samedi 2 novembre 2013

Avis de tempête

L’Evangile d’aujourd’hui nous entraîne dans la tempête avec Jésus. Il est important de souligner que la présence de Jésus ne constitue pas un préservatif à toute tempête, à tout trouble. Ils sont avec Jésus, ses douze apôtres, mais ils sont dans la tempête. Image des tempêtes que nous traversons nous-même, alors que Jésus est avec nous. Nous pouvons le quitter. Nous pouvons décider que nous avons d’autres priorités. Lui, il est là. Disponible. « Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ». 

Il nous permet de traverser les tempêtes, il guérit nos états d’âme, il ramène à leurs véritables dimensions les psychodrames tragi-comiques de notre existence. Mais les drames véritables ? Lui seul peut leur donner un sens, lui seul peut les transformer en sources d’amour. 

« Quel est cet homme auquel même la mer et les flots obéissent ? » On a souvent fait du Christ un « loser », un perdant sublime. - Lui un perdant ? C’est nous qui ne le comprenons pas. Si nous pensons cela "quelque part", alors c’est nous qui avons perdu le mode d’emploi de notre « être avec le Christ ». Regardons-le dans cette barque, affirmant tranquillement sa maîtrise sur les éléments. Et cette maîtrise du Christ, essayons, dans la foi, de nous en saisir, pour l’exercer sur notre propre vie, non pas en cherchant à tous propos l’épreuve de force ou la partie de bras de fer, mais en songeant que l’on ne gagne jamais vraiment tous les conflits auxquels il faut faire face (à commencer par le conflit que nous entretenons avec nous-mêmes et avec notre propre faiblesse), nous ne gagnons, nous ne surmontons les conflits que par l’amour que nous puisons dans le Christ. Il nous donne son Pouvoir. Il nous donne son autorité. Il nous donne sa liberté sur et dans la vie, mais il ne nous donne tout cela qu’au nom de l’amour.

Contemplons ce pouvoir qui est le nôtre, contemplons cette royauté qui est la nôtre au nom du Christ. Et essayons, dans les épreuves que la vie nous fait traverser, de ne pas être indigne de don que le Christ nous a fait et qu’il nous a léguée en héritage. Ne dissipons pas cet héritage par notre superficialité, par notre distraction, en nous laissant dominer par nos peurs. Il faudrait que l’on puisse dire de nous comme de lui : « Quel est cet homme auquel même les vents contraires de la vie semblent obéir ? Quel est cet homme que les vagues de l’existence ne parviennent pas à submerger ? Quel est cet homme qui maîtrise le Mauvais ? Qu’a-t-il de plus que nous D’où lui vient ce savoir faire et cette science de la vie qui nous étonne ? ».

De même que l’on présente le Christ comme un loser alors que, seul au monde il a gagné la seule bataille qui vaille la peine d’être menée jusqu’au bout, la bataille contre la mort, de même on présente le chrétien comme un abandonné qui reçoit tout de Dieu et n’a à faire preuve de rien. On lui retire même toute force personnelle dans la crainte de retirer à Dieu en attribuant à l’homme… Crétinerie ! Moraline! Christianisme abâtardi! La belle préface des saints que nous avons lue le 1er novembre, nous précise que en couronnant nos vertus Dieu ne se retire rien à lui-même puisqu’il couronne ses propres dons. 

Si nous sommes dans la tempête, c’est bien que nous traversons des épreuves que Dieu permet, et qu’il nous envoie. Il s’agit de nous faire la main. Certes, ces tentations, il ne nous y soumet pas, il n’est pas sadique ! Il n’y a jamais eu de prédestination au mal que dans la tête trop scolastique de Calvin [ou dans telle formule un peu énervée de Luther, mais ce sont l’un et l’autre des intégristes]. Cependant, depuis l’arbre de la connaissance du bien et du mal au Jardin d’Eden, Dieu nous fait entrer en tentation, il nous éprouve. « Parce que tu étais agréable au Seigneur, dit l’ange Raphaël à Tobie, il était nécessaire [nécessaire !] que la tentation t’éprouve » (Tobie 12, 13). Cette citation classique des Retraites de saint Ignace devrait nous faire réfléchir sur la nécessité de la tentation dans notre propre vie chrétienne. Ne craignons pas les tempêtes, elles sont au programmes !

Pour revenir à la scène de la Tempête apaisée, cette tempête n’empêche pas le Christ de dormir (la tête sur un coussin précise saint Marc). Il ne calme les éléments que par condescendance pour la peur des apôtres. Avec lui, qu’avaient-ils donc à craindre de toutes les tempêtes du monde ? 

On sait comment près de Malte, Paul, après 14 jours de dérive, connaîtra la tempête durant trois jours jusqu’au naufrage inclusivement… Regardez son autorité (Ac. 27) : « Courage mes amis, un ange du Dieu que je sers m’a dit : Sois sans crainte Paul ! Voici que Dieu t’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi ». Nous n’avons pas de vision, nous ? Sans doute, mais nous avons reçu en héritage la même foi que Paul et c’est cette foi qui produit la force dans la tentation. "Si vous aviez la foi comme un grain de Sénevé..."

21 commentaires:

  1. Um beau texte, M. l´abbé. L ´image de Jésus dans la barque... et puis, la mer se calme...
    Vous écrivez : « Avec lui, qu´avaient-ils donc à craindre de toutes les tempêtes du monde ? »
    Mais aujourd´hui c`est la même chose : les hommes craignent les tempêtes, mais ils n´ont pas devant eux la présence de Jésus... vivant. C´est bien pire. Car on ne le voit pas, mais il est entre nous, il ne nous a pas abandonnés. Pourquoi , donc, les hommes se battent entre eux, chacun voulant monopoliser la vérité ? Si la vérité est le Christ(« Je suis le chemin, la vérité et la vie ») , porquoi se battent encore les hommes, chacun avec « sa vérité ? » Avec autant de divisions au sein de la même église ?
    Parce qu´aujourd´hui, ils ne comprennent pas, vraiment, que la vérité est le Christ. Ils ont d´autres « vérités » : la vérité de A , B, C,D...etc, pas la vérité du Christ, qui n´a jamais préché la division. « Si vous aviez la foi comme un grain de Sénevé... » C´est juste ici le problème, la foi se perd avec les divisions, s´il y avait de la foi, il n´y aurait pas de divisions. L´orgueil, la superbe, les coeurs endourcis font les divisions. Nous avons besoin de demander au Christ pour calmer ces tempêtes : de l´orgueil, de la superbe, des coeurs endourcis... et quand Il calmer ces tempêtes, nous pouvons avoir de nouveau la paix... et l´unité.

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  2. Merci, monsieur l'abbé, pour ce commentaire roboratif de ce beau texte de l'Evangile. Voilà qui donne courage par les temps obscurs et agités que nous vivons. Mais, par pitié, ne traitez pas Luther et Calvin du terme "intégristes". Ce n'est pas à vous que nous apprendrons que ce terme est très "connoté", qu'il appartient au vocabulaire de l'adversaire et ne sert en réalité qu'à paralyser l'autre et à l'insulter. Loin de moi l'idée de les défendre. Appelons-les "hérétiques" (simple constatation) mais pas "intégristes" (insulte). Il ne nous appartient pas de les insulter
    Et surtout pas avec les mots de l'adversaire, si souvent utilisés contre nous..

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    1. Traiter Luther Et Calvin d'intégristes au lendemain de la fête de la Réformation me parait particulièrement stupîde surtout venant de catholiques extrémistes. De même le terme d'hérétique, qui renvoie à l'Inquisition de sinistre mémoire, n'est plus guère employé de nos jours. Pour ma part je suis favorable à un christianisme "pluriel" où chacun se cherche sa propre vérité en toute connaissance de cause.Mais de grace ne nous obligez pas à croire à tout cet obscurantisme médiéval digne d'Halloween.

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    2. Pour une mise à jour de votre point de vue assez bancal je vous propose la sélection suivante :
      http://www.amazon.fr/Pour-finir-avec-Moyen-Age/dp/2020050749
      http://www.amazon.fr/Le-Moyen-Age-une-imposture/dp/2262029431/ref=pd_sim_b_2
      http://www.amazon.fr/Soci%C3%A9t%C3%A9-m%C3%A9di%C3%A9vale-Codes-rituels-symboles/dp/2757815377/ref=pd_cp_b_3
      Par ailleurs, relisez le procès de Jeanne d'Arc, en plus c'est bellement écrit http://www.amazon.fr/proc%C3%A8s-Jeanne-dArc-Robert-Brasillach/dp/2851620142
      Ne vous laissez pas rebuter par le nom de l'auteur, en fait ce sont les mots de Jeanne elle-même.

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  3. En bretagne il va y avoir une sacrée tempête, mais je ne vais pas qui pourra l'arrêter. J'en connais un qui ne doit pas dormir tranquille toutes les nuits. Mais comme dit le proverbe populaire "qui sème le vent, récolte la tempête".

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    1. C'est un vent de force 10 qui balaie la péninsule. Ab2t qui est breton (et têtu) va pouvoir entonner le refrain : "ils ont des chapeaux rouges et vive la Bretagne". Sur ce, comme il est 13 heures, je vais déguster une galette avec une bonne bolée de cidre (breton) et avec une pensée pour les copains qui doivent se les geler à Quimper.

      Vive la Bretagne libre.

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  4. Un jour, au Pape désignant son palais avec ces mots : " Pierre ne pourrait plus dire : je n'ai ni or ni argent", saint Dominique répondit : " Non plus qu'il ne pourrait dire : lève toi et marche..."
    (in Une autre chevalerie naitra de JL Lagor)

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  5. Finalement, la foi c’est d’abord une question d’intelligence.

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    1. non la foi c'est une question de foi. Il n'y a rien à comprendre. Ou vous avez la foi ou vous ne l'avez pas. Je connais des enfants trisomiques (qui probablement comprennent mieux les choses en profondeur par intuition que nous) qui ont une foi profonde et des polytechniciens parfaitement athées.

      C'est comme la musique : on peut n'avoir aucune notion de théorie musicale et ressentir la beauté d'une fugue de Bach alors qu'un élève d'écriture au CNSM pourrra expliquer les ressorts de cette pièce mais sans en ressentir la beauté intrinsèque. C'est pourquoi il y a longtemps que j'ai cessé de lire les partitions en écoutant de la musique. Je préfère me laisser porter par les sons et je me fiche pas mal que tel mouvement de sonate soit en Sib majeur ou en Ut dièse mineur. Laissons celà aux cuistres de France Musique.

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    2. Hier les cuistres du dimanche soir en ont rajouté une couche avec le Requiem de Verdi (Toussaint et bicentenaire obligent).

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  6. Mystère de la succession de ces méditations dans le va-et-vient si révélateur de l'actualité liturgique la plus haute et qui devrait être seule digne de nous agiter ici!

    Après que vous vous êtes justement félicité de la nouvelle traduction de la sixième demande du "notre Père", vous êtes obligé de la réfuter parce que les tentations sont au programme. Et vous ne la réfutez pas avec le dos de la cuillère:
    "Depuis l’arbre de la connaissance du bien et du mal au Jardin d’Eden, Dieu nous fait entrer en tentation." On ne sort pas de là que nous ne savons pas prier et que nous ne pouvons pas trouver la bonne formule en face du "scandale de la tentation".

    Scandale par rapport à quoi? a notre désir illégitime d'être une monade qui ne soit pas un objet de hantise, une conscience autonome, seule avec LE SEUL. Or nous voilà tellement traversés que nous avons beau supplier chaque jour avec la foi du centurion:
    "Seigneur, dis seulement une parole et mon âme sera guérie",
    le Seigneur ne pourra jamais guérir en cette vie terrestre que nos états d'âme. Il guérira nos âmes quand nous mourrons guéris, mais la guérison n'est pas pour la vie d'ici-bas, le miracle échappe à cette vie, et pourtant nous ne devons jamais cesser de croire au miracle.

    Nous ne devons jamais cesser d'y croire bien qu'en y croyant, nous présumions sciemment du résultat qu'excédera toujours la foi, car la Foi n'est pas productiviste, la foi dépasse le résultat; la foi n'est pas une vertu qui crée un résultat vertueux, nous ne sommes pas destinés à nous atteindre. Nous nous raterons toujours et seule la foi nous sauve.

    Le but du chrétien est-il de maîtriser sa vie et d'acquérir "la maîtrise de soi"? Pourquoi saint-Paul a-t-il mentionné cet idéal stoïcien comme l'ultime "fruit de l'Esprit"? Sans doute pour nous dire que nous devons accueillir avec la maîtrise de la foi ce paradoxe que notre condition humaine est naufragée et hantée, tellement naufragée que nous ne pouvons jamais nous "abandoner", fût-ce à Dieu, "le chrétien n'est pas un abandonné", vous avez bien raison de le dire, mais c'est devenu audacieux par les temps qui courent, où la mystique la plus compassée joue la fausse puérilité contre la virilité de la maîtrise du non abandon, ou contre l'impossibilité de l'abandon total. Je me maîtrise en m'abandonnant à la hantise et en abandonnant l'illusion que je ne puis m'abandonner. en m'abandonnant à la Lumière qui me révèle cette vérité.

    Et ici, s'ouvre un dernier paradoxe: je m'abandonne à la LUmière de la Vérité qui est amour et je réfléchis cette LUmière. Dieu Seul est saint, et ma sainteté toute relative ne peut être que réflexion très imparfaite d'un point de la face de dieu. Comme le chantait daniel facérias, je ne puis que "laisser faire la Lumière". Et en laissant faire la LUmière, en suivant le "Chemin de LUmière" que LUI, le Christ, a ouvert pour et devant moi, je L'accompagne, dans ce passage qui se fait pour lui du "Verbe" du "commencement" avec Lequel je voudrais produire de "la pensée magique" à la réalité de la vie telle qu'elle s'éclaire au passage de la Lumière, réalité "de l'evangile et du monde" comme l'écrivait récemment benoîte à propos de tout autre chose, réalités qui ne s'opposent pas nécessairement d'ailleurs dans une dualité complète, car le péché ne saurait faire de l'ombre à dieu, le christ a vaincu toute la morbidité qui était en lui.

    "Accomplis le passage de la Parole à la Lumière et "laisse faire la LUmière!" pour réfléchir, autant qu'il est en toi, la sainteté de dieu, selon la vocation unique qui est la tienne, car il n'y a pas de modèle de sainteté."

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  7. « Quel est cet homme auquel même les vents contraires de la vie semblent obéir ? … » Je vous dirai très benoîtement que comme St Paul, je mets ma force dans ma faiblesse car de moi-même je ne puis rien, mais rien du tout et c’est quand je suis faible que je suis forte, car je laisse Dieu agir en moi. C’est peut-être pour cette raison que Dieu a permis que je sois si faible. J’ai l’air de plagier, car il y a une certaine Thérèse qui parle de cette façon mais, puisque vous parlez des Exercices, je crois que si l’on ne fait pas cette expérience de faiblesse totale, l’on n’avance pas. Je me réfère aussi aux dialogues de Ste Catherine de Sienne avec son Sauveur. Il lui dit : « Je suis celui qui Est, toi celle qui n’est pas » Il ne dit pas, lorsque tu penses, tu es, ou bien lorsque tu pries, tu es… non, ontologiquement Catherine n’est rien et nous non plus par la même occasion. Et Jean dans son Prologue nous donne la réponse : « mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu, à ceux qui croient en son nom… oui de sa plénitude nous avons tous reçu et Grâce pour Grâce…. »Vous aussi d’ailleurs vous concluez avec la Foi. Mais la Foi requiert l’abandon à la Grâce ; Les mérites ? Pas à nous de juger ! Une autre Thérèse ayant eu une vision de l’enfer y vit sa propre place, bien au chaud pourrait-on dire… Moi, Monsieur l’AG2T, je n’ai « à faire preuve de rien », sinon de m’abandonner pour que « je diminue et qu’Il croît » comme disait un autre Jean. Nous n’avons pas de vision ni de pouvoir dîtes-vous ? Mais n’est-ce pas justement parce que nous n’avons pas encore de graine de moutarde dans notre coeur ?… Je viens de revoir mon film culte : « Ordet » de Dreyer. Quelle belle métaphore de la Foi ! D’abord un illuminé ou idiot genre Dostoïevski puis un choc qui signifie une mort à soi-même et une renaissance et enfin un esprit limpide mais confiant comme un enfant ce qui lui permet de ressusciter une morte, elle-même figure angélique. Film sublime ! Tout est dit.

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  8. Intelligence →préhension du réel.
    Réel = création.
    Création : une des 2 manifestations de Dieu.

    On peut vous la faire autrement (pour les titulaires du Bac S).

    Qu’est-ce qu’une loi physique ? Y a-t-il des lois physiques ? Pourquoi y a-t-il des lois physiques ?
    On peut considérer 3 interrogations non immédiatement liées ou une démarche en 3 étapes.

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  9. Post scriptum

    La foi est une question de foi. Et réciproquement ajouterait un polytechnicien.

    « Finalement » présuppose qu’il y a multiplicité, « d’abord » est non exclusif, seulement sélectif.

    L’intelligence est la voie ouverte au plus grand nombre (en principe !). Pour les êtres que vous évoquez, soyez sans crainte, ce sont eux qui sont les plus proches du Seigneur.

    Naturellement il y a aussi la sensibilité ; et encore le moyen utilisé par Claudel : le 18ème pilier à droite (forcément) en entrant ; quasiment là d’où partit dans une euthanasie flamboyante le preux des mers du sud.

    Au rayon des polytechniciens il y a tous les modèles: de Henri Poincaré, vrai Einstein à Valeury G D’Eclin, faux diamant.

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  10. Je voudrais nuancer ces hautes vues, qui, à vrai dire n'ont pas grand chose à voir avec la réalité humaine et divine même : c'est quand nous chutons que nous rencontrons Dieu le plus sûrement : on veut parfois être à la hauteur de ce qu'il semble vouloir de nous et on s'aperçoit qu'il ne nous condamne pas : il se met à notre hauteur et nous relève en nous donnant une leçon d'humilité : il ne nous demnde vraiment que notre amour, n'attendons pas d'être parfaits comme dit Augustin, pour l'aimer et prenons conscience de nos faiblesses pour le rencontrer, lui, tout prêt de nous, lent à la colère, prompt au pardon : ne pas trop exiger de vos fidèles et continuer de leur enseigner l'amour miséricordieux au sens de l'Emmanuel, Dieu avec nous, qui fait le chemin avec nous, en comprenant nos difficultés.

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  11. Post scriptum 2

    Je reprends à mon compte, mot pour mot, les termes de votre second paragraphe - à ceci près que je ne lis pas les partitions.
    L’Art, musical ou autre, quintessence de la sensibilité est une autre voie. C’est pour cette raison que l’on déteste les édifices hideux, les cérémonies médiocres, les accoutrements grotesques, les activités débiles.
    C’est pour la même raison que les puissants de ce monde favorisent la laideur des villes, l’artcon, le théâtre fécal, la littérature d’éthyliques, les nourritures immondes.

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  12. Quant à l’intégrisme protestant, je trouve que l’expression est fort bien choisie. L’Abbé disait justement dans un autre billet que l’intégriste est celui qui « sait » mieux que Dieu lui-même. Voilà exactement où Luther et consort, sous une apparence d’ouverture du sens de la parole de Dieu l’enferme dans une interprétation toute humaine, sans transcendance, et qui par la suite entrainera autant de protestantismes que de protestants, c’est à dire autant d’interprétations subjectives. Ceci est aux antipodes du Catholicisme. Chez nous, le Magistère et le Pape s’effacent devant le souffle de l’Esprit qui n’est pas une invention humaine mais un événement prédit et ordonné par le Christ lui-même. Si bien que lorsque nous disons : « Evangile selon Saint… », nous disons en vérité que la Parole de Dieu est bien présente mais comme voilée derrière une écriture humaine. L’ouverture, c’est justement cette « Présence-absence ». C’est une ouverture, car le cœur de chacun y puise selon sa mesure, le garant de l’interprétation étant toujours l’Esprit à travers le Magistère de l’Eglise. Chez nous, la Vérité est toujours voilée (je ne dis pas cachée). Dans l’Eucharistie, idem, on ne voit rien, on ne ressent rien et moins on voit, moins on ressent, plus la Foi en la Présence Réelle se fait jour. Heureux ceux qui croient sans voir ! Chez les protestants, le mystère fait place à une interprétation toute humaine. Chez eux, on entend souvent dire : « Dieu dit… », et l’on vous cite les références bibliques avec une science sans faille. Mais quel être humain peut prétendre « savoir » c’est à dire avoir tout compris de l’Ecriture ? La Parole doit restée vivante sinon elle se fait « idéologie » disait Papa Francesco dans son article aux Jésuites commenté par l’AG2T. Le Pape parlait ainsi, souvenez-vous : "Si le chrétien est légaliste ou veut que tout soit clair et sûr, alors il ne trouvera rien. .. » De ce point de vue, je suis d’accord pour dire que le protestantisme est un intégrisme ( ici, on ne fait allusion qu’à la foi protestante et non aux individus ! Personne n’est ici jugé !)

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  13. Chère Benoîte,

    L’hiver pour vous a commencé bien tôt cette année. Les calembours méprisables de perroquets infatués, les propos débiles et sans intérêt, les variations inconsidérées, les petits déjeuners racistes, c’est pour votre « pomme » - si je peux me permettre.

    Il y en a même un qui vous trouve peu sereine et qui vous conseille d’aller à la campagne pour décompresser. Celui-là, bien qu’il soit pathétique, est aussi périphérique car son envoi de 3 h 22 permet de le situer dans les steppes de l’Asie centrale, s’il est couche-tard, à Silicone Valley dans le cas contraire (*).

    Toutes ces bonnes gens ne comprennent pas grand-chose à l’époque. En ce temps de grande inversion, l’ironie et la dérision sont des moyens très insuffisants. Nous devons être résolument cyniques.
    Cognez, Benoîte, cognez fort, nous nous chargeons d’achever les blessés.

    (*) Deux autres hypothèses peuvent être envisagées : il n’est pas chrétien ou il travaille de nuit dans un grand ministère.

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    1. Pour la charité chrétienne Zonzon se pose unpeu là. Mait peut-être n'est-il qu'un pseudo-chrétien. Effectivement je partage l'avis de 3:22 (am ou pm) Dame Benoîte (ou la personne qui se cache derrière ce pseudo) a un problème. C'est peut-être hormonal, mais cela se soigne très bien. Elle n'a pas plus compris Luther (qu'elle n'a jamais lu) que le pape François. Elle me fait penser à ces anti marxistes militants qui n'ont jamais lu une ligne du barbu de Trèves et seraient bien en mal d'expliquer la théorie de la plus-value.

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  14. @Zonzon,
    3 lignes pour ne rien dire, zauf que vous zêtes le zeul zozo à ne pas être zinzin. Félicitazions, vous avez le droit de rezouer ! Etant du sexe faible, ze ne peux pas concourir à « la guerre des boutons » alors ze passe…
    Zazie.

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  15. A l ´anonyme de 12:54
    Félicitations pour vos mots. En effet, l´utilisation de l ´expression "integristes" par rapport au protestantisme, n´a pas de sens, puisque tout le monde sait que c´est une expression utilisée pour désigner les catholiques extremistes. On dit dans ma région: cachons notre queue, pour pouvoir critique la laideur de la queue de l ´autre... Dieu saint!...Quand vont les hommes comprendre que le christianisme devrait être une religion de l´amour et de la paix, et non de la haine les uns envers les autres?

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