dimanche 19 octobre 2014

[Claire Thomas / Monde et Vie] Mgr Pontier, le 1er octobre: quelle morgue !

Ce papier de ma consoeur et néanmoins amie Claire Thomas devait paraître dans le prochain numéro de Monde et Vie. Il n'y paraîtra pas par manque de place... Synode oblige... J'ai pensé que Metablog pouvait l'accueillir avec fruits. 
Le papier de Claire Thomas ne cultive aucune polémique gratuite, mais autant que je le comprends tout au moins, il déplore le fossé que les évêques semblent creuser aux-mêmes entre eux et leur peuple... 
Tant que j'en suis au Synode, je vous signale que je ferai demain lundi 20 octobre 2014 à 20H15 une Conférence sur le Synode au Centre Saint Paul, 12 rue Saint Joseph 75.002 Paris 
GT
Dans un entretien donné à La Croix le 1er Octobre dernier, Mgr Pontier – une fois n’est pas coutume – a parlé sans détour de la légitimité des marcheurs de la Manif pour tous à contester la loi républicaine. Il était interrogé plus précisément sur la grande Manifestation qui aura lieu quatre jours plus tard, le 5 octobre, avec le succès que l’on sait. Soutient-il ? Ne soutient-il pas ? Voici sa réponse in extenso :
« La Manif pour tous n’étant pas un mouvement d’Église, il n’est pas de mon rôle de commenter leur choix politique de manifester dans les rues. La manifestation est l’une des formes de la liberté d’expression dans nos démocraties. Mais cela ne peut pas devenir le seul moyen. Nous, évêques, sommes davantage engagés dans un processus de réflexion, plutôt que dans un combat contre une loi future [en l’occurrence la loi sur la Gestation pour Autrui]. On ne se situe pas sur le plan politique mais sur le plan anthropologique, même si une loi a des conséquences anthropologiques ».
Soulignons d’abord la notion de « mouvement d’Eglise ». Le mouvement d’Eglise, c’est celui qui jouit de l’approbation explicite des évêques et qui peut porter le label de « catholique ». Ce label, la Manif pour tous ne l’a jamais demandé, parce que, par définition ce mouvement prépare un avenir pour tous ; il se bat dans l’intérêt de tous, pour le bien commun. Il n’exprime pas l’opinion d’un groupe ou d’une tribu, fût-elle catholique. Sa contestation porte sur ce que l’on fait subir par le moyen de lois à l’humanité de l’homme. L’enjeu est énorme. Comment les évêques peuvent-ils dire que cela ne les concerne pas parce que le mouvement n’a pas leur label ? Le motif est bien ténu.

Il faut sans doute chercher ailleurs la raison profonde de la timidité de l’évêque : dans la suite de son texte par exemple, dans laquelle il appert que, lui, évêque et patron des évêques, il ne veut pas agir mais réfléchir : « Nous sommes d’avantage engagés dans un processus de réflexion que dans un combat contre une loi ». Quand on pense aux grands Pontifes qui ont fait la France au Vème siècle en faisant face aux Barbares : eux n'ont pas eu peur de l'action… Cette prétention exclusive à l’intellectualité a quelque chose… d’absurde ! Mais puisqu’on est parti, il n’y a que le premier pas qui coûte : allons aux grands mots pour y trouver les grands remèdes : « On ne se situe pas sur le plan politique, continue Mgr Pontier, mais sur le plan anthropologique ». Anthropologique ! C’est parce que l’enjeu est anthropologique qu’il est indifférent de manifester ou de ne pas manifester, et que l’on peut se contenter de discuter ?

Dans ce dernier trait, il y a un double mépris : mépris envers les manifestants pour tous, qui sont présentés comme incapables de s’élever à cette hauteur de l’anthropologie, c’est-à-dire du discours sur l’homme. Qu’en pense François-Xavier Bellamy, manifestant pour tous et auteur d’un des best sellers de la Rentrée, un essai sur les Déshérités (chez Plon) - qui est une réflexion anthropologique, comme les évêques n'en ont pas encore produite ? Bonjour tristesse !

Je crois qu’il y a un autre mépris, plus caché, le mépris pour l’anthropologie justement. Lorsque l’on rencontre une problématique qui va jusqu’à mettre en cause l’anthropologie, on ne la prend pas à la légère, on n’exclut pas délibérément toute forme d’action, ou alors c’est que l’on s’enferme dans les prestiges faisandés d’une parole qui n’ordonne jamais l’action. Parole épiscopale ?

Reste, du point de vue pastoral (eh oui ! du point de vue de l’art du berger) une extraordinaire gaffe de l’évêque s’arrogeant le souci exclusif de « l’anthropologie » face à ses fidèles qui peuvent bien marcher... mais qu’il n’encouragera pas.
Claire Thomas

23 commentaires:

  1. L'abbé GdeT, pour une fois ....

    a raison d'être affligé sur la médiocrité et la tartuferie du père Pontier
    qui n'ose se positionner et mener le combat ...
    Bref Pontier est un évêque de salon ou de sacristie.

    Mais je ne peux approuver GdeT sur le fond,
    sur l'exclusion des homos, des familles recomposées, des divorcés remariés ou pas,
    etc etc la liste est longue ....
    Le montagne synodale a donc accouché d'une souris de sacristie
    On attendait la miséricorde et la justice, bref l'évangile ....
    C'était, je l'avoue, trop demander aux très généreux princes de l'Eglise
    et à notre très cher abbé GdeT
    qui est tout sauf doctrinaire, du moins je l'espère ....
    Ubi caritias Deus est

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  2. Dites l’Abbé, il faut prendre connaissance de temps à autre des commentaires des métabloguiens. Cet article à déjà été communiqué par un anonyme le 8 Octobre à 17 h 47. Cà fait désordre.

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    1. Franchement, pourquoi se fatiguer, les journalistes de Monde et Vie écrivent pour nous. En compensation on pourrait faire leurs articles.
      Avec Julien, Adrien et Cyprien les ventes augmenteraient.

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    2. merci pour votre liberté d'expression ...

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    3. La remarque de Mr Archibald, quoiqu’ironique, est intéressante. Pourquoi ne pas réécrire pour notre compte les articles de l’excellent Monde et Vie. Ils seraient plus mal écrits – car nous sommes des béotiens – mais ils seraient plus raides, âpres et musclés (Nous ne rendons compte qu’à notre Abbé).
      Nous appellerions un chat un chat, Pontier un boutiquier, Barbarin un galopin et Vingt-Trois un drôle de numéro.

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    4. Nous connaissons bien Julien et Adrien, mais qui est ce Cyprien auquel vous faites allusion. Ne serait-ce pas une pure invention de votre part ?

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    5. Cyprien n’existe pas. Je l’ai ajouté par euphonie et pour que les 2 autres se sentent moins seuls. A eux 3 ils font penser aux Rois Mages. Ce prénom m’est revenu de ma lointaine enfance et d’une comptine charmante « Jules est hercule, Cyprien est musicien … ».
      Nos émotions les plus profondes remontent invariablement à notre premier âge.
      Cyprien n’existe pas. Je l’ai ajouté par euphonie et pour que les 2 autres se sentent moins seuls. A eux 3 ils font penser aux Rois mages. Ce prénom m’est revenu de ma lointaine enfance et d’une comptine charmante « Jules est hercule, Cyprien est musicien … ».
      Nos émotions les plus profondes remontent invariablement à notre premier âge.

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    6. Objection. J’existe bel et bien. Mais comme je n’ai rien à dire je ne disais rien. Maintenant je vais l’écrire. Mr Archibald m’a révélé. Qu’il en soit remercié.

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    7. Cher Cyprien,
      Je vous prie de bien vouloir m’excuser de vous avoir, dans un moment d’égarement, nié. Mais à toute chose malheur est bon. Je sens que nous allons devenir une paire d’amis. En tout bien, tout honneur.

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    8. Est-il bien nécessaire de vous préciser, Cher Archibald, que votre proposition me ravit. Nous allons pouvoir dialoguer entre nous sans se soucier des autres visiteurs de ce blogue. Nous ne serons en conflit qu’entre nous. A ce propos, ne serait-il pas judicieux d’écarter délibérément tous les sujets sur la politique et la religion, sujets dont ils sont friands ici - y compris l’Abbé qui est un fan – mais qui dégénèrent rapidement, y compris en famille.
      Ma professeure nous ayant donné un travail de vacances sur Mme Bovary – comme si elle était capable d’en comprendre quelque chose, cette conne – je vous quitte à regret. Bien à vous.

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    9. A lire votre dernier message il semblerait que vous êtes bien jeune pour vous prendre d’amitié avec un vieux Monsieur, lequel pourrait être votre grand-père. Car si je comprends bien vous préparez la première partie du baccalauréat – cet admirable roman est au programme cette année – et que vous êtes ce qu’il est coutume d’appeler un lycéen. Vous savez combien la médisance est implacable et les temps sont propices aux vieux dégueulasses qui draguent sur le réseau. Et ce n’est pas l’habitude de la maison.
      Je suis donc obligé de vous déclarer que je remets en question ma position à votre sujet. Mais sachez bien que vous m’avez agréablement touché. Que Dieu vous garde.

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    10. Mon Cher Archibald

      Voues êtes un brave homme. Et je ris de votre méprise car je suis moi-même un grand-père. Je prépare effectivement la 1ère partie du bachot, non pas comme lycéen mais par internet grâce au LBPT – Le Baccalauréat Pour Tous – cette nouvelle structure mise en place par les socialistes pour qu’enfin, dans notre pays tous les citoyens aient la même culture, qu’ils soient plus proches les uns des autres et qu’ils puissent ainsi communiquer dans une même foi dans l’homme. Je trouve que c’est très beau.
      Pour moi, qui n’ai pas eu la chance de poursuivre les études au-delà du Certificat d’Etudes Primaires, le LBPT fut une magnifique occasion que j’ai immédiatement saisie.
      Ainsi, soyez rassuré, je partage votre opinion sur les pédophiles et tous ces détraqués qui veulent nous imposer leurs dégradantes mœurs.
      Bon Dimanche, Cher Ami.

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    11. C’est vous, Cyprien, qui avait eu la meilleure part. Le certif, comme on disait, fut le sésame d’innombrables générations d’artisans, d’ouvriers, d’agriculteurs et de fonctionnaires d’exécution, tous compétents, honnêtes et responsables dans leurs diverses activités.
      J’en ai les larmes aux yeux d’apprendre que vous êtes de ceux capables, avec leur diplôme, de résoudre des problèmes complexes d’intérêts composés – quel est le montant en 2014, en €, d’une dette de 50 M de nouveaux Frs contractée en 1974 au taux constant moyen de 5% l’an – ou de robinets – quel est l’accroissement d’une population de un million de personnes, ayant un taux de reproduction de 5 enfants par femme, au bout de 3 générations.
      Nous savons, vous et moi – parce que nous sommes de la vieille école – que nos dirigeants des plus hauts niveaux, sortant des plus grandes universités du pays avec les diplômes les plus prestigieux sont bien incapables de résoudre ces questions élémentaires.

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    12. Vous ne pensiez pas si bien dire, cher ami. Dans mon commerce forain, demi-gros et détail, de bonneterie passementerie – hérité de mon père – les calculs à effectuer dans une seule journée sont multiples. Les mouchoirs à la douzaine, les boutons par cartes de 10, les brandebourgs à l’unité, les rubans au mètre, les glands au kilo, les chaussettes par paire et les napperons brodés au mètre carré ; le travail est long et fastidieux pour calculer le bénéfice net mensuel.
      C’est grâce à mes connaissances en arithmétique que j’ai pu faire face. Je remercie tous les jours mes instituteurs. Parfois je me dis qu’avec mon savoir je pourrais gouverner le pays mieux que le président Sarkozy.

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  3. Où est la morgue? Est-elle dans le refus de mgr Pontier de se plier à une exigence de la catégorie certes la plus bruyante, mais non la plus déférente, de ses fidèles qui prétendent enrôler l'épiscopat en le couvrant d'injures,dans leurs pèlerinages profanes et tapageurs, ou est-elle sous la plume du (ou de la) journaliste qui traite le successeur des apôtres de morgueux en assimilant cette marche au combat contre les barbares du VIème siècle? Où l'on voit que "la France bien élevée" aime se donner des sensations fortes.

    Pourtant mgr POntier n'a fait que redire qu'il n'est pas interdit au laïcat de manifester, que cela est dans son ordre et sa manière toute temporelle, mais que cela ne sied pas aux évêques, qui ont accoutumé, dans un souci du "bien commun" et de la paix sociale un peu trop teinté, il est vrai, de sociale démocratie et de démocratie chrétienne, de nourrir avec l'Etat un dialogue de bibliothèques, de salons et de cabinet, bref un dialogue bien élevé. Ne vous en déplaise, c'est plus civilisé et plus conforme à la dignité des autorités et des institutions, si l'on veut qu'il y ait encore des institutions en France.

    Et non, Claire Thomas, il n'est pas vrai que l'on fait de l'anthropologie en n'ayant pas de distance avec le terrain. L'anthropologie est un grand mot, comme "le combat de civilisation" dont aiment à se bercer pour une fois de concert les évêques, Madame tobira et les manifestants.

    En tout cas, ce "lâchage" de "la manif pour tous" dans la rue o elle a peur de rencontrer la maraichaussée aura eu le mérite de rappeler à la société que la voix des catholiques n'est pas seulement celle des crieurs de "la manif pour tous" en ce qui regarde le mariage civil homosexuel dont cette protestation se voulait un prolongement persévérant sous prétexte de lutte contre la PMA dont le principe devrait indigner les cahtoliques en dehors du mariage homosexuel, et contre la GPA contre laquelle on peut reconnaître à cette démonstration de force manifestante de jouer un rôle de lanceur d'alerte contre le trafic d'enfants.

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  4. Julien, sachez qu’en chrétien qui n’agit pas, qui reste un rouage passif de l’histoire manque à sa vocation Ce n’est pas moi qui le dit ; C’est Theodore Haecker, un philosophe allemand un peu méconnu. Traducteur de Kierkegaard il se convertit sous l’influence de Newman, au catholicisme ((un catholicisme non dogmatique) en 1920 comme Edith Stein et tant d’autres se sont aussi converties à cette époque,
    Dès 1922 il dénonce Hitler comme l’antéchrist ou la bête de l’apocalypse, il fut bien sûr interdit ensuite d’enseignement, de publication et même d’écrire par le régime nazi.
    Cela ne l’empêche pas de transmettre sa réflexion, la reviviscence de sa foi, la nécessité d’agir et ne pas cultiver « sa belle âme » seulement dans cette période troublée aux jeunes gens de la « Rose Blanche qu’il rencontre secrètement dans des maisons amies, et à la très lumineuse Sophie Scholl., qui buvaient ses paroles
    . « Ses paroles tombent lentement comme des gouttes que l’on voit s’accumuler à l’avance. Elles tombent au cœur de cette attente avec un poids considérable. Il a un visage très paisible, un regard qu’on dirait tourné vers l’intérieur. Jamais encore personne ne m’avait à ce point convaincu comme lui par son visage « ;
    <écrit Sophie Scholl le 7 février 1943 dans son journal quinze jours avant son exécution héroïque.
    Son visage, j’imagine et je compare !
    La réflexion anthropologique ne fait pas l’économie de l’action en ces temps où il faut bien se lever pour transmettre, c’est vrai que nous ne demanderons pas la permission à nos évêques pour le faire. C’est après tout une bonne chose de le savoir et de prendre nos responsabilités comme laïcs. Maintenant il ya aussi des évêques qui s’engagent comme von Galen à cette époque. Contre « l a mort miséricordieuse « donnée en douce aux handicapés ! On verra.
    ( Vous pouvez être choqué que je compare ces deux périodes, je ne les compare pas ,, mais je pense que le refus de la passivité est toujours d’actualité quand il y a nécessité )

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  5. Ces évêques nous découragent. Autre exemple Dagens pérorant sur fc dimanche. Qu'ils utilisent déjà les articles définis au lieu de leur ridicule "mouvement d'Église". Et que l'Église soit aux côtés de son peuple au lieu de se vautrer dans le protestantisme .
    .

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  6. Cher Henri,

    Je vous lis toujours avec profit même si je vous réponds trop rarement.

    ce n'est pas parce qu'il faut être un chrétien quia git qu'il faut faire n'importe quoi.

    En disant cela, je ne méconnais pas qu'il y a une certaine énergie de l'action, qui semble la justifier en elle-même.

    Mais cette lutte acharnée contre de nouveaux droits civils, qu'apporte-t-elle de positif? comme j'en ai souvent lancé l'interpellation (à laquelle je sais que vous n'êtes pas insensible), en quoi change-t-elle la condition des enfants adoptés ou se préoccupe-t-elle des 56 % d'enfants nés hors mariage? Rien que pour cette raison, cette action labellisée catholique est un combat d'arrière-garde.

    Cela étant, j'entends que je devrais moins "cultiver ma belle âme" et davantage me mêler au combat. Mais je ne me mêlerai pas au combat pour le combat, cest beaucoup plus stérile que l'art pour l'art.

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  7. Bonjour Julien,

    Je voudrais compléter ce que vous dites. L'argument a déjà été soulevé mais je la rappelle: être 500 à manifester contre l'avortement avec le Dr Dor et 500 000 à manifester contre la GPA, ça crée un malaise. Nous sommes bien dans une action politique, avec des enjeux politiques du moment, dans une vision politique opportuniste. L'anthropologie est un prétexte. Beau, joli prétexte, mais prétexte quand même. Le bien, le beau, le vrai ne se déterminent pas dans la rue en fonction du nombre de manifestants.

    Babakoto

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  8. Cher Julien, je vous remercie de me répondre si amicalement . Permettez quelques précisions ;Les jeune gens de la Rose Blanche en Allemagne en 1942, 1943 ont agi ouvertement, non comme cathos labélisés mais comme chrétiens, orthodoxes, catholiques et protestanst , mais en ont appelées- et de quelle manière- à la conscience et à la responsabilité de leurs compatriotes dans des tracts sans concession au nom des valeurs chrétiennes et les avertissant qu’il était trop facile de ne pas savoir ce qui sa passait par exemple à Varsovie. Dans ces années là !.
    Donc leur action n’étant en rien labélisée catho ou chrétien mais en appelant à une autre Allemagne., à un autre visage où toute piété n’avait pas été éradiquée. Ils en sont morts.

    Maintenant je connais un peu le problème des enfants hors mariage puisque je vis 3 mois par an à Tharoiseau village de Bourgogne où il ya eu beaucoup de nourrices du Morvan, Ces femmes que j’ ai connues s paysannes, de tradition catholique, l’une a 92 ans vit encore, , ont admirablement élevé , pris en charge ce s enfants de la DASS , qui à soixante passés les appellent encore avec uen voix qui tremblait « Maman » et j’en connais un qui prenait eligieusement son café le matin ,c’est un rite avec « Maman » , la sœur de la précédente, qui a 93 ans, et qui est morte il y a six mois . Ce enfants hors mariage élevés, pris en charge , ne sont pas des cathos pratiquants, ont eu un peu de mal à l’école, mais je ne crois pas qu’ils seraient heureux qu’on leur explique qu’une loi supprime de fait la distinction mère père si ce ne sont que des pères adoptifs . Maintenant des enfants hors mariage, non reconnus par leur père j’en ai aussi trop connu par mon métier d’enseignant, eux aussi avaient besoin de savoir qu’un autre modèle ou structure existait. Donc essayez vraiment de comprendre que nous n’avons pas manifesté pour notre paroisse de bons cathos mais pour tous les enfants de la terre.

    Je connais aussi un peu une réalisatrice douée de cinéma de, qui se lève, qui a un talent neuf, et qui fait un tabac pour ceux qui peuvent la voir sur un film sensible et réfléchi sur un problème brûlant : la conversion . .Enfant de la DASS Elle m’a confié , un jour de manif où je l’ai rencontré, ( nous a confié) l’immense reconnaissance qu’elle a pour ses parents adoptifs du sud de la France, qui lui révélé é le cinéma , mais aussi ce qu’ est l’amour conjugal qui étend son rayonnement à ces enfants comme vous dites né hors mariage, et j’imagine qu’elle s’est structurée ainsi et est devenu une forte personnalité très prometteuse . .
    Albert Camus issu d’une famille , plus que pauvre, n’ayant pas connu son père , a pu devenir un homme par ce qu’il retrouvé la source qui a uni son père et sa mère, son père pauvre et s a mère aphasique. Ayant bénéficié de la paternité bienveillante d’un père dans son école et lycée il a pu devenir un des écrivains qui parle le plus à notre cœur , à mon cœur de catho, bien que je connaisse son agnosticisme ou même son athéisme. Qui a plus que lui contribué à nous faire connaitre l’immense Dostoïevski, cet écrivain fabuleux, remontant travers une enfance difficile à la source lumineuse et angélique d’une mère . dont on retrouve une description transfigurées dans les frères Karamasov quand Aliocha le héros qui réconcilie se souvient de sa mère.
    « C’était le cas pour lui : il se rappelait une douce soirée d’été, la fenêtre ouverte aux rayons obliques du couchant ; dans un coin de la chambre une image sainte avec la lampe allumée, et, devant l’image, sa mère agenouillée, sanglotant avec force gémissements comme dans une crise de nerfs. Elle l’avait saisi dans ses bras, le serrant à l’étouffer et implorait pour lui la sainte Vierge »
    Sans la femme qui veille, devenu aussi la mère chrétienne peut- on vraiment réconcilier l’homme avec son destin tourmenté
    C’est aussi un enjeu de ces cathos ou non et je ne pense que ni Camus , ni Onfray nous désavoueraient sur ce point.



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  9. En fait, on discute du sexe des anges alors que la cité est envahie...
    Faut-il rappeler Tite-Live, pour qui « la guerre est juste pour ceux à qui elle est nécessaire et les armes sont saintes dès qu'il n'est plus d'espoir ailleurs qu'en elles » ?


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  10. Cher Henri,

    J'ai scrupule à répondre à un message aussi beau et aussi foisonnant (ou torrentiel, avec vous je fais école sur ce plan-là...)que le vôtre par un argument en apparence assez mesquin.

    Vous le dites vous-même, les enfants de la DDASS du village bourguignon de vos villégiatures ne sont pas cathos. J'en déduis que ce qui importe à leurs yeux, ce sont leurs nourrices à qui va toute leur reconnaissance, "mamans" d'adoption ou d'accueil, ce n'est pas que des cathos battent le pavé pour défendre un modèle de famille auquel ils ne participent pas.

    Et pour abonder par un détour dans le sens de Babacoto qui a raison de dire que le dr dor mène courageusement le vrai combat de civilisation, je dirai que, si on cherche le mal anthropologique dont souffrent nos enfants de l'Occident post-chrétien et ceux qu'il accueille, ce mal n'est pas qu'on leur conteste d'avoir un père et une mère, ils ne les ont plus sous la forme canonique et ils pourraient s'en remetre si l'image du père n'était pas dégradée. Parler d'un "papa et d'une maman" hors de la sphère privée comme le font "la manif pour tous" ou PMN est une autre dérive maternaliste qui cache certes des idées viriles MOINS directement avouables dans une société féministe, mais les cache dans une enveloppe qui n'a rien à envier aux suggestion de la sociétéé faussement maternaliste qui surveille et" accompagne" les enfants-rois d'aujourd'hui. Je dis faussement maternaliste ou maternante, car une mère ne doit jamais saper l'image du père. Or les mères modernes l'on sapée et "la manif pour tous" la sape à sa manière en acceptant d'utiliser le vocabulaire féministe du "papa" et "maman".

    Mais surtout la maternité symbolique de la sociétéactuelle est faussement maternelle, parce que, depuis 1968 (je suis un enfant de la génération qui a juste suivi et ai subi de plein fouet ce que je vais énoncer), les mères veulent avant tout être des femmes (et c'est ici que je rejoins babacoto). Elles veulent s'appartenir et une grossesse non désirée est une ateinte à leur droit de propriété de leur corps. Les enfants ne naissent certes pas dans les choux, mais il y a une dimension virginale dans la maternité, d'où le rôle de la Vierge-mère dans les religions les plus anciennes y compris la nôtre, d'où aussi la beauté de la citation de Dostoïevski que nous nous donnez, cher Henri. Retrouvons le Pèree reparlons d'anthropologie après!

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  11. Cher Julien,

    Merci de me répondre de manière si chaleureuse et de relancer la discussion ( pas de manière mesquine mais je ferai court. aujourd'hui
    Sur le premier point j'ignore si nos enfants de la DDASS de Bourgogne se sentent concernés par le combat pour la famille pour tous , mais je peux témoigner qu'une ancienne enfant de la DDASS très prometteuse par son talent que j'ai rencontrée à une manif pour tous était , elle ,très motivée pour défendre ce modèle en hommage à ses parents adoptifs de fait, qui l'ont elevée. et entourée.
    Quant au r rôle du père après 1968 vous avez bien des choses à dire et je ne me dérobe pas à poursuivre la discussion pour reprendre jour , mais pour une fois je pense avec vous qu'il faut retrouver d'abord le Père, pourquoi pas demander son avis au Père qui nous permet de nous exprimer sur ce blog , qui aurait des choses à dire
    ( Personnellement je suis père mais enfin je n'ose pas vraiment parler en leur nom par pudeur, peut être, - il m'est plus facile de parler du rôle de la mère..) . car le sujet est brûlant à notre époque comme vous l'avez bien fait remarquer d'une autre manière .)
    Discussion torrentielle à reprendre.

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