lundi 13 avril 2020

L'Ancien Testament, périmé ?

Dans les lectures de la messe traditionnelle, le nouveau Testament est beaucoup plus représenté que l'Ancien. On découvre ce dernier dans certaines lectures du commun des saints et surtout presque tous les jours durant la période de Carême. Mais incontestablement les lectures tirées du Nouveau Testament sont les plus nombreuses.

Pourquoi y a-t-il deux testaments et quelles sont les relations entrer l'un et l'autre ? Sujet littéralement interminable que saint Augustin a tranché avec son autorité habituelle : "Le nouveau Testament est caché dans l'Ancien. L'Ancien Testament apparaît dans le nouveau". Il y a bien une rupture entre l'Ancien Testament, fondé sur la loi et le Nouveau fondé sur l'amour. Mais attention : il serait stupide de dire qu'il n'y a pas d'amour dans l'Ancien Testament (il suffit de lire Isaïe : Si une mère pouvait oublier son enfant, moi je ne t'oublierai pas dit le Seigneur), superficiel de conclure qu'il n'y a pas de loi dans le nouveau (Celui qui violera le plus petit de ces commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera appelé le plus petit dans le Royaume des cieux" Matth. 5).

Ainsi les deux testaments s'enrichissent-ils l'un l'autre d'abord parce que le Nouveau Testament réalise l'Ancien et que l'Ancien Testament annonce le Nouveau. Voyez par exemple ces lignes de Jérémie sur la nouvelle alliance par exemple : "Je conclurai avec la Maison d'Israël et la Maison de Juda une alliance nouvelle. Non pas comme l'Alliance que j'ai conclu avec leurs Pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d'Egypte (...) Voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël en ces jours là, oracle de Yahvé. Je mettrai ma loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur coeur. Alors je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Ils n'auront plus à instruire chacun son prochain, chacun son frère en disant : ayez la connaissance de Yahvé. Car tous me connaîtront du plus petit au plus grand parce que je vais pardonner leurs crimes et ne plus me souvenir de leurs péchés" (Jérémie 31, 31-34).Ces lignes ont tellement eu vieilli qu'elles nous disent encore quelque chose de l'avenir du christianisme.

Voilà la nouvelle alliance décrite par un prophète de l'Ancienne... Que signifie l'alliance ?  C'est un peuple nouveau dont les péchés sont pardonnés. Le peuple qui se réunit à chaque messe, lorsque le prêtre répète les paroles mêmes du Christ : "Ceci est le calice de mon sang, le sang de l'allaince nouvelle et éternelle, le mystère de la foi qui sera versé pour vous et pour beaucoup en rémission des péchés" Nous comprenons qu'il n'est pas suffisant de dire qu'à la messe, nous sommes passés à la nouvellle alliance. La messe EST la nouvelle alliance dans le sang du Christ, "parce que je vais pardonner leur crime et ne plus me souvenir de leurs péchés". Il ne s'agit donc pas de faire une place à un message de l'Ancien Testament en lui-même, mais à travers l'Ancien Testament, de porter le message de la nouvelle alliance, qui demeure seule : "Ainsi [par le prêtre éternel selon l'ordre de Melchisedech] se trouve abrogée la prescription antérieure, en raison de sa faiblesse et de son inutilité et introduite une espérance meilleure par laquelle nous approchons de Dieu" (Hébr. 7, 19 sq.).

Nous parlions dans le post précédent de la messe acte par opposition à la messe textes. Eh bien ! Voilà de quel acte il s'agit. A chaque messe se donne une espérance meilleure, à chaque messe, se réalise le mystère du pardon des péchés. Chaque messe nous fait entrer dans la sainteté de Dieu. Chaque messe nous rend dignes du Royaume. "Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n'aurez pas la vie en vous" (Jean 6).


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