Oui, bonne année. Fructueuse même, car notre premier devoir est de porter du fruit en tous temps, pour "racheter le temps" (dixit saint Paul) et le transformer en éternité.
Il y a mille et une manières de porter du fruit, mais cela commence toujours à genoux. C'est dans la prière que nous apprenons quelle est notre fécondité, une fécondité unique, qui ne ressemble à aucune autre, qui est notre chemin vers Dieu, notre manière de le louer, de l'honorer, de le servir.
Comme le dit Pascal - c'est peut-être la phrase la plus importante de son fameux pari : "Nous sommes tous embarqués". Il faut jouer... et gagner... Il y en a qui ne jouent pas : par exemple dans la parabole, celui qui va enterrer son talent. Manière de dire au Maître : "Je ne joue plus !" Au fond, si on le lit de près, cet Evangile des talents nous explique que c'est celui qui refuse de jouer qui est condamné.
- Mais, à vous entendre, mon Père, on a l'impression qu'il suffit de jouer pour gagner...
- Je crois que c'est effectivement ce que Pascal veut dire dans ce que l'on a appelé à tort "son effrayant pari". Il suffit de jouer pour gagner, mais il faut jouer ! Jouer le grand jeu de la vie. Pas un de ces minables divertissements qui nous font perdre à tous les coups... Nous sommes dans la société du divertissement - en anglais, on parle d'entertainment et il y a une industrie pour ça. Le paradoxe le plus terriblement pascalien, c'est que ce sont nos jeux (nos consoles de jeux) qui nous empêchent de jouer vraiment en perdant le temps au lieu de le racheter - oui : en nous distrayant de la vie.
Voici pour la nouvelle Année, une pensée de Pascal (Br. 171) qui, je crois fait réfléchir et fait comprendre ce qu'est le Pari. Je sais ce n'est pas "fun"... C'est intitulé Misère...
"La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant c'est la plus grande de nos misères. Car c'est celle qui nous empêche principalement de songer à nous, et qui nous fait perdre insensiblement"
L'emploi intransitif du mot "perdre" ici me fait penser que Pascal pense toujours à son Pari.
Mais ne croyez pas que son conseil est austère.
C'est lui aussi, Pascal, qui nous explique - ailleurs - que l'homme ne peut pas se passer de jouer : s'il ne joue plus, il s'ennuie. Le petit joueur vit dans le divertissement. Il a recours au service de l'industrie américaine de l'entertainment. Il perd son temps. Le grand joueur prend le temps au sérieux, il ne cherche pas à fuir, il se sait "embarqué". Il affronte le mystère de sa destinée personnelle. Si il ne triche pas, s'il ne se sert pas intempestivement de je ne sais quel "Joker !", il sort toujours gagnant d'avoir affronté ce mystère. C'est ce... grand jeu, sans Joker, que je vous souhaite à tous pour l'année nouvelle. Faites vos jeux ! Et Dieu misera sur vous.
Pour ceux que choquerait ma chute : "Dieu misera sur vous", ou pour ceux qui la trouveraient "racoleuse", je précise qu'en écrivant cela, je pense à... la grâce efficace. Dieu est un joueur. S'il mise, il n'échoue jamais. Il nous a fait à son image. Si nous acceptons de jouer nous ne pouvons pas perdre.
Il y a mille et une manières de porter du fruit, mais cela commence toujours à genoux. C'est dans la prière que nous apprenons quelle est notre fécondité, une fécondité unique, qui ne ressemble à aucune autre, qui est notre chemin vers Dieu, notre manière de le louer, de l'honorer, de le servir.
Comme le dit Pascal - c'est peut-être la phrase la plus importante de son fameux pari : "Nous sommes tous embarqués". Il faut jouer... et gagner... Il y en a qui ne jouent pas : par exemple dans la parabole, celui qui va enterrer son talent. Manière de dire au Maître : "Je ne joue plus !" Au fond, si on le lit de près, cet Evangile des talents nous explique que c'est celui qui refuse de jouer qui est condamné.
- Mais, à vous entendre, mon Père, on a l'impression qu'il suffit de jouer pour gagner...
- Je crois que c'est effectivement ce que Pascal veut dire dans ce que l'on a appelé à tort "son effrayant pari". Il suffit de jouer pour gagner, mais il faut jouer ! Jouer le grand jeu de la vie. Pas un de ces minables divertissements qui nous font perdre à tous les coups... Nous sommes dans la société du divertissement - en anglais, on parle d'entertainment et il y a une industrie pour ça. Le paradoxe le plus terriblement pascalien, c'est que ce sont nos jeux (nos consoles de jeux) qui nous empêchent de jouer vraiment en perdant le temps au lieu de le racheter - oui : en nous distrayant de la vie.
Voici pour la nouvelle Année, une pensée de Pascal (Br. 171) qui, je crois fait réfléchir et fait comprendre ce qu'est le Pari. Je sais ce n'est pas "fun"... C'est intitulé Misère...
"La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant c'est la plus grande de nos misères. Car c'est celle qui nous empêche principalement de songer à nous, et qui nous fait perdre insensiblement"
L'emploi intransitif du mot "perdre" ici me fait penser que Pascal pense toujours à son Pari.
Mais ne croyez pas que son conseil est austère.
C'est lui aussi, Pascal, qui nous explique - ailleurs - que l'homme ne peut pas se passer de jouer : s'il ne joue plus, il s'ennuie. Le petit joueur vit dans le divertissement. Il a recours au service de l'industrie américaine de l'entertainment. Il perd son temps. Le grand joueur prend le temps au sérieux, il ne cherche pas à fuir, il se sait "embarqué". Il affronte le mystère de sa destinée personnelle. Si il ne triche pas, s'il ne se sert pas intempestivement de je ne sais quel "Joker !", il sort toujours gagnant d'avoir affronté ce mystère. C'est ce... grand jeu, sans Joker, que je vous souhaite à tous pour l'année nouvelle. Faites vos jeux ! Et Dieu misera sur vous.
Pour ceux que choquerait ma chute : "Dieu misera sur vous", ou pour ceux qui la trouveraient "racoleuse", je précise qu'en écrivant cela, je pense à... la grâce efficace. Dieu est un joueur. S'il mise, il n'échoue jamais. Il nous a fait à son image. Si nous acceptons de jouer nous ne pouvons pas perdre.
J’ai toujours eu beaucoup de mal ml avec le fameux « pari « »d e Pascal, du moins tell qu’il est rapporté.
RépondreSupprimerMalgré les savantes explicitations de ce Post de Guillaume de Tanoüarn, il faut savoir jouer, « nous sommes tous embarqués, », jouer serait ne pas enfouir ses talents .Mais comme parfois l’immense Pascal, ce pari continue à me gêner, m’agacer même, je le confesse, parce qu’il me semble masquer la grâce de conversion que Pascal avait aussi. en lui. un authentique mystique, que je ne saurais pas assez reconnaitre. (Un certain jansénisme me gêne toujours.. ;.)
Peut être, ce fameux pari ne servirait qu’à nous montrer l’inanité de nos combinaisons à vue humaines, toujours dérisoires dans la recherche de gains qui s’effondrent, ( il suffit d’observer des joueurs cramponnés à leur machine ! ) et nous mettre enfin face à ce qui nous dépasse ? Ce pari serait donc une propédeutique de la grâce pour joueurs en addiction et les en délivrer définitivement . (Il aussi qu’il y a plusieurs routes pour trouver la foi, et il faut laisser le temps au temps.)
Dans ce cas, merci, Monsieur l’Abbé, ces commentaires ne m’ont pas été inutiles.
Bonne et Sainte année donc !
J'ai trébuché sur le mot, j'ai lu ...Et Dieu "misérera" sur vous...
RépondreSupprimerAnnée passée ou année prochaine Dieu jouera encore et moi aussi peut-être le dernier mauvais rôle. Je finirai à genoux ou à plat ventre, la mise épuisée avec le sentiment d'avoir tout essayé mais tout perdu.
L’idée que Dieu soit joueur me plait bien. D’abord parce qu’il donne au jeu une certaine noblesse, puisque Dieu ne peut faire de chose futile. Et cela montre que Dieu Lui-même fonde de grands espoirs sur le résultat de son jeu. Quel est-il ce jeu ? Et bien, c’est un pari sur notre libre arbitre. Il aurait pu créer un monde parfait avec des humains parfaits et manipulés par des ficelles pour dire amen à tout. Et bien non, Dieu a parié sur de l’imparfait perfectible. Il a joué et nécessairement gagné, car combien d’hommes auront émergés de la glèbe pour devenir des saints ? Et les autres ? Ne sont-ce que des scories, des déchets ? Peut-être certains, les pires, les Hitler, Staline…, mais j’aime à penser qu’un seul geste, un seul élan de notre cœur, à la base égoïste comme celui du petit enfant qui ne pense qu’à son petit confort et à sa sécurité, peut nous ouvrir les portes du paradis. Le pari de Dieu, son jeu est de dire : « Ils sont capables de bien, de beau, d’amour. A eux de jouer ! »
RépondreSupprimerClément d'Aubier (pseudo de rèverie)
j'ai souvent dit:"je crois très mal, mais Dieu croit très fort en moi". On m'a dit que c'était protestant. je ne sais.
RépondreSupprimerJ'ai toujours dit " je veux voir Dieu". Mais comme il n'y avait plus -dans le "néo-catholicisme'- aucune "grâce" ni " état de grâce", voir Dieu "naturellement", c'est perdre (c'est un divertissement haut de gamme, mais un divertissement, de surcroît illusoire..)...
Conséquence " La sainteté , seule aventure "(Bernanos) rendait toute aventure , romantique, révolutionnaire, anarchiste ...revêtue du label de ..sainteté...
Voilà ce qu'il en coûte de ne pas connaître la " règle du jeu"...qui, quoiqu'en pense et écrive l'AB2T inclut une certaine armature de Loi...même si elle est parachevée de conseils et de "mystique"
Car on perd tout en "jouant"...n'importe comment (ce furent les injonctions des années 60 : service des plus pauvres...contaminé de marxologie, "vie de Nazareth" rongée d'enfouissement masochiste,"laïcité apaisée" et cucuménisme ... oublieux de tous les ennemis de Dieu etc...
Alors aujourd'hui, je découvre des " boîtes à outils" ( comme les ouvrages de Tanquerey, qui permettent de comprendre et de formuler un peu la conversation habituelle avec Dieu, ou ceux de Garrigou Lagrange, qui aident à penser, et puis Berto, et Calmel , le Père Emmanuel et tant d'autres ), des guides de lecture( la Chaine d'or de St Thomas) ou des compte rendus de voyages comme "l'abandon à la Providence" (attribué à de Caussade), la "Croix de Jésus" de Chardon , et quelques autres... Enfin, je commence à entrevoir que mon Grand Jeu n'était pas un combat de nègres dans un tunnel sans lumière!
Mais entre entrevoir et jouer à plein, il y a une nuance!!!
Et je reste sidéré devant le peu de soin des pasteurs pour leurs pauvres brebis qui se sont aventurées loin du bercail...loin des "identités" repérables (ou fossilisées, sans vocation), loin des " sanctuaires"... sans un viatique, sans un guide minimal...alors que tout existe dans le Trésor de l'Eglise pour nous permettre de ne pas nous égarer ..en enfer-sur-terre ..sous prétexte de jouer vaste !
A.S. Absolument Sidéré
Au post précédent,
RépondreSupprimerJouez,Osez tout perdre, et vous constaterez qu'aucune disgrâce ne peut vous séparer de Dieu, qu'il ne sera jamais plus proche que lorsque tout vous semble contraire... Dieu ne connaît pas le poker, il n'a que faire de votre "mauvais rôle", de "vos biens", lorsqu'il "mise" sur vous, il vous tend la main, il suffit de la saisir...
Quant à vous Monsieur l'Abbé,
Je vous souhaite une heureuse et sainte année qu'elle s'écoule dans la Grâce et la Joie du Très Haut..
Je veux bien jouer, mais parfois je me demande: à quoi? comment? que faire? où? Il y a des moments où ce n'est pas si facile de jouer avec Dieu. Alors, je vis, et je lui dit. S'Il Te plaît, joue avec moi...
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