vendredi 19 septembre 2014

Réponse à Peregrinus sur les dogmes

Je remercie Peregrinus qui a parfaitement mis en forme une objection, qu'il n'a sans doute pas été le seul à sentir monter. Il est vrai que j'ai insisté lourdement sur le fait que les dogmes n'étaient pas l'objet de notre foi. Voici comment il réagit :
"Bien sûr, la foi n'est pas réductible aux dogmes ; cependant je trouve étrange que vous y insistiez tant. En effet, la pente aujourd'hui la plus générale incline la plupart de nos contemporains même baptisés catholiques à vouloir une foi sans dogmes. Ainsi, il me semble que vous dénoncez un excès qui en soi est condamnable, mais qui dans les faits ne concerne que très peu de chrétiens, tandis que c'est peu dire que l'excès inverse est malheureusement très répandu".
"La foi n'est pas réductible aux dogmes" dites-vous Peregrinus : dont acte. Ce premier point tel que vous le formulez, est décisif. Notre foi n'est pas une idéologie. Elle ne porte pas sur des concepts, le concept de Trinité ou le concept d'incarnation. La foi c'est forcément, à un moment ou à un autre une expérience de Dieu (ou du Bien ou de l'Infini ou de l'être etc.) comme Amour, de Dieu comme aimant et nous aimant et aussi... de nous comme tâchant d'aimer et de l'aimer. J'ai croisé tout à l'heure un garçon qui me demandait le baptême : ce n'est pas toujours le cas à ce stade, il y a des gens qui hésitent parce qu'ils n'ont pas encore expérimenté la douceur du Dieu de Jésus-Christ, il y en a aussi qui sont dans des problématiques plus intellectuelles, fascinés par l'ordre du dogme par exemple, et qui ne se simplifieront que plus tard... Mais lui, ce garçon, indéniablement, il avait la foi : chrétienne, simple, évidente, prête à tout... Le baptême de désir quoi. Et sans forcément connaître la définition de la Trinité ou celle de l'Incarnation, il était prêt à apprendre, à comprendre...

Je voudrais citer deux formules de saint Thomas, l'une empruntée au Pseudo-Denys, que j'avais cueillie il y a longtemps dans le Commentaire qu'en a fait l'Aquinate : Fides est aliqua collocatio mentis in Deum. Les dogmes permettent cette "collocation, cette situation de notre esprit en Dieu, de notre esprit et de Dieu", ils tracent la piste qui évite d'extravaguer, ils nous permettent d'arriver au port. Mais c'est Dieu, c'est Jésus Christ élevé de terre qui nous attire, c'est en Lui que nous voulons nous rendre. Et dans la Somme théologique, vous trouvez cette formule souvent citée : "L'acte de celui qui croit ne se termine pas à un énonciable [à un signifiant dogmatique] mais à la réalité de Dieu" (IIaIIae Q1 a2 ad2), à ce que saint Thomas dans l'article précédent appelle "la vérité première", la vérité incréée.

Tout cela vous l'admettez et de façon classique, vous nous mettez devant deux excès : l'un qui consiste à n'admettre que les dogmes. L'autre qui consiste à exclure les dogmes. Et vous soulignez que le second est beaucoup plus répandu de nos jours que le premier. Là encore je ne saurais que vous donner raison. Mais pour nous qui fréquentons ce Blog, statistiquement, à part notre cher Hadrien et notre cher G2S, à part ceux qui lisent sans forcément se signaler, pour la plupart nous venons d'un enseignement de la foi qui est extrêmement dogmatique.

Il y a un risque idéologique, si l'on définit l'idéologie avec Hannah Arendt comme "l'assujetissement de la Réalité [divine en l'occurrence] à une seule idée", notre idée fixe dogmatique du moment, ou même à un système d'idée a priori. C'est sans doute là ce que le pape François désigne comme une idéologie pour la stigmatiser.

Il nous faut donc non pas rejeter le dogme (horresco referens) mais admettre ce que Pascal appelait "la vérité contraire", sans laquelle l'hérésie pointe le bout de sa frimousse. Dans notre débat, la vérité contraire, par rapport à la foi dogmatique, ce n'est évidemment pas la raison, c'est cette expérience de Dieu, cette situation en Dieu qui est l'objet de la foi.

Souvent homme varie ! Limiter la foi à une expérience de Dieu, c'est s'exposer à confondre la foi avec un élan humain trop humain, qui peut très bien se retourner contre ce qui l'a mobilisé au départ. Ces fois purement subjectives peuvent devenir absurdes. Elles sont de toutes façons extravagantes. Nous avons besoin pour affermir notre foi, de nous rattacher à ce code génétique de notre foi qu'est le dogme pour ne pas raconter n'importe quoi et péter les plombs devant l'admirable Scène divine.

16 commentaires:

  1. Si vous me permettez une comparaison, le dogme est à l'objet de la foi ce que la partition est à la musique : dans chaque oeuvre, on reconnaît la "patte" des grands chefs d'orchestre ou des solistes, avec le talent et la sensibilité propres à chacun, mais tous suivent scrupuleusement la partition, sans quoi ils trahiraient le compositeur en jouant une autre musique... De même chacun vit sa foi à sa façon, mais ne doit pas s'écarter des dogmes ou n'en retenir qu'une partie.

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  2. Merci, Monsieur l'abbé, pour deux remarques incidentes à cet article: à propos de votre futur baptisé, vous rappelez la nécessité de "simplifier son âme", un excellent prêtre un tantinet girovague, le Père Emile Dubois, de vénérée mémoire, m'avait dit aussi qu'il fallait me simplifier, à l'époque où je croyais (car j'ai eu une telle époque) qu'il était impossible à qui ne priait pas le chapelet de se sauver -aujourd'hui, je ne le crois plus, et je ne le prie plus-.

    Votre seconde remarque définit la Foi comme une expérience de Dieu, de la Vérité, de l'Etre, du Bien comme amour. Merci de ne pas nous avoir servi la tarte à la crème habituelle de la Foi personnelle, car enfin/ cette foi qui serait "la rencontre de quelqu'un", la croyez-vous si répandue, si ce n'est dans les mots?

    reste l'objection que vous ferait zola dans "Une page d'amour" et que je reprends à mon compte: les prêtres parlent toujours d'amour, mais ils le condamnent toujours. Et pour être moins polémique, êtes-vous si sûr de l'"évidence", pour reprendre un mot qui vous est cher, de l'évidence de "la douceur du Dieu de Jésus-christ", un Dieu Qui assortit Sa "proposition" de menaces, au point qu'il faille parier au risque de tout perdre? Et, si vous en rabattez de Dieu à l'Etre ou à la vérité, êtes-vous sûr que ce que vous découvrez soit évidemment de l'Amour dans l'ordre de la nature ou de la vie?

    Autant je sens que ce qui peut me rattacher à vous, moi qui viens de si loin par rapport à votre "idéologie", est l'expérience de cet amour, autant je ne sens pas que le dogme, justement, nous représente cet amour. J'aimerais avoir votre contribution, pas forcément sur votre expérience de cette évidence, mais sur l'évidence de cet Amour.

    Pour reprendre une interpellation de Thierry qui continue de me parler et qu'il nous adressait à vous et à moi:
    "Eh Guillaume, eh Julien, on fait quoi quand on n'a pas l'évidence de cet Amour qui transcende notre expérience de la vie au point que nous la tenons pour sa vérité ultime?"

    Incidemment, Thierry, revenez-nous!

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  3. A la lecture de tradinews, j'ai pu croire un instant que l'ensemble des dominicaines de Brignoles faisait sécession. En fait, il s'agissait de deux soeurs qui prenaient du champ pour raisons de convenance personnelle. Il m'a fallu cliquer sur "france fidèle", organe williamsonien, pour comprendre la chose. Soyez gentils : la prochaine fois soyez plus explicites.

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  4. « Un prêtre doit-il éviter de faire de la politique ? »

    2. Nous ne savons pas encore si Mgr Nona est un Saint mais nous pouvons déjà déclarer qu’il est un héros.
    Cet évêque est responsable d’une communauté, un relief, une bribe du christianisme dans cet espace Araméo-Babylonien contigu au royaume dont la capitale - « doublement triple », par ses 3 livres et ses 3 continents - rayonnait sur toute la terre avant que ce sinistre Colomb, au lieu de jouer tranquillement au bilboquet avec son Roi, s’avisât d’en découvrir un quatrième, surnuméraire et inutile, dont la vacuité ne sera jamais mieux dépeinte que dans l’œuvre de Hopper.

    En son temps, Jésus, le pote à Adrien, ne se compliqua pas la vie. Il ordonna que l’on parte au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest Ceux qui allèrent au Nord et à l’Ouest ne s’en sortirent pas trop mal. Ceux de l’Est - dont les descendants sont les ouailles de Mgr Nona et de quelques autres - se débrouillèrent honorablement pendant quelques siècles. Mais c’est au Sud que tout se gâta. La région pourtant était magnifique, un désert pur à l’air impalpable, fait pour des hommes fiers, frugaux, ordonnés, économes. Hélas, cette beauté n’était qu’en surface car au dessous gisait une matière visqueuse, malodorante, noire, impropre qui fut dénommée le sang du diable. Manifestement la région était maudite ; ce dont on put s’apercevoir quelques siècles plus tard.

    Enivrés par des vapeurs maléfiques les habitants de ces contrées, 700 ans après, se mirent à considérer que les 2 religions dont ils disposaient étaient inadéquates. Ils se mirent donc à en fabriquer une troisième, de bric et de broc, en mélangeant ce qu’il leur semblait de meilleur dans les 2 anciennes.
    Bien leur en prit car, forts de leur nouvelle foi ils se mirent à conquérir, puis à ravager dans autant de directions que la géographie le leur permettait.

    A l’Est il faut admettre qu’ils réussirent à la perfection mis à part quelques oasis de paix où les adeptes des vieilles religions purent subsister jusqu’à nos jours. Ce qui nous ramène à l’évêque actuel de Mossoul dont je reprends la citation : « Nos souffrances d’aujourd’hui sont un prélude aux vôtres, chrétiens européens et occidentaux, qui souffrirez aussi dans un proche avenir. »

    Cet homme, en charge d’une communauté menacée d’être exterminée s’adresse à nous avec une grande courtoisie et un tact infini.
    En qualifiant sa parole d’excessive vous avez manqué, Mr l’Abbé, ni d’intelligence ni de dogme mais de perspicacité. Car ce que voulait nous dire Mgr Nona, et qu’il n’a pas dit par une exquise retenue et le sens de sa position et que nous, dans la nôtre, nous sommes à même de formuler librement, c’est un jugement plus brutal que je traduis ainsi : « C’est parce que vous les avez laissé rentrer en Europe qu’ils nous exterminent en Orient. »

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  5. CHer GdeT

    Fides est aliqua collocatio mentis in Deum ? Mais évidement,
    cela ne fait pas l'ombre d'un doute !
    Faut -il pour autant hurler Dogma est collocatio mentis in Deum ?
    Jamais de la vie !
    Jésus n'a pas cessé de dénoncer, que dis je ?
    de casser, de transgresser le shabat, la loi, les dogmes ....

    Les dogmes, dites vous, tracent la piste qui évite d'extravaguer ?
    Mais qui imposent le diktat des dogmes ?
    .
    Non cher GdeT,
    L'évangile est tout sauf le dogme, l'évangile est en effet une piste
    non balisée, surtout pas , où le Christ nous invite à oser prendre le risque

    Vous craignez donc qu'on divague ?
    n'ayez pas peur dit le Christ ! n'ayez pas peur de divaguer,
    c'est le balbuteiment de l'enfant qui se met à parler
    mais il est en route vers la vérité intérieure ...
    rien à craindre de al liberté christique cher GdeT

    En revanche, je crains beaucoup plus les divagations de bien de papes et soupapes
    qui ont dans l'histoire si souvent trahi l'évangile ...
    Nos inducas in tentationem dogmae

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  6. L'Abbé Chanut en chaire définissait le dogme comme étant "tout ce qu'il faut croire ou qu'il faut faire pour aller au Ciel"

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    1. c'est énormissime chère Marie !
      il nous manque plus que les indulgences ! Le moyen âge est de retour !

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  7. « Un prêtre doit-il éviter de faire de la politique ? »

    3. Que l’Abbé ait répondu peu ou prou, bien ou mal à sa question, peu importe. Car chacun constate que la politique est constamment sous-jacente dans ses analyses.
    Ainsi le coup de patte infligé à Mgr Nona n’est pas neutre ; malhabile mais pas neutre : rassurons-nous en minimisant !
    Le voici maintenant embarqué dans une réflexion sur l’idéologie, s’étayant de la « vieille dame digne » du XXème siècle, grand siècle de l’idéologie par excellence.

    « L’assujettissement de la réalité à une seule idée ou à un système d’idée à priori » c’est la définition d’une maladie mentale.
    L’idéologie est un agent de la sphère socioculturelle, concret et agissant. C’est un cache-sexe.
    Dans le couple peuple-politiciens elle fournit tout le liant lubrificateur permettant au système de fonctionner. Elle permet de masquer aux uns les agissements réels des autres.

    N’est-il pas cocasse que ce soit au sein de la plus vieille civilisation encore existante que perdure la plus abominable idéologie du précédent siècle, édictée par un pédophile patenté, lequel, non sans humour, arriva à vendre la société marxiste sans argent et sans classe au peuple le plus hiérarchisé et commerçant de la terre. Quel Chinois possédant un substrat culturel minimal a-t-il pu croire à cette « idéologie » ?

    Sur le dogme catholique je fais toute confiance à l’Abbé.

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  8. @Michel,

    "Chacun vit sa foi à sa façon", à condition d'être "doctrinalement correct", écrivez-vous en substance. Mais quelle est la marge existentielle laissée par le dogme dans la façon de vivre la Foi, tant nos personnalités sont diverses et ne s'adaptent pas nécessairement aux prescriptions dogmatiques?

    La "façon" est le mode, de l'existentiel individuel; le dogme peut être distingué en deux catégories, selon qu'il définit des vérités spirituelles ou des vérités morales. S'il définit des vérités spirituelles, on est dans la métaphysique ou l'ontologie et naturellement, la réalité de chacun, voire chacune de nos âmes s'inscrit dans un ordre spirituel qui nous dépasse. Mais si le dogme exprime des vérités morales, il attaque notre "façon", notre mode existentiel de nous inscrire biographiquement, à partir de personnalités et de psychologies très différentes, dans ces réalités spirituelles.

    Pour le dire autrement et, je l'espère, plus simplement, on dit que "les gens heureux n'ont pas d'histoire", il en va de même de ceux qui ont la foi et la vivent comme ils doivent: ils n'ont pas d'histoire, leur vie n'est qu'un perpétuel recul de leur personnalité ou de leurs élans pour être conforme aux dogmes. Il n'y a plus de place pour l'aventure d'un individu unique et singulier. Croyez-vous que ce soit à cela que nous apelle le Dieu du devenir, qui a permis que sa Création ne soit pas achevée, mais produite par ce que Bergson appelait "l'évolution créatrice"? La Foi entourée de trop de dogmes et de balises morales ne signerait-elle pas la véritable fin de l'histoire, de l'histoire individuelle, après que l'espérance soit une espèce de fatum heureux qui ajoute le sceau de la fin heureuse à toutes nos tribulations? Est-ce qu'un tel immobilisme est acceptable et, puisque nous sommes sur son blog, est compatible avec l'existentialisme chrétien de l'abbé de tanoüarn?

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  9. Cher Monsieur l'abbé,
    Je suis évidemment d'accord, sur le fond, avec ce que vous écrivez. Je ferais seulement deux remarques. La première est qu'il me semble que le dogme n'est pas seulement une salutaire barrière nous empêchant d'extravaguer : le dogme est aussi principe de vie. La seconde relève davantage de ce qu'il m'a semblé observer en parcourant (rapidement il est vrai) les commentaires de ce blogue : je ne partage pas votre observation, il me semble au contraire trouver chez de nombreux commentateurs une certaine pente antidogmatique. Par ailleurs, il m'est arrivé de déplorer, chez quelques catholiques que je connais, une tendance à idéologiser la doctrine : mais cela était vrai davantage (à une exception près peut-être) dans les controverses que dans leur vie réelle, ce qui relativise malgré tout le problème.

    Peregrinus

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  10. Les rabbins disent : "pas de foi sans la loi!"

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  11. « Un prêtre doit-il éviter de faire de la politique ? »

    4. Tous les métaphysiciens se sont préoccupés du nombre 3. Ils auront à cœur de se pencher sur la nouvelle tripartition de l’humanité : les méchants, les sales Français et les autres.
    La dernière catégorie, trop diverse, trop multiple, est inintéressante [Ce serait l’enfer selon le philosophe à l’œil torve]. La première est relative, indéfinissable puisque pour un méchant c’est l’autre qui l’est. Seule la deuxième mérite d’être examinée.

    Un sale Français. De quel Français s’agit-il ? Un de papier ? Impensable. Il y a, parmi tous ceux qui ont dans leur poche une carte d’identité RF, des braves gens parfaitement honorables qui, souvent, n’ont pas obtenu ce talisman pour s’être simplement donné la peine de naître dans une famille de culs-terreux des Hautes-Alpes ou de Lozère mais qui ont été sélectionnés pour leurs qualités intellectuelles et morales qu’ils ont mises au service de notre pays, pour son plus grand bien.
    Ceux-là, nous en connaissons tous, ce ne sont pas de sales Français. Pour en être un la nationalité ne suffit pas.

    Un sale Français. Il est plus judicieux de raisonner sur l’adjectif, en fait un substantif car, ici, il faut entendre et lire « un salaud de Français ». Cette expression usuelle a fait le tour du monde. Elle est exempte de toute ambigüité. Elle désigne un individu, bas de plafond, alcoolique, au regard vide, hâbleur, mauvais perdant, jamais gagnant, tout juste bon à faire suer le burnous, haïssable comme pas un, haï partout. En un mot un Français de souche, de préférence catholique et hétérosexuel.
    Il est clair qu’on ne rentre ni ne sort facilement de cette catégorie, puissamment sélective. C’est la raison pour laquelle la fatwa qui vient d’être lancée sur eux sera aisément réalisable.

    Nous en venons à notre deuxième question. Monsieur l’Abbé, vous considérez-vous comme un sale Français ?

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  12. Parfois je me suis demandée à propos du dogme et des règles posées avec tant d'assurance : "mais qu'en savent-ils?????" et quelle étrange présomption que de vouloir dicter la loi alors que nous ne sommes qu'humains, trop humains.
    Mais à relire les Evangiles, et leur inoxydable actualité, leur incroyable pertinence, l'on ne peut que souhaiter qu'ils soient érigés en Loi, même imparfaitement.
    C'est pour cela que j'aime le rite traditionnel, qui nous tient comme le tuteur tient la plante, qui l'aide à grandir et à déployer ses fleurs.

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  13. En adoptant une norme trop restrictive pour la définition de l’ensemble des « sales Français » il semblerait que notre camarade anonyme 17 h 40 ait eu une vue par trop simpliste.
    Dans la relation d’appartenance qu’il retient ne figurent que les catholiques – et encore pas tous.
    Un démenti vient de lui être apporté par un collectif de 19 personnes physiques, de Bariza Khiari, 1ère vice-présidente du sénat à Kamel Maouche, avocat au barreau de Paris (la liste complète ainsi que leur communiqué ont été publiés dans « Le Figaro » du 25 septembre), dont la qualité de catholique est d’autant plus discutable qu’ils s’affirment « de confession musulmane » mais qui revendiquent néanmoins le droit de proclamer qu’ils sont de sales français, dans les termes reproduits ci-dessous :

    [Nous, Français de France et de confession musulmane, tenons à exprimer avec force notre totale solidarité avec toutes les victimes de cette horde de barbares, soldats perdus d'un prétendu État islamique, et dénonçons avec la dernière énergie toutes les exactions commises au nom d'une idéologie meurtrière qui se cache derrière la religion islamique en confisquant son vocabulaire.

    Personne ne peut s'arroger le droit de s'exprimer en notre nom, et, pour mieux attester de notre solidarité dans les circonstances dramatiques actuelles, nous revendiquons l'honneur de dire que «nous sommes aussi de sales Français».]

    A la décharge de notre camarade nous devons préciser que son commentaire est antérieur à l’annonce du décès de Mr Gourdel – se référant à l’annonce du califat de dimanche - tandis que la déclaration ci-dessus semble avoir été postérieure. Comprenne qui pourra.

    Et puisque nous sommes entre civilisés ajoutons, en hommage à notre compatriote assassiné, cette citation de G. Pompidou (Eluard) :
    « Comprenne qui voudra, Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés »

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  14. Les peuples sont si faibles et crédules et les dirigeants si doués et sans scrupules qu’en toute occasion un processus de récupération est organisé pour le plus grand profit de la paix civile.
    Ainsi, à la suite de l’assassinat d’un de nos ressortissants dans des conditions particulièrement dramatiques, une campagne médiatique se développe autour de trois thèmes.

    1. L’islam n’a rien à voir avec ce qui se passe là-bas. Ces gens ne sont pas des musulmans. Il n’y a rien dans le coran qui justifie les massacres actuels. Un croyant, quelle que soit sa religion, ne peut tuer un être humain. Nous avons une religion d’amour, de tolérance et de paix. Nous condamnons ces actes et ceux qui les commettent. Nous allons prendre des mesures draconiennes pour que cette situation cesse, à la maison, dans les mosquées, dans les écoles, dans la rue ; nous allons « collaborer » avec les autorités, etc…

    2. Qui peut nous critiquer ? Existe-t-il une religion exempte de férocité ? Laquelle n’est pas responsable de massacres inouïs ? Ceux qui auraient la velléité de nous critiquer doivent auparavant regarder chez eux. Qui ne se souvient des croisades, de l’éradication des peuples américains au nom de… Qui ignore l’assassinat d’un président ancien par un ecclésiastique, le moine Clément ? Et la colonisation sauvage de l’Afrique où le prêtre s’abritait derrière le soldat sanguinaire ?
    Jeudi soir, sur une grande chaine TV on entendit même un présentateur célébrissime nous rappeler la Saint-Barthélemy. Il n’y avait plus rien à rétorquer.

    3. Nous sommes solidaires. Nous vivons ensemble. Nous avons le même destin, le même avenir. Dans le fond nous sommes semblables, nous partageons la même culture, un passé commun. Nous avons des goûts complémentaires. Nous croyons en un avenir radieux pour tous, nous avons au cœur une espérance identique. Rien ne peut nous arriver si nous restons unis « ici et maintenant » et pour les siècles à venir, etc…

    Chercher l’erreur.

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  15. Le synode c'est maintenant ! le changement c'est maintenant !

    Bon d'accord, le synode s'agitera sur bien d 'autres questions ...
    Mais mais ... La bagarre entre les cardinaux Kasper le progressiste
    et Müller le conservateur sur les divorcés bat son plein dans les couloirs du Vatican !


    Les 500 évêques des quatre coins de la planète arrivent ! ...
    On revit .... presque, presque .... le concile Vatican II ....quel bonheur ! ...

    Déjà quatre cardinaux ont rejoint Müller, le cardinal préfet de la Foi
    sur son refus de voir les divorcés communier.
    Raymond Leo Burke, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, j'adore, j'adore, j'en redemande,
    Walter Brandmüller, président émérite du Comité pontifical des sciences historiques,
    Carlo Caffarra, archevêque de Bologne
    et Velasio De Paolis, président émérite de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège,
    se sont réunis pour écrire un livre pour défendre la doctrine de l'Eglise.


    La guerre des divorcés remariés aura-t-elle lieu ?
    Les divorcés se verront ils enfin accueillis à la table eucharistique ?
    Le pape François va-t-il craquer ?

    Autant de questions chers amis qui nous empêchent de dormir non ?
    Questions qui agitent certes les chaumières cathos de chez cathos
    mais aussi les affamés de liberté et les assoiffés d'amour ...

    Pour nous donner du courage et de l'appétit synodal,
    je vous offre du st Augustin :  "Unité dans l’essentiel, liberté dans le doute, en toutes choses, la charité."

    Que c'est beau, tout est dit !
    Les 500 princes de l'Eglise vont-ils oser ............. l'évangile ?

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