mercredi 21 janvier 2015

Blasphème : islam et christianisme

Il y a dans la tradition culturelle islamique (je ne dis pas l'islam religion parce que je ne prétends pas descendre dans le coeur de tous les musulmans, chacun ayant son islam, et je ne dis pas l'islamisme parce que ce serait trop marginal) un certain nombre de textes contre le blasphème et contre les "mécréants", et cela tant dans le Coran que dans les hadîths, textes qui sont extrêmement forts et qui créent, à eux seuls, les conditions d'un choc de civilisation inédit dans l'histoire de l'humanité.

Exemple de ces textes, dans la collection Bukkari (qui est la plus importante collection de 'dits du Prophète) : "Aucun musulman ne pourra être tué pour avoir tué un infidèle" (52, 283). Et encore, dans le Coran : "Sourate 33 : Ceux qui offensent Allah et son messager, Allah les maudit ici bas et dans l'au-delà et leur prépare un châtiment avilissant" (v. 57) et ensuite : "Ce sont des maudits, ils seront pris et tués impitoyablement" (v. 61). J'utilise une traduction du Coran bilingue distribuée par les Frères musulmans. Je ne dis pas que l'on ne peut pas traduire autrement ou interpréter autrement, comme me le disait Tarek Oubrou, recteur de la Mosquée de Bordeaux. Je dis que cette lecture et cette traduction sont aujourd'hui culturellement majoritaires. Par ailleurs le blasphème n'est pas compris au sens chrétien de "ce qui ne convient pas par rapport à Dieu ou aux choses de Dieu" (IIaIIae Q. 13 a1). Dans son Encyclopédie de l'islam, Malek Chebel propose cette définition, intrinsèquement polémique du blasphème : "Le fait d'associer un autre dieu à Allah [par exemple de croire à la Trinité] ou d'alimenter une telle éventualité par l'écrit ou par l'oral". Très vite, on en vient à l'idée que les mécréants (ceux qui ne croient pas comme il faut) sont des blasphèmes vivants. Takfir (le blasphème) rend kafir (mécréant)...

Il y a aussi une tradition chrétienne foncièrement intolérante, remontant en particulier au XIIIème siècle et symbolisée par l'inquisition (même si elle n'a fait que deux ou trois mille morts) qui a durement sanctionné ceux qui déclaraient s'écarter de l'orthodoxie chrétienne. Mais cette tradition, à la fois sociale et religieuse (l'Eglise codifiant l'indignation populaire), n'est fondée sur aucun texte. Ce sont les textes qui importent, parce qu'ils représentent la seule matrice sûre des comportements à venir...

Je reviendrai à la tolérance dans l'Evangile. Je donne ici rapidement trois pistes : 1 Le jugement définitif n'appartient qu'à Dieu seul. "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés" 2  La parabole du bon grain et de l'ivraie prescrit de ne pas enlever la mauvaise herbe mais d'attendre la moisson et le moissonneur divin. 3 Luc 12, 10 : les paroles contre le Fils de l'homme sont pardonnées. Seul le péché contre l'Esprit saint (intérieur donc et dont Dieu seul est juge) ne peut être remis.

Les textes de l'Evangile contiennent une doctrine de la tolérance religieuse. Les prescriptions de l'islam immuable forment une doctrine de l'intolérance religieuse.

Ce propos naguère inaudible commence à sortir ici ou là. Ainsi André Guérin, maire de Vénissieux, dans le dernier numéro du Point, n'hésite pas à parler d'une guerre culturelle. : "On se trompe en considérant que ces événements n'ont pour origine que des problèmes économiques et sociaux. Il s'agit aussi d'une guerre culturelle. Il y a vraiment des gens qui mènent une guerre culturelle contre la République, contre un art de vivre, contre ce qu'il y a de meilleur dans les valeurs occidentales. Le fond du problème est là".Beaucoup voulaient voir dans l'islam une pure doctrine différentialiste ou communautariste. On est bien obligé aujourd'hui d'ajouter avec André Guérin qu'il y a aussi dans cette religion une tendance hégémonique, qui implique une guerre culturelle non seulement sur ce qu'il faut manger et pas, non seulement sur une manière de s'habiller, mais aussi sur une manière de penser le passé colonial et le présent, toujours colonial, mais culturellement conçu comme colonial à l'envers. Egalement - et cela me semble un des grands enjeux culturels de demain - sur une manière de penser l'islam en l'enfermant dans une cotte de maille antiblasphème qui est d'un autre temps ou en acceptant - "Sapere aude disait Kant, Ose savoir - le jeu de la critique.

C'est sur ce point que les dessinateurs orduriers de Charlie Hebdo, qui ne comprennent certes rien à l'islam et mettent aussi en danger la vie d'autrui, ont néanmoins rendu témoignage - à leur manière certes - mais jusqu'à la mort, sachant ce qu'ils risquaient... à la civilisation européenne et à son ambition critique. Cette ambition critique est au fond l'enjeu ultime de la guerre culturelle qui commence, comme l'avait génialement vu Benoît XVI à Ratisbonne (cf. ses pages sur les Lumières dans Foi, vérité tolérance).

12 commentaires:

  1. "il y a aussi dans [l'islam] une tendance hégémonique"

    Oui, et on peut dire, selon le même schéma, qu'il y a aussi dans la mer une tendance aquatique... Ou qu'il y a aussi, dans la soumission, une tendance à être dominé.

    L'islam n'a pas cette théorie fumeuse des sphères qui nous font perdre la boule: sphère privée, sphère publique, sphère bidule, ... L'islam est, logiquement, un tout qui concerne tout, et cette logique fait apparaître, par contraste, le ridicule du christianisme, coincé dans sa sphère et content de l'être.

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    1. l'islam est ........"un tout qui concerne tout" , a dit l'ânonyme de service

      voila une sorte de définition du totalitarisme totalisant ....
      C'est en effet "logique" comme la logique imparable du fou ou de l'idéologue avec son discours ou sa doctrine à prétention exhaustive .

      "Le christianisme" n'a jamais été coincé dans sa sphère qui a informé une civilisation incomparable pendant que l'islam totalitaire éteignait la liberté et donc l'intelligence sous le couvercle d'un système clos .
      Le pseudo néo christianisme républicain , lui , est confiné bon gré mal gré à la sphère privée par une idéologie laique qui laisse prospérer l'islam sous les radars

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  2. « Quant aux laïcs, quand ils entendent médire de la loi chrétienne, ils ne la doivent défendre autrement que par l'épée, qu'ils doivent enfoncer dans le ventre de leur adversaire autant qu’elle peut entrer… » Peut-on trouver une justification de ces paroles de saint Louis dans l’Évangile ? Oui, puisque le Christ a dit : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée »...

    Maintenant, qu’on dise que la notion de « guerre sainte » est inapplicable dans les circonstances actuelles, c’est là un fait trop évident et sur lequel tout le monde devrait être forcément d’accord ; il me semble bien que ceux qui ne le sont pas sont « culturellement minoritaires »…

    Les hadiths sur les « temps de la fin » sont très clairs là dessus ; et pour ce qui est de la « tolérance », comme vous dites, il serait assurément trop facile d’en trouver des exemples dans le Coran ; cela dit, il est vrai que cette « tolérance » ne semble guère avoir cours dans les « ténèbres extérieures », qui seraient plutôt pleins de pleurs et de grincements de dents…

    Croire à la Trinité n’est nullement associer à Dieu ; autant dire que les musulmans sont des « associateurs » parcequ’ils « croient » au « Tout-Miséricordieux » et au « Très-Miséricordieux » ; en tout cela, il s’agit d’aspects divers de la Divinité Unique. Par contre, quand certains croient à trois « dieux » limités, et même limités corporellement, ils sont bel et bien des « associateurs » sortis de l’orthodoxie, chrétienne aussi bien qu’islamique. Souvenons nous de l’histoire de la paille et de la poutre…

    Le véritable combat n’est pas entre différentes religions ou différents peuples aux tempéraments forcément différents ; il est entre l’orthodoxie et l’hétérodoxie. Nos ennemis véritables sont aussi ceux des musulmans, et c’est faire le jeu de l’adversaire que de confondre islam et wahhabisme, comme ce l’est de confondre pentecôtisme (ou charismatisme…) et catholicisme.

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  3. "sachant ce qu'ils risquaient".Vous attribuez des qualités à ces personnes car semble-t-il le courage n'est pas leur qualité première à mon avis .
    Combien de dessins odieux à l'égard de l'Eglise catholique ? Combien envers l'Islam et de loin moins ordurières. Sauf qu'égarés dans leur petit monde où les autres ne sont que des cibles à moquer et injurier, ils n'ont pas vu que la "diversité"tant vantée a une autre façon de réagir .Sils avaient été courageux ces anarchistes auraient refusé depuis longtemps la protection de la police.Sans foi ni loi,Ils auraient assumé,avec "panache"

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  4. Bouffée Magazine

    Monsieur le Président de la République a gagné vingt dents dans les sondages.

    Selon le Maire de Paris on ne pourrait pas circuler dans certains quartiers sans être inévitablement confrontés avec des touristes américains. On sait combien de telles rencontres sont débilitantes. Comment supporter la vision de ces obèses mâchouillant, en tongues et tee shirts (The marvellous Pig) avec des conneries écrites devant derrière, tatoués comme du bétail texan, prononçant des syllabes grasseyantes à léser les organes reproducteurs de n’importe quel Européen.
    C’est donc avec raison que notre édile vient de porter plainte devant les cours internationales.

    Notre Saint Père a déclaré que les lapins n’étaient pas de bons catholiques. Dans les milieux vaticanistes on a le sentiment que cela pourrait avoir une incidence sur la question du mariage des prêtres. Restons attentifs.

    MLP vient de virer son conseiller en géopolitique et relations internationales. Pour un parti nationaliste cette décision paraît logique. Pourvu qu’il ne soit pas remplacé !

    Le jour où on apprend que d’anciens bidasses de chez nous sont allés combattre en Syrie le gouvernement annonce qu’il maintient 7500 postes dans les Armées. Allez comprendre.

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  5. Les dessins de Charlie plus moins douteux pour les Musulmans et volontairement orduriers pour le catholicisme .s’inscrivent dans une tradition de violence haineuse et de persécution physique, que nous avons connue en France notamment.
    Aujourd’hui ils ont révélé une violence islamique inacceptable, intolérable et mis ene mouvement un carnage qui nous révulse dans une superette Casher , mais ont ils témoigné ? .
    C’est justement parce que, comme le souligne ce blog- le dialogue critique avec les Musulmans est vital, nécessaire, urgent , non angélique que nous ne pouvons nous laisser réduire comme ces fameuse têtes des jivaros à un slogan idéologique, de facto de dérision , de facto organisé par des médias et un pouvoir politique à l’agonie , qui est le contraire de ce qu’il fallait dire..
    Maintenant si on se place sur un plan plus pratique, plus politique, dans la relation à construire, à savoir comment sans esprit de soumission, éviter que cette confrontation avec le monde musulman prenne des proportions incontrôlables, ne peut-on pas, ne doit-on pas trouver des médiations, remettre à l’honneur la rencontre fraternelle dans l’hospitalité, telle qu’elle a pu exister. Est-e un passé révolu ? On en a connu l’importance par le passé, et ce « tu » réciproque pratiqué par Lyautey avec ses goumiers, ce tu est en fait flatteur, il veut dire, je te reconnais à travers ton visage « tu es donc je suis ». C’est bien à travers l’autre comme dit le poète Ivanov, que se révèle Dieu, que le toi est la source absolue de toute réalité : Mais le problème, c’est que dans cette commune transcendance, nous n’avons pas la même conception de la personne ou de sa liberté créatrice, et nous ne pouvons faire l’impasse là-dessus , même et surtout sur le plan politique. La culture musulmane étant figée dans la soumission à Dieu, et au Coran, la notre dans l’affirmation et le jaillissement de notre liberté d’enfant de Dieu pour les croyants et de notre liberté comme affirmation de nous pour les non croyants. . Donc si nous étions en parité sous le regard de Dieu, le fameux « Inch Allah », nous ne l’étions plus sur la même longueur d’onde sur ce qui nous constituait en durée, le déroulement de notre vie, non une soumission, mais une préfiguration, prescience de notre substance, de notre vocation divine, de notre harmonie profonde avec Dieu, à se retrouver purifié du péché originel pour un chrétien conséquent..

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  6. Nous retombons sur la lettre du Père de Foucauld ; Il aurait bien fallu une conversion ou une attente de conversion soit à notre religion, ce que nous nous sommes interdits par respect ou parce que nous l’avions plus, ou pour tout autre raison politique, qui triomphe aujourd’hui avec notre conception moderne désacralisée, sans référence directe à Dieu. Mais là il y avait en germe un hiatus dont nous subissons aujourd’hui par contrecoup les effets dévastateurs par le retour en force de l’islam islamisé, .qui, à juste titre, nous fait peur. Mais si cette vague de violence inquiétante était aussi un mimétisme, comme le suggère René Girard. : notre société de consommation, en nous repliant sur notre bulle individuelle, considérée comme source de toute valeur, en nous arrachant à nos traditions, ce qu’on appelle aujourd’hui le relativisme, ne nous conduit-elle pas à l’ignorance de notre dépendance à l’autre concret, comme égal devant Dieu, pour exister. ? Ce qui peut entrainer aussi un mépris du monde musulman pour ce qu’il appelle une décadence de nos mœurs, devant le traitement réservé à l’autre, devenu par exemple ; objet sexuel alternatif ou ce droit à l’enfant exaspéré, alors que de l’autre coté, on propose son éradication.
    Il me semble que la réduction de ce dialogue nécessaire à « je suis si Charlie » initiée par nos politiques et nos médias est une terrible régression et une immense faute politique. ; j’ai honte de cette spirale.
    J’ai honte pour mon pays car on a vilipendé un sacré , celui du religieux pour nous imposer celui de la dérision extrême,( voir les propos de Luz à l’enterrement de son ami ) , qui signe le refus de tout recueillement qui illumine notre vie devant la mort ) .


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  7. Henri suite
    Nous retombons sur la lettre du Père de Foucauld ; Il aurait bien fallu une conversion ou une attente de conversion soit à notre religion, ce que nous nous sommes interdits par respect ou parce que nous l’avions plus, ou pour tout autre raison politique, qui triomphe aujourd’hui avec notre conception moderne désacralisée, sans référence directe à Dieu. Mais là il y avait en germe un hiatus dont nous subissons aujourd’hui par contrecoup les effets dévastateurs par le retour en force de l’islam islamisé, .qui, à juste titre, nous fait peur. Mais si cette vague de violence inquiétante était aussi un mimétisme, comme le suggère René Girard. : notre société de consommation, en nous repliant sur notre bulle individuelle, considérée comme source de toute valeur, en nous arrachant à nos traditions, ce qu’on appelle aujourd’hui le relativisme, ne nous conduit-elle pas à l’ignorance de notre dépendance à l’autre concret, comme égal devant Dieu, pour exister. ? Ce qui peut entrainer aussi un mépris du monde musulman pour ce qu’il appelle une décadence de nos mœurs, devant le traitement réservé à l’autre, devenu par exemple ; objet sexuel alternatif ou ce droit à l’enfant exaspéré, alors que de l’autre coté, on propose son éradication.
    Il me semble que la réduction de ce dialogue nécessaire à « je suis si Charlie » initiée par nos politiques et nos médias est une terrible régression et une immense faute politique. ; j’ai honte de cette spirale.
    J’ai honte pour mon pays car on a vilipendé un sacré , celui du religieux pour nous imposer celui de la dérision extrême,( voir les propos de Luz à l’enterrement de son ami ) , qui signe le refus de tout recueillement qui illumine notre vie devant la mort ) .


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  8. L'islam par ci, par là, je sature. Si nous parlions de la vraie menace?
    L'invasion migratoire d'un continent.

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  9. Jeudi soir sur Radio Pig il a eu tout le temps de s’expliquer. En principal il y eut un panégyrique aussi délirant qu’inattendu de Chirac ! Mais plus étonnant encore fut l’hommage rendu à Hollande pour sa remarquable gestion de l’affaire Charlie, sa maîtrise, son sang froid : « il nous a évité le pire » !

    Puis on en vint au sujet principal. Il affirma d’abord que l’église de France, rassemblée derrière ses évêques avait géré superbement la crise. Le vivrensemble sortait renforcé de l’épreuve. Un avenir radieux s’offrait à tous et il cita les juifs, les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes et même les athées.

    Il ne pouvait faire moins que de citer l’Evangile (l’amour du prochain) et sa conclusion fut qu’il aimait les musulmans. Nous aussi car nous sommes catholiques. Mais c’est son côté stakhanoviste qui est déplaisant : il les aime même chez nous.

    Tant qu’il y aura des prêtres comme le père Lelong on n’aura pas besoin d’imams venant du Maroc, du Yémen ou du Pakistan.

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  10. "J'ai honte de cette spirale." Henri, vous êtes décidément le meilleur d'entre nous dans cette séquence. Avis tout personnel que je ne dois pas être le seul à partager.

    L'ennui avec l'offense, c'es que c'est l'offensé qui la fixe. C'est comme avec les fenêtres: il suffit qu'il y ait un frileux dans une pièce pour qu'on les laisse fermées, c'est étouffant! Ou comme avec le tabac : il suffit qu'il y ait un allergique à la clope pour que tout le monde soit interdi de fumer. Et tout le monde s'est fait à l'interdit. Donc on devrait s'interdire de fumer ou crever de chaud parce qu'il y a un frileux dans la salle tout en revendiquant le droit d'offenser qui bon nous semble de crainte qu'il ne nous conquière culturellement? A ce compte, les partisans du "gender" ont bien le droit de vous déniaiser les stéréotypes, puisqu'ils illustrent la tradition critique de l'Europe supérieure.

    La tradition de l'Europe chrétienne est donc critique. Monsieur l'abbé, vous êtes devenu un traditionaliste des Lumières, c'est votre nouvelle mue, j'applaudis le mutant. Moi qui suis resté un candide, je préfère le djihad de la poutre que j'ai lu dans les Evangiles et la tradition apollinienne du "connais-toi toi-même" où le maïeuticien amènait son vis-à-vis à se poser les bonnes questions.

    Mais Socrate ne peut pas tenir contre voltaire ou contre ses réincarnations (Voltaire crachait comme un lama) dans les journalitses antiflics de "Charlie" vivant sous protection policière. Permetez-moi de partager plutôt l'avis de Baudelaire. Je ne parle pas de son avis en art où cet iconoclaste mettait les arabesques au-dessus de tout (je ne suis pas colonisé à ce point-là). Mais j'aime bien ce propos où il s'afflige: "[On s'ennuie] en France parce que tout le monde y pense comme voltaire."


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  11. 1) A partir du moment où le dessin est ordurier on est dans le domaine de l'insulte donc l'appel à la raison critique est très relatif... C'est plutôt le mépris et la haine qui s'expriment.

    2) En ce qui concerne l'inquisition il ne faut pas cadrer nos propos sur des représentations du passé qui sont fausses comme l'ont très justement montrés entre autres Jean Sévilla dans son livre "Historiquement Correct" et Régine Pernoud dans "Pour en finir avec le Moyen Age". A l'époque la foi n’était pas une croyance individuelle : la société formait une communauté organique où tout se pensait en termes collectifs. Du point de vue de la méthode judiciaire, l’Inquisition a représenté un progrès (Jean Sévillia, ibid., p. 64). Là où l’hérésie déclenchait des réactions incontrôlées, émeutes populaires ou justice expéditive, l’institution ecclésiastique a introduit une procédure fondée sur l’enquête, sur le contrôle de la véracité des faits, sur la recherche de preuves et d’aveux, en s’appuyant sur des juges qui résistent aux passions de l’opinion. C’est à l’Inquisition qu’on doit l’institution du jury grâce auquel la sentence relève de la mise en délibéré et non de l’arbitraire du juge. Par ailleurs "en Occident, la persécution des hérétiques n’a jamais été le fait de l’Église, qui certes combat et engage la polémique, mais qui ne persécute pas" dixit Pierre Chaunu.
    Le pb de notre époque c'est que l'histoire nous est enseignée par des personnes qui détestent tout ce qui a précédé 1789 d'où les déformations coutumières...

    Il par ailleurs de noter ce que disait Régine Pernoud : "Quelle époque peut mieux que la nôtre comprendre l'inquisition médiévale à condition que nous transposions le délit d'opinion du domaine religieux au domaine politique"... Vous avez dit "politiquement incorrect" ?

    3) Concernant Tarek Oubrou l’universitaire toulousain Dominique Urvoy et d'autres ont mis en évidence son double langage, dénonçant chez lui une pratique de la taqiyya

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