samedi 18 décembre 2010

Bonnes fêtes de fin d’année ?

Partout le même refrain: «Bonnes Fêtes de fin d'année». J’ai beau chercher, je ne vois pas quelles sont ces «fêtes» au pluriel qui marqueraient la fin de l’année. Le 31 décembre c’est le nouvel an qui est fêté. Reste Noël? Mais pourquoi mon patron ou le maire de ma commune (ou mon concierge ou les pompiers) ne me souhaitent-ils pas «Joyeux Noël», alors? Je ne demande pas à mon Premier Ministre de me souhaiter de Saintes Pâques ou une bonne fête de la Trinité, mais enfin… Noël, quoi!? il pourrait faire un effort, à Noël, pour me souhaiter «Noël», et pas la fin de l’année.

Je me dis que peut-être ces gens ont des pudeurs (nous vivons des temps très pudiques), qu’il leur est important de marquer-le-coup-mais-pas-trop, que «fêtes de fin d’année» signifie «fête que nous ne saurions mentionner mais que nous ne voulons non plus ignorer tout à fait», bref, que cet emberlificotement relève de la veulerie plus que de la laïcitude?

7 commentaires:

  1. Amusant, en effet, cette "pudeur". Je me faisais la même réflexion il y a peu.

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  2. Cher webmestre,
    Votre analyse est tout à fait exacte.
    Pour ma part, j’ai souhaité, avec insistance sur les mots, un joyeux Noël à certaines personnes qui effectivement, semblent un peu embarrassées et "pudiquement" répondent : Bonnes fêtes de fin d'années.
    Je pense qu'ils nous souhaitent deux bons réveillons coutumiers, voilà tout. C'est une tradition conviviale, mais surtout plus religieuses. On dit les fêtes, parce qu'on fait la fête ! Le terme n'a que ce sens à leur esprit.
    Le Noël religieux n'a, au pire aucun sens, celui d'un vague souvenir religieux ou au mieux celui d'une enfance croyante, qu'ils imaginent naïve, mais qui les embarrasse à cause des questions métaphysiques auxquelles cela renvoie nécessairement et qu'ils occultent.
    S’il y a souvent volonté plus ou mois évidente de la "nomenclatura" de tout faire pour tout aplanir au niveau le plus bas de la laïcité, je pense qu’en l'occurrence, il s'agit plutôt d'un phénomène individuel qui se collectivise. Le terme "bonnes fêtes de fin d'année" les arrange bien.

    Clément d'Aubier (pseudo de rêverie)

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  3. le Noël religieux est gommé parce que la "religion de Noël" a sombré: qui parle encore de la Rédemption? de la nécessité du baptême pour le salut? de l'homme gâté par le péché originel? de la ténèbre profonde qui nous asphyxie? du" martyr permanent" que fut, selon Chardon( dans "la Croix de Jésus" Cerf) la vie de Jésus de la Crèche au Père, en passant par le Calvaire( et aujourd'hui dans le Tabernacle peu adoré, les communions sacrilèges etc)..

    Si les bureaucrates qui servent le "Dieu-Vivant et-Vrai fait religion" (et pas la "vraie religion) croisaient le fer et le feu avec les multiples ennemis, peut-être les laïcistes et autres anti-Dieu ne pourraient ils pas si facilement gommer Noël Rédempteur .

    n'oublions pas qu'ils prétendent 'depuis 1905,Viviani, je crois) avoir " éteint des étoiles au ciel qui ne se rallumeront plus"...Si nous ne les rallumons pas (avec l'aide de Dieu) , ne pas s'étonner qu'ils nous avachissent de leur fétologie ravageuse !

    Marx voulait éduquer les éducateurs... A nous de faire se repentir les repentants
    A.S. Aspirant au Seul Salut

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  4. La fêtologie de l'"homo festivus", voilà un néologisme qui constitue une vraie trouvaille. Pour ma part, je sens depuis des années un Mystère d'iniquité attaché à notre manière de célébrer Noël. Noël est profondément dénaturé, d'abord parce que, ce qu'on attend à la faveurd'une gigantesque fête de la consommation qui commence dès novembre, ce n'est pas l'avènement de l'enfant Dieu, c'est l'arrivée du Père Noël. De plus, Noël devrait être une fête et une trêve. Or les solitaires ne se sentent jamais plus seuls qu'à Noël. Le premier fait décompte les points qu'a marqués une déchristianisation concertée et réussie. Le second fait est vraiment un avatar du "mystère d'iniquité". Car la fête où devrait nous être rendu sensible le "déjà là" de notre Rédemption se retourne, pour ceux qui auraient le plus besoin d'en éprouver les effets sensibles, en un paroxysme de leur solitude. Si bien qu'on entend de plus en plus de gens proférer sans blasphémer qu'ils n'aiment pas Noël. Il faut dire aussi qu'il est loin, le temps où l'on réservait une place à Noël au pauvre, l'hôte qui pourrait se présenter et qui serait accueilli comme le représentant du sauveur.

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  5. Rien ne décrit mieux la période de laïcisation actuelle que ces lignes prémonitoires extraites de "Thoughts after Lambeth" du grand poète TS Eliot qui nous incitent à ne pas perdre espoir :

    "The World is trying the experiment of attempting to form a civilized but non-Christian mentality. The experiment will fail; but we must be very patient in awaiting its collapse; meanwhile redeeming the time: so that the Faith may be preserved alive through the dark ages before us; to renew and rebuild civilization, and save the World from suicide."

    Certes l'expérience échouera, mais à quel prix ?

    TS Eliot se définissait selon une très belle formule comme "a classicist in literature, royalist in politics, and Anglo-Catholic in religion."

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  6. j'aime à rappeler qu'en Alsace, on ne connaissait pas le "père noel"; le soir magique, vers 20heures, un Christkindel - enfant Jésus- passait dans chaque maison; alors s'élevaient les chants sacrés ou profanes, qui prenaient d'office une allure sacrée; certes pas de jingle bells ou autre tino Rossi, mais Minuit Chrétiens, adeste fideles, et tant de beaux chants allemands, pénétrés de foi sincère.La fête était intérieure, profondément, autour du grand sapin de Noël décoré,dont la beauté était peut-être celte, mais qui apportait en nos âmes éblouies l'image de la lumière de Dieu.
    Je remarque aussi la tendance actuelle à écrire noël et non Noël, tout comme dieu, comme si c'était une divinité païenne.
    Je vous remercie de ce mot qui correspond si bien à mes propres pensées à ce sujet.

    Elisabeth

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  7. Je pensais que l'on n'osait plus dire Joyeux Noël par pudeur ; c'est pire que ça, c'est par pure lâcheté, par volonté de ne pas froisser le client. Le marchand craint de perdre son client s'il lui souhaite un joyeux Noël alors que sa conviction religieuse est autre que chrétienne.
    Deux anecdotes :
    - Prenant congé de mon audio-prothésiste, garçon charmant de 30 ans, je m'entends souhaiter de bonnes fêtes, à quoi je réponds "joyeux Noël", puis "Pourquoi ne me souhaitez-vous pas un joyeux Noël ?".
    Réponse du marchand : "Ah! Vous comprenez, je ne peux pas souhaiter à chacun selon sa religion".
    Moi : " Vous savez, pour moi qui suis chrétienne, je tiens à ce joyeux Noël. Est-ce que je peux me permettre au moins de vous souhaiter un joyeux Noël ?" Réponse du marchand : "Oui".
    Moi, avec un large sourire : "Joyeux Noël, donc !"
    - A la caisse du supermarché, le même soir : La caissière que je crois musulmane me souhaite un joyeux Noël. Je fais l'étonnée et la remercie chaleureusement. Elle me confirme qu'elle est musulmane, mais qu'elle va fêter Noël avec ses enfants, car ceux-ci tiennent à se retrouver chez elle à cette occasion. Je pense à un début de conversion. Non, hélas, mais peut-être, un jour, la conversion viendra-t-elle, si nous continuons à affirmer ce que nous sommes. La dame m'explique que les clients lui présentent de bons souhaits pour les fêtes musulmanes, et qu'elle leur rend la politesse, le plus naturellement du monde, en leur souhaitant de bonnes fêtes chrétiennes.
    Moralité : respecter les autres n'est pas synonyme de lâcheté mais affirmation de ce que l'on est soi-même ; cela ne sert à rien d'avancer masqué.
    En tout cas, lorsque nous voyons ce que subissent nos frères convertis , qui chaque jour risquent d'être immolés, nous n'avons pas le droit, je n'ai pas le droit d'être tiède dans ma foi..., ce qui n'empêche pas de respecter les autres croyants.

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