mardi 28 décembre 2010

"L'orgueil est-il un péché de faiblesse?" - Abbé de Tanoüarn

Chers amis, voici une vidéo sur un sujet facile, histoire de me faire la main. C’est mon ami Laurent le coupable! Il m’a proposé de réaliser une série de petits films à mettre sur Daily motion, comme il en circule beaucoup sur le web. Encore un moyen de transmettre? Et pourquoi pas? Il a suffi que j’en parle à des amis restaurateurs libanais. Et nous voilà dans un cadre solide, ce n’est pas le Caveau de la Huchette, mais enfin pas très loin… Laurent filme impeccablement. Et l’on peut multiplier les courtes mises au point de ce genre, quitte à aborder parfois l’actualité la plus brûlante. Bientôt une vidéothèque du Centre Saint Paul sur Internet? Il faudra que l’abbé Baumann, l’abbé Neri et les laïcs qui le souhaitent viennent compléter la collection...

6 commentaires:

  1. Aïe, Aïe, Aïe !
    Je crains ne pas jouer en la faveur de la modestie du Père de Tanoüarn, mais quelle éloquence ! Quelle clarté du propos !
    C'est limpide. Entendre l'abbé est toujours un grand moment, une leçon !
    Merci.
    Clément d'Aubier (Pseudo de rêverie)

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  2. Que le "coeur" s'oppose au "rationnel", cela me chiffonne. J'espère un jour être unifié (par Dieu et) par ce "coeur " qui a ses"raisons" autres qu'expérientielles... Si la "raison " ne connaît pas les "raisons " du coeur, le coeur doit-il, lui, oublier le coeur...de la raison?

    Pourquoi assimiler la "morale chrétienne" à Kant, son ennemi ?
    Et oublier tous les catholiques qui ont donné ( leur vie: les martyrs du Vietnam comme de la Révolution française, les missionnaires, les religieux ...) plutôt que de recevoir( qui d'ailleurs se sont même fait spolier deux fois, par 89 et par 1905... et aucun cRIF ni Licra cathos ne réclame rien , on continue même à détruire... )

    Peut-on se contenter d 'une lecture psychologisante ou éthique de Nietzsche?

    Enfin, depuis des années que nous sommes enjoints à nous donner, nous engager, ne peut-on pas revenir un peu sur la perversion du don et de l'oubli de soi qui nous a faits nous donner à..la révolution (Concile compris) , au laïcisme, à l'Islam, et aujourd'hui au "libéralisme" (pour certains du moins, voir les libéraux cathos de "radio courte"...) ?

    car s'il y a des dons qui disent l'insécurité et l'anxiété de ne pas être assez, il y a une insécurité qui mine ( a posteriori) les dons suggérés voire imposés par toute "une époque"

    A.S. Aséité socialisée

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  3. Anonyme de 07h41, ne confondez-vous pas "donner" et..."se rendre"? Si les Catholiques se sont en quelque sorte "rendus" à la Révolution et au laïcisme (dans votre optique), il ne s'agit pas là d'un véritable don, celui dont parle ici le Père de Tanoüarn.
    Mais il est vrai qu'il faudrait plus fortement dire que la "logique du coeur" ne vient pas en contradiction avec la raison mais parfois en contradiction avec une logique rationnalisante orgueilleuse :toutes ces bonnes raisons que nous nous donnons à nous-mêmes pour ne pas...donner.

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  4. Je vous encourage fortement à continuer à nous exhorter sur vidéo. Bonne locution.
    Seul petit bémol, Emmanuel Kant.
    Peut-on inscrire à l'actif d'une faiblesse de l'orgueil le fait de savoir faire la différence entre le désir et la réalité ? Philosophiquement parlant, Kant s'est tiré dans le pied. C'est pourquoi la société boitille.

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  5. Beau morceau de l'abbé de Tanoüarn, même si je ne suis pas sûr que le sujet annoncé ait vraiment été traité...
    Par ailleurs, (et je suis bien placé pour le dire, n'étant pas un thuriféraire de l'abbé de Tanoüarn), il ne me semble pas qu'ici, celui-ci fasse un éloge de Kant ou le confonde avec la morale chrétienne malgré une ou deux phrases ambigües - et malgré, par ailleurs, le thème très tanoüarnien de l'influence de la morale kantienne sur le christianisme du XIXe siècle, mais il s'agit là d'une autre question. Aussi bien peut-être une certaine influence de Kant sur la prédication chrétienne a-t-elle de fait existé par l'intermédiaire de l'influence de celui-ci sur la société civile -l'Église se définissant dans le contexte d'une époque et d'une civilisation donnée, et subissant au moins indirectement l'influence des idéologies par le fait qu'elle doit se positionner par rapport à elles, et trouver une position qui soit crédible dans le climat que créent ces idéologies.
    Problème qui se pose d'ailleurs d'une manière beaucoup plus criante et en des termes d'ailleurs très différents depuis le Concile Vatican II - bien qu'à vrai dire celui-ci ait aussi subi l'influence de Kant : il suffit de compter les occurrences de l'expression "devoir moral" dans les premiers paragraphes de Dignitatis Humanae (les paragraphes 'traditionnels' de Dignitatis Humanae), là où l'on devrait plutôt attendre l'expression de "devoirs religieux".
    Du reste, il est vrai que Kant, même s'il sape à la racine la morale chrétienne, s'inscrit dans une certaine conception chrétienne voire sacerdotale de la morale. La Critique de la Raison pratique, qui est peut-être le plus funeste de ses ouvrages de morale, a aussi une dimension quasi-mystique, ou du moins spirituelle, notamment à travers son éthique du désintéressement, qui devient absurde dans l'expression qu'en donne Kant, mais qui aurait une certaine cohérence dans le cadre, précisément, d'une spiritualité sacerdotale.
    Quoiqu'il en soit, félicitation pour cette vidéo et Bonne Année 2011.
    P.R.

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  6. Je le trouve un peu court quant à ses explications concernant la supériorité du "donner" sur le "recevoir". Je pense que le problème de fond ne réside pas là, mais bien plutôt dans la création des conditions qui rendent possible le don. Car si nombreuses sont les personnes qui ne demandent qu'à se donner au prochain, bien peu nombreuses sont celles qui trouvent l'opportunité pour ce faire. Et c'est là que le bas blesse. Comment se fait-il que les occasions de donner ou de se donner a fortiori soient aussi rares? Je crois que les adversaires de l'Eglise sont allés beaucoup plus loin dans la réflexion en faisant en sorte que les conditions nécessaires au don de soi ne puissent plus exister pour certains "profils", alors que pour d'autres elles ne demandent qu'à apparaître. D'aucuns ont compris que pour faire advenir un acte il faut créer les conditions dont la réunion engendre son exécution par un effet de logique induite imparable. On appelle cela le "spillover effect": un acte d'adhésion à des valeurs suggérées entraîne un autre acte et ainsi de suite pour faire avancer le processus de réalisation d'une idée encadrée par les théoriciens qui en définissent les valeurs de réalisation (la cause écologique par exemple).Ainsi en vertu des principes d'action qui régissent l'avancée de l'histoire selon Hegel, certaines sont appelées à se déverser dans le monde, comme dans une orgie du don, alors que d'autres sont condamnés à la réclusion à la perpétuité. J'aurais aimé que l'abbé nous explique comment briser cette logique infernale, pour que tous puissent accéder à la joie du don. Par exemple, le camarade Xodorovski n'a pas fini d'épuiser sa bibliothèque en prison, alors que le camarade Poutine donne tous les jours le spectacle de sa capacité omnisciente à se donner à son peuple, qui aimerait un peu plus de retenue. Je trouve cette situation profondément injuste, dans la mesure où le premier milite pour une société de confiance, alors que le second prétend décider de ce qui est bon pour autrui en restreignant les libertés par l'encadrement de l'Etat.

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