mardi 3 septembre 2013

Dieu et l'épicier

J'ai été un peu loin de Métablog ces dernières semaines, je m'en excuse. Une retraite terminée par une élection à l'IBP (sans surprise). Un travail acharné autour d'un nouveau livre intitulé Une histoire du mal. Il n'en faut pas plus pour que je paraisse oublier mes devoirs d'animateur de blog.

Je voudrais simplement vous signaler, tant que j'en suis au livres, que mon Parier avec Pascal, épuisé en six mois, vient de connaître un deuxième tirage aux éditions du Cerf. Seule petite différence : le prix. La nouvelle édition est à 27 euros, l'ancienne était à 23. Pour les dix premières commandes au Centre Saint Paul, 12 rue Saint Joseph 75 002 Paris, je peux encore fournir l'ancien prix, en vous offrant le port (chèque de 23 euros à l'ordre de ADCC).

Par ailleurs, ma thèse sur Cajétan, le personnalisme intégral, fait partie des soldes mises en place par les éditions du Cerf, en ce mois de septembre. Elle vaut 64 euros. Et elle est disponible (chez l'éditeur, mais aussi à la Procure rue de Mézière à Paris) pour le prix de 32 euros. Vous trouvez beaucoup d'autres livres en solde autour de saint Thomas d'Aquin, en particulier l'édition des oeuvres du Docteur angélique que l'on appelle vaticane, se trouve, elle aussi à moitié prix. C'est le moment d'en profiter !

Pardonnez moi ce petit côté "épicier". Mais je me dis que si vous aimez tant Métablog (j'ai rencontré cet été beaucoup d'entre vous au hasard de messes ou de mariages), vous aimerez sans doute aussi l'écriture du Pascal. Quant au Cajétan, c'est une sorte de roman métaphysique autour des prodiges de l'analogie. Au plein de la Renaissance, le grand Commentateur de Thomas d'Aquin nous montre que le thomisme n'est pas une doctrine, figée dans sa lettre, mais avant tout une méthode de réflexion, fondée sur la vision chrétienne du monde, qui a assimilé et englobé la philosophia perennis, dans une synthèse métaphysique personnaliste de plus en plus achevée.

Peut-être n'êtes vous pas au courant non plus de la publication, il y a trois semaines au monastère de Fontgombault, d'une traduction française inédite de l'ouvrage d'Etienne Gilson en langue anglaise : God and some philosophers. Titre français retenu par les traducteurs de Fontgombault : Dieu et la philosophie. Gilson, qui avait vraiment le don des langues, pratiquait paraît-il un anglais extrêmement fluide et cette traduction française est aussi de bonne qualité. Elle est accompagné d'une réface inédite de Rémi Brague. Gilson nous emmène aussi bien chez les Grecs, que chez les médiévaux, chez les modernes et chez les contemporains. En nous montrant comment se pose à chaque époque la question de Dieu et en terminant sur une critique du scientisme actuel, il met l'histoire de la philosophie au service de la ,philosophie. Il nous montre comment, pour un philosophe quel qu'il soit, "l'athéisme est difficile" et la croyance en Dieu évidente. On le voit bien au fil des différentes éditions de son gros livre Le thomisme, en particulier la quatrième édition, la cinquième et la sixième, qui présentent de notables différences entre elles, Etienne Gilson n'était pas très à l'aise avec les cinq voies de saint Thomas d'Aquin et leur rationalité discursive. Il penchait plutôt comme Descartes pour l'idée que Dieu est évident en soi pour quiconque prend une heure de réflexion. Et pourtant, lui qui a si bien travaillé sur Descartes dans sa jeunesse, se montre en son âge mûr d'une sévérité qui semble excessive ne serait-ce que dans sa forme pour le grand philosophe français. Mais "son ami" Jacques Maritain, hélas dans doute, était passé par là...

En revanche, Gilson est très rapide sur Kant (qu'il assimile à Auguste Comte et à son positivisme). Dans un livre magistral, Dieu existe, publié en juin dernier aux éditions du Cerf, Frédéric Guillaud montre au contraire qu'Emmanuel Kant reste le grand interlocuteur de ceux qui veulent poser aujourd'hui la question de l'existence de Dieu... La publication en français, sur le même sujet coup sur coup de deux livres aussi dissemblables que celui de Guillaud et celui de Gilson montre bien que l'Homme laïc qui s'était cru capable de mettre Dieu dans un corner, comme on met au piquet un élève qui ne répond pas comme vous voulez, risque fort d'aller vers toutes sortes de déboires. L'intelligence humaine n'en a pas fini avec Dieu ! Frédéric Guillaud, outre saint Thomas d'Aquin, s'appuie sur la philosophie analytique américaine la plus récente pour montrer cela.

La partie la plus courageuse de son livre est la première, dans laquelle il montre que l'agnosticisme de nos contemporains est d'origine politique. La démocratie occidentale, qui refuse tout principe sur-humain et toute règle d'or, est nécessairement une machine à produire l'agnosticisme. Et le croyant apparaît aujourd'hui de manière évidente comme un résistant., non pas d'une résistance en peau de lapin qui vole au secours de la Victoire à la dernière minute, mais d'une résistance qui sait qu'humainement le Système est trop fort et que tout semble perdu.

33 commentaires:

  1. Quel est le sens de cette pique désagréable envers Maritain ; et puis d'ailleurs pourquoi est-il si injustement mal aimé de nos jours ? Il serait peut être temps de le relire hors de toute polémique ...
    Vous savez bien qu'il est difficile d'accepter la thèse de Descartes sans accepter du même coup sa ruineuse théorie de la connaissance.

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  2. Descartes a été indûment diabolisé par les cathos des années 30 (ce qui ne signifie pas qu'il soit infaillible dans toutes ses assertions). Une chose est certaine : sa philosophie est irréprochable du point de vue de la foi (ce que l'on ne peut pas dire d'un Malebranche qui s'emberlificote dans la nécessité), il était préoccupé de ne pas laisser aux athées le monopole de la science et d'assurer la démonstration de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme (de ce point de vue il a retardé d'un siècle le collapsus culturel de l'Eglise face aux Lumières). Il est certainement pour beaucoup dans la conversion au catholicisme de la grande Christine de Suède, sa correspondante habituelle (qui finit sa vie à Rome). Mais surtout quand les cathos attaquent Descartes, ils ne s'en prennent pas au véritable pb : Spinoza et les Lumières. C'est là dessus qu'on les attendait.

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  3. C`est dommage que je suis lointain et ne peux pas profiter de ces livres dont vous parlez. J`aime Pascal, j`ai déjà lu ses oeuvres plus d´une fois. Quando vous dites que "l´agnosticisme est d´origine politique" , peut-être vous avez raison, mais la démocratie occidentale n´est pas la seule coupable.En politique, ils font du mal : le socialisme, le capitalisme, le communisme... la politique en général ne va pas bien avec la foi. Peut-être pour cette raison, les religions perdent leur crédibilité, parce qu´il y a beaucoup de politique mélangé avec la religion... Pas de véritable foi. Les gens s´inquètent quand ils entendent parler de guerre,mais je ne vois pas presque personne qui prie tous les jours pour la paix. En fait, peu de gens qui prient tous les jours.

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  4. Quel plaisir de voir enfin la philosophie analytique mentionnée sur le métablog!
    J'espère que la lecture de l'ouvrage de Frederic Guillaud aura éveillé votre curiosité pour cette méthode philosophique en général et pour les travaux de Richard Swinburne en particulier.
    D'autant plus que les discussions ayant trait à la religion y sont particulièrement vives (je pense bien sûr aux travaux d'Alvin Plantiga, Peter Geach, Roger Pouivet, Nicholas Wolterstorff, Peter Van Inwagen, Paul Clavier, Yann Schmitt, Cyrille Michon etc.)
    Pour ce qui en est de Descartes, j'abonderai volontiers dans le sens de l'anonyme de 22:15 en ajoutant que, selon moi, l'argument du cogito a définitivement été ruiné par Wittgenstein dans ses remarques philosophiques.

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  5. que tout cela est loin des souffrances des peuples !

    "javais faim et tu ne m'as pas donné à manger,
    j'étais malade et tu n'es pas venu me soigner,
    j'étais seul et tu n'es pas venu me visiter"

    voilà ce que nous réclame le Christ !
    et non pas des discussions de sacristies
    ou de salon trado-bourgeois autour d'un thé ou d'un whisky !

    pendant qu'on se bat pour le pouvoir à l'IBP
    ou pour signer ou pas signer un accord entre la fsspx et le vatican
    ou pour semer l'homophobie avec l'abbé Beauvais un vrai guerrier assoiffé de haine,
    ou pour savoir si on doit faire messe st Pie X ou Gaston III
    que fait Jésus ?
    il lave les pieds ! Il vient au secours des blessés de la vie ...
    bref il appelle à servir !...
    voilà l'Evangile sans cesse bafoué ! ...

    L'abbé Pierre prêchait il ? si peu ...il servait les blessés de la vie
    et sa vie , ses gestes, sa créativité, sa générosité étaient un vrai témoignage !
    voilà la vraie évangélisation à laquelle nous appelle frère pape François
    que même mon ami et frère GdeT ne veut toujours pas répondre ! ...

    Silence radio sur notre cher pape dans la traditude ... étonnant non ?

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    1. Non, la charité est le fruit de la foi, les actes de bonté naturelle ne sont d'aucun mérite. Le monde meurt de l'absence du surnaturel, pas de l'absence d'humanitaire et de socialisme. Le pape François souscrit entièrement au discours de clôture du concile et son aplatissement devant le monde organisé par la F.M. et la démocratie universelle, le Christ doit être seulement le serviteur de ce monde-là, en saupoudrant un peu de spirituel sur ce monde dirigé par Satan.

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    2. Bravo! a l´anonyme de 11:06!! Le monde a besoin de la spiritualité, mais aussi de actes concrets de charité... chose que l´église ne montre pas, avec les divisions... Quand l´église ne
      peut pas s´unir,elle divise le corps du Christ. Quel exemple peut ele donner aux autres?Exemples de division et désunion entre ses membres? C`est pour rire, comme Démocrite, ou pour pleurer, comme Héraclite? Je pense que l´église mérite plus les larmes... Uff!!!

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    3. @Anonyme de 2h51
      La charité est le fruit de la foi (Jc II). L'Eglise est une, comme, j'espère, vous le dites au Credo. Saint Paul insiste beaucoup sur cette unité: un seul baptême, une seule foi, un seul pasteur. Cette unité, Notre-Seigneur la réalise grâce au Saint-Esprit qu'il nous a envoyé à la Pentecôte pour garder le lien de l'unité de l'Eglise, foi d'abord, charité ensuite. L'Eglise n'est pas une entreprise humanitaire.

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    4. Oui, M.Robin, mais si la charité est le fruit de la foi, on n´a pas de foi aujourd´hui.C`est le problème...Une seule foi, un seul pasteur. Où est, cependant le trait de l´unité aujourd´hui? Tradis d´une part, modernistes d´autre... quel unité, si un côté et l´autre sont ennemis? Oú est la unité entre eux? Cela n´existe pas, comme vous devez savoir... et cela fait la tristesse chez les catholiques et de la joie entre les non-catholiques. Cette division ne vient pas de Dieu. Je continue a dire "bravo" a M. de 11:06...

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    5. Avez-vous la foi? tout le problème est là. Je l'ai reçue, c'est une grâce divine, sous Pie XII, quand tout le monde ou presque allait à la messe (sauf les "rouges"), tout le monde croyait la même chose, la même chose que tout le monde avait cru pendant deux mille ans, tout le monde se mariait à l'Eglise et faisait baptiser ses enfants. J'ai vécu tout cela, j'ai fait les bonnes retraites. Donc l'apostasie universelle ne m'a pas pas fait perdre la boussole. Les modernistes sont excommuniés, ils ont fait naufrage dans la foi, comme je viens de le relire dans l'autobiographie de l'abbé Marc Oraison (Tête dure, Le Seuil, 1969). Le combat est éternel, c'est celui des deux Cités de Saint Augustin, des deux Etendards de saint Ignace. Il faut imiter Notre-Seigneur et les saints de l'Eglise. Les catholiques ne sont pas tristes, mais joyeux de se retrousser les manches pour le Royaume de Notre-Seigneur.

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    6. Oui, jài vécu aussi a ce temps là. Mais aujourd´hui il ya a de gens qui ont de la foi, et que peu s´importent avec le format d´une messe. Ce que nous va sauver, c´est la prière, c`est suivre l´Évangile. C`est l ´amour de Dieu et du prochain. Tout le reste, si ces choses sont absentes, ne servent à rien...

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    7. Lex orandi, lex credendi. La messe conciliaire est un mémorial oecuménique assimilable au culte luthérien. Il n'y a qu'une vraie messe, celle de toujours, où les grâces sont heureusement toujours distribuées, d'où les vocations et les familles nombreuses. Nous arriverons progressivement au moment où il y aura plus de fidèles traditionalistes que de vatican-d'eux. La grâce des sacrements nous permet de persévérer dans la prière, la pratique de l'Evangile, l'amour de Dieu et du prochain. La pratique du culte conciliaire, qui traduit l'adoration de l'homme au détriment du Christ Roi, conduit peu à peu mais sûrement à l'apostasie. Quand on a vraiment la foi, le culte new look nous fait vomir. Il faut ramener les brebis à la vraie messe mais surtout à la vraie foi. Courage! Amicalement.

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    8. Je vais aussi à la messe traditionnel. Mais je prie pour la union dans l´église. Je n´aime pas le fanatisme. Je me demande en quelle language le Christ nous parlerait s´il vienne de nouveau à ce monde: peut-être, dans la langue de chaque pays... ce serait le plus logique. J`ai peur, cependant, des fanatiques: de ces groupes qui s´approchent du sedevacantisme... sous le pretexte du traditionalisme... Je vis à une ville pas trop grand: ici les gens qui vont à l´église (traditionel ou nouvelle messe) n´ont pas perdu la foi. Je pense que la foi vient en premier de la famille... si la famille sait bien enseigner les principes évangéliques et les met en pratique, tout va bien. Je vous dis qu´il y a aussi bons chrétiens à la nouvelle messe, parce qu´ils avaient une bonne formation en famille. Je pense aussi que nous ne devrions pas juger les uns les autres, mais surtout aimer notre Dieu e notre prochain. Courage à vous aussi, et que le bon Dieu vous éclaire. Avec amitié aussi.

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    9. Oui, il se ferait comprendre, comme les Apôtres le jour de la Pentecôte: chacun comprenait dans sa propre langue, une sorte d'inversion de la tour de Babel. La foi est transmise par la famille, bien sûr, je remercie tous les jours mes parents de m'avoir fait baptiser et de m'avoir élevé dans la vraie religion, de m'avoir montré l'exemple d'une vie chrétienne, mais aussi mes premiers aumôniers, mon curé et ses vicaires, mon évêque, le saint pape Pie XII par leur enseignement. Le "sédévacantisme" est une invention des ralliés, ce n'est pas une hérésie mais la constatation d'un fait: absence des trois fonctions de l'Eglise (enseignement, sacrements, gouvernement), que les traditionalistes dénient à ceux qui ont pris le pouvoir dans l'Eglise à Vatican II (après une longue préparation). Le fanatique est celui qui est incapable de rendre compte de ses convictions, il est emporté par un courant. Ce mot désignait autrefois les sectateurs des idées protestantes ou révolutionnaires, il ne peut servir aux chrétiens, animés par la charité et le Saint-Esprit. L'Eglise a toujours eu cette condescendance pour les âmes. Allons à la vraie messe, que l'Eglise nous a donnée, et que saint Pie V a canonisée, laissant les nouveautés, laissant les morts enterrer leurs morts. Gardons l'espérance et la joie, travaillons à la restauration de la Tradition au lieu d'être complices de ce qui détruit la foi...

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    10. J`ai m´inquiète avec ces personnes, les ralliés, qui sont, en vérité, au sédévacantisme... car ils parlent mal de tous, personne ne vaut rien pour eux. Ni les modernes, ni les trad. Ils pensent qui
      seulement eux ont la vérité... ici, dans ma région, sont prêtres sortis de la fsspx, et qui se sont devenus ennemis de sa ancienne ordre... une honte. Ils ont le droit de sortir, certainement, mais ne devraient pas dire ce qu´ils parlent...Je pense aussi que entre les fanatiques, il y a peut-être quelque problème de santé mentale.
      Enfin, gardons la foi, sans attaquer autres gens...
      Je prie Jésus chaque jour pour éclairer toute l´Èglise, selon sa volonté. Je pense que c´est le meilleur... que la volonté de Dieu soit fait. Avec
      amitié.

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    11. Sédévacantisme n'est pas une étiquette valable, puisque tous les traditionalistes le sont, dans le sens où ils dénient au pape, au moins dans la pratique, l'exercice de l'un au moins de ses trois pouvoirs (enseignement, sacrements, discipline), ne lui accordant qu'un titre purement nominal et vide de contenu. Ceux que la FSSPX a exclus pour avoir dit la vérité ou qui se sont sentis obligés d'en partir pour garder la foi sont simplement plus conséquents ou moins hypocrites que ceux qui sont restés. Il y a des variations, certes, parce que nous manquons d'une autorité pour remettre de l'ordre. Je crois qu'il s'agit d'un châtiment pour avoir trop méprisé l'enseignement de nos bons papes et de nos bons évêques quand nous en avions. Ne soyons pas fanatiques, sachons rendre compte de nos croyances en nous fondant sur la Révélation, le magistère tacite et la raison, pratiquant la charité et l'apostolat comme saint Paul nous y incite. Transmettons ce que nous avons reçu. UIOGD. Bien amicalement.

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    12. Le problème est qu´ici, ces ralliés parlent mal non seulement du pape ou des modernistes; ils parlente de leur ancienne ordre comme "une secte"; parlent de tout le monde; personne vaut rien pour eux. Il serait mieux s´ils se souciaient de prêcher (et vivre) l ´évangile, et arrêter de parler mal des autres. Ils ne sont pas saints, mais des pécheurs comme tout le monde.
      Bonne journée.

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    13. Il faut appeler mal ce qui est mal, bien ce qui est bien et donner le bon exemple. On a le devoir de reprendre quelqu'un qui agit mal, qui parle mal. Ce ne sont pas les personnes que l'on condamne mais les mauvais exemples, les exactions qu'elles commettent. A force de se taire, on finit par tout accepter. Alors, inutile de se plaindre du CVII et de ses conséquences, car on a laissé faire, on est complice...

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  6. Monsieur l'abbé,
    pardonnez-moi de rester sur le côté "épicier"...
    Mais votre livre Parier avec pascal, sur le site des éditions du Cerf est annoncé à 28 €uros depuis sa parution et vendu sur bien d'autres sites que Livres en Famille, à ce prix là.
    Quel est donc le véritable prix - ancienne et nouvelle édition- ?


    Merci
    Anne Charlotte Lundi.



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  7. Cher Abbé si diabolisation il y eut alors Gilson a eu sa part. C'est lui qui montre dans plusieurs ouvrages, notamment "Le réalisme méthodique" et "Réalisme thomiste et critique de la connaissance" qu'il est le père de Hume, de Berkeley et de Kant, et de façon générale, de l'idéalisme. C'est lui qui dans ces ouvrages bataille contre les thomistes de Louvain qui veulent introduire le questionnement cartésien dans le thomisme et sa méthode réflexive pour trouver un point de départ anhypothétique. Entreprise inutile et ruineuse. Qui commence en idéaliste finit en idéaliste répétera à plusieurs reprises Gilson, expliquant par là que le réalisme authentique part simplement des choses mêmes ; l'être étant considéré comme évident il n'y a pas à chercher à le prouver. La méthode réflexive qui est le point d'appui de la pensée cartésienne expose à ne plus retrouver complètement réel et à rester enfermer dans sa connaissance, ce pourquoi Descartes annonce Berkeley qui, tel un philosophe bouddhiste, règlera le problème en supprimant le monde et en réduisant purement et simplement l'être à la perception qu'on s'en fait. L'historien qu'est Gilson sait qu'il y a une loi historique des essences philosophiques, celles-ci finissant tôt au tard par déployer toutes leurs conséquences, et qu'on ne peut pas mettre du Descartes dans le thomisme sans corrompre l'un et l'autre. Notre historien a donc de nombreux griefs contre Descartes et le vieux Maritain n'y est absolument pour rien ! Car avec Descartes ce n'est déjà plus le réel qui dicte sa loi, réel doté d'une mystérieuse et conceptuellement inexplicable affinité avec notre âme, c'est le sujet replié sur lui-même qui commence à dicter sa loi au réel. Descartes ne perçoit plus le réel comme Aristote et St Thomas mais comme un idéaliste. C'est ce que Gilson n'a cessé de répéter, tout seul comme un grand sans avoir l'aide de Maritain.
    D'autre part, Descartes a, comme Galilée, mathématisé le monde en réduisant les qualités sensibles à des perceptions. Certes, Alquié y voit là une stratégie qui fut peut-être encouragée par Berulle contre une certain platonisme magique de la renaissance qui remplissait le monde de qualités occultes. Ainsi, l'objet désubstantialisé qui n'a plus d'être propre est tout entier voué à une saisie technique. Il a ainsi ôté au monde toute profondeur, a "déréalisé" la nature comme le dit Alquié, et à réduire le rapport au divin à un pur rapport de volonté. Par là en supprimant les causes secondes il annonce l'occasionalisme de Malebranche. Les griefs contre Descartes -qui pour d'autres sont des qualités- sont nombreux. Mais si vous voulez nous montrer un Descartes différent, le défi est lancé !


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    1. Bonne analyse. Vous avez raison de souligner que Gilson est plus un historien de la philosophie qu'un philosophe proprement dit. Mais il s'est vanté d'avoir suggéré à Maritain le titre de son livre Humanisme intégral. Il n'est pas net net. Je recommande le livre de Pierre Garin Thèses cartésiennes et thèses thomistes (DDB 1931).

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  8. Sur le thème du lecteur anonyme de 4.9.2013 11:06 hs, je pense que si j´étais le pape, je ferais le suivante: " À partir de maintenant, je libère les deux types de messes: qui veut, qui célèbre l´ancienne messe, qui veut, qui célèbre la nouvelle messe. " Point final. Pour voir quelle chose les hommes vont inventer pour continuer a se battre.

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    1. Dans le "qui veut", il faut distinguer les curés des paroissiens. Dans le "droit à " l'ancienne messe il faut inclure l'obligation pour le curé de la célébrer. Au nom de l'égalité, qu'il soit tenu de répondre aux attentes de chaque groupe.

      Accessoirement, que ceux qui refusent la nouvelle messe soient exonérés de toute critique, même s'ils considèrent qu'elle est dangereuse pour la foi.

      Vous voyez bien que ce n'est pas une simple question de "libération" de la messe.

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    2. Je suis d´accord avec vous, M. de 17:12 hs, mais je veux dire exactement que chacun devrait avoir le droit de célèbrer dans le rite que mieux le plaît. Et les gens pouvraient choisir quelle messe veuleunt assister... Cela serait intéressant, et on pouvrait voir comment les gens se comportent... en choisissant la qu´ils préfèrent...( Sans obligation de célèbrer aux deux rites, certainement.) Il a aussi d´autres choses entre ces divergences entre ancienne et neuve messe, mais je suis certain que si je les écrivais ici,il ne serait pas publié... car je déjà essayé de le faire une fois.

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    3. Il serait certainement publié, à condition d'être intelligible. Quant à choisir la messe "qui nous plaît", voilà bien une chose qui n'avait pas cours sous Pie XII. Ce n'est ni un argument dogmatique ni un argument liturgique recevable dans l'Eglise. Il fallait assister à la messe paroissiale, et il n'y en avait qu'une!

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    4. Sous Pie XII ça n´avait pas cours, parce qu´alors il n´y avait pas le CVII, seulement une messe.
      Mais après le CVII, les peuples se sont divisés à cet égard. Et nous ne pouvons pas "obliger" quelqu´un à assister une ou autre messe. C`est impossible. Chacun fait ce qu´il veut... Donc, si nous ne pouvons pas obliger les gens, qui le Vatican libère les deux types.(sans obliger les deux rites au même temps) .
      Sur ce que j´ai écrit et ne vont jamais publier, c´est un thème "tabou" en France...une autre chose.

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    5. Je ne crois pas que ce soit un sujet tabou, il y a eu beaucoup de choses écrites là-dessus depuis 1968. Il y a eu la crise du CVII, mais elle a eu ceci de positif qu'elle nous a conduits à approfondir toutes les questions de la foi, à faire des retraites pour changer notre vie et vivre en vrai chrétien confessant sa foi et montrant le bon exemple, elle nous a fait passer d'un christianisme "sociologique" ou"cinquantisme" à une profonde vie chrétienne, elle nous a bouleversés pour le bien, comme elle a perdu les modernistes qui n'avaient pas de principes. Ceux qui "se sont divisés" sont ceux qui ont quitté la barque de Pierre, les schismatiques orientaux, les protestants, les adeptes des "Lumières" et de la Révolution, en dernier les modernistes, qui rejettent la souveraineté de NSJC sur les nations et même sur l'Eglise et les fidèles. Le "moi" est déifié, l'idée même de péché a disparu, comme dans la psychanalyse. Nous ne pouvons pas obliger les gens, mais les inviter fraternellement à la bonne messe, leur glisser quelques bons livres, et montrer l'exemple de la charité...

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    6. M.Guy,quand je parlais de "tabou" je ne parlais pas des choses écrites depuis 1.968. En France, on ne peut pas parler de thèmes qui parlente de l ´argent, par exemple.(selon me disent des amis français). C`est une autre question.
      Je comprends ce que vous avez écrit. Mais en notre societé, les gens font ce qu´ils veulent... l´église n`est pas la seule responsable, mais aussi la politique, l´école, la famille, qui ont laissé Dieu au dernière place... Ici, on parle, par exemple, "Dieu merci", "Reste avec Dieu", mais aujourd´hui c´est rare d`entendre les gens parler comme ça. Je ne suis pas français, Je vis dans un autre pays. Et ici il y a encore des choses comme "couronnement de Notre -Dame", par des enfants, on prie le rosaire à l´église... choses qui disparaìtrent dans autres pays... Les prêtres nos disent qui en beaucoup de pays les gens presque ne parlent pas de Dieu... c´est dommage.

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    7. Votre témoignage est émouvant, vous êtes sans doute dans un pays d'Amérique latine, où les humbles fidèles ont gardé les traditions, ne prenant pas la mesure exacte de la révolution du CVII qui a tout bouleversé par le canal des clercs, papes, évêques et prêtres. Ils ont changé la foi officielle et, en conséquence, les sacrements, qui étaient les canaux de la grâce, et qui ne le sont plus. Ces humbles fidèles sont un peu comme les schismatiques d'Orient, égarés par leurs évêques. Nous sommes au temps de l'apostasie générale, à la fin du temps des nations. Seul Dieu pourra rétablir l'Eglise dans son intégrité. En attendant, contentons-nous de la Tradition, gardons la foi au mépris de la vie s'il le faut, répandons la charité et vivons sous la motion du Saint-Esprit U.I.O.G.D. Bien amicalement.

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    8. Oui, je suis dans l ´Amérique latine. Mais les gens ici peu s´importent avec leurs evêques: ils sont éloignés du peuple. C`est comme si l ´evêque n´existait pas. Les gens font ce qu´ils veulent... pensent ce qu´ils veulent... semblent être soumis, mais n´obéissent pas quand ils veulent faire quelque chose, peu les importe si l ´église est d´accord ou non. C`est curieux... Les gens pensent qui en Amérique du Sud les peuples sont nigauds, mais ils sont indifférents à ce que l´église pense quand ils veulent faire quelque chose.Il a un bon côté et un mauvais à cela, bien sûr. Mais malgré tout cela, ils ont de la foi.

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    9. M.Robin: voir le dernier texte de M.l´abbé G.d T. L`anonyme de 15.9. 4:34 c´est moi aussi. Nous pouvons, si vous voulez, continuer a parler dans le nouveau texte... Merci.

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    10. Oui, j'en étais conscient. Mais vous vous rendez compte que nous menons un dialogue personnel, très intéressant, mais complètement en dehors du sujet du blog!
      En France aussi, nous avons tourné le dos aux évêques prévaricateurs pour fonder nos chapelles tradi, en nous saignant aux quatre veines et essuyant les injures, en étant mis au pilori par l'Eglise officielle, parce que nous avons voulu garder la foi, au mépris de notre réputation, de nos biens, et peut-être demain de notre liberté et de notre vie. C'est l'esprit que nous a insufflé Mgr Lefebvre, traité en paria alors que c'était le plus courageux des évêques. A bientôt sur le texte plus récent...

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    11. Ici ils ne sont pas seulement les tradis qui vivent separés des évêques, mais aussi les gens qui vont à nouvelelle messe. Les gens simplement les ignorent, comme s´ils n´existaient pas. Ils vivent éloignés du peuple, et les gens les ignorent aussi. Les gens de la nouvelle messe ici conservent plusieurs choses de la tradition et ne s´importent pas avec les évêques! C`est curieux... Mais le plus laid, c´est que les prêtres(tradition et modernes) se traitens uns les autres comme ennemis. C´est un mauvais exemple des deux côtés.
      Dommage!

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