«Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté» écrit saint Paul. Les chrétiens ont beaucoup cultivé la vertu d’obéissance. Ils en ont même fait un des trois vœux religieux, indiquant la volonté de perfection. Mais ont-ils assez médité l’enseignement de l’Apôtre des nations sur la liberté ?
Prenons l’obéissance, justement, l’obéissance comme vertu. Elle n’existe pas sans la liberté d’obéir. La vertu d’obéissance suppose en effet ce don mystérieux de la liberté, qui seule lui donne une forme vraiment humaine.
Saint Paul va plus loin encore, dans la célèbre formule que nous citions à l’instant : pour lui, là où manque la liberté, le Seigneur est absent. La liberté n’est pas seulement le signe infaillible qui permet de reconnaître et de qualifier comme tel un acte vraiment humain. C’est aussi la manifestation première de l’Esprit du Seigneur.
Quel est le rapport entre l’Esprit et la liberté ? Les Grecs ne pouvaient ni le comprendre ni même l’imaginer. Peur eux l’Esprit, Noûs, c’est une vision claire de tout ce qui est nécessaire dans le Kosmos. Le Noûs des Grecs nous renvoie à un rapport d’identité que l’on ne peut pas faire évoluer et qui ne varie jamais. Rien à voir donc avec la liberté. Tout est tiré de la nécessité. L’Esprit c’est ce qui ne peut pas être conçu autrement. L’Esprit, c’est ce qui ne peut pas advenir autrement qu’il est conçu. Rien de libre là-dedans !
Mais ce n’est pas de cet esprit-là (le noûs) dont parle saint Paul. L’Esprit dont il parle, c’est celui que l’on découvre dans la Bible, le souffle de Dieu : pneuma. Comment le définir ? C’est un élan. Le Christ déjà le définissait cet esprit comme essentiellement libre : « L’esprit souffle où il veut et tu entends sa voix mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va » (Jo, 3). Là où est l’élan qui vient de Dieu, là se découvre pour l’homme la liberté véritable, non pas celle qui nous inviterait simplement à « devenir ce que nous sommes », mais celle qui nous pousse à nous surpasser, à nous transformer, à nous convertir.
Il est d’usage de se débarrasser de cette liberté chrétienne d’un revers de main, en traitant dédaigneusement d’électrons libres ceux qui tentent de vivre dans l’élan intellectuel et volontaire, cognitif et affectif que l’Esprit saint met en celui qui l’accueille. Quel erreur de désignation ! L’électron « libre », c’est celui qui, à proportion de sa « liberté », se désolidarise du noyau de tel atome et se trouve disponible pour toute combinaison atomique ou électrique.
L’esprit libre au contraire, n’est pas un esprit « en disponibilité », prêt à toutes les combinaisons, comme l’électron du même nom. S’il est libre, c’est parce qu’autant qu’il est en lui, il se solidarise avec le jaillissement de l’esprit divin, et, manifestant d’une manière ou d’une autre sa personnalité comme individuelle, imite activement le Dieu qui s’est défini lui-même comme une Personne : Je suis !
Abbé G. de Tanoüarn
Prenons l’obéissance, justement, l’obéissance comme vertu. Elle n’existe pas sans la liberté d’obéir. La vertu d’obéissance suppose en effet ce don mystérieux de la liberté, qui seule lui donne une forme vraiment humaine.
Saint Paul va plus loin encore, dans la célèbre formule que nous citions à l’instant : pour lui, là où manque la liberté, le Seigneur est absent. La liberté n’est pas seulement le signe infaillible qui permet de reconnaître et de qualifier comme tel un acte vraiment humain. C’est aussi la manifestation première de l’Esprit du Seigneur.
Quel est le rapport entre l’Esprit et la liberté ? Les Grecs ne pouvaient ni le comprendre ni même l’imaginer. Peur eux l’Esprit, Noûs, c’est une vision claire de tout ce qui est nécessaire dans le Kosmos. Le Noûs des Grecs nous renvoie à un rapport d’identité que l’on ne peut pas faire évoluer et qui ne varie jamais. Rien à voir donc avec la liberté. Tout est tiré de la nécessité. L’Esprit c’est ce qui ne peut pas être conçu autrement. L’Esprit, c’est ce qui ne peut pas advenir autrement qu’il est conçu. Rien de libre là-dedans !
Mais ce n’est pas de cet esprit-là (le noûs) dont parle saint Paul. L’Esprit dont il parle, c’est celui que l’on découvre dans la Bible, le souffle de Dieu : pneuma. Comment le définir ? C’est un élan. Le Christ déjà le définissait cet esprit comme essentiellement libre : « L’esprit souffle où il veut et tu entends sa voix mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va » (Jo, 3). Là où est l’élan qui vient de Dieu, là se découvre pour l’homme la liberté véritable, non pas celle qui nous inviterait simplement à « devenir ce que nous sommes », mais celle qui nous pousse à nous surpasser, à nous transformer, à nous convertir.
Il est d’usage de se débarrasser de cette liberté chrétienne d’un revers de main, en traitant dédaigneusement d’électrons libres ceux qui tentent de vivre dans l’élan intellectuel et volontaire, cognitif et affectif que l’Esprit saint met en celui qui l’accueille. Quel erreur de désignation ! L’électron « libre », c’est celui qui, à proportion de sa « liberté », se désolidarise du noyau de tel atome et se trouve disponible pour toute combinaison atomique ou électrique.
L’esprit libre au contraire, n’est pas un esprit « en disponibilité », prêt à toutes les combinaisons, comme l’électron du même nom. S’il est libre, c’est parce qu’autant qu’il est en lui, il se solidarise avec le jaillissement de l’esprit divin, et, manifestant d’une manière ou d’une autre sa personnalité comme individuelle, imite activement le Dieu qui s’est défini lui-même comme une Personne : Je suis !
Abbé G. de Tanoüarn
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