samedi 4 octobre 2014

La solennité du Rosaire et la Manif pour tous

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de Notre Dame du Rosaire. Et, justement ce jour, on nous propose une nouvelle Manifestation pour tous… L’occurrence est intéressante.

En 1571, le pape saint Pie V ordonnait à tous les chrétiens de prier pour la victoire sur mer de Don Juan d’Autriche, le fils naturel de Charles Quint. Il fut averti de la victoire à l’heure même où elle eut lieu, par une vision, et demanda qu’on fasse sonner les cloches de Rome, avant que le messager envoyé par le Généralissime de la flotte, ait eu le temps de parvenir de Lépante (au large du Golfe de Patras en Grèce) jusqu’à Rome. Lépante a été la bataille navale la plus importante depuis Actium qui opposa Le jeune Octave (pas encore Auguste) à Antoine. Jusque là les Turcs étaient invaincus. On les croyait invincibles. La victoire chrétienne fut pourtant écrasante. Elle donne un coup d’arrêt à l’expansion turque, au moins par voie maritime. Il faudra attendre la victoire de Vienne en 1688 pour que l’islam ne se manifeste plus comme une religion conquérante qui avance au fil de l’épée. Les terroristes d’aujourd’hui retrouvent hélas cette tradition..

Aujourd’hui, la Manifestation pour tous représente, avec ses qualités et ses défauts, la première mobilisation réelle des chrétiens sur un enjeu de société depuis 1984 (et les manifestations pour l’enseignement libre). Au-delà de la question du mariage des homosexuels, c’est à toutes les attaques contre la famille (en particulier tout dernièrement aux économies budgétaires qui frappent les familles) que les manifestants tentent de faire pièce. L’enjeu avait laissé échapper Christiane Taubira l’an dernier est un enjeu de civilisation. L’homme accepte-t-il de considérer comme donné un ordre naturel qui le dépasse, au sein duquel la différence des sexes constitue un invariant pour l’éducation du petit d’homme ? Ou bien veut-il recréer un homme nouveau, non plus par décrets politiques comme au XXème siècle, mais par la main mise de la technique sur les sources de la vie ? Si la Technique l’emporte, alors on fabriquera de l’humain. La formation culturelle du petit d’homme, entre son papa et sa maman, cette maturation qui passe par la découverte de l’univers sexué, que deviendra-t-elle ?

Nous n’en sommes pas là ! direz-vous peut-être. Le transhumanisme en est beaucoup plus loin : on rêve de prolonger la vie humaine jusqu’à 200 ou 300 ans grâce à une banque de pièces détachées et d’organes artificiels fabriqués par l’homme. Et on ne dit pas trop fort que l’on pourra un jour contrôler totalement les naissances, voire les faire advenir dans des utérus artificiels, dont les prototypes existent déjà.

Mais surtout on oublie la famille, cette petite église comme disait Jean Chrysostome, au sein de laquelle mûrit cet être essentiellement culturel qu’est le petit d’homme. Dans un premier temps on s’emploie à la rendre facultative (par la GPA) et les mères porteuses. Dans un second temps on la supprimera. N’oublions pas que les Spartiates au IVème siècle avant Jésus-Christ, avaient déjà expérimenté l’élevage collectif des enfants (les garçons étaient enlevés à leur mère dès l’âge de sept ans) et que Platon en prend acte dans son utopie politique (la République) en supprimant toute forme de lien matrimonial, au profit d’un amour totalement libre, filles et garçons étant élevés par l'Etat pour les mêmes tâches ("Ce que fait un cheval, une jument ne le fait-elle pas aussi ?"). 

N’est-ce pas cela – la destruction de la famille – qui est au bout du chemin technocratique ?

L'Eglise ne s'y résignera jamais. Dans sa Lettre aux familles, datée du 2 février 2002, saint Jean-Paul II avait annoncé : « La famille est la route de l’Eglise ». C’était beaucoup plus précis que ce qu’il avait dit vingt ans plus tôt dans sa première encyclique : « L’homme est la route de l’Eglise ». Entre temps, il a compris et voulu faire comprendre, qu’il n’y avait pas d’homme digne de ce nom sans familles. L’Evangile de la vie jaillit d’abord dans chaque famille chrétienne. Ce n'est pas pour rien que c'est d'abord au sein des famille, au cours de la prière du soir, que les enfants apprennent à réciter le Rosaire.

4 commentaires:

  1. Prions donc le Rosaire, non pour le temps de l´avenir. Mais pour le moment présent, dans lequel nous vivons. Pour un monde meilleur. Sans discorde, sans divisions parmi nous.
    Pour toutes les personnes qui souffrent.

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  2. L'Eglise serait plus forte si elle était unanime.Ah si tous les catholiques s'en remettaient au Pape. Mais cela s'effrite avec des contestations , des ambiguïtés , de faux scrupules ,sous réserve de réflexion alors qu'il s'agit essentiellement de vanité .

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    1. Monsieur Chrząszcz6 octobre 2014 à 19:31

      "si tous les catholiques s'en remettaient au Pape..." Parfaitement! Je dirais même plus: si tous les chrétiens s'en remettaient au pape! si tous les croyants s'en remettaient au pape! si tous les humains s'en remettaient au pape! si toutes les créatures s'en remettaient au pape!

      Reste la question de savoir: auquel pape? Parce que s'en remettre à Benoit XVI, ce n'est pas la même chose que s'en remettre à Paul VI, ou à François, ou à Pie XII.

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  3. Dans quel monde vivez-vous très cher abbé de T ?

    L’Evangile de la vie jaillit d’abord dans chaque famille chrétienne.
    Ah bon ?
    Et tous les convertis au Christ qui n'ont eu que des familles athées ou indifférentes ?
    Vous en faites quoi ?

    au sein des famille, au cours de la prière du soir,
    les enfants apprennent à réciter le Rosaire comme les petits musulmans les sourates .... Quelle horreur ces prières répétitives !
    Je vous laisse le rosaire, je préfère goûter l'évangile d'amour et de liberté !

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