La fête de l'Ascension était naguère très importante : liturgiquement elle était flanqué d'un octave (la fête pendant huit jours : c'est le principe de l'octave), elle jouit d'une préface propre et on ajoute quelques mots au Communicantes pour faire mémoire de cette fête. Excusez ces détails techniques. Ils sont là simplement pour prouver ce que j'avance : l'importance de cette fête.
Ajoutons que dans la prière du Canon, Unde et memores, il est question de la Passion (tam beatae passionis : l'heureuse passion) de la résurrection (necnon et ab inferis resurrectionis : le Christ revient des enfers en ressuscité triomphateur, amenant avec lui au Paradis toutes les âmes des justes) et de l'ascension (sed et in caelos gloriosae ascensionis : glorieuse ascension dans le ciel traduit un peu bêtement le canon 1 de la liturgie rénové : non, pas seulement : ascension dans les cieux - comme dans le Notre Père : il ne s'agit pas du ciel bleu, mais des Cieux où Dieu réside).
On comprend que le Christ achève par son Ascension le mystère de sa passion et de sa résurrection. La Passion du Christ nous donne la vie par sa mort d'amour. La Résurrection nous donne la foi, par laquelle nous nous unissons en esprit au Christ (il nous a racheté par sa mort mais il faut bien que nous assurions notre part d'effort ; notre part, c'est la foi). Que nous donne l'Ascension ?
En relisant attentivement le texte du chapitre 1 des Actes des apôtres, j'ai compris que l'Ascension transformait notre foi en espérance. La foi ? C'est un état d'esprit et de coeur qui peut encore être intéressé. les apôtres ont la foi en Jésus ressuscité, mais ils n'ont pas encore l'espérance. "Seigneur, lui demandent-ils juste avant qu'il ne les quitte définitivement, c'est maintenant que tu vas restaurer la Royauté en Israël". Leur projet, même après la résurrection, reste un projet communautariste, celui d'une foi sans espérance, qui se réalise sur la terre par l'instauration d'un nouveau type de communauté, comme le pensaient les Esséniens, la communauté des purs qui feront la reconquête d'Israël sur les Romains et qui rétabliront (en Jésus descendant de David) a Royauté davidique.
Mais le Christ monte aux Cieux... Il est assis à la droite de Dieu. Nous savons que son rôle n'est ni celui du chef de guerre ni celui du chef de peuple. Son peuple, l'Église, est un peuple unique dans l'histoire, un peuple de Rois, un peuple dans lequel, par l'espérance, chacun devient responsable de sa destinée éternelle. L'ascension du Christ transforme notre foi en espérance, comme l'Esprit Saint à la Pentecôte transformera notre espérance en charité rayonnante.
Ajoutons que dans la prière du Canon, Unde et memores, il est question de la Passion (tam beatae passionis : l'heureuse passion) de la résurrection (necnon et ab inferis resurrectionis : le Christ revient des enfers en ressuscité triomphateur, amenant avec lui au Paradis toutes les âmes des justes) et de l'ascension (sed et in caelos gloriosae ascensionis : glorieuse ascension dans le ciel traduit un peu bêtement le canon 1 de la liturgie rénové : non, pas seulement : ascension dans les cieux - comme dans le Notre Père : il ne s'agit pas du ciel bleu, mais des Cieux où Dieu réside).
On comprend que le Christ achève par son Ascension le mystère de sa passion et de sa résurrection. La Passion du Christ nous donne la vie par sa mort d'amour. La Résurrection nous donne la foi, par laquelle nous nous unissons en esprit au Christ (il nous a racheté par sa mort mais il faut bien que nous assurions notre part d'effort ; notre part, c'est la foi). Que nous donne l'Ascension ?
En relisant attentivement le texte du chapitre 1 des Actes des apôtres, j'ai compris que l'Ascension transformait notre foi en espérance. La foi ? C'est un état d'esprit et de coeur qui peut encore être intéressé. les apôtres ont la foi en Jésus ressuscité, mais ils n'ont pas encore l'espérance. "Seigneur, lui demandent-ils juste avant qu'il ne les quitte définitivement, c'est maintenant que tu vas restaurer la Royauté en Israël". Leur projet, même après la résurrection, reste un projet communautariste, celui d'une foi sans espérance, qui se réalise sur la terre par l'instauration d'un nouveau type de communauté, comme le pensaient les Esséniens, la communauté des purs qui feront la reconquête d'Israël sur les Romains et qui rétabliront (en Jésus descendant de David) a Royauté davidique.
Mais le Christ monte aux Cieux... Il est assis à la droite de Dieu. Nous savons que son rôle n'est ni celui du chef de guerre ni celui du chef de peuple. Son peuple, l'Église, est un peuple unique dans l'histoire, un peuple de Rois, un peuple dans lequel, par l'espérance, chacun devient responsable de sa destinée éternelle. L'ascension du Christ transforme notre foi en espérance, comme l'Esprit Saint à la Pentecôte transformera notre espérance en charité rayonnante.
Je me permets de signaler un excellent numéro de Résurrection, sur le sujet (c'est si rare qu'une revue traite ce thème !), au sommaire alléchant et dont l'éditorial est disponible ici :
RépondreSupprimerhttp://revue-resurrection.org/Re-partir-de-l-Ascension
Cher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerTrès belle méditation sur l'Ascension que la vôtre, comme toutes celles qui font des analogies avec les vertus théologales, comme toutes celles qui, en général, font des trianalogies, c'est-à-dire des analogies avec la vie trinitaire, trianalogies qui nous plongent et nous font participer à cette Vie trinitaire elle-même.
Mais ne pourrait-on pas assimiler en partie l'Ascension au tsimtsoum des kabbalistes (retrait de Dieu après la Création qui, certes, enlève et entraîne l'humanité dans la Gloire de Dieu en faisant de nos âmes les cieux de Sa demeure, mais nous permet de vivre le neuvième Jour de l'église en attendant le dixième Jour de la parousie) ? En ce cas, l'Église depuis l'Ascension vit dans une espérance active. L'activité d'espérance de l'Église militante et confessante consiste en des actes de Foi renouvelée depuis sa Création du huitième Jour qu'est la Résurrection, et en des actes de charité dans l'Imitation de la Passion du Christ où, dans la contrition que suscite sa "Foi en la rémission des péchés",, l'église essaie à son rythme et à son tour de se livrer comme elle peut à l'"obéissance à l'évangile". L'église essaie de transformer le monde en "royaume de Dieu" à l'Image du "Royaume (ou Règne) des cieux", et elle essaie de transformer son Propre Cœur maternel en Cœur où, à force de se repasser la Parole de Dieu, à l'exemple de Marie après Noël, la volonté de Dieu devient sa volonté, sur le modèle de ce qui s'opère en Jésus au cours de la nuit de Gethsemanie.
Julien Weinzaepflen