre ses blessures ! Il n’y a pas lieu non plus de se culpabiliser outre mesure. Quand Augustin regarde son péché, il n’y reste pas. Il se tourne tout de suite vers la Miséricorde. Non, je vous assure Julien, la recette d’Augustin, c’est la bonne. Par contre, qui de nos jours y croit et la met en pratique ? Ce n’est pas du tout à la mode. On préfère les thérapies à n’en plus finir qui recycle l’égo et le victimat. Personnellement, je ne supporte plus tout ça. J’ai aussi mes blessures, mais me suis-je remise entièrement à Dieu ? J’en doute !
    Benoîte

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  10. @ Julien
    Désolée, mais l’évangélisation des profondeurs, madame Paco, ça fait pacotille…
    1- le cheminement de cette dame est probablement très respectable, mais de là à en faire une théorie et une praxis, il y a un monde ! Si chacun en faisait autant…vous voyez le genre…surtout qu’elle n’est ni théologienne, ni religieuse, ni psy.
    2- De plus elle aussi, confond émotions et sentiments, ce qui en conséquence produit un mélange pas très heureux entre spirituel et psychologique. Il n’y a qu’un seul sentiment, c’est l’amour. (on peut pleurer d’amour et par amour) Le reste, ce sont des émotions et c’est du psychologique. Ce n’est pas destiné à passer au Ciel.
    Etonnant de voir tous ces gens écouter ses discours qu’il faudrait plutôt analyser avec circonspection. Pourquoi, ne pas lire St Paul ? Lui aussi parle de l’Esprit !
    Je veux bien croire que certaines personnes ont besoin d’entendre ces choses et que ça peut les aider. Je veux bien croire que tous les chemins mènent à Rome. Personnellement, je préfère une voie plus directe avec, en prime une bonne tasse de thé à la bergamote, mais du vrai, pas du faux !
    Benoîte

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    1. 1) Qui est madame Paco ?
      2) Je suis celle qui selon Benoîte confondait sentiment et émotion. Mais je ne suis pas madame Paco.
      3) Benoîte, vous vous exprimez très souvent sous le coup d'émotions.
      4) A quoi sert de nier la personne que vous êtes, que nous sommes tous ? Un être doté d'un psychisme.
      Comme de tout ce que nous sommes, Dieu se sert de notre psychisme aussi (et peut-être principalement) pour nous sauver, sans le nier, sans le blesser, sans l'effacer mais en le magnifiant. De sa manière délicate, Il le guérit, ce psychisme, qu'Il a Lui-même créé. Est-ce qu'il va détruire ce psychisme qu'Il a créé ? non, Il le guérit puis le sauve. Il l'émonde et ses fruits deviennent spirituels. Oui, les fruits du psychisme sont faits pour le Ciel.
      5) Je vous félicite d'avoir trouvé et de suivre déjà "une voie plus directe" !
      Pourtant Thérèse avait trouvé la voie directe de l'"ascenseur" (être comme un tout-petit dans les bras du Père) mais c'était AVEC son psychisme primaire de petite enfant égocentrique désormais assumé, grandi, sublimé, achevé dans le don au Père.
      Oui, Benoîte, c'est chacun AVEC son psychisme. Et vous aussi.
      5) Ne soyez pas si peremptoire et classifiante : "Il n’y a qu’un seul sentiment, c’est l’amour. (on peut pleurer d’amour et par amour) Le reste, ce sont des émotions et c’est du psychologique. Ce n’est pas destiné à passer au Ciel." : C'est quand on est aussi... définitif qu'on a le plus grand risque de se tromper.
      Je ne vois pas le Christ en train de dire à Marie-Madeleine : "Bon, c'est bien de m'aimer mais attention, hein, pas d'émotion! ça ne rentre pas au Ciel, ça!"
      6) Benoîte, Jésus prend tout, TOUT ce que nous sommes. Et certes, Il le transforme avec nous mais sans diviser, sans casser, sans rendre l'amour abstrait.
      7) L'amour abstrait n'existe pas, Benoîte. L'amour maitrisé, qu'on met à distance, l'amour raisonné, l'amour qui n'en est pas, en somme.
      Vous nous dites de relire st Paul mais s'il est si merveilleux de le lire c'est que justement il est plein de vie et d'émotion ! regardez-le aimer "ses enfants", se tuer pour les siens, les exhorter en pleurant ! Il finit même par agacer ses "Hébreux" qu'il ne lâche pas pourtant! Il passe pour un excité, comme tous les saints à un moment de leur vie.
      8) Dénigrer comme cela le monde du psychisme et ses expressions parfois gênantes certes, désolée à mon tour Benoîte, c'est suspect. Attention, non suspect de mauvaise chose. Au contraire, je vous suspecte d'une grande sensibilité...muselée. Donc parfois ça...éclate.

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  11. @ Anonyme,
    Il s’agit de Simone PACOT (j’avais mal orthographié). Elle a crée une thérapie selon l’Evangélisation des profondeurs.
    Je n’en parlerai plus, car je ne suis pas d’accord avec ce que j’appelle le recyclage de l’émotionnel.
    Pour vous répondre mais rapidement, car je ne vois pas bien la problématique.
    - L’amour abstrait ? ça n’existe pas. C’est un contre-sens.
    - Je n’ai jamais dit que je n’avais pas d’émotions. J’ai simplement voulu dire que la guérison des débordements émotionnels peut trouver sa résolution dans l’acte d’aimer le Christ comme il nous a aimé (comme l’explique si bien un anonyme au sujet de l’amour et la justice) et non pas dans ces pseudo thérapies qui viennent toutes d’un décentrage axiologique. Le centre de notre vie, c’est Dieu, ce n’est pas nous.
    - Enfin, je ne parlerai pas de ma vie, mais je crois que je connais
    L’âme humaine assez bien, pour l’avoir éprouvée chez les autres et en moi ( je dirais même d'une façon assez extrême).
    Mes idées sur ce sujet sont la conséquence de ce que j’ai pu vivre et travailler, mais surtout de la Foi, et des Grâces que j’ai reçues.
    Bien à vous.
    Benoîte



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  12. Chère benoîte,
    Je suis d'accord avec l'anonyme qui vous a répondu assez vertement. D'autant que vous m'attaquez sur Simonne Pacot, alors que c'est moi qui vous en ai parlé lors d'une conversation téléphonique et que vous ne la connaissiez pas. Contrairement à ce que vous dites, elle n'a pas fondé une thérapie basée sur "l'évangélisation des profondeurs", mais le premier tome d'une trilogie qu'elle a écrite porte ce titre, que je trouve extraordinaire. Sur la foi de ce titre, je me suis procuré le livre, et l'ai trouvé assez décevant, notamment parce que l'auteur y faisait certaines confusions entre l'Esprit-saint et le "coeur profond". Mais le dire ainsi pourrait lui fournir certains partisans. Mme Pacot a une forte audience dans le milieu chrétien, en particulier dans les milieux évangéliste et charismatique. Tout ce qu'elle dit n'est pas d'or, mais malgré l'erreur méthodologique qui est au premier plan de sa thérapeutique, elle doit certainement avoir connu des résultats dans sa relation d'aide.

    Je puis attester qu'en effet, vous êtes d'une grande sensibilité et que vous connaissez bien la psychologie humaine. Je ne comprends pas la réserve qui vous oblige à vous retirer et à ne pas faire état de votre véritable identité, que je ne connais pas (et que je ne révélerais pas si je la connaissais). Je crois que cette démarche manque de confiance en vous-même ou de courage. Pour autant, je vous demanderai à l'avenir de ne pas révéler la teneur des conversations privées que nous pourrions tenir par courriel ou par téléphone, sans m'en avoir avisé au préalable. Je ne vois pas bien le sens d'une telle attitude. Je précise que ma boîte mail est à nouveau en service, vous pouvez m'y répondre.

    Quant à ce que vous dites, que "perdre sa vie, c'est aussi perdre ses blessures", cela me paraît conduire à l'annihilation du "moi", ce qui est plus une démarche de spiritualité extrême orientale que cela ne relève de la spiritualité chrétienne. "Perdre sa vie", c'est si peu "perdre ses blessures" que celles-ci sont le bois concret dont est formé notre croix personnelle. Etre blessé, c'est avoir reçu la Blessure de l'Amour (Sainte thérèse d'avila) qui nous rend capable d'amour. C'est devenir un coeur sanguinolent que peut réanimer l'Eau du coeur du christ, si notre sang charnel ouvre Ses vannes à cette Eau spirituelle.

    N.b.: Sur le danger de confondre le psycho-spirituel en croyant que Jésus nous guérit "en direct", j'ai entendu souvent, dans des couvents ou sanctuaires où j'avais à aller, par pèlerinage ou pour d'autres motifs amicaux, des retraitant(e)s quelque peu allumé(e)s qui disaient:

    "Jésus, mon thérapeute!"

    Il n'est pas resté grand-chose de leur vie spirituelle après qu'ils (elles) se sont pris deux ou trois gros gadins par l'eglise, gadins qui sont à la vie spirituelle ce que sont les râteaux dans les béguins, qui ont force d'amour dans la vie profane.

    Si m'en croyez, soyez plus sûre de vous et osez dire qui vous êtes, à la fois dans ce que vous avez étudié et dans votre biographie spirituelle, vous n'en serez que plus crédible! Que si vous vous contentez de dénoncer les malfaçons d'autrui (les franc-maçons par exemle), vous n'apparaîtrez que comme une grande experte en faussaire, sans devenir une autorité en matière de vérité!

    Soit dit en toute amitié

    de Julien, qui n'a pas la mémoire courte envers des intercesseurs

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