samedi 23 août 2014

Une année Augustin au Centre Saint Paul

Non, il n'y a en 2014 ou en 2015 aucun anniversaire particulier, qui permette de célébrer la vie et l'oeuvre de saint Augustin. Rien de commémoratif dans notre "année Augustin". Simplement je crois qu'il y a urgence. Pour nos âmes. Il faut nous mettre ou nous remettre à le lire. Il faut le méditer. Il faut le suivre.

Saint Augustin a eu longtemps mauvaise réputation. Pour les chrétiens d'Orient par exemple, parmi lesquels ce converti à l'orthodoxie qu'est Patrick Ranson, il représente une sorte d'ennemi, champion de la catholicité, hérault d'un Ordre que Ranson lui reproche (bien vainement) d'avoir emprunté aux païens. Pour les catholiques romains d'aujourd'hui, il est aussi suspect, suspect doublement : ne serait-il pas l'auteur ultime, au XVIème siècle, du schisme luthérien et de l'erreur calvinienne ? Et d'autre part, au siècle suivant, n'est-il pas à l'origine de la contestation janséniste et du moralisme dont on l'affuble habituellement ? Malheur à Augustin ! Pour les rationalistes chrétiens, enfin, dont Leibniz reste l'emblème, il est le défenseur d'une religion fondée sur l'autorité, qui laisse penser par exemple que Dieu peut damner les enfants morts sans baptême... Scandaleux Augustin !

Il semble pourtant qu'après une longue éclipse qui aura duré deux siècles, on le redécouvre lentement. Les Etudes augustiniennes représentent un travail considérable, qui dure depuis cinq décennies. Loin des images simplificatrices, hors de sa légende noire, dans la beauté de sa quête à perdre haleine de la vérité surhumaine, il s'impose comme le patron (tellement créatif) de tous les chercheurs de Dieu. C'est un fascinant synthétiseur de la vérité qu'il appelle lui-même catholique, dont l'universalité servira de matrice aux siècles suivants jusqu'à la grande remise en cause des Lumières.

Qu'est-ce qui fascine, aujourd'hui dans la quête augustinienne ? (à suivre)

8 commentaires:

  1. On souhaiterait que les cours reposant sur lui ne commencent pas avant 20h30, certains travaillant tard le soir et désirant découvrir celui qui a dit : " aime et fais ce que tu veux", vaste programme !

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  2. Il me semble qu'il ne faut pas exagérer le rejet supposé de saint Augustin par les catholiques. Hors des milieux traditionalistes (ou du reste il ne m'a jamais semblé que saint Augustin avait si mauvaise presse), notamment dans les milieux catholiques parisiens, lustigériens et conservateurs, on trouve surtout un discours "tout sauf la scolastique" et l'on se gargarise du "renouveau biblique et patristique du XXe siècle" (quant aux tradis imbéciles et bornés, ils seraient évidemment demeurés à l'écart dudit "renouveau"). Dès lors, on s'autorise souvent de saint Augustin (même si c'est pour lui faire dire tout et n'importe quoi).
    Ceci dit, cette année pour s'efforcer de répandre une meilleure connaissance de cet immense docteur est certainement une excellente initiative que l'on ne peut qu'approuver.

    Peregrinus

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  3. il y a, quand même, chez St Augustin un aspect logorrhéique qui me rebute un peu comme JP2 et ses "milliers" d'encycliques!
    Roger.

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  4. Florilège estival

    Sur les abribus parisiens on a placardé, aux frais des contribuables, des affiches vantant un musée sur lesquelles on pouvait lire « un Français sur quatre est issu de l’immigration ».
    Il y aurait donc encore trois Français sur quatre qui ne sont pas issus de l’immigration.

    Finkielkraut le pathétique a commenté dans le Figaro les événements israélo-gazaouites en cours. L’homme est courageux et intelligent. Alors d’où vient le malaise que l’on éprouve constamment quand on le lit, quand on l’écoute. Difficile à exprimer.
    Proposons une forme interro sarcastique : Sait-il qu’il y a des Français non juifs ?

    Un hebdomadaire malodorant, que l’on a déjà évoqué ici, a fait un papier, en double page centrale, sur la transhumance estivale de la racaille sado-pédophile friquée européenne allant faire son marché dans une grande ville de l’Afrique musulmane.
    En vérité, si l’Europe est un jour submergée par les combattants d’Allah, c’est cette abomination que nous expierons.

    Il s’est produit cette année dans notre cher pays d’importants changements dans l’ordre de la politique.
    Ainsi à la fin de 2013 on annonçait que le président Moijeu était crédité d’une cote de 15 % dans les baromètres d’opinion - à vrai dire il s’agissait essentiellement de publications étrangères.
    Voici maintenant que l’on parle de 85 %. On n’y comprend plus rien. Même ceux qui sont habiles à démêler les roueries des médias.

    Un géographe vénérable, professeur au Collège de France, avait commencé son maître ouvrage par cette phrase définitive « La Sardaigne est une île ».
    Ré est une île « étroite sablonneuse malaisée », plate comme une huitre, recouverte d’une végétation triste et rabougrie, déconseillée à ceux qui sont allergiques aux vélocipèdes, bobo comme il n’est pas permis. En revanche la communauté résidante y est homogène. Totalement homogène.
    Hélas, trop exiguë, la nation ne peut toute s’y réfugier.

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    1. Il y aurait beaucoup à dire sur ces campagnes visent à tisser du lien entre population traditionnelle et populations allogènes, mais qui sont pensées dans l'hypercentre parisien, à 5.000 mètres de la, c'est-à-dire très loin des dites populations allogènes. C'est ainsi que j'ai vu à Clichy une affiche d'abribus qui demandait "Savez-vous que nos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois?" Voila une question qu'elle est audacieuse, voila une question qu'elle est malicieuse, et voila une question qui tombe à plat et qui n'a aucun sens, même au troisième degré, vue la population qui prend le bus à Clichy.

      Sortant du même tonneau, cette campagne sur le respect, auquel une semaine était consacrée dans un collège "de banlieue sensible", à l'instigation du Ministère de l'Education Nationale. Et la production littéraire d'un jeune au parcours déjà chaotique, et qui tenait en une ligne: "Y a Aziz il a fumé le renoi à Attac - respect!" que je traduis pour les ceussent qui ne parlent que le français intrapériphérique: "Mon ami Aziz est sorti vainqueur d'une altercation quelque peu physique avec le vigile africain du supermarché local". Le "respect" n'étant dans ce cas là bien évidemment plus l'acceptation d'autrui-qui-est-dans-son-altérité-un-second-moi-même... mais plutôt "hommage" dans le sens ancien du terme: soumission à une autorité qui s'impose par les moyens dont elle dispose. Notez que ce jeune homme avait retrouvé un sens assez traditionnel du mot (cf: "... le vieux Lambert avait inculqué le respect à ses trois fils, à coup de taloches et de galoches...")

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  5. Un soir, sous les platanes, à l’heure où les hommes vont boire, une paisible partie de boules se déroulait en présence et avec la participation d’une sommité de l’analyse politique particulièrement célèbre. Soudain, au moment de lancer sa boule celui-ci s’arrêta dans une position quasi sculpturale et comme se parlant à lui-même, il laissa tomber « Avec ce qui se passe actuellement on peut s’attendre à ce que les citoyens se débarrassent enfin des politiciens pour la conduite des affaires publiques ». Un ange passa et la partie reprit.
    Seuls les abrutis attribuèrent cette réflexion à une ingestion inconsidérée de mominettes.

    La France vient de recueillir quelques dizaines de nos frères Irakiens pourchassés, bafoués, humiliés, battus, en voie d’extermination. C’est la moindre des choses. Mais notre satisfaction, immédiate, est altérée par une réflexion seconde : nous les installons dans une terre où résident 15 millions de musulmans.

    De Jaurès Jean on connait essentiellement : que dans chaque ville du pays une avenue ou un boulevard porte son nom, qu’il a été assassiné, que s’il ne l’avait pas été il serait parti au casse-pipe en chantant, tout comme ses camarades allemands.
    Un citoyen, peu respectueux du mobilier urbain, nous apporte un complément d’information par l’apposition d’affichettes autocollantes sur lesquelles on peut lire cette phrase attribuée au grand homme : « La grande paix humaine est possible ». Une telle vacuité nous autorise à ne pas pousser plus loin la connaissance de cet auteur.

    Et François dans tout ça. Pas le Normal, le Lampedousien, notre Pape. Sans doute a-t-il abandonné la frugalité de Sainte Marthe pour les ors de Castel Gandolfo, foulant de ses godasses à arpenter la pampa une herbe latine verte et grasse.
    Après les Italiens, un Polonais, un Allemand, celui-ci nous vient de loin, une terre d’après 1492. Le suivant viendra-t-il du Ferghana ou des îles sous le vent ?
    Pour la vieille Europe fatiguée, décatie, c’est fini. Pour que tout change il faut que tout change.
    Il gattopardo kaputt, dead, mort.

    Chers camarades, au travail. Vive l’année Augustin, grand évêque magrébin. Cela va être à celui qui balancera le plus sur la cité des hommes.

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    1. Cher ami, j'ai deux choses à vous dire, et la première c'est:

      Doucement sur les feuilles de platanes, hein? et encore: en infusion plutôt qu'en fumette.

      Cependant, votre verve décoiffe (ça sent le calembour navrant mais il n'y en a pas), elle pourrait même nous réveiller? Elle est la bienvenue!

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  6. Ça décoiffe peut-être mais maghrébin sans "h" ça fait magret de canard.
    Bonne année augustinienne.

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