mardi 26 août 2014

Libres réflexions sur un crash politique

Arnaud Montebourg, dont on connaît les sorties fracassantes et qui vient d'annoncer sa sortie fracassée du Gouvernement de l'échec, a commenté son départ en citant saint Augustin, sinon littéralement, au moins dans l'esprit : "Il ne faut pas craindre de perdre ce que l'on a pour être ce que l'on est"... Ca ne l'empêchera pas de toucher sa solde de ministre. Au moins peut-il, fidèle à Gabriel Marcel plus encore qu'à saint Augustin, nous refairte le coup de l'être et de l'avoir. Cela pose la grande question (non polémique) : comment peut-on être de gauche aujourd'hui ? On peut parler de gauche. Mais quelle politique suivre ?

Benoît Hamon et Aurélie Filippetti (l'un à l'Education nationale, l'autre à la Culture) ont été plus explicites. "La rigueur budgétaire ne peut pas être un but en politique" a déclaré le Ministre de l'Education nationale. Evidemment. Surtout pour un ministre de gauche dont le but en politique est d'arroser ses "clients" électoraux de toutes sortes de subventions étatiques. Aurélie la Cultureuse vend carrément la mèche en déclarant avec fracas : "On a encore le droit d'être de gauche". Encore ? Mais pour combien de temps ? Le Pays est ruiné, au bord de la déflation et de la décroissance. Les Français n'en peuvent plus d'un impôt qui tend à devenir confiscatoire, au point qu'aujourd'hui même les socialistes répètent sentencieusement : "Trop d'impôt tue l'impôt". Il faut prendre des décisions qui sont avant tout de gestion mais le ministre de la Culture se préoccupe, elle, de sa virginité idéologique : comment être et rester de gauche quand on est concrètement au service d'un Etat Titanique ? Le principe de réalité rattrapera-t-il le principe de plaisir ? Pas pour tout le monde en tout cas. Certains, à gauche, revendiquent le droit de n'être pas des gestionnaires. Panache et culte de l'inutilité. Ils ont décidément la haine... du réel : "On a encore le droit d'être de gauche".

La perspective de Benoît Hamon et celle d'Arnaud Montebourg ne sont pourtant pas tout à fait de la même eau que celle, adolescente presque, d'Aurélie la Cultureuse. Pour eux c'est la France qui va mal, c'est la France qu'il faut soigner. Pas en la saignant avec des mesures de rigueur, mais en lui assignant des buts, en réfléchissant à des objectifs nouveau, en pratiquant, face à la Finance internationale et à l'impérialisme économique allemand,  un sain nationalisme économique (oh ! ils ne l'appelleraient sans doute pas ainsi, c'est égal). Le retrait de Benoît Hamon et d'Arnaud Montebourg signifie moins la volonté, affichée envers et contre tous, de rester de gauche que le désir de conserver une politique économique à la France. C'est l'obsolescence de la Gauche idéologique et partisane comme de la gauche libérale au service de l'Internationale financière ("ce grand cadavre à la renverse comme disait BHL en d'autres temps) qu'ils manifestent dans leur indépendance d'esprit vis à vis du PS et du Gouvernement de M. Valls.

Pour un tel pavé dans la marre aux canards, Montebourg a raison, saint Augustin n'était sans doute pas de trop.

6 commentaires:

  1. Au bord de la déflation? Foin d'optimisme, aux portes de la guerre civile.

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  2. Etonnant ... de lire cela ici!
    Il faut laisser les grenouilles coasser et regarder les étoiles.
    Gauche ? Droite ? c'est ridicule.
    Il suffit de suivre l'enseignement de l'Evangile et y accorder les réponses aux problèmes qui se présentent. Ce qui tue le rayonnement de l'Eglise catholique c'est quand des fidèles , impatients, se prennent pour César ou que des "figures" cherchent à se distinguer avec les oripeaux à la mode.

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  3. Chic ! Notre Abbé revient. L’année sera donc augustinienne, ce qui comble tous ceux qui ne demandent qu’à apprendre.
    Mais le démon de la cité des hommes s‘est emparé une nouvelle fois de lui et le voici s’intéressant à 3 microbes que l’on vient de retirer de la boite de Pétri gouvernementale.
    Cher Abbé, vous assassinez la gauche comme si la droite valait mieux. Vous malmenez Montebourg, charmant séducteur de village, comme s’il était pire qu’un de ses lointains prédécesseurs, le compassé Giscarre, « le plus intelligent d’entre nous ».

    Vous avez tort. Le mal qui nous accable aujourd’hui remonte à 1974, seul anniversaire que l’on se garde bien de commémorer. Car de Giscarre à Moijeu – évitons par charité de nommer les chaînons manquants – la chute a été régulière, continue, douceâtre, indolore.
    En 1981 vous étiez encore en soutane courte mais ceux qui s’enfilèrent dans l’UMP de l’époque, pour préparer la résurrection de l’après Mitran, se rappellent parfaitement comment ils furent reçus et traités par les cadres du mouvement. Contrairement à ces derniers ils ne furent pas surpris de la capilotade 86-88 et de la résurrection socialiste qui s’ensuivit.

    Mais il nous faut venir au cœur du problème - et par suite être grossier et vulgaire - et nommer les 2 causes du mal, toujours tues : le déficit budgétaire et l’immigration, une mort matérielle et une mort culturelle. Nous nous rappelons, comme si c’était hier, les attitudes entendues des politiciens du RPR, souvent hiérarques framaques, quand on leur faisait valoir qu’un chef de famille irait à la ruine pour lui et les siens s’il s’avisait de gérer son bien comme on gère l’Etat. On les entendait penser « ils sont nuls en politique mais aussi en économie ». Quant à l’immigration ils étaient ouvertement goguenards.
    Dans le fond, la gauche était moins dégueulasse, elle n’avançait pas masquée sur ces sujets.

    Peut-être le temps est enfin venu, Monsieur l’Abbé, de prendre au sérieux ce que le nouvel ami de RF entendit un soir d’été sous le beau ciel provençal, que je vous retranscris et soumets à votre réflexion :
    « Avec ce qui se passe actuellement on peut s’attendre à ce que les citoyens se débarrassent enfin des politiciens pour la conduite des affaires publiques ».

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  4. Anonyme de quinze heures, rabaisser Giscard au niveau de Montebourg,non.
    Autant chasser le blaireau avec un braque allemand. Distinguons entre nos ennemis
    Et le gros gibier du petit.

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    1. Je ne suis pas de gauche et meme politiquement d'extreme droite
      mais l'histoire retiendra que
      Giscard a legaliser l'avortement
      Miterand suprimé la peine de mort

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