samedi 23 novembre 2013

Le Christ roi de nos consciences

Dimanche prochain à partir de 14H00 j'interviendrai à la salle paroissiale de la paroisse Saint François Xavier sur le thème Le Christ roi de nos consciences dans le cadre d'un Colloque sur le Christ roi organisé par l'association Ecouter avec l'Eglise qu'anime le Père Michel Viot.

Le Christ est roi de nos consciences, non pas qu’il les brutalise, ni qu’il s’impose à elles par la force. Mais il met néanmoins chacun d’entre nous devant la nécessité de faire un choix, qui sera un choix définitif, un choix sans repentance. Parce qu’il est “la vraie lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde”, parce qu’il est “aeterna lux credentium” (la lumière éternelle de tous ceux qui croient) comme on le chante durant le temps de l’Avent dans le Conditor alme siderum, il se donne à chacun d’entre nous, d’une manière ou d’une autre comme la vérité de notre condition. C’est devant Pilate, alors qu’il va être condamné à mort, alors que tout semble lui échapper, c'est à ce moment pathétique entre tous où le Messie est déféré devant les Polices juives et romaines pour être condamné à mort, qu'il revendique "sa royauté" (véritable sens de basileia dans ce contexte de Jean 18). “Ma royauté n’est pas d’ici” mais “quiconque est de la vérité entend ma voix”.

On comprend dans ce contexte biblique la condamnation des pape du XIXème siècle. Grégoire XVI traite la liberté de conscience de “folie”. Ce serait en effet une folie de penser que la vérité divine se donne à notre raison se pliant à nos démonstration (voir aussi Prop. 15 du Syllabus de Pie IX). La foi n'est pas l'objet d'une supputation même très intelligente, mais comme le dit Pascal, l'objet d'un pari, avec mise, risque et gain (à chaque fois). Ainsi la foi s'impose à nous. Elle est à prendre... ou à laisser, si nous voulons laisser la vie. Mais en même temps, cette vérité représentant une Intelligence qui nous dépasse, ne nous contraint pas, elle nous est donnée de l’intérieur. En cela, le Christ et son Eglise respectent évidemment la “liberté des consciences” (Pie XI Non abbiamo bisogno 1931). Non seulement le Christ la respecte, mais il la cherche, il la veut. Il en fait le sésame de notre vie éternelle.

Devant la montée des totalitarismes, Vatican II a souhaité insister sur ce point pour soustraire les consciences au contrôle que tous les Big Brothers du monde entendent exercer sur elles. Pour couper court à beaucoup d’incompréhension, Jean-Paul II dans Veritatis splendor (1993) a insisté sur le caractère absolu de la vérité – vérité naturelles de la morale, mais aussi, insiste Benoît XVI, vérité révélée, qui ne peut pas subir "la dictature du relativisme". 

Dans son sermon du 18 novembre dernier, le pape François insiste, quant à lui, sur la nécessité de se garder de ce qu’il nomme “la pensée unique” pour libérer nos coeurs et les laisser s’ouvrir à la lumière intérieure, "la vraie lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde".

1 commentaire:

  1. “La foi... elle est à prendre, ou à laisser. » Et puis « ... cette vérité ne nous contraint pas, elle est donnée de l ´intérieur. » Et au fin de votre texte : « ... pour libérer nos coeurs et les laisser s´ouvrir à lumière intérieure... »
    Je suis entièrement d´accord avec ce que j´ai lu. Mais je voudrais bien mettre quelques questions.
    1. Comment va faire l´église pour insister sur « le caractère absolu de la vérité », comment va-t-elle pouvoir conduire les gens à ce chemin, les reconduire à l´église, avec tant de divisions en son sein ? Où est-ce que les gens (qui veulent chercher la vérité) vont la trouver, dans une église divisée ? D´un côté, un les dit : « Ici, vous trouverez la vérité. » D´autre côté, l´autre les dit : « Non, la vérité n´est pas avec eux, elle est avec nous. ». Et ainsi de suite.
    Je comprends bien que la vérité de que vous parlez dans votre texte c´est une vérité de foi : croire ou ne pas croire au Christ. Mais ce ne sont pas seulement la politique et d´autres maux dans le monde qui font « le relativisme. » Mais les divisions font exactement cette « dictature du relativisme », une fois qu´ils ont divisé le corps du Christ.(Avec qui est la vérité ? peuvent dire les gens : avec A,B,C,D,E ?) Ou comme bien dit Saint Cyprien dans ce texte : « « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d´eux. » C`est bien la preuve que l ´afflux des dons dépend non du nombre de ceux qui demandent, mais de leur fraternelle unité. Comment s´accorder avec autrui, si l ´on n´est pas uni au corps de l´église, et à tous ses frères ? Comment deux ou trois peuvent-ils s´assembler au nom du Seigneur, s´ils sont séparés du Christ et de son évangile ? Le Seigneur parle de son église, et il en parle à ceux qui sont dans l ´église : sont-ils unis ? La discorde ne peut atteindre le royaume des cieux, et celui qui a, par ses mauvaises querelles, abîmé l ´amour du Christ ne pourra recevoir les récompenses de ce Christ qui a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Et la parole de Jean : « Dieu est amour et celui qui demeure dans l ´amour demeure en Dieu et Dieu en lui. » Ils ne peuvent demeurer avec Dieu, ceux qui n´ont pas voulu vivre unis avec l ´église de Dieu. » » Jusqu´ici, Saint Cyprien.(Traité de Saint Cyprien sur l ´unité de l ´Église).
    2. La foi n´est pas l ´objet d´une supputation... dites-vous dans votre texte. Et non pas de hyphotèse, je crois. Comment faire pour qu´une personne liée à l ´extrémisme religieux peut le comprendre ? Pendant qu ´il ne comprend pas que le radicalisme est un erreur,(un prêtre ou un évêque) il va continuer à conduire les autres gens en erreur. C´est terrible. Et dans toute cette confusion, (des divisions) plusieurs souffrent ... je souffre terriblement avec tout cela, et je pense qu´on peut seulement prier que notre Christ vient, lui-même, pour éclairer ces esprits de division : envoyer l ´Esprit Saint sur l´Église tout entière. (tous les séparés y compris).
    M. l ´abbé, pardonnez si j ´insiste sur ce sujet.

    Beaucoup peu de gens croient en la puissance de la prière, à cet égard. Peu de gens se soucient de la situation actuel de l ´église. Peu de gens prient pour l ´unité.
    Moi, je souffre beaucoup avec tout cela, et je prie tous les jours pour l´église. Je voudrais vous demander de prier pour cette intention : par l ´unité de l ´Église. Pour que Dieu envoye le Saint Esprit sur tous. Pour que la volonté de Dieu soit faite. Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse.
    N.N.



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