L’action se passe dans le futur, c’est-à-dire de nos jours puisque le livre a été écrit en 1972. Et quel livre... On trouve «Catholics» en anglais sur internet pour quelques euros. Un film («Le Visiteur» – avec Martin Sheen dans le rôle du Père Kinsalla) en a été tiré en 1973, pour la télévision. Une traduction en français, a été publiée en 1976 (Publications de l’Université de Lille) sous le titre de «Chrétiens demain». Extrait de la préface à cette édition française, par Patrick Rafroidi :
«Dans la dernière décennie du 20e siècle, après un quatrième Concile qui a consacré le triomphe du syncrétisme et du modernisme, Rome apprend l’existence d’un monastère rebelle, quelque part au Sud-Ouest de l’Irlande, au large de l’admirable côte du Kerry. Un Visiteur Apostolique est délégué ; un Grand Inquisiteur comme l’appelleront les moines, conscients que le Vatican n’a guère changé ses méthodes depuis le 13e siècle et que le libéralisme a la mode est destiné aux fils des ténèbres plutôt qu’aux enfants de lumière. […]Lisez «Catholics» en anglais si vous le pouvez, lisez-le en français sinon, ou au moins regardez le film :
Ce n’est pas ici le seul sort d’une petite communauté monastique qui se décide. Ce qu’on nous présente, c’est le dilemme qui depuis des années, aujourd’hui (faut-il sacrifier à l’actualité et citer Mgr Lefebvre ?) et encore plus demain, a été, est et sera, sous une forme ou sous une autre, celui de nombre de Catholiques et de chrétiens. La confrontation, non pas tellement imaginée que réalisée par Moore dans le dialogue et la narration, décevra sans doute certains, amateurs de polémique et de situations claires. On est très loin du pamphlet, du noir et blanc et rien n’est résolu que provisoirement.
A une Église nouveau-style (représenté par le Visiteur, le Père Kinsalla) qui ramène la réalité du sacrement au symbole, qui confond l’efficace et le vrai, le royaume de ce monde et celui de l’Esprit, qui a perdu le sens du mystère et du sacré et brade la Tradition de vingt siècles en confondant désespérément les excroissances et l’essentiel, en jetant le bébé avec l’eau du bain, les seuls êtres qui pourraient, ici, résister victorieusement sont les frustes moines de l’Abbaye de Muck. [….] Les situations les plus banales portent leur poids d’ambigüité comme le montre, par exemple, l’épisode de Padraig (Pierre) refusant d’admettre sur sa barque de pêcheur le prêtre de la nouvelle religion. […]»
Il y a aussi le livre "Father Elijah" de Michael o'Brien dans l'esprit proche
RépondreSupprimerhttp://productsearch.barnesandnoble.com/search/results.aspx?store=BOOK&WRD=father+elijah+an+apocalypse
Dans le livre "Catholics", il est simplement question des catholiques, pas de mention ni vraiment d'allusion aux lefebvristes, évitons le wishful thinking.
C'est nul, votre truc. On n'a jamais vu de moines comme ceux-là : de véritables pantins. Et puis Lourdes. Même Zola n'a pas manifesté un dégoût semblable à celui du père abbé. Il est curieux que le visiteur envoyé par Rome ressemble au Supérieur pour les Etats-Unis d'une Fraternité traditionnelle bien connue. Mais cela, le metteur en scène ne pouvait pas l'anticiper.
RépondreSupprimerJ'ai vu ce film à l'époque. C'était super. Bien entendu, je me souviens d'un article de "La Croix" qui avait tiré à boulets rouges contre ce film. Il audrait le retouver pour en faire honte aux auteurs.
RépondreSupprimer+c'est nul, votre truc+
RépondreSupprimer--> d'où l'intérêt du livre sur le film
La mention des lefebvristes est dans la préface de 1976 si je ne m'abuse.
RépondreSupprimerEn 1972, l'auteur pouvait difficilement savoir qui était Mgr Lefebvre...
@ Jean Lamotte:
RépondreSupprimerexact - comme indiqué, il s'agit de "la préface à cette édition française", écrite en 1976 donc.
Le film aurit gagné à passer dans sa version originale. Martin Sheen (tjrs épatant) en prêtre irlando-américain parlant français ; cela manque de réalisme et d'ambiance. Mingdi qui n'a jamais du mettre un seul jour de sa vie les pieds en Irlande n'a rien compris ; les moines ont vraiment l'air de moines irlandais (hélas sans le whisky). Un vrai curé irlandais boit du whisky. Le début avec l'installation de l'autel m'a fait penser à nos amis d'Amiens qui tentent contre vents et marées de faire vivre la Messe à l'ancienne et qui ne reçoivent que des quolibets (quod libet) de la part des seigneurs Evêques. En guise de 30 deniers celui d'Amiens vient de recevoir la légion de déshonneur de la part de Sarko soi- meme. Dis moi qui tu hantes...
RépondreSupprimer"Le film aurait gagné à passer dans sa version originale...", effectivement, mais la proportion de visiteurs de ce blog qui lisent l'anglais est sans doute limitée, alors s'il faut en plus suivre un film... j'ai préféré le mettre en français.
RépondreSupprimerEt le film, il ne sort pas en DVD ? Comment l'acquérir ?
RépondreSupprimer"la proportion de visiteurs de ce blog qui lisent l'anglais est sans doute limitée"
RépondreSupprimerQUOI ? Y- at-il encore des gens qui vivent enfermés, emprisonnés dans une seule langue ?!??
Personnellement j'avoue que je n'en connaîs point (plutôt des tri- et quatri-lingues; normal, deux langues jusqu'au bac, une 3ème pendant les études + la langue maternelle; rien d'exceptionnel), nous ne devons pas avoir les mêmes fréquentations...
Le mieux aurait été de proposer la VO sous titrée en français. Le film perd 50% de sa saveur.
RépondreSupprimer"...la VO sous titrée en français..."
RépondreSupprimer--> Si on m'indique où la trouver sur www, je mets le lien vers la vidéo en anglais, en gaélique, en ce qu'on voudra, avec et sans sous-titres.
Ha oui oui, j'ai commencé à le regarder aussi, merci merci ! Quel film en avance sur son temps !
RépondreSupprimerToute ressemblance avec des situations et des personnages actuels seraient totalement fortuite, naturellement, et aussi un peu hasard.
RépondreSupprimerDommage que ce soit si peu optimiste quand même.
Film magnifique qui pose une question fondamentale : que doit on faire, obéir à ses supérieurs coute que coute ou obéir à ce que dicte sa conscience. En 1940 qu'est-ce qu'un officier devait faire : obéir à la légalité ou suivre sa conscience, déserter et partir à Londres ou entrer en Résistance. Pour beaucoup le choix a du être difficile et ô combien douloureux.
RépondreSupprimerPour la Messe c'est pareil : fallait-il obéir à Paul 6 parce qu'il était pape ou obéir à sa conscience et sauver le Saint Sacrifice de la Messe ?
Le bon droit il était du côté de Mgr Lefebvre pas du côté de l'Eglise légale. C'est grace à lui que l'Eglise officielle n'a pas osé aller plus loin, car les évêques savaient que s'ils continuaient à brader les dogmes, pa un système de vases communicants tous ls vrais catholiques aurainet rejoint la FSSPX.
Qui obéit à sa conscience obéit à Dieu.
AMDG.
Si notre conscience peut avoir quelque discernement face au temporel (2GM : partir à Londres, sans hésiter!), il n'en est pas de même dans le spirituel - seul le successeur de Pierre (éventuellement dans une moindre mesure avec les Cardinaux qui l'entourent), peut avoir la grâce de l'Esprit Saint pour l'éclairer dans les choix lourds à assumer.
RépondreSupprimerLe commun des mortel (laïques ou ecclésiastiques) n'a pas cette grâce. Prétendre le contraire et, pire, s'enorgueillir d'avoir agit en conséquence n'est-il pas qu'un immense péché d'orgueil ?
Vanitas vanitatis...