dimanche 29 mars 2015

La liberté, la loi, la foi


Je poursuis la publication des conférences de Carême. Celle-ci correspond au dimanche de la Passion. J'y étudie la fameuse exclamation de saint Paul : Tout est permis !

Lorsque j’étais jeune homme, la morale avait forcément mauvaise presse. Rigide, inadaptée, opposée à la liberté de l’individu, elle était toujours déjà en faute (ce qui est un comble : prendre en faute la morale !).
Aujourd’hui, au contraire, tout le monde à « l’éthique » plein la bouche. Il s’agit d’être citoyen et les citoyens sont forcément des gens moraux. Mais de quelle morale s’agit-il ? Celle qui met l’individu au dessus de tout… Bref, au nom de la morale, il faut accepter pêle-mêle la liberté des mœurs, la relativisation de la famille et l’idéologie du Gender.
On se demande s’il n’est pas plus grave de parler de morale à tous propos, au risque de déformer complètement les notions de bien et de mal, ou bien, comme autrefois, au temps de ma jeunesse, de refuser d’en parler.
C’est, en tout cas, parce que la morale est mise à toutes les sauces, qu’il devient urgent d’en parler du point de vue du Christ et de l’Evangile. Quelle morale peut se dire chrétienne ?
La morale chrétienne apparaît avant tout comme une morale du cœur, morale à la fois universelle (parce que le cœur, lorsqu’il est suffisamment haut placé, bannit tout particularisme) et individuelle (parce que le cœur n’est rien d’autre que le lieu ultime de la subjectivité). En tant que morale du cœur, soulignons d’emblée que la morale chrétienne échappe à toutes les catégorisations faciles ou purement matérielle : elle est fondée avant tout sur l’intention[1]. Ce qui est bien, ce n’est pas tel ou tel acte par opposition à tel ou tel autre, non ! C’est l’amour dans lequel on agit : « La plénitude de la loi, c’est la charité » (Rom. 13, 10), affirme saint Paul.
Si nous parlons tout de suite de charité, nous n’évoquons pas seulement une qualité humaine, mais nous faisons référence à une réalité divine : « Dieu est charité » dit saint Jean dans son Epître (I Jn 4, 8). Impossible d’humaniser « la divine charité » ! Par conséquent, si l’on veut faire de la morale chrétienne une morale de la charité, il faut supposer que cette morale est d’abord une morale de la grâce, du don de ce Dieu, qui est charité. Nous avons vu, au chapitre précédent, que sans la grâce il nous était impossible d’être libres, que c’était cet élan intime, fait de lumière et de force, qui nous rendait capable du bien.
Il faut un peu préciser l’action de la grâce. Le nom de grâce (charis en grec), si expressif pourtant, peut faire peur à ceux qui imagineraient immédiatement une « récupération confessionnelle ». Parlons-nous d’une morale confessionnelle, d’une morale qui serait uniquement pour les chrétiens catholiques ? A Dieu ne plaise ! Je voudrais donc partir de l’idée que tous les hommes, quelles que soient leurs appartenances, reçoivent de Dieu la grâce suffisante pour se sauver. Cette proposition est de foi. Premièrement : Dieu donne sa grâce à tous les hommes, sans faire acception de personne. Deuxièmement : cette grâce est suffisante pour le salut.
Mais elle est donnée de différentes manières.
Première manière, la plus ordinaire, la plus universelle, même, devrais-je dire : à tout les hommes chrétiens ou non, pécheurs ou héros, la grâce est offerte comme une impulsion, que les théologiens appellent « grâce actuelle ». La grâce actuelle est ce goût du bien (d’une bonté qui n’est pas purement rationnelle car elle suppose le don et l’oubli de soi), qui nous pousse à agir au-delà de nos calculs et au-delà de nos désirs, pour quelque chose qui s’affirme uniquement comme le bien que l’on doit accomplir à un moment donné, ce bien vers lequel nous sommes poussés dans la mesure où, reconnaissant sa transcendance par rapport à toute motivation quotidienne, nous pouvons découvrir en même temps qu’il nous renvoie au Bien de tous les biens, qui est Dieu.
Mais la grâce n’est pas seulement une impulsion. Elle est tellement intime à notre organisme moral, comme nous avons déjà essayé de le montrer, qu’elle fait corps avec lui, jusqu’à le modifier, et cela dans son être même. On l’appelle alors grâce habituelle ou grâce sanctifiante, parce qu’elle ne porte pas seulement sur tel ou tel acte en nous donnant la force de l’accomplir, mais qu’elle nous transforme jusqu’à nous rendre saints de la sainteté même du Dieu, dont elle est issue.
Quelle est cette transformation ? Comment se manifeste-t-elle concrètement ? Saint Augustin l’évoquait d’un simple jeu de mot latin : cupiditas, caritas.  On passe de la cupidité à la charité. La cupidité ? Ce mot (verbe latin : cupio) exprime le désir, mais alors un désir qui est un désir pour moi, un désir tellement "pour moi" qu’il détruit son objet en le consommant. Face à la cupidité, qu'est-ce que la charité ? La charité, c’est le désir de l’autre comme autre. Cet autre désir, ce désir de l’autre s’appelle l’amour. L’amour n’est donné qu’à ceux qui se remettent entièrement à cet élan nouveau qui agit au plus intime d’eux-mêmes. On appelle cette autre grâce la grâce « sanctifiante » parce qu’elle est celle qui nous fait parvenir à une véritable imitation de Dieu, cette imitation dont rêvait Platon dans le Théétète[2], et que le Christ nous enseigne à réaliser par l’amour. C’est cette imitation amoureuse du Créateur par la créature que l’on appelle la sanctification du Nom de Dieu, dans l’Oraison dominicale. Voilà donc pour la grâce sanctifiante.
Dans tous les cas, que la grâce soit donnée comme une simple motion, ou qu’elle soit donnée comme le commencement d’une nouvelle création, comme le principe d’un cœur nouveau et d’un esprit nouveau en chacun, elle est toujours personnelle.
Voilà d’ailleurs ce qui fait la beauté de la nouvelle alliance, telle déjà que l’annonçait le prophète Jérémie :
« Je conclurai avec la maison d’Israël une alliance nouvelle, non pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les pris par la main pour les faire sortir du Pays d’Egypte (…)Voici l’alliance que je conclurai avec la Maison d’Israël en ces jours-là : je mettrai ma Loi au fond de leur Etre et je l’écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et ils seront mon Peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son prochain, chacun son frère, en disant : « Ayez la connaissance de Yahvé car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle de Yahvé – parce que je vais pardonner leurs crimes et ne plus me souvenir de leurs péchés » (Jér. 31, 31-34).
Saint Paul commente dans l’Epître aux Hébreux : « « En disant alliance nouvelle, le Seigneur rend vieille la première. Or ce qui est vieilli et vétuste est près de disparaître » (Hébr. 8, 13). Lorsque saint Justin de son côté, autour de 160, cite ce texte de Jérémie au juif Tryphon, en lui demandant pourquoi il ne croit pas à cette nouvelle alliance, annoncée dans les Livres saints d’Israël, il ajoute aussi ce verset d’Isaïe, comme pour démontrer à ce Tryphon (manifestement une autorité dans la communauté juive de l’époque) qu’il ne doit pas s’offusquer du caractère novateur de la nouvelle alliance proposée par le Christ, puisqu’elle est annoncée dans les livres de la grande bibliothèque hébraïque :
« Ecoutez-moi bien, vous qui êtes en quête de justice, vous qui cherchez Yahvé, (…) Ecoute-moi bien mon peuple ; tends l’oreille ô ma nation, car une loi va sortir de moi et je ferai de mon droit la lumière du peuple » (Is. 51, 1 et 4).
Cette nouvelle loi est annoncée dont le rôle n’est pas de façonner un peuple – ce peuple est déjà là et il est simplement pris à témoin : Ecoute moi bien, ô mon peuple ! Le rôle de l’alliance nouvelle, le rôle de la loi nouvelle est de montrer, de manifester à tous ceux qui « sont en quête de justice » quel est le bien à faire. La justice ne se trouve pas dans l’observance de la loi ancienne. Saint Justin  revient  sur la Loi juive, et il se montre sévère. Moins sévère que saint Paul affirmant que la Loi a été établi « en vue des transgressions ». Moins sévère que saint Paul lorsque ce dernier semble expliquer que la Loi ancienne engendre le péché[3]. Mais sévère tout de même, au point de porter ce jugement de fait sur la Loi juive :
« Nous savons que les commandements qui ont été imposés à votre peuple pour sa dureté de cœur n’ont aucune importance pour la pratique de la justice et de la piété »
(Dialogue 46)[4].
La Loi ne sauve pas, la Loi ne change pas l’animal humain, la Loi ne rend pas bons ceux qui se contentent de l’observer à la lettre. Tout juste ferait-elle de nous les « sépulcres blanchis » dont parle le Christ, blancs à l’extérieur et pourris à l’intérieur.  Elle nous rend membres d’une communauté, mais cela ne suffit pas à sanctifier. Seul le Bien sauve. Et il sauve à toutes les époques de l’histoire du monde, comme le souligne encore Justin avec un rien d’emphase :
« Si ceux qui ont fait le Bien – ce qui est bien universellement, naturellement, éternellement – sont agréables à Dieu, ils seront aussi sauvés par le Christ à la résurrection, comme les justes qui ont précédés la Loi, Noé, Jacob, Enoch et les autres s’il y en eut, avec ceux qui reconnaissent que ce Christ est Fils de Dieu » (Dialogue 45).
Ce qui est Bien « universellement », c’est ce bien que chaque cœur peut appréhender comme
sien, au-delà des observances d’une communauté. Ce bien a pour premier critère la nature
humaine dans son universalité. Mais en même temps, parce que ce critère, accessible à chaque
personne, dépasse les individus pris isolément, il faut admettre que ce bien naturel est aussi
éternel et donc divin. En ce sens, il devient méritoire de l’accomplir et, avant le Christ, avant
la Loi, avant ou après Moïse donc, quiconque a accompli ce bien possède la vie éternelle
parce qu’il est sauvé par le Christ. Nous sommes ici devant l’un des tout premiers
enseignements chrétiens, un enseignement primitif. Que nous dit saint Justin ? que tout bien
vraiment humain est en même temps un bien divin, que ce qui nous libère des limites de notre
humanité c’est ce bien accompli avec cœur, un bien que chacun est capable de reconnaître,
même si tous ne sont pas capables de l’accomplir.
Ce bien est accessible non pas à la raison qui calcule, mais à la foi, en sorte que saint Paul peut écrire : « Tout ce qui n’est pas issu de la foi est péché » (Rom. 14, 23), non pas qu’il faille une foi explicite en Jésus-Christ fils de Dieu pour faire le bien. Ce serait excessif. Cela consisterait à dire que ceux qui ne croient pas au Christ ne peuvent commettre que le mal. Comme si le péché originel avait agi en tous les hommes comme une sorte de tare capitale ! Un tel pessimisme est erroné. En revanche, il est vrai de dire que le bien n’est accessible que par la foi. Ce bien universel propre à la nature, qui est un bien éternel et divin, pour parler comme saint Justin, ne peut être qu’un objet de foi, non un objet de calcul et encore moins un instinct. Pourquoi un objet de foi ? Parce que c’est en tant qu’il est un objet de foi qu’il peut devenir un objet d’amour, laissant libre celui qui l’accomplit d’aimer ce qu’il fait ou de ne pas l’aimer.
On comprend pourquoi saint Paul a tellement insisté sur la dialectique entre la foi et la loi. La première est antérieure à la seconde puisque elle remonte à Abraham, « père des croyants » (Hébr. 11), alors que la loi a été donnée à Moïse « quatre cent trente ans plus tard » comme dit saint Paul. La foi seule est universelle, alors que la loi définit un peuple et le limite Elle est universelle dans le temps puisqu’elle est « la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde » (Jean 1, 5). Elle est universelle dans l’espace puisqu’elle ne se laisse enfermer dans aucune communauté. Elle est universelle dans son objet qui est l’être universel comme parlait Fénelon. C’est cet élan universel vers le bien universel qui donne son nom à la foi. On l’appelle catholique parce qu’en grec, catholique signifie universelle. Dans le plan de Dieu, cette foi universelle doit se substituer à toutes les lois particulières ou communautaires, parce qu’elle est seule capable du bien intégral (ou infini) qui est Dieu. Grandeur de la foi…
Et pourtant, dans le même moment, on peut dire aussi que si la foi seule sauve, c’est parce qu’elle nous fait immédiatement prendre conscience de son  insuffisance : la foi n’est pas un véritable savoir note Thomas d’Aquin. Et cette insuffisance de la foi est aussi la nôtre, elle est en quelque sorte adéquate à notre condition : nous sommes insuffisants devant le bien à accomplir. Nous en sommes incapables par nous-mêmes… D’une certaine façon, c’est d’abord par cette humilité que le chrétien dépasse la loi et ceux qui sont sous la loi et qui, l’observant, se croient parfaits. L’enseignement constant de Notre Seigneur Jésus Christ, c’est que l’observation de la loi rend orgueilleux et ferme les cœurs au bien réel. Il suffit de penser à la prière du pharisien, face au publicain, le collecteur d’impôts à la solde de Rome : « Tu es béni Seigneur de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont menteurs, voleurs, adultères… » (Voir l'ensemble de la parabole Lc 18, 9-14). Et le publicain : "Il n'osait même pas lever les yeux au ciel et se frappait la poitrine en disant : Ayez pitié de moi Seigneur car je suis un pécheur". Quelle éloquence dans ces deux portraits rapidement croqués au moment le plus intime de leur vie. Et la sentence tombe : "Je vous le dis celui-ci redescendit justifié dans sa maison plutôt que l'autre". Dieu ne se donne pas à ceux qui observent la loi, mais plutôt au Sans-lois comme ce publicain, apparemment traître à son peuple puisque il collecte l'impôt pour Rome.
Le Sans-loi est donc plus grand que celui qui possède la loi ? Comment cela est-il possible ? Quel vertige ! Un vertige libertaire qui est à l’origine du christianisme.
Saint Paul, délivré définitivement de la Loi par l’extase du Chemin de Damas, a été plus qu’aucun autre saisi par ce vertige[5]. Il s’en confesse dans la Première Epître aux Corinthiens. « Tout est possible » s’exclame-t-il (I Co, 6, 12). On doit même traduire : "Tout est permis". C'est le sens obvie de l'expression grecque qu'il emploie. Sachant que ce n’est pas l’observance de la loi qui le purifiera, il a envoyé les 613 mitsvot par dessus les moulins. Plus de loi ? « Tout lui est donc permis ». Il veut dire par là que tout est en son pouvoir… Délivré de la Loi, il fait l’expérience intime de la liberté. Mais cette liberté n’est pas forcément profitable, ajoute-t-il aussitôt en véritable pré-moderne qu’il est. Nous aussi, en Occident aujourd’hui, nous sommes des Sans-lois. Nous aussi, tout nous est permis. Reste à avoir la maturité suffisante pour ajouter : « Tout n’est pas utile, tout ne m’apporte pas, tout n’est pas profitable". Voilà la formule morale qui convient parfaitement à notre société de consommation, société à la fois hyper règlementée et sans loi : « Tout est permis mais tout n’est pas profitable » : tout n’est pas bon.
Qu’est-ce qui n’est pas bon ? Ce qui rend esclave. Et saint Paul continue, pour faire comprendre sa première exclamation, bien difficile à saisir, sur ce qui est permis et ce qui est profitable. Il précise : « Tout est en mon pouvoir, mais je ne me laisserai moi dominer par rien ». Dans ce « Tout est permis » du Sans-lois (c’est-à-dire du Non-juif), il y a un vertige d’abord et puis il y a un piège. Ce n’est pas parce que « c’est permis » qu’il faut le faire, ce n’est pas parce que « c’est autorisé » par l'absence de la Loi, que c’est sans dommage ou sans danger. Je peux à tous moment, si je ne me surveille pas, devenir mon propre esclave. Reste cette première impression de liberté, qui est l’apanage du Sans-loi, ce moment où l’on peut faire l’expérience d’une incroyable responsabilité, la responsabilité du bien dont chacun d’entre nous, nous pouvons devenir une cause, si, dans la grâce de Dieu, nous le voulons.



[1] Ce que souligne saint Thomas d’Aquin dans sa Somme théologique, par exemple IaIIae Q. 19 a5. Le Docteur angélique explique par exemple que celui qui croit que forniquer est un bien et qui ne fornique pas commet une faute. Soulignons que dans l’article suivant (IaIIae Q. 19 a. 6), le même Docteur insiste sur la dimension objective de l’ordre moral (dimension objective au nom de laquelle par exemple, forniquer est toujours un mal, puisque l’on ne peut unir les corps sans unir les âmes et les destinées dans une société commune qui permet l’éducation des enfants). Il y a dans ces deux articles comme deux vérités contraires qui ne sont vraies que dans la mesure d’ailleurs où elles peuvent s’opposer l’une à l’autre.
[2] PLATON, Théétète 176 a : He phugué homoiosis theô. La fuite du monde est-elle une manière de ressembler à Dieu ? Pas sûr. En revanche, si Dieu est amour, c’est par l’amour qu’on lui ressemble.
[3] Sur l’insuffisance de la Loi d’après saint Paul, je me permets de renvoyer à Une histoire du mal, éd. Via romana 2013
[4] On trouvera commodément le Dialogue avec Tryphon dans JUSTIN, Œuvres, éd. Migne 1993.
[5] Je pense en écrivant cela à mon ami Pierre, m’expliquant qu’il est chrétien et qu’il n’a rien à faire des dogmes, que de surcroît il récuse le sacrifice. Je lui dis : « Il ne te reste plus qu’une vague morale humanitaire : Aimez-vous les uns les autres ». Il me répond : « Détrompe-toi : notre christianisme ce n’est pas Aimez-vous les uns les autres. Cette expression n’est guère originale. Notre christianisme c’est la liberté ». En cela (en cela seulement), il avait raison, comme saint Paul.

8 commentaires:

  1. Tout simplement, notre liberté devrait savoir respecter nos prochains. La morale chrétienne est une morale de charité, c´est bien vrai. Tous les gens savent ces choses en théorie. Il serait intéressant de savoir porquoi dans la pratique cela ne fonctionne pas toujours. Parce qu` un homme (une personne) peut bien prêcher une chose en théorie, mais en pratique, vivre une expérience différente. Tous les individus veulent être « bons », aux yeux des autres gens, mas il n´est pas toujours cela que se passe.
    Donc, on peut prêcher la « bonté », mais faire du mal à une autre personne sans que personne le sache. J´ai dèjà vu ce genre de chose se produire, plusieurs fois.
    L´être humain dit qu´il a la crainte de Dieu, (respect), mas il a bien plus la crainte (respect) de « ce que les autres vont penser » s´ils savent ceci ou cela.
    Dieu donne la grace, c`est vrai, pour que l´homme puisse marcher en direction de sa salut, mais il met toujours devant soi les apparences. Parce que Dieu ne touche toujours les consciences, (au moins, tous les jours )– mais devant le prochain, l´être humain s´efforce d´alléger un poids de conscience, car pour lui, est important avoir l´air sérieux, semble être une personne responsable – aux yeux des autres. C`est toujours comme ça.
    Je ne veux pas dire que tous les gens agissent comme ça, bien sûr.
    « Le bien n ´est accessible que par la foi. » C`est vrai,mais quelqu´un peut avoir la foi, parler de la foi, mais pécher de toute façon contre son prochain et cacher cela, à cause toujours de « ce que les autres vont penser. » Quand quelqu´un fait une chose horrible, mais se trouve dominé par la peur de « ce que les autre vont penser », il ne se corrige pas, il ne répare pas les dommages causés, car ce fantôme « ce que les autres vont penser » est supérieur. Pour cette peur, l´homme se perd de soi-même.
    « L` observation de la loi rend orgueilleux et ferme les coeurs au bien réel », dites-vous. C`est bien vrai ! J´ai écrit un article, il y plus de dix ans, en parlant de cela : foi et responsabilité. Il n´est pas toujours que ces deux choses vont de pair. Malheureusement. Une personne peut avoir de la foi, mais ce fantôme de « l ´opinion des autres » dépasse son sens de responsabilité, car ce fantôme est toujours plus grande...
    N.N.

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    1. tout à fait exact ; mais à défaut d'une confession régulière , il est recommandé de faire son examen de conscience, et là , honnêtement , sincèrement , il faut convenir que le fond prime la forme et quitter cette " tunique d'apparat".Car , comme dit le proverbe :" qui fait l'ange fait la bête". La justice immanente vient et révèle que " le roi est nu".
      Il vaut mieux selon l'Evangile être invité à rejoindre la première place plutôt qu'être obligé de la quitter pour cause de présomption.
      L'humilité , il n'y a pas mieux .

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    2. @Filibert
      D´accord avec vous... rien mieux que la justice divine...

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  2. Cette conférence ne me semble pas très catholique ! Loin de là...

    En résumé, il est vrai que Dieu appelle tout homme par l'action de la grâce actuelle !

    La grâce actuelle n'est pas une grâce "justifiante", elle n'est qu'une sollicitation "extérieure" de Dieu pour

    conduire l'âme vers le salut éternel.

    En conséquence, cette grâce actuelle a pour seul but conduire l'âme païenne à la Vérité catholique.

    Vérité catholique, ou Révélation, enseignée par JC et confiée à son unique Eglise.

    Ainsi la grâce actuelle inspire le païen à rejoindre l'Eglise catholique afin d'être baptisé pour recevoir

    la grâce sanctifiante (ou état de grâce) qui peut seule sauver son âme...

    Cette grâce ne peut donc s'obtenir que par le sacrement de baptême et non par un "attachement au bien universel" !

    Tout cela est de Foi catholique définie...



    Bonne semaine Sainte!

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  3. Si « La Foi seule est universelle… » Cela revient à dire qu’elle est donnée à tous les peuples, « professant » ou non la religion Catholique. Il semble en effet que cette Foi universelle ne pourrait s’exprimer autrement que dans et par l’humilité qui suppose « un Autre » plus grand ou infiniment plus grand que soi et une totale dépendance à cet Autre sans qui nous ne pouvons rien faire (de bien) : Humilité aussi vis à vis de nos frères (nous ne valons pas mieux qu’autrui) et enfin humilité envers la création toute entière au sein de laquelle l’être humain se reconnaît comme le grand et l’unique prédateur. De cette façon, on peut évidemment être chrétien sans le savoir (selon votre expression) car on suit Le Chemin, la Vérité et La Vie (Le Christ). Cette religion est celle que les catholiques devront un jour (avant qu’il ne soit trop tard), aussi embrasser !
    Cette Grâce inscrite dans chaque cœur délivre de toute « Loi » même celle qui s’impose de nos jours dans notre société « libérale-libertaire ». Cette nouvelle Loi (ou pseudo religion) dont l’origine est darwinienne, l’intérêt individuel et la loi de la jungle qui en résulte faisant office de dogme, le tout devant être équilibré par de l’entraide (qui n’est pas Charité) conduit à la mort de l’Esprit. C’est l’aboutissement (le dernier épisode !) de l’athéisme. La Liberté n’est-ce pas de choisir la Vie ?

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  4. "Le Sans-loi est donc plus grand que celui qui possède la loi ? Comment cela est-il possible ? Quel vertige ! Un vertige libertaire qui est à l’origine du christianisme."

    Dites-vous, mais on peut se demander si vous n'êtes pas aux prises avec ce vertige. Et l'esprit troublé par ce vertige oublier ce qu'on lit dans le chapitre 5 de l'évangile de saint Matthieu:

    " 17 Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
    18 En vérité je vous le dis, jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota, pas un seul trait de lettre de la loi ne passera, jusqu’à ce que tout soit arrivé.
    19 Celui donc qui violera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.
    20 Car je vous le dis, si votre justice n’est pas supérieure à celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux."

    Le maintien de la loi de Dieu

    Pourtant en écoutant ces paroles de Jésus, nous pouvons facilement constater le point sur lequel notre Seigneur veut insister.

    Jésus dit ici, ‘N’allez surtout pas croire que je sois venu pour supprimer la loi. Je ne suis pas venu pour abroger ce qui est écrit dans la loi.’

    Il est important de se remémorer régulièrement cette déclaration de Jésus car il semble qu’on ait tendance à l’oublier. Chaque génération a eu sa part de croyants qui ont voulu enseigner que la loi n’avait plus sa raison d’être. ‘Nous sommes maintenant dans la dispensation de la grâce,’ disent-ils, ‘et nous n’avons plus à nous préoccuper de la loi.’

    Ce courant de pensée a eu un impact négatif sur la vie de l’église. Il y a eu une tendance à négliger et à prendre à la légère la loi de Dieu.

    L’exhortation à observer et à pratiquer tous les commandements de Dieu perdait ainsi beaucoup de son sens. Chacun pouvait marcher selon sa propre justice et sans la loi, il est difficile de dire à quelqu’un qu’il ne marche pas sur le droit chemin. Ainsi, il y avait un risque constant d’abaisser le niveau moral et spirituel de la vie chrétienne.

    Qu’on se le dise, même avec la venue de Jésus et la nouvelle alliance qu’il nous apporta, la loi n’a pas disparu. ‘Je ne suis pas venu pour abolir la loi, mais pour l’accomplir.’

    Comprenons bien ces paroles de Jésus. Il nous dit, ‘Ne vous imaginez pas que je sois venu pour réduire les exigences morales de la vie chrétienne. La justice du chrétien doit continuer à caractériser sa marche avec Dieu. N’allez surtout par croire qu’on n’a plus à se soucier du péché sous prétexte que la grâce de Dieu est avec nous. On ne peut pas continuer à marcher impunément dans le péché et s’imaginer qu’on ira au paradis.’

    Le Seigneur Jésus s’est lié d’amitié avec les publicains et les pécheurs. Mais cela ne veut pas dire qu’il approuvait leur manque de valeur morale. Il n’a pas abaissé les normes de la justice divine afin de les rendre plus accessibles aux pécheurs. Bien au contraire. Son intention était de les sauver. Et pour ce faire, il devait les conduire vers une vie dont la justice devait surpasser celle des scribes et des pharisiens.


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  5. Complément:

    Définir la loi

    En lisant cette déclaration de Jésus, Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes, il s’avère nécessaire de définir correctement ce que notre Seigneur désigne par ‘loi’. Nous pouvons décrire le sens de ce mot ‘loi’ en utilisant les propres paroles de Jésus.
    C’est en Matthieu 22;34-40 que Jésus parle à nouveau de ‘la loi et les prophètes.’ Dans ce fameux passage, nous voyons un scribe questionner Jésus dans l’intention de lui tendre un piège. Il lui demanda, Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? Et voici la réponse de Jésus.
    Matthieu 22.37. Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
    38 C’est le premier et le plus grand commandement.
    39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.

    L’esprit de la loi peut se résumer à l’intérieur de ces deux commandements. Il s’agit d’aimer le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, toute ton âme, et toute ta pensée. Et aussi d’aimer ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
    C’est ici que nous retrouvons la même expression ‘la loi et les prophètes.’ Je ne suis pas venu pour abolir la loi ou les prophètes. En réponse à ce scribe, Jésus affirme que toute la loi, si on la considère du point de vue de son essence, doit être comprise sur la base de ces deux commandements : aimer Dieu de tout son cœur, âme, et pensée, et aimer son prochain comme soi-même.
    Il ne faut donc pas opposer la loi et la charité !
    Lorsque nous comprenons la loi de cette manière, nous réalisons avec plus de discernement que certes la loi ne peut pas être abolie. Non seulement ne peut-elle pas être supprimée, mais on peut dire aussi que l’esprit de cette loi constitue l’essence même du christianisme. Si vous mettez la loi à la poubelle, c’est tout le christianisme que vous jetez à la poubelle.

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  6. L’ enfer, c’est lorsque les humains n’ont plus la crainte de Dieu (respect) mais lorsque qu’ils se craignent les uns les autres…On est toujours sur un fil. Si on choisit les humains, on sombre instantanément.

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