jeudi 6 février 2014

Le Salon Beige nous interpelle

Ce qui est extraordinaire sur la Toile, c'est la rapidité et la facilité de nos échanges. J'avoue que j'ai été un peu étonné de prime abord lorsque l'on m'a dit de plusieurs côtés que "le Salon Beige" demandait des comptes au Metablog, à propos du papier de Marie-Pierre sur le gender, en sommant l'abbé de Tanoüarn de donner sa position sur le sujet.

Ma position ? Je l'ai donnée très clairement dans un post intitulé L'éducation nationale à la sexualité qui ne remonte pas à Mathusalem. Je pense que le titre suffit à indiquer ce que je pense. Dans l'immense entreprise de contrôle des populations qui caractérise de manière sinistre notre époque, la sexualité est un enjeu considérable. Aujourd'hui on s'en prend aux enfants dès la Maternelle et on les somme de se prononcer - les pauvres - sur leur "genre" c'est-à-dire sur leur masculinité et leur féminité. Gare aux plus faibles : ce pourrait être un véritable massacre des âmes. J'ai déjà eu un retour sur ce sujet, dans un des secteurs où l'on teste l'ABCD de l'Egalité. C'était sinistre. Le but ? Ce que Peter Sloterdijk, dans Le Parc humain, appelle La domestication de l'être. Quant à moi, j'ai employé l'expression "tenir la France par le sexe". Le texte de Paula dans le Salon Beige m'a donc un peu surpris. Je vous en fais juges en le citant intégralement ici (même dans ce qui risque de flatter mon ego, qui n'a pas besoin de ça) :
Nous avons un certain faible pour le blog de l'abbé de Tanouarn, essentiellement quand c'est lui qui écrit. Sa réflexion de haut niveau embrasse large, et ne se laisse jamais embourber dans les ornières d'une pensée unique catholique qui tient parfois lieu de prêt-à-répondre dans "nos" milieux.
Nous restons tout de même quelque peu interdits à la lecture de la note d'une certaine Marie-Pierre, parue vendredi 31, et qui semble remettre en cause la véracité des projets sur le fond diaboliques de déconstruction mentale de l'espère humaine promus par l'Education nationale. Nous ne citerons pas d'extraits mais renvoyons le lecteur au métablog en suivant ce lien.
Nous apprécierions beaucoup que l'abbé de Tanouarn, directeur du blog, précise sa propre pensée sur le sujet. 
Paula Corbulon
Chère Paula, j'espère que ce que je viens d'écrire vous satisfait.

Ce metablog, il est vrai, est rédigé par plusieurs personnes, et dirigé par deux individus : celui qui signe le webmestre et moi-même. Nous nous connaissons depuis quinze ans. Nous ne sommes pas toujours tout à fait sur la même ligne, mais nous nous comprenons et il a des compétences techniques que je n'ai pas. Marie-Pierre, quant à elle, est très liée à notre webmestre (vous me permettrez de ne pas préciser comment). Elle intervient depuis quelques années déjà sur les questions d'éducation. Institutrice passionnée par son métier, elle a défendu sa profession (j'allais dire : sa corporation) dans le post que vous incriminez, en soulignant que l'enseignement du gender à l'Ecole primaire ne peut pas se réaliser si simplement que cela concrètement sur le terrain. Mais au fond, c'est ce que semble avoir réalisé notre ministre de l'Education nationale, revenant à la fois sur les déclarations européennes sur lesquelles il se fondait et sur ses propres interventions lors de visites "surprises" de certaines classes pilotes. Je n'aurais certainement pas écrit ce qu'a produit Marie-Pierre, ne serait-ce que parce que je ne suis pas instituteur et que je ne connais pas ce monde de près, mais je crois que la vérité n'est pas unilatérale et que chacun est capable de le comprendre, en recevant des témoignages divers, selon les différents témoins qui prennent la parole. Peut-être faudrait-il que j'interdise le metablog au moins de 16 ans? Je vais y réfléchir. Mais je crois que pour la majorité écrasante de nos liseurs, cette diversité (qui est une liberté réelle) ne pose pas de problème majeur.

Cela étant, chère Paula, je n'avais pas encore aperçu votre signature sur le Salon Beige (ce qui montre bien quel étourdi je suis). Je serais ravi de faire votre connaissance et je vous remercie de tout coeur de vous être associée à cette oeuvre incomparable d'information et de résistance que constitue ce site du Salon beige, véritable alternative à l'information officielle, passée à la moulinette de l'AFP.

6 commentaires:

  1. A notre époque, les choses évoluent tellement rapidement que si l’on n’est pas en avance sur ce qui se passe et sur ce qui pourrait arriver, on est en retard. Quant à la mondialisation, elle nous apprend qu’il faut penser « mondialement », c’est à dire, n’omettre dans nos analyses, aucun secteur de la réalité. L’économie, la finance, la politique, les mesures sociales, les lois, non seulement toutes ces choses doivent être prises en compte, mais elle doivent l’être non pas au niveau national mais à l’échelle européenne et mondiale. Voilà, à mon sens, la véritable façon d’être un veilleur et peut-être même un gardien. Penser avec l’esprit de sa corporation est à l’opposé de ce schéma et ne pourra susciter aucune prise de position efficace. L’éducation nationale est un carcan idéologique. Conclusion : Si rien n’est entrepris aujourd’hui contre ces textes européens (et cela est valable dans tous les domaines) demain ils seront appliqués dans vos écoles. Et pensez-y bien : La théorie du Gender n’est qu’une infime partie de la nouvelle éducation sexuelle ! On cache le reste tout comme on a mis l’accent sur le mariage homo alors que le" mariage pour tous" sous-entend de bien pires réalités déjà à l’œuvre dans certaines parties du globe. D’autre part, l’éducation sexuelle fait partie d’un ensemble de poupées russes : Education sexuelle, parce qu’il y a citoyenneté sexuelle qui elle prend sa place dans l’ensemble des droits de l’homme et du citoyen : Les droits sexuels.

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  2. J’ai fait part à Marie-Pierre des propos de Paula Corbulon. Marie-Pierre me fait savoir qu’elle ne retire rien ni n’ajoute rien à son texte; qu’elle rend compte de son expérience sans chercher à plaire ou non; que n’a pas forcément raison celui qui crie le plus fort ou qui d’emblée choisit l’outrance; qu’elle n’a pas résisté à ce qu’elle percevait comme certaines fadaises «gauchistes» pour adhérer à leur pendant «droitiers»; qu’en matière de dogmes, elle réserve son adhésion inconditionnelle à ceux de la Sainte Religion; qu’enfin, elle remercie Le Salon Beige d’avoir porté au-delà de 2.500 le compteur de son billet.

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  3. Sur le métablog qui est , avec "nouvelles de france" et quelques rares autres , un des sites les plus libres , on est loin d'être d'accord avec tout le monde .

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  4. "La vérité n'est pas unilatérale" et c'est vrai dans l'Education Nationale comme ailleurs. S'y jouent le conflit entre un ensemble de préconisations absurdes destinées à grégariser et à standardiser l'individu-élève, que vient contrebalancer l'incroyable concours de bonnes volontés et de dévouement dont fait preuve une grande partie du monde enseignant, concours inimaginable pour qui n'a pas côtoyé ce milieu depuis longtemps (c'était mon cas il y a peu). Ces bonnes volontés émanent de tous les courants politiques et mènent contre les ministres absurdes une véritable résistance civile et silencieuse, autrement plus efficace que l'agitation autosatisfaite des manifestants de l'heure, la manif faisant provisoirement fonction de "pèlerinages civiques" des catholiques sociologiques en colère. Cette résistance de l'intérieur du monde enseignant lutte vraiment contre tous les stéréotypes. Les profs impliqués dans leur métier ne parlent jamais politique, ils ne parlent jamais du ministre, ils aident les élèves à sortir de situations inextricables et ils arrivent de leur mieux, à la fois à leur trouver une "niche" plus qu'une place dans la société (le chômage réduit tout le monde à la niche) et à avoir le minimum d'estime de soi nécessaire pour être un individu bien dans sa peau.

    De quoi "le gender" est-il le nom?D'une polarisation nouvelle ne visant plus l'extinction du paupérisme, mais sur l'identité métrosexuelle de bourgeois qui veulent se libérer. Je n'innove pas en répétant que "la lutte des sexes" est la nouvelle donne de la lutte des classes. Mais avant "la lutte des classes", la bourgeoisie ne savait pas qu'elle était la bourgeoisie. Depuis "la lutte des sexes", elle ne le sait plus. Elle ne le sait plus parce qu'elle est idéaliste et s'étonne malgré cela de pouvoir être taxée d'égoïsme et de satisfaire à des intérêts particuliers en aspirant à n'être pas coincée dans la succession des vies que l'on refait au fil de ses amoures libres. La bourgeoisie qui ne se sait plus être bourgeoisie parce qu'elle se croit bohème est à cent lieues d'imaginer que les méchants d'aujourd'hui pourraient être les tièdes. Or nos néo-bourgeois ont la bohème fadasse.

    Mais ce qui est curieux, c'est que l'Eglise catholique ne s'est jamais impliquée dans la lutte des classes comme elle s'implique dans la lutte des sexes. Quelle danse du ventre elle nous fait là! Ne serait-ce pas l'indice d'une obsession sexuelle inversée? pourquoi les pauvres ne sauraient-ils l'être que spirituellement ou moralement, mais jamais matériellement?

    Allez, une petite vilenie pour finir! J'ai lu avec une réelle effusion un billet de "l'homme nouveau" annonçant la publication d'un "traité sur Jeanne d'Arc datant du Moyen-âge", rédigé par l'évêque Jacques gélu à l'intention de Charles VII. Cette nouvelle est une vraie merveille pour l'historiographie. Mais à la fin de son traité, l'évêque soutenait pour Jeanne d'Arc le port de l'habit d'homme, et rendait raison de son soutien par le même argument superficiel que nous allégons aujourd'hui, que l'habit d'homme convenait mieux au milieu viril dans la promiscuité duquel vivait Jeanne d'Arc.Jacques gélu ne pouvait pas savoir, puisqu'il rédige son traité avant le procès, que la sainte continuerait de porter l'habit d'homme en prison et ferait tout pour comparaître à son procès dans cet accoutrement. La raison de cette obstination tient donc à quelque chose de plus essentiel que la promiscuité. "La pucelle" n'aurait-elle pas eu un problème de "gender"? Et si c'étaient ses voix qui lui ordonnaient le port de l'habit d'homme, ne serait-ce pas que Dieu la soutenait dans son problème d'identité sexuelle?

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  5. C'est la bouteille à encre ! Comment voulez-vous qu'on s'y retrouve . On est à Waterloo , on attend Grouchy et c'est Blücher qui se pointe . Je m'explique on suit un blog catho digne de confiance et voilà que ça grince.Ce qu'on croyait le Diable eh bien non c'est pas le diable . Fichtre . Qui croire chez les cathos? Autre exemple , le rapporteur du projet qui a donné le nom Taubira à une loi controversée et qui se révèle un zélateur de la PMA , eh bien on apprend que ce député PS est un ancien enfant de choeur , scout, qui se proclame catholique pratiquant.Peut-on subodorer que son pape n'est pas le nôtre Celui qui s'appelle François et qui est au Vatican? Que dirait la parabole du semeur si l'ivraie était mêlée au bon grain et récoltée ensuite ? On a déjà un premier ministre ex-étoile de la JOC reconverti dans l'agnostique pour se demander : Quelle est cette "action catholique" qui nous donne de tels résultats? A-t-on le droit de penser que ce sont là des fruits bizarres d'un V II mal digéré par l'Eglise de France?
    A qui , sur terre, en dehors de Rome ,un pauvre catholique peut-il , maintenant,accorder sa confiance?.

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  6. Je n'ai pas eu la patience de lire votre Marie-Pierre mais ce qu'elle dit résumé par vous-même me satisfait pleinement! Mail faut quand même y ajouter une chose que je résumerais lapidairement par : "Chaque chose touchée par un fonctionnaire est souillée"! Et à l'éducation nationale plus qu'ailleurs. Par exemple : la méthode globale inventée par un psychiatre belge, le Dr Decrozy je crois, qui visait un public de jeunes déficients mentaux. On a voulu en faire une méthode d'apprentissage de la lecture! Le projet ne pouvait être qu'un triste pastiche. Les restau. du cœur de Coluche c'est la même chose par rapport à toutes ces institution caritative étatiques ou non qui sont en remplies de fonctionnaires fussent des fonctionnaires du clergé qui sont comme les autres, des fonctionnaires! A chaque fois, il a fallu des gens, saints ou non pour relancer la machine qui se met à ronronner avec le fonctionnariat. Et c'est ce qu'avait voulu faire Mao avec la révolution culturelle. Il faut supprimer les fonctionnaires, nous sommes 5M 1/2 ( j'en suis un à la retraite ) et nous formons un gigantesque lobby. C'est pourquoi tous les gouvernements depuis Mitterrand ( j'en ai été témoin ) diminue progressivement leur nombre.

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