Je précise que par apocalypse je n'entends pas "fin du monde", selon un tic de langage qui n'a rien de théologique. "Cette génération ne passera pas que tout ne soit accompli". L'apocalypse ? Chaque génération à la sienne, de la prise de Jérusalem par les Romains en 70 à la Shoah entre 1941 et 1945...
Nous vivons des temps où la puissance du mal se révèle : c'est le sens du mot apocalypse : révélation. Et elle se révèle en particulier à l'intérieur de l'Eglise : c'est du moins ce que le pape Benoît XVI vient de dire, de manière particulièrement solennelle et répétitive, dans l'avion qui le mène au Portugal. Le mal ? A l'intérieur de l'Eglise. "Les persécutions" ? Elles viennent aussi de l'intérieur de l'Eglise explique Benoît XVI qui sait de quoi il parle.
On sent bien à Rome que le pape qui avait suscité l'espérance, en tant qu'il incarnait un conservatisme intelligent, n'a plus la cote. "Conservatisme intelligent" ? L'oxymore a fait long feu. Disons même qu'il est en train d'exploser en vol. Les conservateurs ont compris que cet homme là n'était pas des leurs. Quant aux progressistes, c'est l'intelligence du pape qui les attirait... Mais son audace passe décidément toutes les bornes.
Pensez donc ! Benoît XVI, reprenant le thème prématurément usé de la repentance, en a fait une arme redoutable : loin de s'en prendre seulement au passé de l'Eglise, il n'hésite pas à s'attaquer au présent. Il stigmatise ainsi... ceux qui l'ont fait roi comme ceux qui ne voulaient pas qu'il le soit. On comprend le petit ton condescendant qui devient à la mode dans certain dîner dans la Ville quand ceux qui se glorifiaient d'être ses partisans (ses électeurs) parlent du pape.
Je dis que cette "vraie repentance" est une arme.Comme les cordes dont Jésus s'est armé pour chasser les marchands du Temple. Il faut relire la Lettre récente aux catholiques d'Irlande sur la pédophilie. On voit bien qui vise Benoît XVI et pourquoi l'establishment ecclésiastique, quand il n'est pas mouillé jusqu'à l'os, expose de plus en plus ouvertement son sceptiscisme sur Benedetto : "Le programme de renouveau provoqué par le concile Vatican II fut parfois mal interprété et, en vérité, à la lumière des profonds changements sociaux qui avaient lieu, il était très difficile de comprendre comment les appliquer de la meilleure façon possible. En particulier il y eut une tendance dictée par de justes intentions, mais erronée, visant à éviter les approches pénales à l'égard de situations canoniques irrégulières. C'est dans ce contexte général que nous devons chercher à comprendre le problème déconcertant de l'abus sexuel des enfants, qui a contribué de façon très importante à l'affaiblissement de la foi, et à la perte de respect pourt l'Eglise et pour ses enseignements". Ces actes "ont assombri la lumière de l'Evangile à un degré tel que pas même des siècles de persécution ne sont parvenu à atteindre".
Il est dans le même registre notre pape, lorsqu'il déclare dans l'avion qui le mène au Portugal : «Nous l'avons toujours su mais nous voyons aujourd'hui de façon beaucoup plus terrifiante que la plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Eglise», a affirmé le pape aujourd'hui. Et il renchérit : « Les attaques contre l'Eglise et le pape ne viennent pas seulement de l'extérieur, les souffrances viennent de l'intérieur de l'Eglise, du péché qui existe dans l'Eglise ».
Les "loups" qui sont à l'intérieur (comme il disait dans son discours d'intronisation il y a cinq ans), vont-ils lui pardonner une telle analyse ? Un tel parler vrai ? Il y a ceux, comme le cardinal Sodano, qui le "soutiennent" officiellement, parce qu'ils ne peuvent littéralement pas faire autrement. Mais les tièdes qui veulent rester tièdes et qui le peuvent car ils n'ont rien à se reprocher dans le domaine incriminé, trouveront sans doute cette mise en cause du présent de l'Eglise par un pape... bien apocalyptique.
Le 13 mai, en tout cas, Benoît XVI est à Fatima : il faudra suivre.
Quant à moi, je me redis la formule de Hölderlin : "Quand le péril grandit, grandit aussi ce qui sauve".
Nous vivons des temps où la puissance du mal se révèle : c'est le sens du mot apocalypse : révélation. Et elle se révèle en particulier à l'intérieur de l'Eglise : c'est du moins ce que le pape Benoît XVI vient de dire, de manière particulièrement solennelle et répétitive, dans l'avion qui le mène au Portugal. Le mal ? A l'intérieur de l'Eglise. "Les persécutions" ? Elles viennent aussi de l'intérieur de l'Eglise explique Benoît XVI qui sait de quoi il parle.
On sent bien à Rome que le pape qui avait suscité l'espérance, en tant qu'il incarnait un conservatisme intelligent, n'a plus la cote. "Conservatisme intelligent" ? L'oxymore a fait long feu. Disons même qu'il est en train d'exploser en vol. Les conservateurs ont compris que cet homme là n'était pas des leurs. Quant aux progressistes, c'est l'intelligence du pape qui les attirait... Mais son audace passe décidément toutes les bornes.
Pensez donc ! Benoît XVI, reprenant le thème prématurément usé de la repentance, en a fait une arme redoutable : loin de s'en prendre seulement au passé de l'Eglise, il n'hésite pas à s'attaquer au présent. Il stigmatise ainsi... ceux qui l'ont fait roi comme ceux qui ne voulaient pas qu'il le soit. On comprend le petit ton condescendant qui devient à la mode dans certain dîner dans la Ville quand ceux qui se glorifiaient d'être ses partisans (ses électeurs) parlent du pape.
Je dis que cette "vraie repentance" est une arme.Comme les cordes dont Jésus s'est armé pour chasser les marchands du Temple. Il faut relire la Lettre récente aux catholiques d'Irlande sur la pédophilie. On voit bien qui vise Benoît XVI et pourquoi l'establishment ecclésiastique, quand il n'est pas mouillé jusqu'à l'os, expose de plus en plus ouvertement son sceptiscisme sur Benedetto : "Le programme de renouveau provoqué par le concile Vatican II fut parfois mal interprété et, en vérité, à la lumière des profonds changements sociaux qui avaient lieu, il était très difficile de comprendre comment les appliquer de la meilleure façon possible. En particulier il y eut une tendance dictée par de justes intentions, mais erronée, visant à éviter les approches pénales à l'égard de situations canoniques irrégulières. C'est dans ce contexte général que nous devons chercher à comprendre le problème déconcertant de l'abus sexuel des enfants, qui a contribué de façon très importante à l'affaiblissement de la foi, et à la perte de respect pourt l'Eglise et pour ses enseignements". Ces actes "ont assombri la lumière de l'Evangile à un degré tel que pas même des siècles de persécution ne sont parvenu à atteindre".
Il est dans le même registre notre pape, lorsqu'il déclare dans l'avion qui le mène au Portugal : «Nous l'avons toujours su mais nous voyons aujourd'hui de façon beaucoup plus terrifiante que la plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Eglise», a affirmé le pape aujourd'hui. Et il renchérit : « Les attaques contre l'Eglise et le pape ne viennent pas seulement de l'extérieur, les souffrances viennent de l'intérieur de l'Eglise, du péché qui existe dans l'Eglise ».
Les "loups" qui sont à l'intérieur (comme il disait dans son discours d'intronisation il y a cinq ans), vont-ils lui pardonner une telle analyse ? Un tel parler vrai ? Il y a ceux, comme le cardinal Sodano, qui le "soutiennent" officiellement, parce qu'ils ne peuvent littéralement pas faire autrement. Mais les tièdes qui veulent rester tièdes et qui le peuvent car ils n'ont rien à se reprocher dans le domaine incriminé, trouveront sans doute cette mise en cause du présent de l'Eglise par un pape... bien apocalyptique.
Le 13 mai, en tout cas, Benoît XVI est à Fatima : il faudra suivre.
Quant à moi, je me redis la formule de Hölderlin : "Quand le péril grandit, grandit aussi ce qui sauve".
Sans lumière, il n'y a pas de formes reconnaissables et par là intelligibles. Ainsi, le péché, sans la lumière de notre actuel Saint Père, aurait pu faire long feu. Je crois, Monsieur l'abbé, qu'un tic de langage peut aussi en engendrer un autre : Benoît XVI est un authentique chrétien des temps premiers, un modèle à suivre et pour lequel il faut prier, car sa sainte repentance et Vatican III dont il rêve révèleront à la lumière passive de la noirceur la nature essentielle de l'espérance, celle de la repentance publique, humiliante et nécessaire.
RépondreSupprimerBravo Monsieur l'abbé pour ce commentaire courageux et réaliste. Oui, prions bien pour notre Saint Père Benoît XVI.
RépondreSupprimerOn pourrait aussi dire que les "loups" au sein de l'Eglise, ce sont ceux qui exacèrbent sa radicalité - les fondamentalistes en tout genre.
RépondreSupprimerLe Saint Père ne pointe pas explicitement du doigt les "progressistes" (dont ferait partie eg Monseigneur Angelo Sodano, respecté et écouté du Pape par ailleurs), son appel à la repentance est général, s'adresse à toute l'Eglise, à la suite de son immense predecesseur.
Par ailleurs, attention aussi à cette tendance fâcheuse des tradis à diviser, à séparer les Papes qui, chacun avec son charisme propre, ont toujours été et fonctionné dans la plus grande harmonie; depuis avril 2005 l'action de l'un s'inscrivant bien dans la continuité de l'action de l'autre.
Si l'on veut à tout prix prendre BXVI pour un tradi, ou même à sensibilité tradi, chacun est libre de se mentir à soi-même, mais il serait plus lucide et objectif de voir la réalité en face : notre Saint Père est bien un Pape du XXIè siècle, le siècle où les frontières s'effacent (non seulement entre les catholiques et les deux formes du rite de la messe, mais aussi entre les chrétiens, entre les croyants même), où le monde s'unit (globalisation, cf appel de BXVI pour une autorité mondiale de régulation dans 'Caritas in veritate'), où la miséricorde divine et l'amour de Dieu et des hommes retrouvent la première place ('Deus caritas est', évocation d'éros, de philia et d'agapè dans l'encyclique etc).
Dans son appel à la repentance le Saint Père s'adresse en fait au genre humain.
Si les hommes qui aiment la vie et qui ont choisi de la donner au Christ sont visés en priorité, c'est que les actes ignobles (et bien concrets) de certains d'entre eux ont "assombrit l'Evangile". Il n'est en aucun cas question de pointer du doigt sur "l'establishment ecclésiastique" ni sur les "modernes" qui seraient ces "loups" à l'intérieur de l'Eglise. Encore une fois, attention à ne pas chercher à se faire accroire ce qui n'est pas.
Oui prions pour Benoit 16, qui est un pape remarquable.
RépondreSupprimerMalheureusement, c'est quand il nous aura quitté que nous nous en apercevrons. Comme tous ces gens qui ont passé leur temps à critiquer JP2 durant son règne et qui maintenant qu'il n'est plus là, ne cessent de l'encenser.
En fait ces 2 papes disent la même chose et sont très complémenaires ; cessons donc de les opposer.
Oui bien suivre le Saint Père à Fatima demain, avec peut-être et en particulier, la Consécration de la Russie au Coeur Sacré de la Sainte Vierge et de notre Seigneur, en communion avec les Evêques du monde entier !!! N'est ce point le moment ou Jamais. Plus que jamais le Saint Père a besoin de notre prière.
RépondreSupprimerNous pouvons dés à présent deviner d'où viendra le Martyr du Saint Père Benoît XVI, de l'intérieur... Là même ou l'Antéchrist prend de plus en plus de vigueur et de puissance ... avant sa propre déchéance. Prions pour notre Pape.
RépondreSupprimermais quelle est donc cette papolâtrie obsessionnelle ?
RépondreSupprimerce serait donc à ça que Jésus nous invite ?
non mes seigneurs abbés de tous poils !
le Christ nous a libérés des dogmes
et des sacristies !
non chers abbés ensoutanés ou à poils !
papes et soupapes n'ont rien à voir
avec l'esprit d'Evngile qui nous rend libres !
Notre Saint Pere est d'une intelligence superieure. S'il herisse certains catholiques, c'est parce qu'ils ne comprennent pas la finesse de Son combat.
RépondreSupprimerLes ennemis de l'Eglise l'ont par contre bien compris et ce n'est pas sans raison, s'ils lancent des attaques contre lui, de toutes parts.
Benoit XVI est le Pape qu'il nous fallait.
Aidons-Le, comme il nous l'a si humblement demande, de nos Prieres !
Merci, Monsieur l'Abbe, pour votre article, que j'invite chacun a diffuser largement autour d'eux.
@ Anonyme de 22H39
RépondreSupprimerBon! Ben! Cher Ânonyme! Vous n'êtes guère "libéré" (je reprends le mot que vous avez utilisé, bien mal à propos, à mon sens) des poncifs les plus éculés, ça fleure bon son soixante-huitard écolo-gauchiste-avec-le-portefeuille-à-droite et le "bon-coeur' à gauche....ah! J'oubliais, avec la bouche en cul-de-poule, concernant les choses (et Mystères) de la Religion....la Vraie!
Allez, mon cher Bobo, avant de parler de "papolâtrie obssessionnelle", refaîtes un petit tour chez les Pères de l'Église, qui vous feront peut-être la grâce de vous éclairer l'esprît (et l'Âme, je l'espère de tout coeur pour vous)
@ anonyme du 12 mai (16h10).
RépondreSupprimerLe Curé d'Ars disait de l'Esprit-Saint qu'il nous aide à surmonter les trois tentations de la violence, de l'égoïsme, et de la division. Ces dangers sont présents dans toute âme humaine qu'elle soit facile à classer -même à tort -dans une tendance "progressiste" , "tradi", .... Essayons de distinguer l'esprit critique de l'esprit de critique. Un fondateur, retourné au Père, d'une communauté nouvelle, conseillait d'émettre une critique qu'à bon escient et quand on n'avait plus envie de la donner, donc après avoir retourné cela à l'intérieur - comme Marie qui méditait tout dans son coeur..