"Le 5 septembre 1914, tombait au champ d’honneur l’écrivain Charles Péguy, lieutenant au 276ème régiment d’infanterie, mortellement touché d’une balle en plein front près de Villeroy (Seine-et-Marne). Une mort qui est le couronnement de toute une vie et donne un relief particulier à son œuvre, scellée, par le sang versé". Il est mort, dès le début, il est mort pur d'une sale guerre (la plus sale des guerres, celle de 14), il est mort assez tôt, dès les premiers jours, il a pu entendre ses propres vers : "Heureux ceux qui sont morts pour la patrie charnelle...". Il nous laisse son oeuvre, vierge, son oeuvre pleine des enthousiasmes et des intuitions de celui qui avait cru possible, socialiste et dreyfusard, ami de Jean Jaurès avant d'en devenir l'adversaire, de refonder la Cité des hommes sur l'amour - il voulait parler bien sûr de l'amour de Dieu.
Que dire à propos de sa mort ? Que dire de son message ?
J'aime beaucoup ses Notes sur M. Bergson (où il est question de Descartes) et sa Note conjointe sur M. Descartes (où il est question de Bergson). Il me semble à l'apogée de son génie. Il me semble qu'il dit ce qu'il a à dire. Et ce qu'il a à dire ressemble vraiment beaucoup à ce que Maurice Barrès a à dire. Le dreyfusard opposé à ce qu'il appelle le Parti des intellectuels ressemble comme un frère à l'antidreyfusard qui dans les Familles spirituelles de la France abjurera bientôt cette malsaine religion politique. L'un et l'autre ont en commun ce qui les a fait Français, un christianisme de derrière les fagots, qui est fondé sur le coeur. Qui parle mieux de Pascal que Barrès ?
A ma connaissance, Péguy parle peu du coeur. Mais c'est parce qu'il en a et dans la mesure où il en a. Voici ce qu'il dit dans sa Note sur M. Bergson : "Il faut renoncer à cette idée que le pathétique forme un Royaume inférieur. Il est comme les autres. Il est comme dans Molière, il est inférieur quand il est inférieur et il n'est pas inférieur quand il n'est pas inférieur. Il ne fait pas exception à ces règles générales de niveau. Il n'est point inférieur en lui-même parce qu'il est le pathétique. Il est inférieur quand il est de mauvaise, de basse qualité. (...) Je ne vois rien d'humain qui soit supérieur au pathgétique de Sophocle et pour un demi choeur d'Antigone, je donnerais les trois Critiques, précédées d'un demi quarteron de Prolégomènes".
Le pathétique de Sophocle est plus intelligent, plus compréhensif que le rationalisme de Kant, l'auteur des trois Critiques et des deux Prolégomènes (Prolégomènes à toute métaphysique et Fondements de la Métaphysique des moeurs).? Cette critique de Kant, philosophe officiel de la IIIème République, à travers des "gens biens" comme les deux Jules, Lagneau et Lachelier, on la retrouve dans.... Les Déracinés de Maurice Barrès. C'est la même.
Le véritable inventeur du rationalisme moderne, c'est Kant et pas Descartes, c'est le philosophe des limites et de l'agnosticisme obligatoire et non le cavalier français découvreur d'évidences. La raison de Kant est vespérale, c'est déjà celle de Hegel : "Au crépuscule l'oiseau de Minerve prend son envol". C'est celle de notre modernité qui n'en peut plus d'échouer alors qu'elle a TOUS les moyens de réussir. Péguy ne supporte pas la raison vespérale de Hegel, des Sorbonnards et des commentateurs. Il en appelle à une raison matutinale : non pas celle du fait accompli qui, dans l'élan kantien et révolutionnaire est celle de tous les hégéliens et de tous les marxiens, mais celle de la nouveauté vitale et de l'audace, de la découverte et de l'évidence. La raison cartésienne tout simplement, l'esprit clair, qui, apportant la transparence, projette partout l'analogie dans une sorte de calque et de décalque sans cesse renouvelé. Comme dit Pascal, il ne faut pas perdre la grande pensée de la ressemblance !
Péguy s'est voulu un héraut de la pensée matutinale et dans cet immense effort de découverte et de redécouverte, il a un saint patron qu'il appelle non sans emphase rétrospective M. Descartes. Voici ce qu'il en dit, voici comme il l'évoque, debout sur l'immense champ de la Pensée comme sur un champ de bataille : "L'audace seule m'intéresse, l'audace seule est grande. Y eut-il jamais audace aussi belle et aussi noblement et modestement cavalière ; et aussi décente et aussi couronnée. Y eut-il jamais aussi grande audace et atteinte de fortune, y eut-il jamais mouvement de la pensée comparable à celui de ce Français qui a trouvé des cieux. Et il n'a pas trouvé seulement les cieux, il a trouvé une terre. Car enfin s'il ne l'avait pas trouvée... Et non seulement une terre, mais "même sur la terre de l'eau, de l'air, du feu, des minéraux et quelques autres telles choses qui sont les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisés à connaître. Puis lorsque j'ai voulu descendre à celles..." alors, mais alors seulement il ne les a plus trouvés et il a eu besoin que la discrimination de l'expérience vînt au devant de lui. Jusqu'alors (dit-il), (croit-il), il n'en avait pas eu besoin. Il suivait la route royale qui ne trompe pas [celle de l'esprit]. C'est seulement en arrivant dans cette forêt de Fontainebleau qu'il a hésité à la croix du Grand Veneur".
Merveilleuse poésie de la Pensée, qui échappera toujours à Kant et à ses Critiques ou à ses Prolégomènes. Péguy avait tout compris. L'audace seule est intéressante. Il en est mort ce 5 septembre, il y a cent ans. Mort d'avoir trouvé lui aussi, non pas des cieux, ni une terre, mais le Royaume caché aux sages et aux savants que Dieu réserve aux humbles.
Merci Monsieur l'abbé pour ce beau commentaire sur Charles Peguy.
RépondreSupprimerDemain nous pélerinerons sur ses traces en quelque sorte du Monument de ND de la Marne à Barcy élevé à la demande de Mgr Marbeau, évêque de Meaux en 1914, en passant par Villeroy et la grande Tombe où est enterré Péguy juqu'à Meaux où sera célébrée la Sainte Messe à 18 heures à la Chapelle du Sacré Coeur par l'abbé Baumann de l'IBP, Centre Saint Paul.
Pour plus de renseignements voir le tract : http://conmilitiumchristi.free.fr/Activites/PEGUY_2014.pdf
Ah ce cartésianisme -sans cartésianisme-, décidément c'est votre péché mignon
RépondreSupprimernon et NON Guillaume de T.
RépondreSupprimerL"audace comme celle de Danton ?
Et je le cite : "de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace " ?
pour guillotiner ou pour être guillotiné ?
non merci !
Péguy audacieux ?
pour aller participer à 14/18 qui fut une boucherie ???
c'est donc ça l'audace ???
Non merci Monsieur GdeT
L'audace sainte et héroîque fut celle de Jaurès qui mourut à deux pas de votre chapelle
où je ne vous ai point vu à l'hommage de celui qui a osé dire NON à la Guerre !
NON à la guerre entre les peuples !
Non au diktact du capitalisme consumériste et matérialiste !
Jaures le compagnon de Bergson et l'inspirateur secret de Péguy
on ne le dira jamais assez,
fut assassiné pour avoir eu raison trop tôt,
c'est à cela qu'on reconnait souvent les prophètes !
Non à Péguy du va-t-en guerre au service non pas de la patrie, mensonge !
mais au service de la boucherie !
Oui à Jaurès, le père du socialisme humaniste,
l'apôtre de la paix et de la fraternité !
RépondreSupprimerBunuel et Almodovar. Deux Ibères qui se suivent mais ne se ressemblent pas. Fabulistes tous deux mais dans des Espagnes différentes.
Dans VIRIDIANA, l’auteur règle de multiples comptes mais le cœur du film est la reconstitution in vivo de la Cène du Leonard pour laquelle il a utilisé la plus belle bande de gueux du moment. Manifestement ces gueux-là ne sont pas sympathiques ; ils envahissent, détériorent et sont chassés. C’était une autre époque.
Almodovar a sa propre vision. Ce qui l’intéresse c’est Terra Nova. Présentement il est hors sujet.
LE PIGEON de Monicelli. Le merveilleux génie italien, insuperabile. La bande de clowns, de bras cassés, que décrivirent les critiques professionnels délirants, est composée d’authentiques pauvres, parfaits représentants de l’Italie d’après-guerre où ils étaient des millions, sans rapport avec celle d’aujourd’hui, opulente, qui par son appendice lampédousien absorbe toute la misère du monde.
Ce sont davantage des chômeurs que des fainéants. La preuve : ils utilisent leurs maigres moyens pour monter une entreprise qui n’aboutira pas. Le grand con de la bande finira même par se faire rafler par les brigades du travail obligatoire.
UCCELLACCI E UCCELLINI. On reste en Italie mais les pauvres de Pasolini sont, en quelque sorte, « théoriques ». Cet immense cinéaste les aime – et les défend -.incontestablement mais il les utilise pour sa vision idéologique. Du coup ils perdent de leur chair, ils deviennent symboles, images d’Epinal, figures de proue.
Dans I FIORETTI de Rossellini, la saga de Saint François, on retrouve les pauvres charnels, l’humanité misérable mais lumineuse, les saints pauvres éternels, avec leur dimension verticale de pauvres sacrés.
Hugo nous a décrit Fantine. Superbement. Mais il ne nous l’a pas donnée à voir. Les émotions cérébrales du lecteur n’ébranlent la sensibilité que partiellement. Il nous a fallu attendre R. Bernard, Le Chanois, Hossein et les autres pour la « sentir » dans son dénuement, son abandon, sa grâce et « voir » la mansuétude divine l’envelopper comme dans un manteau.
Miracle du cinéma.
Il n’échappera à personne que les 4 films cités ci-dessus ont un point commun : ils nous montrent des « sans-dents ». Dans le Monicelli apparaît même, avec le personnage de Capannelle [Carlo Pisacane], celui qui incarnera à jamais le « sans-dents ». Ce malheureux édenté, maigre à l’excès, toujours en quête de nourriture, n’a jamais maîtrisé cette angoisse primordiale de la faim, jusqu’à dérober en douce la bouillie préparée pour le nourrisson. Pathétique, immortel.
« Sans-dents ». Quelle est l’origine de cette horrible expression ? Pour le moment on n’en sait trop rien. Philologues et linguistes sont au travail. L’un d’eux, spécialiste des langues argotiques, a rendu un premier rapport ; il n’a rien trouvé.
Dans Charlie-Hebdo, dans Hara-kiri, dans les œuvres complètes de Siné ? Dans San-Antonio qui a inventé des milliers de mots, tournures ou expressions, grotesques ou savoureuses ? Chez les dialoguistes, les rappeurs, dans les altercations entre automobilistes, entre forains ? Rien ?
Dans la mémoire individuelle, familiale, associative ?
Rien pour le moment ne remonte. Nous attendons donc le valeureux qui viendra déclarer : « C’est moi, un soir, bourré comme toute la Pologne, qui l’ai employé à l’usage d’une personne sortant d’un cabinet dentaire situé rue de Solferino ».
J’ajoute mon témoignage personnel : autour de moi personne n’a jamais entendu le mot. Jamais.
Suite
RépondreSupprimerRevenons un instant au cinéma pour rappeler, dans le genre limite, le fameux « Salauds de pauvres » tant reproché à Autant-Lara. C’est un Gabin excédé, colérique qui balance, de face, plus pour l’éducation du spectateur que pour insulter les malheureux « sans-dents » agglutinés, terrorisés, au fond du bistrot. Il faut encore ajouter qu’en ce temps de la joyeuse Gross Europa on pouvait être à la fois pauvre et salaud.
Faisons le point, au terme d’une semaine bien pleine, de ce qui nous a été rapporté.
Le président de la République, François Hollande, aurait utilisé l’expression maudite pour désigner les pauvres, les économiquement faibles, les petits retraités, les ruraux endettés à la limite du suicide, les mères célibataires sans ressources, les ouvriers dont l’entreprise met la clé sous la porte et, fermant la marche, l’imposante cohorte des chômeurs. Son électorat en somme.
On prétend même qu’il serait à l’origine du mot. Mais cela demande à être étayé. On ne dispose pour le moment que de sa tendance naturelle, son penchant bien connu pour les mots d’esprit, les blagues, son humour dévastateur.
Auteur ou pas, il reste l’accusation de l’emploi du mot. Du coup il semblerait que nous soyions confrontés à une douloureuse alternative.
Ou bien l’accusation est vraie et, de Poutine, Merkel et Obama jusqu’à la plus humble des techniciennes de surface de l’Elysée il va être considéré d’un œil tel qu’il va lui être impossible d’exercer ses fonctions normalement. Il sera, pour la France, dans l’obligation morale de démissionner.
Ou bien l’accusation est fausse. D’entre ses dents n’est jamais sorti le mot « sans-dents ». Alors la situation est pire. Compte tenu de la personnalité de l’accusatrice, incapable par elle-même d’imaginer une opération diabolique de ce calibre, force est de s’orienter vers l’hypothèse du complot.
Il nous faut supposer une officine, une organisation, un pouvoir, montant une embrouille pour le fragiliser et avoir barre sur lui. Ce n’est pas rassurant. Peut-il continuer ?
Péguy, le dernier intellectuel français. Après il n’y eut que des intélauds soldés.
A l’énoncé du mot terrible qu’aurait-il fait ?
On est incapable d’estimer la violence de sa réaction, lui qui passa sa vie à pourfendre toutes les saloperies du monde. Sûr qu’il manque aujourd’hui.
PS - Monsieur le RF, si vous shuntez ce commentaire, ne le dites pas, nous éviterons des polémiques toujours inutiles.
réponse torrentielle ( sans chercher à cocnurrencer Julien)
RépondreSupprimerJe n’ai aucune envie de remettre en cause le bel éloge de Péguy par l’abbé de Tanoüarn ni surtout de remettre en cause son éloge du cavalier Descartes, où je ne me sens pas compétent. , mais revoir un peu son patriotisme
Il y bien a chez Péguy quelque chose d’émouvant de voir ce pur produit de l’école républicaine, reprendre le chemin de la foi, remettre ses pas dans ceux de ses ancêtre retrouver le sens du pèlerinage charnel. Sa sincérité, sa vigueur poétique qui coule se comme un torrent rebondissant le rend cher à notre cœur et pourtant devons nous taire toute critique à son œuvre ? Ne pas y voir des failles redoutables, failles mises en lumière par Jean de Viguerie – de manière générale-dans son livre les « deux patries « démasquant le patriotisme révolutionnaire se substituant à un amour sain de son pays comme celui de du Bellay. Ou de Jeanne. Bref en route vers le catholicisme Péguy est –il allé jusqu’au bout de sa réflexion ou s’est-il arrêté en route et n’a-t-il pas cautionné des ambigüités parfois mortelles ?
Je confesse avoir lu un extrait de son beau poème « la petite fille espérance » au baptême de ma fille Cl.…. il ya déjà trente ans, mais comme j’ai le goût du paradoxe j’y avais associé un très curieux poème d’Aragon « une cathédrale par pitié par ou royaume qui demande à naitre » « qui va encore plus dans mes espérances intimes
(Signalons à ce propos que le plus bel éloge de Bonchamps , le magnifique héros des guerres Vendée mort héroïquement à Saint Florent du Viel , en pardonnant à ses ennemis et en leur laissant la vie sauve, et auquel David ‘Anger rend un hommage magnifique, dans une sculpture héroïque et frissonnante de beauté , c’est Aragon, oui Aragon qui touché l’ a écrit en 1956, dans une langue magnifique que l’on peut lire dans cette église de Saint Florent du Viel que j’ai enfin visité cet été . C’est là le plus bel éloge de ce héros royaliste mort en saint– Aragon et lui faisant abstraction de nos querelles – « Bonchamps c’est la France. éternelle » écrit –il. J’attends toujours un éloge de Péguy de nos Carmélites et de tant d’autres victimes de la Terreur La force de la bonté est elle pour lui un signe de déchéance ? Quel homme ou quelle femme politique en France pourrait reprendre cet hommage, oh combien méritée à part Philippe de Villers
Revenons donc à Péguy immense poète mais un peu idolâtré dans certains milieux ou l’on passe un peu trop sur ses ombres. Je dirais que sur un certain plan contrairement à ce que dit l’abbé, il manque de cœur pour nos frères humains, aux antipodes d’un Giono par exemple, qui lui témoigne d’une immense piété dans ses romans et souvenirs de guerre.
Péguy : dans un texte magnifiquement irrigué et certes émouvant « l’argent « se livre à une analyse profonde du changement de paradigme, toujours actuel du peuple de France, à laquelle une partie de la bourgeoisie aurait fait perdre son âme Peuple qu’il a connu pudique , généreux, digne amoureux du travail bien fait, ce qui recoupe un peu les analyse d’Orwell avec sa « common decency « remises en valeur Jean-Claude Michéa aujourd’hui Mais Péguy à travers son ascendance populaire fantasmé n’a-t-- i l pas idéalisé, non idolâtré, les vertus de l’Ancienne France vertus qui se seraient selon naturellement selon lui transmise tout naturellement dans cette la république –dans un communautarisme utopique de fait ; car bon sang ne saurait mentir- !
Réponse torrentielle suiteDéjà Péguy dans d son par ailleurs magnifique son mystère sur Jeanne n’avoue –t-il pas la tentation d de dire que le vieux peuples chrétien des « Francs « n’aurait pas abandonné Notre Seigneur Jésus Christ au pied de la Croix , alors que pour un chrétien , pour tout chrétien et les Saints les premiers er le disent nous savons bien que tous nous aurions suivi la fuite des apôtres- à part Jean et les Saintes femmes ; et qu’il c’est pécher par présomption que de vouloir affirmer le contraire, car depuis sa mort combien de fois nous l’avons abandonné et continuons à le faire!
RépondreSupprimerOn peut se poser la question car enfin cette république plus royale que la Royauté non adultéré par le l’orléanisme « c’est la convention Nationale qui est l’Ancien régime et c’est le régime de Robespierre qui est le régime de nos rois « ose-t-il dire plus loin toujours dans l’Argent en 1913, à 38 ans ; » sur quoi s’est –elle ! fondée sinon une terreur abjecte et se perpétuant sur cette terreur, et surtout qui a servi de modèle encore récemment aux Khmers rouges ;,mais enfin tous les totalitarismes du 20 siècle, nazisme compris s’y sont référés Plus grave , emporté par son élan patriotique, se voyant déjà en guerre en 1913 ou l’appelant de ses vœux, ? Il écrit toujours dans l’argent à la veille de sa mort déjà une énormité
« La Convention n’a pas coûté cher, pour ce qu’elle avait à faire, et pour ce qu’elle a fait «
Et il avoue : Et toute l’histoire de France est tellement simple. Louis XVI n’étant plus assez Roi fut remplacé par r une République plus roi.
Et puis à ce délire là, Hitler serait plus impérial qu’Hindenburg. Où va-t-on
Ces propos ahurissants préparent la grande fièvre patriotique de la guerre de un an plus tard
Finalement pour Péguy Robespierre est plus royal que Louis XVI Eh bien c’est faux il n’ya qu’à comparer leur mort et leur testament. A long terme c’est Louis XVI quia gagné et Robespierre, quia perdu par sa mort misérable , hébété ne sachant plus su quoi dire, épuisé d’avoir été trop lui-même Et puis même si Louis XVI peut nous paraître indécis faible - il faut dire qu’il a été lâché par trop de monde,- il a su montrer un réel courage royal physique et politique notamment sur la constitution civile du Clergé ; Fallait en faire un homme de répression ?
Toujours l’idée qui a cours aujourd’hui, et qui nous fait croire que la république a repris avec vaillance l’héritage défaillant de la royauté pour sauver la France, idée t qu’on retrouve dans tous ceux qui célèbrent l’an II par exemple du coté de M. et chantent fièrement la Marseillaise.
Quand jeune aspirant officier de Gaulle chantait les louanges des soldats as de l’an II son père l’a repris vertement- à juste titre, en parlant de la boucherie que ces vaillants soldats ont aussi perpétué en Vendée. Ses parents aussi savaient ne pas lever quand ils entendaient « la Marseillaise !)
. Maintenant Péguy, le grand mystique Péguy a –t-il lu un autre mystique, Joseph de Maistre ou plus simplement Dostoïevski déjà intégralement traduit de son vivant. qui ne manquaient pas de profondeur dans ce domaine , en particulier sur ce qu’il appelle les idéaux de la révolution ? Voit-il les aboutissements ultimes de l’idée d’égalité chez Chigalev, qui finalement conduit mathématiquement à l l’asservissement de tous par tous et à la guillotine pour tous. A-t-t-il prit la mesure de sur quoi la république française était fondée et se perpétuait, la revanche dans la guerre totale et la montée progressive aux extrêmes idéologiques, ce qu’ vu René Girard bien q ‘il le fasse dater d’Iéna. Oui René Girard n’existait pas du temps de Péguy mais déjà Tocqueville en avait fait une analyse de cette pente noire.
RépondreSupprimerEnsuite e qui lui est le plus reproché à Péguy aujourd’hui sinon sa fameuse phrase sur Jaurès en 1913 toujours dans l’argent
: « Je suis un bon républicain, je suis un révolutionnaire ; en temps de guerre il n’ya plus qu’une politique et c’est celle de la convention nationale n c’est Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix »
Personnellement à partir du moment où Péguy identifie son patriotisme au patriotisme jacobin cette phrase me fait plutôt sourire, comme une querelle dans un tunnel entre deux , républicains ou un retour à l’envoyeur. Tous ceux qui la reprochent à Péguy au nom de leurs idées n général de gauche feraient bien d e faire leur examen de conscience, ce que je ne peux faire à leur place.
Finalement Péguy attachant par son profonde sincérité, son authenticité de sa sincérité un peu naïve il en est aussi victime. Depuis quand la sincérité est un gage de bonne politique. Tous les partisans des pires régimes totalitaire du dernier siècle et à venir sud siècles étaient sincères comme le sont aujourd’hui ceux qui le Djihad en Syrie et sont aussi parfaitement écœurants Pour un chrétien la seule sincérité , c’et de se reconnaît pécheur, ce qui ne dispense pas de l’action , mais de l’idolâtrie des masses ou des utopies et il ne s’est pas libéré d’une utopie., qui va préparer la grande catastrophe de la première guerre mondiale , véritable suicide.
Enfin je reste perplexe sur ces vers qu’on admire un peu trop
« Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre,
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés »
Pour un chrétien rien n’est plus beau que le martyre accepté lumineusement à condition qu’il ne soit pas souhaité. C’est le thème de la dernière à l’échafaud de Gertrud von le Fort, où le ce vœu du martyre des Carmélites devant la catastrophe que subit la France est discuté parles religieuses et du sens à lui donner, martyre qui d’ailleurs bien eu lieu historiquement. Thème repris moins nettement peut être dans « Dialogues des Carmélites. de Bernanos. Sait-on qu’Edith Stein a accepté par avance son martyre en 1938. ? (Si émouvantes que soient pour nous s ces Saintes (pas encore les Carmélites seulement béatifiés à l’opposition, probable de prélats trop politiques.) ;
Une chose est donc d’accepter le martyre, une autre de le souhaiter. Ce qu’il faut éviter. Or dans la fougue du texte de Péguy on se demande si n’est pas célébré ou souhaitée le sort de ces soldats mort s, épis mûrs pour la patrie, subtilement assimilé ensuite pendant la première guerre e mondiale au martyre chrétien. Ce qui a été et reste une grave confusion, ce qui n’ôte rien à la valeur du sacrifice d e nos soldats.
Ces vers fort beaux m’ont toujours causé un certain malaise !
Péguy n’a-t-il pas participé à cette confusion entre religion patriotique et religion tout court, dénoncée à juste titre par Jean de Viguerie ?
La question mérite d’être posée et rebondit aujourd’hui où les chrétiens sont directement exposés au martyre physique dans certains pays et parfois au martyre médiatique dans le notre
Péguy qui dénonce la mystique travestit en politique n’a-t-il pas travesti aussi la politique par une mystique parfois confuse ?
Réponse torrentielle. C'est Henri et non Henir je n'ia pu réussi à modifier ce nom , qui a pour une fois imité Julien sans son talent.;
RépondreSupprimerUltime précision que j'ai oubliée. Péguy, nous rappelle l'Abbé , fait l'éloge de Sophocle par rapport à Kant . N'a-t-il pas reconnu son visage dans celui de Charlotte Corday ?
RépondreSupprimerJaurès a refusé la guerre voulue par les rois et les républiques de ce monde ! ....
RépondreSupprimerJaurès est mort martyr dans un café à deux pas du centre st Paul !
Jaurès a appelé mais en vain les ouvriers, les jeunes et les militants socialistes
de France et d'Allemagne à refuser la mobilisation
pour une guerre au service du capitalisme et des puissants de ce monde !
Un prêtre de Bâle, à la frontière, lui a prêté son église et sa chaire
pour le dire haut et fort à des allemands et des français ...
C'est magnifique !
Jaurès, prophète et mystique, apôtre de la paix !