parce que j'ai une minute à tuer.
"La perfection et l'efficacité du langage n'ont pas été seulement chez nous l'ambition de quelques raffinés, elles avaient une importance pratique capitale, on ne pouvait trop chérir et soigner le principal instrument de notre politique nationale, qui, au cours d'un débat continuellement ouvert, nous permettait de prendre conscience de notre mission permanente et de nos obligations successives. Ainsi s'est constituée cette attitude permanente du Français devant la vie qui est la discussion. Il est naturellement juriste, son besoin est en tout de rechercher les causes, et, si vous me permettez de jouer sur les mots, aussi de les plaider (puisque le même terme chez nous désigne la raison d'être d'une chose et la discussion devant la Justice à laquelle donne lieu sa propriété). la littérature n'a pas été en France l'expression de quelques esprits exceptionnels, elle a été la nécessité de toute une race, la transaction ininterrompue entre ses différents versants, le moyen d'assimilation de tout problème nouveau qui lui était proposé"
(L'oiseau noir dans le soleil levant)
Dieu sait si le verset claudélien m'en...nuie. Mais quel prosateur ! Ses meilleurs morceaux, on les trouve dans sa correspondance (avec André Suarès par exemple), dans ses livres sur la Bible (malgré un certain flou, dû sans doute à une sorte d'écriture automatique, légitimée par le surréalisme ambiant) ou dans Connaissance de l'Est par exemple...
mardi 15 avril 2008
Un beau texte de Claudel
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