dimanche 22 juin 2008

Culpabilité, remords ou repentir

Dans le dernier Maffesoli, robustement intitulé La république des bons sentiments, j'attrape au vol cette expression qui me paraît particulièrement significative du mauvais procès fait au christianisme et des perspectives qu'ouvriraient au psychisme humain sa mort mille fois annoncée : l'auteur, au demeurant simple sociologue (il n'y a pas de sot métier), s'en prend, sans rire au "cerveau reptilien judéo-chrétien du mépris de la vie".

Avoir écrit naguère une Sociologie de l'orgie ne donne pas le droit de fantasmer la médecine. Le cerveau reptilien est, en nous, le moteur des instincts naturels. Comment imaginer que le mépris de la vie soit issu du cerveau reptilien, tout en étant un acquis culturel lié au judéo-christianisme ? La métaphore était bien tentée. Mais elle retombe comme le soufflé de la grand mère quand la famille arrive en retard.

Ce n'est pas le cerveau reptilien qui peut développer quelque culpabilité que ce soit. En revanche, c'est le cerveau reptilien qui se déchaîne dans les circonstances un peu borderline, rave parties ou autres invitations au voyage, avec ou sans poudre blanche, que semble affectionner Maffesoli.

Dernier point : loin de développer la culpabilité (comme peut le faire croire l'éducation matérialiste et bourgeoise issue du XIXème siècle), le christianisme nous apprend à nous en servir, car par la foi au Christ - Dieu qui pardonne -, le remords (uniquement tourné vers soi) se transforme en repentir et le repentir engendre la charité. Exemple à jamais vivant d'une telle métamorphose : sainte Madeleine, qui a transformé son péché en amour de Dieu. "Il lui sera beaucoup pardonné parce qu'elle a beaucoup aimé"

Ces quelques mots en la nuit caniculaire de la musique (?)

3 commentaires:

  1. Quid de ceux qui accomplissent avec un sérieux inébranlable leur 'devoir' - la 'bonne' messe, les sacrements réguliers, les extras- vêpres, prières matin,soir, bénédicité, etc, le tout exécuté à la lettre, mais qui, contrairement à Marie-Madelaine, N'AIMENT PAS ? N'ont jamais aimé ? N'aspirent même pas à aimer ? [trop compliqué, trop risqué, tentation, absence de tentation,pas intéressant, plus facile aimer Dieu que l'on ne peut voir, etc]. Ils sont 'en règle' et fiers de l'être. Catholiques ? ou.... 'matérialistes et bourgeois' ?

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  2. Ne jugez pas et vos ne serez pas jugés... Tel qui vous paraît un monstre de froideur dans l'observation précise de son devoir se révèle un vrai coeur de chair. A l'usage.
    Et tel fantaisiste irrésistiblement sympathique pourra être le roi des égocentriques...
    En règle et f
    GTiers de l'être... dites vous. Au moins ont-ils un peu la fierté de leur foi. Pas simple !

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  3. un grain de sel dans cet échange : fierté "de leur foi" ou fierté de leur propre observance de la foi ? une différence ! Et qui souvent obnubile tout sentiment personnalisé envers le prochain. Constat "à l'usage", pas un jugement. Et pourtant, Marc 12.31,Mt 23,Paul Cor1.13
    Observance "par devoir" ? Aimeriez-vous que l'on vous aime "par devoir" ?

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