samedi 17 mai 2008

Rétrofuturisme [par RF]

[par RF] Quelques soldats enfermés dans un bunker attendent on ne sait quoi. L'ambiance est oppressante - il y a la menace (non spécifiée), il y a aussi la tension entre eux, palpable. La découverte d'un compteur qui tourne à rebours (quelque part, dehors peut-être, il se passerait quelque chose) n'arrange pas le climat. Faut-il agir? oui, mais que faire? Finalement ils décident de rester dans le bunker et en deviennent fous.
 
Tel est le scénario d'un court métrage un peu trop long de Caro et Jeunet (Delicatessen, Amélie Poulain, La cité des enfants perdus). Son titre? Le bunker de la dernière rafale. Réalisation: 1981, soit 27 ans avant le texte de l'abbé Régis de Cacqueray-Valménier.
  

3 commentaires:

  1. Monsieur l’Abbé,

    Je porte à votre ministère, votre action et votre pensée le plus grand respect. Permettez-moi cependant d’apporter ici à votre image, fort belle par ailleurs, un certain tempérament.
    Il est inévitable que, dans une même famille de pensée, des appréciations différentes se forment sur la marche à suivre.
    Les uns défendront la forteresse, haut perchée sur le roc. Leur prudence, leur vigilance affûtée par la veille les mènera souvent à se croire assiégés, ou sur le point de l’être, même quand ils ne le sont pas.
    Les autres s’aventureront courageusement dans la vallée, allant à la rencontre des autres, de l’inconnu. Ils s’exposeront ainsi aux embûches, au risque de ne pas trouver de refuge si les choses se gâtent.
    L’un des deux a-t-il raison ou tort ? Les deux à la fois sans doute. Seul l’avenir peut le dire.
    Ces deux approches sont nécessaires et se complètent. Si l’on n’en sort pas, la forteresse devient une prison. Sans refuge sûr, toute équipée peut mal tourner.
    Mais, dans notre métaphore militaire comme dans toute aventure humaine, il existe un autre péril, plus redoutable que l’ennemi : le poids des institutions.
    Les sciences humaines montrent que toutes les organisations humaines tendent à devenir un but en soi, qui se substitue à l’objet qui les a fait naître. C’est contre cette évolution pernicieuse, ce cancer des organes que lutte l’église depuis ses débuts, suscitant en son sein des renouveaux, des Bernard de Citeaux, François d’Assise, et tant d’autres. Le génie du catholicisme est d’être parvenu, pendant plus de deux mille ans, à déjouer avec succès cette évolution apparemment inexorable dictée par le Malin.
    Les chefs de la forteresse et ceux du corps expéditionnaire, soucieux de leur mission respective, vont-ils se déchirer au motif que leur travail n’est pas le même ? Les fonctions différentes vont-elles générer des organes différents, qui s’affronteront à coup d’excrétions acides ? Espérons le contraire.
    C’est là aussi que le gros des troupes peut rappeler à ses chefs la communauté de leur cause. Nombreux sont ceux d’entre nous qui ont des amis à la fois au sein de l’Institut et de la Fraternité. En témoignant à l’un et à l’autre leur attachement, en luttant avec charité contre ce que le développement de toute institution humaine a en soi de potentiellement diabolique, ils ne feront que leur devoir.

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  2. Cher Furgole,
    Vous surprendrais-je si je vous disais que je me suis longtemps pris pour le gros de la troupe dont vous parlez à l'instant.
    Je suis globalement d'accord avec votre très beau post. J'ai moi même proposé une métaphore autrefois que je ne renie pas : il y a plusieurs manières de résister, Radio Londres ou la résistance intérieure. Ce ne sont pas les mêmes hommes qui résistent au modernisme, ils n'y résistent pas de la même façon. Il ne faut surtout pas essayer de se prendre pour les deux à la fois, sinon ça fait Jean Moulin et Caluire. Un héros ? peut-être, mais pas de quoi hisser les drapeaux sur les terrasses.
    Merci encore pour votre très belle tentative d'élucidation du mystère de l'histoire de l'Eglise.
    GT

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  3. Rapprochement different: "Fondation" de Isaac Asimov - subtilement anticlerical helas, evoque l'effondrement spirituel de l'Empire (un gouvernement mandial dans le futur) contre lequel aucune force humaine ne peut rien. Le plan du heros posthume du livre, un mathematicien nomme Hari Seldon - est de creer a l'autre bout de la galaxie une 'Fondation' dont le but sera de maintenir la flamme de l'Empire, jusqu'a ce qu'il puisse renaitre de lui-meme. Le role de cette Fondation n'est pas d'empecher l'ecroulement ineluctable, mais au contraire de le precipiter afin que la renaissance vienne plus vite.

    C'est a lire car ca a berce les createurs du monde technologique dans lequel nous vivons: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_(Asimov)

    A rapprocher de la reflexion d'un pretre anonyme (Inconditionnel de Cajetan) qui disait "On ne reforme pas l'Eglise".

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