samedi 7 février 2015

De Bonald à Voltaire : un aller-retour

J'ai passé quelques heures cette nuit dans une lecture du Vicomte de Bonald. Un réac ? Et alors ! Je dirais surtout : un être profondément intelligent, dont rien ni personne n'arrêtent les raisons... Faites l'expérience. On vous dit qu'il est lourd. Quelle éloquence pourtant ! Une éloquence qui se moque de l'éloquence, parce qu'elle est l'éloquence des choses.

Dans le tome 2 de sa Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile, démontrée par le raisonnement et par l'histoire, on trouve une étrange note sur Voltaire, que l'auteur, féru de Rousseau et de Montesquieu, n'a pas pu inventer. Je ne résiste pas à vous la communiquer : la voici. On la trouve dans le tome 14 des Oeuvres Complètes éditées en 1843 par Adrien Le Clère à la page 162.

"On faisait devant Voltaire l'éloge philosophique de la sagesse des réponses de Jésus-Christ, de la sublimité de son esprit ; et Voltaire qui avait donné des marque non-équivoques d'impatience, se tourne brusquement vers l'indiscret panégyriste : Monsieur, lui dit-il, Jésus-Christ avait-il plus d'esprit que moi ? Le fait s'est passé à Paris, chez Voltaire, peu de temps avant sa mort. Et on le tient d'un témoin oculaire".

Voltaire si fin, si léger, si brillant et tout d'un coup si lourd.... Décidément le Moi dérègle tous les compteurs ! Prenons-y garde... Oui : prenons garde à nous !

Mais faisons donc retour à Bonald. Le chapitre dont j'ai tiré cette note porte sur Jésus-Christ. La note suivante est un peu plus longue mais je voudrais la reproduire ici parce qu'on y voit à nu tout Bonald : le chrétien, le penseur politique, l'homme... Les premières lignes vous sembleront forcées ? Continuez ! Vous ne serez pas déçus.

"C'est sans doute pour donner à l'homme politique des leçons sur la conduite qu'il doit tenir dans les circonstances les plus difficiles auxquelles il puisse être exposé, c'est pour le prévenir du sort auquel il doit se préparer en servant les hommes que Jésus Christ a voulu mourir dans une révolution. En effet, une révolution est l'état d'une société politique dans laquelle un nombre plus ou moins grand d'individus établit son pouvoir particulier, à la place du pouvoir général dont il usurpe ou trouble les fonctions.Or une partie plus ou moins considérable du peuple juif troubla, pour faire mourir Jésus, la fonction essentielle de la souveraineté, celle de juger, puisqu'elle empêcha le gouverneur romain, par ses clameurs séditieuses ou ses insinuations perfides, d'écouter la voix de la Justice et le cri de la conscience et qu'elle le força à condamner, malgré lui-même, Jésus-Christ à mort : car il est égal que le peuple juge lui-même ou qu'il force l'opinion des juges. Reçu dans Jérusalem aux acclamations du peuple et quelques jours après victime de sa fureur, objet du zèle le plus empressé de ses disciples, et bientôt après vendu par l'un, renié par l'autre, abandonné de tous, Jésus-Christ apprend à l'homme de bien que la faveur populaire n'offre qu'un appui trompeur, et que la reconnaissance est un port peu sûr dans les grands orages de la société. Sa mère l'accompagne jusqu'à la Croix parce que l'amour est plus fort que la crainte, et que seul il triomphe des révolutions" (loc. cit. pp. 168-169).

Je précise deux choses : il n'y a pas un gramme d'antisémitisme chez Bonald, comme le montre sa façon de parler d'"une partie plus ou moins considérable du peuple juif" et non du peuple tout entier qui serait réputé "déicide". A la fin du chapitre sur Jésus, Bonald note "la haine de Voltaire contre les Juifs" et il souligne, quant à lui, étonnamment que "le peuple le plus opprimé et le plus pauvre deviendra le plus nombreux". Comme s'il pressentait une sorte de revanche historique des Juifs... et peut-être ce XXème siècle que l'on a appelé justement "le siècle juif" (Yuri Slezkine).

Deuxième point : ce n'est pas Bonald qui a dit : "La contre-révolution n'est pas la révolution contraire mais le contraire de la Révolution", c'est son ami Joseph de Maistre. Mais lorsque Bonald ose dire : "L'amour seul triomphe des révolutions", en montrant comment Marie elle-même fut, en ce sens, contre-révolutionnaire au pied de la croix, il manifeste ce point très simple : lui, Bonald, il n'est pas un homme de parti. Le Parti fait sécession de la nation et cette sécession provient de la haine et l'engendre. Lui prêche l'amour : l'amour à l'origine des sociétés et les accomplissant. L'amour n'est pas le contraire de la haine, parce qu'il serait juste une haine contraire. Non l'amour est vraiment contradictoire à toute haine. Il faut se méfier quand on constate que de manière ou d'autre, il serait capable de l'engendrer. Cela serait la marque du fanatisme. Cela serait le signe d'un amour fanatique qui n'est effectivement qu'une forme de haire. Le véritable amour ignore la haine.

11 commentaires:

  1. « ...Cela serait la marque du fanatisme. Cela serait le signe d´un amour fanatique qui n´est effectivement qu ´une forme de haine. Le véritable amour ignore la haine. »
    Très bon !... C´est ce que nous devrons croire aujourd´hui. Le fanatisme voit toujours l´autre comme un ennemi, même dans notre propre foi catholique !...
    Car les fanatiques croient que seulement eux ont « la vérité » , et tous les autres qui pensent différemment d´eux sont des « apostats », « hérétiques », etc ... Les fanatiques sont, en général, dominés par l ´aveuglement spirituel. Et ils ne hésitent pas à répandre la haine, la division et la discorde...
    Le fanatisme peut meme durer pendant un certain temps, mais il ne va pas trop loin, parce qu´il est une maison construite sur le sable... Et le diable en profite, parce que toute division vient de lui.
    Prions le bon Dieu pour que le véritable amour peut s´épanouir dans notre église et dans le monde entier !...

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  2. Le même anonyme précédent : je me suis souvenu d´une phrase qu´on disait autrefois :
    « La culture, tout le monde peut acquérir, mais l ´intelligence Dieu a donné seulement a quelques personnes. »

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  3. Avec ce trait de Voltaire, vrai père de notre République généreuse et cynique, vous montrez comment "le moi dérègle tous les compteurs". Commme je vous ai souvent demandé une traduction de votre antiégologisme primaire, je vous en remercie.
    Maintenant je vous demande une autre traduction. Ça se traduit comment, l'amour qui ignore la haine? L'amour qui est tellement contradictoire à la haine qu'il est insoupçonnable de haine? Sauf votre respect, vous n'y êtes pas encore, puisque je peux vous suspecter de haine religieuse, qui vous aurait fait récemment vous rallier à la cause de vos plus grands adversaires, les négateurs laïcs de toute divinité, plutôt que de prendre la défense, non pas des massacreurs de journalistes, mais des religieux opprimés qui n'ont pas la même religion que vous... et moi.

    Tant que je n'aurai pas compris comment se traduit cet amour qui ignore la haine, je dirai, comme Manon Rolland au bas de l'échafaud:
    "Amour, que de vilaines choses on fait faireen ton beau nom!"

    On fait faire, on préconise, on justifie... Que d'abus de pouvoir et d'incertains principes sont produits quand on met l'amour dans les balances de la Justice!

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  4. Ils sont où "les religieux opprimés qui n'ont pas la même religion que"... nous?

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  5. Georges Le Notre raconte, dans ses évocations de la Révolution et de l'époque qui la précéda , que Voltaire était " mort d'une indigestion de gloire".
    Peut-être qu'à l'instar du triomphe des généraux romains s'il avait eu un serviteur et non pas un esclave qui lui avait murmuré à l'oreille ; " souviens-toi que tu es mortel", cela aurait corrigé sa façon de voir les choses , car , de ce qu'on en sait, ce philosophe était plutôt prudent et le courage physique n'était pas la pièce la plus importante de sa palette de dons.
    Ce qu'il y a de bien et d'exemplaire dans le catholicisme c'est que les saints durant leurs épreuves terrestres mettent toujours leurs actions en accord avec la foi évangélique au prix du martyre s'il le faut mais toujours humblement. Seul le regard de Dieu leur importe.
    Pour eux , tout est simple : l'amour de Dieu qui se traduit au quotidien par l'amour des autres sans en attendre remerciements et gratitude.
    Incompréhensible dans un monde matérialiste où la fonction de l'homme anonyme est purement utilitaire , travailleur, consommateur voire électeur (docile).

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  6. 2 choses :
    1-« Le véritable amour ignore la haine » Certes, et notre modèle c’est non pas Marie en l’occurrence, mais NSJC qui donna Sa Vie pour sauver le monde ! Pour cette raison, il faut inventer un autre mot car l’amour et la haine sont bien les deux faces d’une même médaille. (je comprends fort bien l’étonnement de Julien) On dit d’ailleurs et notre Pape émérite en a fait une encyclique, que Dieu est amour. C’est bien embêtant, car si ce mot fait partie d’une dualité amour-haine, et bien non, Dieu n’est pas amour, il est bien au-delà !!! Lui seul ignore la haine et donc la dualité. Si nous n’avons pas trouvé un autre mot pour décrire l’Amour de Dieu c’est que justement nous n’avons pas compris cette différence. Certains disent « Agapé » (comme l’écrit B.16), mais si c’est nettement plus juste que le mot « amour », d’abord ce n’est pas un mot usuel et de plus ça n’exprime pas entièrement ce que l’Amour de dieu pourrait contenir. (On pourrait aussi parler de Lumière)
    2- De grâce, MAG2T, l’amour n’est pas à l’origine des sociétés ! Où avez-vous vu ça ? C’est le sacrifice qui créa le social…jusqu’à Jésus-Christ, qui offre la possibilité de ne plus construire sur le sacrifice, Lui et Lui seul se faisant victime innocente, Agneau immolé. Girard est passé par là (heureusement !) pour nous enlever nos illusions, si on en avait encore ! Quant à dire que l’amour triomphe des révolutions, je trouve ça complètement irréaliste ! La politique reste une dialectique (bien terrestre). A part le Christ qui viendra mettre un terme à cette dialectique (qui n’aura, de ce fait, pas la fin espérée par Hegel), qui d’autre en aurait la possibilité ? Je suis toujours sidérée de constater le manque de réalisme de certaines personnes, fort doctes par ailleurs. Comment peut-on dire de Marie qu‘elle est contre-révolutionnaire dans une société où l’on ne comptabilise que les mâles ? D’autre part, en politique, il faut avoir une vision globale des forces en jeu et savoir y déceler la mystique sous-jacente. (Je crois que Péguy dénonçait justement la primauté de la mystique sur le politique) mais, on ne peut pas faire l’abstraction du combat tout en ayant conscience que, de toutes les façons, Dieu mettra un terme à toutes ces folies ! « Mon Royaume n’est pas de ce monde » (on ne peut pas avoir été plus clair, saperlipopette !).

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  7. @Semetipsum,

    Ils sont où, les religieux opprimés qui n'ont pas la même religion que nous et qui sont montrés du doigt parce qu'ils ne pensent pas comme Voltaire à propos du droit au blasphème? Poser la question, c'est y répondre. Seriez-vous de ces chrétiens qui préfèrent Voltaire au sacré? Si c'est le cas, je vous laisse votre préférence.

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    1. @Julien

      Si vous parlez des musulmans, je ne vois pas en quoi ils seraient ou auraient été opprimés en France.
      Voila des années que la république franc-maçonne leur fait la courte échelle et leur donne bien plus de droits qu’aux chrétiens.
      Montrer du doigt, ce n’est pas opprimer… et Voltaire à travers l’Islam (Le Fanatisme ou Mahomet tragédie de Voltaire de 1736) ne visait que l’Infâme (l’Eglise Catholique) …
      Quant à votre couplet :
      « L’amour qui est tellement contradictoire à la haine qu'il est insoupçonnable de haine? Sauf votre respect, vous n'y êtes pas encore, puisque je peux vous suspecter de haine religieuse ».
      Franchement c’est minable et, à tout moment, si vous étiez plus connu on pourrait vous prendre en défaut (réel ou supposé) entre vos affirmations catholiques et votre vécu ou déclarations, privés ou publics.
      « Vous n'y êtes pas encore !» peut se retourner contre chacun d’entre nous dans ses affirmations et protestations de foi ! Serions-nous, même, saints !
      "Je peux vous suspecter !" vive les tribunaux populaires !

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  8. La conjonction des faits est troublante.

    1. La formidable affaire Charlie, qui promettait tant, a tourné court. Pour le monde conforme elle s‘est enlisée et a disparu dans la farce de l’ « unité nationale ». Normal. Mais notre propre contribution a été bien modeste, à peine un débroussaillage superficiel. Nous sommes restés taiseux sur l’essentiel.

    2. Le RF, qui n’est pas toujours aussi avisé, a tenté de nous remettre dans la bonne voie par ses réflexions sur les « cahotitudes ». Son invite à reprendre l’analyse du dernier film des Kouachi Brothers n’a rencontré aucun succès chez les métabloguiens.
    3. L’Abbé nous livre une répartie particulièrement stupide de cette canaille de Voltaire pour nous conseiller une réserve discrète : « Prenons garde à notre ego ».
    Voltaire, ce Charb du XVIIIème, antisémite comme pas deux (cf. les ouvrages de cet universitaire ami qui a collationné tous ses coups de patte), phare de la framaquerie occidentale malgré cette tare indélébile, qui alla proposer ses services à un nazillon en herbe et correspondit avec une grosse dame slave sur le retour, est présentement instrumentalisé par notre Maître, lequel se met à nous prêcher la modération dans l’usage de notre méchanceté naturelle et dans la formulation de nos sarcasmes offensifs, toutes choses nécessaires aux cathos luttant contre le désordre établi. Sauf à rentrer à poil dans l’arène.

    Ce trouble ressenti provoque des interrogations légitimes. Le nouveau statut éditorial de l’Abbé, situation aussi périlleuse qu’astreignante, serait-il une explication ? Nous n’en croyons rien.

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  9. @Semetipsum,

    Je voudrais savoir coment vous définissez "faire la courte échelle". J'ai dans l'idée que "la République franc-maçonne" (comme vous l'appelez et pourquoi pas?)
    a fait la courte échelle aux musulmans pour s'autocongratuler à travers eux. Elle a fait l'éloge de leur diversité en supposant qu'ils s'assimileraient sans employer le verbe... Et puis après, qu'en ont-ils retiré? Les musulmans ont-ils en masse un e place de choix dans la république? Tout ce qu'ils pouvaient espérer était d'entrer dans la beurgeoisie. La République mammonide (adoratrice de l'argent et du dieu Economie avec ses grands macros) a cru qu'il suffirait au musulmans méritants et travailleurs de faire partie de cette classe sociale pour s'assimiler.

    Remarquez combien cette forme d'intégration est limitative, voire n'a pas encore été décolonisée. Quand Hary Roselmak a été appelé à présenter le JT de 20h sur TF1, la République s'est trouvée très large de faire accéder un noir... martiniquais à un poste d'importance. IL y avait certes un précédent avec Rachid Arabe (lequel n'était pas noir), mais le nom seul de ce présentateur chantait les louanges des largesses de la République. La République s'interdit les statistiques ethniques ou de compter le nombre de juifs présents à "France culture" ou ailleurs sauf pour Hary Roselmak et pour RAchid arabe qui sont deux ou un et demie, le plus ancien se cirant au musée Grévin où on l'a institutionnalisé... Car quand RAchid Arabe a pris le meulon, on l'a fait prendre du gallon en le recasant au CSA tandis que Michel Drucker veut bien promouvoir la diversité, mais exclut pour sa part toute idée de retraite.

    La République a perdu son pari. Les musulmans ne se sont ni embeurgeoisés ni assimilés, car aucun homme n'est une denrée comestible. Ils ne se sont pas assimilés et ils ont fini par déjouer le mensonge qu'ils étaient français. Français, les musulmans le seront peut-être un jour, quand non pas l'assimilation, mais l'apprivoisement réciproque de la France et de l'islam se sera fait, sans que la France y perde ses racines chrétiennes fussent-elles historiques, ni l'islam ne soit mis en demeure d'être soluble dans la république. Avant cet apprivoisement, les musulmans se sont rarement sentis Français. ON leur a fait croire qu'ils l'étaient. Aujourd'hui, on veut les déchoir de leur nationalité s'ils font valoir leur double nationalité ou leur double allégeance pour aller faire le djihad ainsi qu'il s'est trouvé des chrétiens pour aller combatre dans le rang des forces libanaises du chrétien Samir Jaja. C'est-à-dire qu'on dénie aux musulmans premièrement le droit d'aller faire ce que leur soi-disant pays la France envisageait de faire, combattre Bachar El-Assad. Et qu'on leur dénie deuxièmement le droit de faire de la politique ou de la politique internationale, on veu bien qu'ils soient citoyens pourvu qu'ils ne fassent pas de vague et ne prennent pas d'autres options militaires que les nôtres.

    Quant à faire de moi un Robespierre en chambre, qui rouvrirait les tribunaux révolutionnaires parce qu'en "[suspectant]", j'exerce mon doute légitime, je ne sais pas si c'est minable, mais c'est ridicule.

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  10. (@Semetipsum, suite):

    A l’appui de mes propos, ces quatre questions du Pr Azzouzi Abdel-Rahmène, conseiller municipal démissionnaire d’Angers, dont je précise que je n’approuve pas la sommation faite à la France d’être une nouvelle Andalousie ni une puissance coloniale se battant la coulpe, mais j’approuve ces quatre questions pour le présent et en ce qui regarde la sphère intellectuelle française :

    « Devrais-je faire semblant d’ignorer cette lecture de la laïcité à géométrie variable par le gouvernement français qui demande aux musulmans d’être invisibles dans l’espace sociétal français, mais qui termine ce merveilleux élan républicain du 11 janvier dans la synagogue de la Victoire, en présence des Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères du gouvernement israélien sous les cris de « Bibi » et de nombreux drapeaux israéliens agités dans un lieu de culte par des citoyens français de confession juive ?
    Devrais-je continuer de feindre l’approbation lorsqu’à longueur de temps, et malgré le tsunami qui vient de s’abattre sur la France, les médias continuent, comme si de rien n’était, à inviter les mêmes Zemmour, Finkelkrault, Fourest et autre Pelloux pour nous prodiguer les règles d’un vivre-ensemble dont ils n’auront jamais le secret ?

    Devrais-je faire semblant d’accepter l’ostracisation permanente de Tariq Ramadan, intellectuel contemporain hors norme, pendant que Zemmour sature les plateaux des médias, mais aussi les salles municipales de France et de Navarre ?
    Devrais-je faire semblant d’ignorer l’apartheid médiatique et politique dans lequel sont tenus des milliers d’intellectuels et d’experts français de confession musulmane qui pourraient apporter la contradiction, voire la construction, dans les innombrables débats et questions qui les concernent directement et dont les Français sont abreuvés jusqu’à plus soif ? »

    (Source – parmi d’autres - :
    http://www.islametinfo.fr/2015/02/12/devant-la-montee-de-lislamophobie-un-elu-municipal-demissionne-et-accuse/)

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