« Nous ne nous soumettrons pas à la politique séculariste. Nous ne nous effondrons pas. Nous n’avons nullement l’intention de suivre ces éléments radicaux présents dans toutes les Eglises chrétiennes, y compris certaines Eglises catholiques dans un ou deux pays, ni de mettre la clef sous la porte » Cardinal George Pell
Voici un extrait du dossier paru dans Monde et Vie la semaine dernière à l'occasion de la clôture du Synode. Pour avoir les textes complets immédiatement à parution, il suffit de s'abonner - 62 euros pour un an - à envoyer au 14bis rue Edmond-Valentin, 75 007 Paris.
Il semble que l'Eglise institutionnel risque de connaître quelques turbulences... Nous suivrons avec attention la crise interne ouverte par ce synode sans précédent. Il est vrai que la langue de buis n'est pas notre fort, mais qui peut s'en plaindre ?
Le pape François, qui aura 78 ans à la fin de l’année et
fait déjà courir lui-même le bruit de sa démission à 80 ans, a voulu aller
vite. Très vite. Son objectif ? Mettre l’Eglise à l’heure de ce que les Américains appellent le
« care ». « L’Eglise est un hôpital de campagne » avait-il
déclaré au moment de son élection. Dans cette perspective, le premier devoir de l’Eglise n'est pas de dire la Parole de Dieu, mais de prendre soin de
ses fidèles, de les accompagner et d’être comme une grande « soeur en
humanité pour tous les hommes ». C’est dans cette vaste perspective qu’il
fallait, sans supprimer la Loi de Dieu (à laquelle les hommes ne peuvent
pas toucher) assurer les familles en décomposition ou en recomposition de la
sympathie, de la proximité et de l’amour efficace de l’Eglise. Il fallait
affirmer que les personnes homosexuelles constituent « un grand don pour
l’Eglise » et que les lois de l’Eglise sur l’indissolubilité du mariage
étaient susceptible d’un assouplissement, au point que l’on pourrait désormais
considérer certains couples de divorcés remariés cicilement comme des couples ayant accès
à la communion.
Bugs et re-bugs dans l’organisation
Point commun de ces deux nouvelles approches sur les divorcés remariés et sur les homosexuels : la
notion de péché semble oubliée, l’indissolubilité du mariage est mise en cause
sans que cela paraisse gêner quiconque dans le camp des réformateurs, ni le
cardinal Kasper auteur d’une première réflexion sur le sujet, dans laquelle le
mot « péché » n’est pas prononcé, ni le théologien Bruno Forte qui
paya de sa personne dans l’élaboration du document Post disceptationem à
mi-synode.
Le projet du synode est de grande envergure. Pour montrer
qu’il en attend un changement décisif, le pape a annoncé qu’il aurait lieu deux
ans de suite sur le même sujet, sentant très vite que quinze jours de
discussions ne suffiraient pas. C’est évidemment lui qui a été la cheville
ouvrière de ce synode, c’est lui qui en a conçu le fonctionnement, qui a choisi
les acteurs, qui a encouragé son porte-parole le cardinal Kasper en soulignant
que ce progressiste avéré faisait de la théologie « à genoux » ;
c’est lui qui a tenté de faire taire l’opposition lorsque elle a voulu
s’exprimer avant le Synode, explique Sandro Magister sans donner les noms ;
c’est lui qui a inventé ce document de mi-Synode (post disceptationem), qui ne
correspondait pas aux discussions, en couvrant le théologien progressiste Bruno
Forte face au cardinal hongrois Erdö, secrétaire officiellement nommé qui avoua
aux journalistes qui l’interrogeaient n’être même pas au courant du contenu de
ce « premier rapport » (en particulier du texte qu’il contenait sur
les homosexuels). C’est le pape encore qui, au dernier moment, voyant que le
Rapport final risquait d’être controversé, a nommé, en dehors du fonctionnement
normal de l’institution synodale, une commission de six théologiens et
cardinaux tous progressistes et souvent liés à sa personne, qu’il a chargés de
rédiger le Rapport final.
Le pape veut-il passer en force ?
Samedi 18 octobre, pour la fin du Synode, il y eut d’abord
un message (nuntius) qui se tient soigneusement loin de toutes polémiques, se
contentant de féliciter les familles unies. Néanmoins, Jean-Marie Guénois,
responsable de l’information religieuse au Figaro, a tweeté de Rome les scores
du vote pour le Rapport final. Pour trois paragraphes, un sur les homosexuels
(n°55) et deux sur les divorcés remariés (n°52 et 53), la commission créée
spécialement par le pape, qui avait déclaré pourtant qu’elle avait tenu compte
des oppositions qui se sont faites jour durant le Synode, a vu sa rédaction
rejetée. Une majorité des deux tiers était nécessaire pour que le texte soit
voté, elle n’est pas atteinte[1]
mais le temps manque pour voter un texte de substitution, les Excellences et
les Eminences devant rentrer chez elles. Apparemment on avait même pas imaginé
qu’un vote puisse être négatif. Le pape a donc décidé de publier quand même les
paragraphes retoqués (qui ont obtenu la majorité simple).
Il est clair que nous
sommes dans une situation absolument inédite, une sorte de Révolution par le
haut. Cela va prendre du temps, mais François semble bien décidé à passer en
force. C’est en tout cas ce que l’on peut retirer de la remarque du Père
Lombardi, son grand communicateur : « Ces trois paragraphes (52, 53 et 55) n’ont
pas eu la majorité qualifiée des deux tiers mais ils ont eu la majorité simple.
On ne peut donc pas les considérer comme l'expression d'un consensus du synode
mais la discussion va continuer. Il y a encore beaucoup de chemins à parcourir.
Le fait que le pape ait voulu que soient publiés, et le texte, et les résultats
des votes paragraphe par paragraphe - ce qui est une première - démontre qu'il
veut que tous comprennent exactement où en est la discussion et sur quels
points il va falloir continuer le travail du synode ».
Continuer le
travail ? En tout cas, la route est tracée, elle l’est de la main du
Maître pape, il s’agira de ne pas s’en écarter.
Mène-t-elle quelque part ? Pas sûr.
La dialectique d’un chef en difficulté
Dans le discours de clôture du pape François d’ailleurs, on
entend un autre ton, celui du chef qui reprend sa place au centre après avoir
été batifoler à gauche.
Le pape a très (trop ?) habilement conclu le Synode en
renvoyant dos à dos progressistes et conservateurs. Quelle différence avec son lointain prédécesseur Benoît XV, qui ne voulait entendre parler ni d'"intégristes" ni de "modernistes" mais de catholiques tout court !
François discerne cinq tentations
qui ont assailli l’Assemblée synodale. Nous en retiendrons deux, les plus
caractéristiques : D’abord « la tentation du raidissement hostile,
c’est-à-dire de vouloir s’enfermer dans la lettre, à l’intérieur de la loi,
dans la certitude de ce que nous connaissons et non de ce que nous devons
encore apprendre et atteindre. Du temps de Jésus, c’est la tentation des
zélotes, des scrupuleux, des empressés et aujourd'hui de ceux qu’on appelle des
"traditionalistes" ou aussi des "intellectualistes"".
Deuxième tentation : « La tentation d’un angélisme destructeur, qui au nom
d’une miséricorde traîtresse met un pansement sur les blessures sans d’abord
les soigner, qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C’est
la tentation des timorés, et aussi de ceux qu’on nomme les progressistes et les
libéraux. »
Le problème est que l’on met facilement des noms sur les
« traditionalistes » qu’il décrit : le cardinal Burke, la
cardinal Muller et quelques autres, qui ont réagi très fort
durant le Synode. On voit moins qui sont les « timorés libéraux », se
reconnaissant dans une « miséricorde traîtresse », sauf à considérer
que ce sont, avec le cardinal Kasper et le Père Bruno Forte, ceux justement sur
lesquels le pape a voulu s’appuyer lors de ce synode.
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[1] D’après
Jean-Marie Guénois, du Figaro, dont voici les chiffres : « Paragraphe
sur homosexualité : 118 pour ; 62 contre ; 2 paragraphes sur les divorcés
remariés :104 et 112 pour ; 74 et 64 contre ». La majorité des deux tiers
était à 123.
7. Le bon pasteur abandonne le troupeau pour aller chercher la brebis égarée. Mais comment appeler celui qui part récupérer l’égarée pour perdre le troupeau.
RépondreSupprimer8. La quantification n’a rien à faire avec la morale, c’est une affaire entendue. Nous avons donc toute liberté pour nous livrer à quelques estimations. (*)
Il y a un milliard et plus de catholiques dans le monde. En France 60 % des personnes se disent catholiques mais seulement 4 % sont considérées comme pratiquantes (une sur quinze).
Tous les pratiquants ne sont pas mariés. A Paris, ville de perdition, une femme sur deux vit seule. Est-il absurde de considérer que 2 % des pratiquants français sont mariés ?
En principe les catholiques ne divorcent pas. Quel est donc le pourcentage des pratiquants mariés divorcés français ? Voilà une estimation que l’on voudrait bien connaître. Sans doute Pontier de Marseille et ses services ont la réponse. Peut-être que les bons journaux communiquent là-dessus régulièrement (on peut toujours s’y reporter).
On peut avancer une hypothèse : 1 % ? 10 % ? L’hypothèse basse nous donne 12.000. C’est beaucoup.
Mais on ne peut en rester là, nous devons continuer à descendre dans le gouffre. Parmi ce dernier carré combien sont prêts à revendiquer le « droit » à l’eucharistie ? 1 %? 10%? 100%? A nouveau le plus bas seuil donne 120 personnes.
Par conséquent, même en tirant sur la corde, il nous faut reconnaître que la question n’est pas du tout théorique.
Mais cette problématique en rappelle étrangement une autre, présente depuis quelques années dans notre malheureux pays, celle du mariage pour tous : faut-il tout casser pour légiférer sur une minorité ultra et agissante ?
(*) Elles sont toutes données à la louche. Je remercie par avance tous ceux qui prendront la peine de les rectifier.
9. La question de la personne mariée, sacrée, divorcée, remariée ou pas, qui aspire à l’eucharistie doit-elle obtenir satisfaction ?
On saisit immédiatement le versant positif, euphorisant. On se tait sur le côté sombre. Il est pourtant nécessaire de l’exprimer. Ne va-t-on pas mettre des âmes fragiles en danger? Quelle satisfaction d’avoir eu raison, de l’emporter. Ressentira-t-on une sensation triomphale ? Terrible situation.
L’orgueil est dévorant.
C’est curieux ! A l’esprit vient – sans doute par analogie – l’évocation de ces saintes femmes hantant les sacristies qui portent secrètement une douleur, jamais exprimée, toujours refoulée, de se « faire » un curé.
Encore heureux : le mariage des prêtres n’ait pas été traité au synode. Contentons-nous de ce qu’on a.
Je me demande combien de catholiques divorcés et remariés voudraient véritablement recevoir l ´Eucharistie. Peut-être un nombre bien petit.
RépondreSupprimerUne chose est quelqu´un se dire « catholique » et une autre est aller à l ´église régulièrement, comme un catholique pratiquant. Je ne crois pas que la plupart des remariés soit intéressé à ce sujet.
Cependant, j´ai déjà vu des prêtres radicaux (extrémistes) qui parlent des remariés (une seconde fois) comme « pécheurs publics ». Je voudrais savoir comment ils apelleraient un prêtre (même extrémiste!)qui a une femme en secret : « pécheur caché » ? Et je ne sais pas ce qui est pire aux yeux de Dieu : être un « pécheur public » ou un « pécheur caché ».
Donc, rappelons-nous de la parabole où Christ a dit : « Qui n´a pas péché, jette la première pierre. » Et voilà cette leçon oubliée.
Cela ne signifie pas se remarier plusieurs fois et vouloir recevoir l ´Eucharistie. Mais en cas d´approbation pour les remariés une seconde fois, analyser chaque cas, mettre des limites.
Nous sommes dans un monde hypocrite, où on ne tolère pas les péchés des autres, mais où on cache ses propres...
Il est nécessaire, pour reconstituer la societé, reconstruire des valeurs perdus. Mas sans « purisme », sans faux puritanisme.
Je réponds à notre ami de 02:59.
RépondreSupprimerQuand on fréquente les églises du concile, donc officielles, on se rend compte que tout le monde communie. Ceux qui ne vont pas communier sont une toute petite minorité. Ainsi les divorcés communient, les divorcés remariés aussi et les homosexuels de même. Donc organiser un synode pour "accueillir" ces personnes qui se pressent déjà à la table est totalement superflu à moins que le véritable objectif soit autre.
"L'Eglise institutionnel": la langue de buis n'est peut-être pas votre fort, mais la langue française sûrement pas davantage. De la part de journalistes (si je comprends bien) familiers du refrain "le niveau (des autres) baisse"...
RépondreSupprimerA l ´anonume de 11:19
RépondreSupprimerDans um certain sens, je suis d´accord avec vous. Ce serait impossible le prêtre demander a chaque personne, avant la communion : « êtes-vous divorcé ? êtes-vous remarié ? êtes-vous homosexuel ? » Cela serait difficile et ridicule...
Peut-être ils veulent organiser un synode pour étudier les cas des gens qui n´osent pas prendre la communion.
Mais je dois vous dire que je déjà vu aussi personnes remariés qui prendrent la communion, dans les messes traditionnels où je participe. Et les prêtres ne parlent pas rien. Et ils ne pouvaient pas aussi demander a chacun « êtes-vous... » etc.
Mais, bien que la communion est une affaire sérieuse, je me demande parfois si nous ne sommes pas trop inquiets avec le « legalisme » : 1.car des gens célibataires, mariés ou veufs peuvent communier en étant avec des péchés graves... même sans avoir conscience de cela... 2. Qu´est que va observer Dieu : le coeur de la personne qui communie (l ´intérieur) ou ce qu´elle montre apparemment ? (l´extérieur)
Je me rappele d´un vieux proverbe : « L ´habit ne fais pas le moine... » Seulement Dieu pour juger...
Anonyme de 11.19 hs.
RépondreSupprimerUne autre petite chose: peut-être ils peuvent aussi organiser un synode, pour que ces gens ne partent pas pour les autres églises, comme les protestants... Dans ma région, il y a beaucoup plus protestants que catholiques, sans parler d´autres religions... c´est étrange.
je crois que vous frôlez la bonne réponse. Pour les protestants aller à la Sainte Table c'est pour y prendre des forces. Il s'agit là d'une analogie basique. Peut-être même qu'un théologien pourra nous dire que la communion fonctionne à 2 vitesses? Les "initiés" et les autres? Et pour les autres, il s'agit d'un rite que l'on suit comme de se lever avec les autres de répondre avec les autres et de..."défiler" avec les autres. Là encore, on peut parler d'attitude basique, de conception basique du rite. C'est l'hommage du vice à la vertu et la preuve que l'homme a besoin de rites!
SupprimerCher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerN'importe nos personnes, mais rappelez-vous : quand nous avons fait connaissance avec le pape actuel, nous nous sommes trompés tous les deux. Vous l'avez pris pour un conservateur, moi pour quelqu'un que le concile laissait indifférent, et voici qu'il organise et dirige un synode autoritairement démocratique qui mettrait la loi de Dieu aux voix.
Votre citation, rappelant qu'il voudrait faire de l'Eglise "un hôpital de campagne", n'est pas sans quelque ridicule, il faut bien l'avouer. Pourtant ,vous-même quoiqu'en termes mieux choisis, ne disiez pas autre chose dans votre entretien avec mgr de Moulins-beaufort quand vous expliquiez que l'Eglise serait nécessairement à l'avenir une force de consolation.
Il n'est pas en son pouvoir de changer la Loi de Dieu concernant le mariage. En principe, c'est parfaitemen exact, de même que ce commentateur a raison de soulgner qu'il ne devrait pas y avoir de droit à l'Eucharistie. L'eucharistie n'est pas un droit de l'homme, mais allez le faire comprendre à une société à qui l'on a rabâché que l'homme est d'abord un sujet de droit. Cette fausse conception de la bonne attitude de l'homme face à son créateur est profondément enracinée et il n'est certanement pas superflu de la combattre pied à pied.
Mais il existe un autre piège: celui de céder à l'emballement médiatique. Notre pape cède sans douteà la pression que fait peser sur lui le lobby LGBT qui veut se faire reconnaître dans ses pratiques autant que dans ses personnes. De votre côté, synode et concile sont des mots connotés négativement. Dès lors vous supposez que le mariage et l'Eucharistie sont intrinsèquement liés et, comme vous l'a très bien fait remarquer le second commentateur, que l'Eglise a raison d'insister plus fermement sur l'interdiction faite aux "pécheurs publics" de s'approcher de la Table du banquet pascal que sur la manière dont les "pécheurs cachés" doivent se dispenser encore plus scrupuleusement. Vous pourriez justifier scolastiquement cette plus grande fermeté d'un point de vue théologique en disant que ceux-là sont plus visibles que ceux-ci, mais cet argument convenait à des temps où l'hypocrisie sociale cachait mieux "les pécheurs cachés".
Cher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerN'importe nos personnes, mais rappelez-vous : quand nous avons fait connaissance avec le pape actuel, nous nous sommes trompés tous les deux. Vous l'avez pris pour un conservateur, moi pour quelqu'un que le concile laissait indifférent, et voici qu'il organise et dirige un synode autoritairement démocratique qui mettrait la loi de Dieu aux voix.
Votre citation, rappelant qu'il voudrait faire de l'Eglise "un hôpital de campagne", n'est pas sans quelque ridicule, il faut bien l'avouer. Pourtant ,vous-même quoiqu'en termes mieux choisis, ne disiez pas autre chose dans votre entretien avec mgr de Moulins-beaufort quand vous expliquiez que l'Eglise serait nécessairement à l'avenir une force de consolation.
Il n'est pas en son pouvoir de changer la Loi de Dieu concernant le mariage. En principe, c'est parfaitemen exact, de même que ce commentateur a raison de soulgner qu'il ne devrait pas y avoir de droit à l'Eucharistie. L'eucharistie n'est pas un droit de l'homme, mais allez le faire comprendre à une société à qui l'on a rabâché que l'homme est d'abord un sujet de droit. Cette fausse conception de la bonne attitude de l'homme face à son créateur est profondément enracinée et il n'est certanement pas superflu de la combattre pied à pied.
Mais il existe un autre piège: celui de céder à l'emballement médiatique. Notre pape cède sans douteà la pression que fait peser sur lui le lobby LGBT qui veut se faire reconnaître dans ses pratiques autant que dans ses personnes. De votre côté, synode et concile sont des mots connotés négativement. Dès lors vous supposez que le mariage et l'Eucharistie sont intrinsèquement liés et, comme vous l'a très bien fait remarquer le second commentateur, que l'Eglise a raison d'insister plus fermement sur l'interdiction faite aux "pécheurs publics" de s'approcher de la Table du banquet pascal que sur la manière dont les "pécheurs cachés" doivent se dispenser encore plus scrupuleusement. Vous pourriez justifier scolastiquement cette plus grande fermeté d'un point de vue théologique en disant que ceux-là sont plus visibles que ceux-ci, mais cet argument convenait à des temps où l'hypocrisie sociale cachait mieux "les pécheurs cachés".
(Suite)
RépondreSupprimerPour sortir par le haut de ces débats que des mœurs libérées ont rendus à la fois nouveaux et nécessaires, il faudrait convenir, comme le fait notre Seigneur à la fin de l'épisode du jeune homme riche, que, pour les hommes, il est impossible de se juger digne d'approcher jamais de la Table eucharistique. Il faudrait établir et expliquer la valeur sacramentelle ou déprécative du "non sum dignus" qui précède la communion. Il faudrait ne pas laisser la conscience des fidèles seule juge de leur état de grâces ou de péché qui les rend aptes ou non à s'approcher de l'Eucharistie, la conscience ne peut se charger du fardeau de savoir quand elle mange sa condamnation ou quand elle est en état de Grâce. Il faudrai parvenir à ce que la communion ne soi pas un acte grégaire de procession liturgique et que les prêtres rappellent avan la communion que les fidèles qui ne se sentent pas dignes de recevoir l'Eucharistie ne doivent pas se sentir signalés ou stigmatisés, mais qu'au contraire, la distance et le respect qu'ils observent pour ce Sacrement les honorent. Incidemment, cette automaticité grégaire qui s'est attacheé à la communion a fait perdre tout son sens à ce Sacrement de l'initiation chrétienne qu'est la première communion et est devenue si puissante que le synode, quelque conclusion qu'il tire, ne pourra pas mettre fin à une pratique de communion trop fréquente et pas assez désirée. N'Est-ce pas cette discussion qu'on inaugurée vos chers jansénistes et qu'a trop unilatéralement tranchée Saint Pie V qu'il faudrai ranimer plutôt que de faire croire qu'on met le feu à la maison-Eglise parce qu'on reconnaît l'évidence que le pécheur public n'a pas moins de droits que le pécheur caché, puisqu'on a pris la mauvaise habitude de raisonner en termes de droits...?
nous ne sommes jamais dignes de recevoir la communion. d'ailleurs la confession est un sacrement en soi, a part finalement! le problème vient de loin, de très loin. Bien avant le concile quand on pris l'habitude de relier ces 2 sacrements. Vous savez, l'horreur de l'église post conciliaire ne doit jamais nous faire oublier l'horreur de l'église d'avant. Eglise qui avait besoin d'un énorme coup de torchon.
SupprimerL'Eglise d'avant le concile était à "fusiller"! Je ne la regrette absolument pas!
Erratum: dans ma dernière phrase, lire évidemment Saint Pie X et non pas saint Pie V.
RépondreSupprimer10. Les voies du Seigneur sont impénétrables.
RépondreSupprimerIl pourrait bien se faire, à force de tordre la réalité, que les actions présentement engagées se retournent contre leurs auteurs, que le Papandin et toute la papandinerie jésuitique se retrouvent critiqués, désavoués, virés.
Un de nos camarades (9 Octobre 14 h 05) avait sifflé le début des hostilités avec ces quelques lignes que l’on a grand plaisir à citer :
« J'ai trouvé la solution pour les divorcés remariés qui veulent communier. Il suffirait de leur donner des hosties non consacrées. En effet, ils ne croient pas à la Présence réelle sinon, ils ne songeraient pas à communier dans cet état. Ceux qui leur donnent la communion n'y croient pas toujours beaucoup plus... Et nous cela nous mettrait plus à l'aise.
Que pensez-vous de cette solution digne d'Alphonse Allais ? »
Avec une ironie tranquille et foudroyante il nous est dit beaucoup. On aurait vendu la ferme et les chevaux pour avoir écrit ce paragraphe.
Les 2 anonymes (cf. ci-dessus, 2 h 59 et 11 h 19) rajoutent une nouvelle couche dont on peut tirer quelques enseignements.
Selon le dernier sondage réalisé et publié en France (2013) les catholiques se répartiraient en 2 classes – pratiquant, non pratiquant - dans la proportion de un pour 14.
a) On serait tenté de classer les divorcés, remariés ou pas, parmi les non pratiquants. En toute logique. Car si les sacrements sont de même nature ils impliquent des contraintes et obligations plus ou moins strictes et dérangeantes. Le mariage catholique, unique et irréversible en prescrit tant qu’on imagine mal un fidèle irréprochable (le 1 sur 15) s’abandonner à la « facilité » du divorce.
Au demeurant les non pratiquants se placent volontairement hors de l’actuel débat.
b) Les pratiquants, ceux qui fréquentent les « églises officielles du concile », font bloc. Comme un seul homme, au bon moment, ils se dirigent pieusement vers la table de communion en une foule compacte de personnes de tout acabit, où se mêlent fraternellement les mariés, les célibataires, les veufs avec les divorcés, les remariés, les reremariés, mais aussi – paraît-il - les L, les G, les B, les T.
Tout le monde est servi. Il suffit de se présenter.
Chacun peut, comme notre anonyme, constater le phénomène : à la communion ceux qui restent à leur place se comptent sur les doigts de deux mains.
Il est clair que le débat ne concerne pas plus cette catégorie que la précédente.
c) Reste un groupe silencieux, ultra minoritaire, le plus intéressant : celui des pratiquants qui ne communient pas. Ils sont là, impavides, perdus dans leurs pensées, leurs prières, insensibles au va-et-vient qui les enveloppe plus sûrement qu’un tombeau.
Qui sont-ils ? Quelles sont les raisons qui les font refuser ce sacrement librement offert ? Ne sont-ils pas les seuls à respecter intégralement la présence réelle, à mesurer à son juste poids le non sum dignus ? Ne sauvent-ils pas, par leur humilité discrète, tous les inconscients qui, au même instant, vont se gorger d’une spiritualité gratuite.
Ce dernier carré a-t-il réellement besoin – plus que les deux précédents – que l’on entaille la doctrine ?
Au terme de ces réflexions désolantes, revenons à la saillie de notre camarade du 9 Octobre. Surgit alors de la mémoire cette interrogation absurde, éprouvée plus qu’on n’imagine : Et si ce prêtre qui donne la communion n’était pas croyant ?
Je me sens obligé d'éclairer votre lanterne car je fais partie de ceux , que l'on compte sur les dix doigts de la main, qui restent à leur place au lieu d'aller communier.
SupprimerHélas, je ne peux m'y résoudre , ayant été habitué par le catéchisme de ma lointaine enfance à n'y aller que nettoyé de mes péchés par la confession. Et comme celle-ci n'est pas aisément disponible , je ne me sens pas digne de m'approcher de la Sainte Table. Non que je fasse partie d'un quelconque groupe de mécontents.
Il y a quelques années , un élu , Michel Delbarre , catholique bien que socialiste avait dit que lors d'une messe qui rassemblait un public des plus variés ( des obsèques) il avait été choqué de ce que l'assistance , dont beaucoup de non croyants ou d'indifférents notoires , se porte en masse à la communion.
Cela m'avait conforté : la Communion n'est donc pas qu'un rite parmi d'autre.
J'avais appris aussi l'histoire de Tarcicius , martyr de la Communion.
C'est pour moi du sérieux .
A ma place donc , je regarde mes chaussures pour éviter de croiser le regard de ceux qui regagnent leur place ,parfois machouilleurs ou rigolards.
Maintenant aprés ce synode , les gens qui ne me connaissent pas vont penser que je suis un divorcé remarié , un homosexuel catholique scrupuleux ou encore un gréviste solidaire de la femme Soupa .
Rien de tel : un publicain au fond de l'Eglise.
quelqu'un pourrait-il me rappeler l'identité de ce prêtre d'ancien régime qui avait perdu la foi et qui continua d'exercer son ministère à la fois par peur des sanctions et de ne savoir que faire d'autre? On a su la vérité après sa mort, en lisant ses carnets où il disait tout! Cela étant et au-delà de cette terrible anecdote, le prêtre n'a pas "besoin" de croire pour que ses actes soient valides et encore moins besoin d'exprimer un quelconque sentiment!
SupprimerPar contre il demande pendant le canon ( même dans le rite ordinaire ) que la communion qui va suivre ne soit pas une occasion de chute!
Autrefois, les protestants nous prenaient pour des idolâtres de l’Hostie et je trouve, à certains égards, qu'ils n'avaient pas complètement tord!
Dans les années cinquante il y eut un film avec Pierre Fresnay intitulé Le défroqué :un prêtre ayant perdu la foi consacrait par dérision dans une boite de nuit un seau de champagne qu'un de ses compagnons présents conscient du sacrilège se force à le boire.
SupprimerJe crois que l'ordination , comme tous les sacrements est irréversible.Un prêtre reste un prêtre.Jusqu'à son dernier souffle. "Dieu est mort" est un autre film qui se passe à l'époque des Christos , un prêtre vacille de peur , il fuit mais la grâce le rattrape et lui donne la force du martyre ."La loi du silence" montre l'importance du secret de la confession, le prêtre ne s'appartient pas.
Ces films d'autre fois révèlent une culture chrétienne qui imprégnait la société où le courage et la fidélité allaient de pair. Semper fidelis est la devise des Frères des Ecoles Chrétiennes et des ...Marines.
Puisqu'on nous recommande régulièrement, sur ce site "catholique", la revue "Monde et vie", peut-on signaler que le directeur de cette dernière (et aussi du journal "Minute") vient d'être condamné pour racisme ?
RépondreSupprimerJe n'ai aucune envie de jouer au troll, mais il y a du blasphème dans ce genre d'imposture: couvrir de la référence au Christ Jésus des entreprises de haine et de mépris à l'égard d'enfants de Dieu - de la mauvaise couleur.
Agenca Belga, 30 octobre 2014:
"Le directeur de publication de l'hebdomadaire français d'extrême droite "Minute", Jean-Marie Molitor, a été condamné jeudi à 10.000 euros d'amende pour une couverture qui avait comparé à un singe la ministre de la Justice Christiane Taubira, originaire de Guyane. En couverture de son édition du 13 novembre 2013, le journal avait publié une photo de la garde des Sceaux, avec ce titre: "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". Le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.
(...)
Cher G2S, je comprends votre désarroi. Cependant, je ne crois pas que le mauvais goût relève des tribunaux, je ne crois pas que Jean-Marie Molitor soit raciste, je ne crois pas qu'il soit encore directeur de Monde & Vie. Je ne crois pas non plus que voua ayez pu lire dans Monde & Vie quoi que ce soit qui heurte votre catholicisme, et la charité qui va avec. Et dans le cas où on vous aurait peut-être dit que ceci ou que cela... sachez que moi, je n'écoute pas ce que les gens diraient sur vous.
SupprimerCher Rf,
Supprimer1. ce n'est pas du désarroi, mais du scandale et de la colère.
2. Que vous estimiez que cette "Une" suant la haine ne relève que du "mauvais goût", disons - par charité - que cela me laisse pantois - parce que j'apprécie souvent vos interventions . Il est vrai qu' il y a quelques temps vous me disiez aussi ne trouver rien à redire à "Minute".
3. Sur le site de "Monde et vie", JM Molitor se présente toujours (3.XI. 2014) comme directeur.
4. Complètement étranger au milieu trahi, et non français de surcroît, je n'entends aucune rumeur ou "on dit".
5. Je pense qu'il ne faut pas confondre le respect des personnes et le jugement sur les opinions et activités menées sur la scène publique. Je ne connais et ne cite JM Molitor, ou l'abbé de Tanouarn, ou vous-même, qu'en tant qu'intervenants (volontairement) publics.
Au total et en bref: je n'ai aucune envie de "pourrir" ce blog, et j'en termine ici. Je suis simplement d'abord perplexe, puis scandalisé, par les liens entre ce blog et son titulaire, si souvent réellement "édifiants" ( au sens propre, et sans aucune ironie - je ne trouve pas de synonyme) et des publications plus ou moins haineuses ou nauséabondes. Voilà.
Minute n'est pas Monde&Vie, de même que Le Monde n'est pas La Vie - même s'ils sont liés. Voyons ce qu'est Minute: c'est une charge. Du mauvais goût? de la provocation à deux balles? Une dose de mauvaise foi? mais personne ne le lit autrement! Minute est forcément 'corsé' parce que Minute n'a que quelques pages, une fois par semaine, pour contrebalancer un gauchisme taré. (Je dis bien 'gauchisme', à ne pas confondre avec 'de gauche'. Tenez, Duclos était de gauche (et pas qu'un peu!) quand Cohn-Bendit était gauchiste.) Minute ne fait pas dans la dentelle, et y va à la hache, et je vais vous dire une chose: c'est une lecture qui fait du bien quand toute la semaine on a été plus ou moins bombardé de ce qu'irradient les gauchistes, qui me semble carrément plus violents, carrément plus oppressants, carrément plus sectaires qu'un Minute hebdomadaire.
SupprimerMais Minute n'est pas le sujet de ce blog. Monde & Vie non plus, mais déjà on se rapproche. Je n'y vois rien d'haineux, ni de nauséabond, ni (pour le coup), qui serait de mauvais goût ou provocateur.
"... Il fallait affirmer que les personnes homosexuelles constituent « un grand don pour l’Eglise » et que les lois de l’Eglise sur l’indissolubilité du mariage étaient susceptible d’un assouplissement, au point que l’on pourrait désormais considérer certains couples de divorcés remariés cicilement comme des couples ayant accès à la communion...."
RépondreSupprimerC'est une ode aux LGBT ?
Qui donc a forcé François à accepter ces idées que la plupart des Catholiques refusent ?
On a viré Benoît XVI pour moins que ça...
Un extrait de l'entretien accordé par Mgr Athanasius Schneider au magazine polonais Polonia chritiana.:
"[...] C’est la première fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un texte aussi hétérodoxe a été publié en tant que document émanant d’une rencontre officielle des évêques catholiques sous la conduite d’un pape, même si le texte n’avait qu’un caractère préliminaire.
Grâce à Dieu, aux prières des fidèles du monde entier, un nombre important de pères synodaux a résolument rejeté ce programme ; ce programme qui reflète la pensée dominante corrompue et païenne de notre temps, que l’on impose au niveau global par la pression politique et à travers les mass media officiels quasi tout-puissants, qui sont fidèles aux principes du parti mondial de l’idéologie du genre. Un tel document synodal, même s’il n’est que préliminaire, est une véritable honte. Il donne une idée du degré d’extension de l’esprit du monde anti-chrétien qui a déjà pénétré à un tel niveau dans la vie de l’Eglise. Ce document restera pour les générations futures et pour les historiens une marque noire qui a entaché l’honneur du siège apostolique [...]#
je reviens de Rome et de la curie générale de la compagnie de Jésus.
SupprimerJ'ai appris par un jésuite haut placé et ami des jésuites présents au synode
que les évêques de plus en plus nombreux (les 2/3 requis étaient presque atteints) veulent ouvrir la communion aux divorcés remariés et donner tout leur place aux homos qui sont "un grand don pour l’Eglise" ... Ce jésuite nous a assuré que tout avance à grand pas pour une Eglise enfin ouverte, accueillante, bref évangélique ENFIN ! ... Notre bon pape y travaille, ad majorem gloriam Dei .
Ad majorem Dei? Mais enfin Adrien, vous vous rendez compte!Vous utilisez du latin mais ce n'est pas une langue ouverte et accueillante!En plus cette formule nous ramène aux siècles les plus obscurantistes...avant l’avènement de Mgr Rouet et consorts...
SupprimerQuestions:quels dons particuliers apportent les homos en tant qu'homos?je ne vois pas..y aurait-il une ontologie spécifique "homos"?une substance "homos"?Merci d'éclairer ma lanterne.
Heureux que vous fréquentiez du beau monde...
Pour info, le vote ne portait pas sur l'ouverture ou non de la communion aux personnes remariées mais sur le fait que la question a été discutée...Pas très bien informés vos sources d'en haut!
cédric Gicquel
Si celui qui signe "Adrien" le 7 novembre à 13.44 est le même Adrien que celui qui est abondamment intervenu les dernières semaines, je veux bien manger un chapeau de cardinal. Ce genre d'imposture peut être amusante, mais peut aussi (et c'est le cas ici à mon avis) être une basse manoeuvre pour déconsidérer son adversaire. Le webmestre, généralement perspicace, peut-il vérifier ?
RépondreSupprimerS'il y a une erreur, c'est bien la mienne. J'ai signifié à Adrien (le seul, l'unique - même s'il sait manier plusieurs registres) que je pensais nos échanges stériles. Il continue de poster des messages, qui sont bien de lui, et mon erreur donc a été de passer celui que vous mentionnez - ce faisant j'ai remis une pièce au juke-box: mea culpa. C'est maintenant terminé. // Pour ce qui est du chapeau de cardinal, ayant ma part de responsabilité et m'étant montré peu avisé, je veux bien partager la tâche avec vous et en manger les glands.
RépondreSupprimerAlors, Adrien est sa propre caricature, et pour la perspicacité, je repasserai. Bonne leçon ! Pour le chapeau: en bon conciliaire, ce machin me serait mortel. Grâce ?
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