lundi 24 mai 2010

Le cardinal Vingt-Trois au pèlerinage de Chartres

La présence de l'archevêque de Paris, pour un salut du Saint Sacrement au pèlerinage de Paris à Chartres représente d'ores et déjà un symbole important de la nouvelle époque dans laquelle est entrée l'Eglise de France. Parfois, on m'accuse d'avoir changé... Mais regardez : ce sont les événements qui changent. Ce Salut du Saint Sacrement était impensable... Et voilà qui est fait. On croit toujours que l'histoire avance par une évolution imperceptible. C'est le contraire qui est vrai. Il existe des sauts qualitatifs brusques, quoi qu'en ait pensé Leibniz (natura non facit saltus). Il me semble que, dans l'ordre symbolique tout du moins, un cardinal archevêque de Paris discutant avec les pèlerins et se rendant accessible à tous, c'est une date. Dans l'histoire de ce pèlerinage il y aura un avant et un après ce geste.

Les mots qu'a utilisé le cardinal - et que je récupère tout bonnement sur notre Tradinews pour vous les communiquer - sont choisis avec soin et ils comportent... oui... une sorte d'engagement. Les voici :

"Je vous considère comme des membres de ma famille (...) Une famille se constitue de membres qui ne se choisissent pas, mais qui sont liés de façon indéfectible (...) Nous sommes membres de la même Eglise (...) Nos relations sont des relations de fraternité et de communion (...) A vous qui vous interrogez sur le sens à donner à votre vie, demandez-vous non pas ce que vous voulez faire, mais ce que le Seigneur attend de vous (...) Il ne s'agit pas seulement d'un pèlerinage pour ces trois jours mais d'un sens à donner à toute votre vie (...) Je vous demande surtout, chacun, de prier pour votre évêque."

Je souligne d'abord que l'évêque se remet à la prière de chaque pèlerin. Ce n'est pas sans une vraie reconnaissance de la beauté de cette prière collective que constitue le pèlerinage.

Il parle de l'essentiel - le sens de la vie - et ne vient pas en "garde chiourme" rappeler l'obéissance en soi et pour soi des brebis au Pasteur.

"Ce que le Seigneur attend de vous" : le cardinal fait appel aux vocations qui sommeillent certainement dans les coeurs, parmi ces milliers de jeunes (moyenne d'âge 21 ans) qui font le pèlerinage. Il ne refuse pas leur zèle mais il leur explique qu'il compte sur eux.

Pour caractériser "les relations" qui existent entre les pèlerins et leur Pasteur, le cardinal Vingt-Trois utilise la notion (non métaphorique mais analogique) de famille. L'Eglisde est une famille spirituelle : c'était aussi l'dée de départ des organisateurs du pèlerinage, groupant les pèlerins sur le thème : "L'Eglise est notre mère". Si l'Eglise est notre mère, il y a entre les membres de l'Eglise une véritable "fraternité". le mot est très fort. il fait penser aux études savanbtes du jeune abbé Ratzinger sur ce thème. Soulignons que le terme plus juridique de "communion" est en quelque sorte étayé, renforcé et interprété à travers cette déclaration de fraternité. Au sein de cette fraternité (dans le cadre de cette turbulente fratrie), on peut dire que l'évêque a un rôle paternel à jouer. Le cardinal Vingt-Trois n'emploie pas ce terme de "père" pour se désigner lui-même. On peut le supputer à partir du moment où ce qui se constitue ce n'est pas seulement une organisation juridique, mais une famille.

Certes "une famille se constitue de membres qui ne se choisissent pas". Avec une rude franchise, le cardinal souligne que tout n'est pas résolue par le langage que l'on utilise et que même la conscience aigüe d'appartenir à une seule et même Eglise ne règle pas tous les problèmes.Et en même temps il indique que ce n'est pas lui qui choisira le conflit. Une chose est sûre : des frères finissent toujours par se retrouver. En tout cas, ils ne peuvent pas se perdre.

28 commentaires:

  1. oui... enfin j'attends d'avoir un peu plus du discours.
    Qu'il nous considère comme des membres de sa famille, c'est bien gentil à lui... mais s'il éprouve le besoin de le préciser, cela veut-il dire que jusqu'à maintenant nous n'étions pas catholiques à ses yeux ?

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  2. "Je vous considère comme des membres de ma famille (...) Une famille se constitue de membres qui ne se choisissent pas"...
    Libre à vous, cher Abbé, d'interpréter cela avec bienveillance comme une "rude franchise". Je crois plutôt que Monseigneur Vingt-Trois essaye de se dédouaner auprès de son propre clergé.
    Voilà que l'archevêque cautionne un salut du Saint Sacrement ! Et puis quoi encore !

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  3. Mgr 23 a parfaitement raison. Nous formons une famille et comme dans toutes le familles tout le monde n'est pas du même avis et pourtant tout les membres ont de l'affection les uns pour les autres, et lors desépreuves tout le monde se serre les coudes.

    Le cardinal 23 n'est surement pas un fana de la messe de St Pie 5, mai sil accepte de tous coeur les partisans de cette liturgie ca nous faisons tous partie de la famille de Jésus.

    J'admire la "rude franchise" de ce prélat qui ne fait pas de salamalecs et n'use ni propos onctueux ni circonlocutions pour dire ce qu'il pense. En fait, il tient le langage responsable d'un père de famille s'adressant à ses enfants.

    Mgr Jean 23 tend un rameau d'olivier (et non pas une trique) ; à chacun de le saisir.

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  4. Tout va donc très bien! Monseigneur 23 vient caresser les "traditionalistes" dans le sens du poil : bon signe pour la suite!

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  5. Fort bien. J'en étais resté à Mgr Chauvet (en charge des tradis à Paris) qui quelques mois après le Motu Proprio déclarait qu'il n'y avait que "14" demandeurs à Paris. Il précisait bien que ce n'était pas 14 groupes, mais 14 personnes en tout et pour tout. J'en étais resté au curé de ma paroisse ne disant que j'étais le seul à être venu lui demander la messe selon l'usage antique, qu'il était inutile de chercher à faire un groupe, et que quand bien même il y aurait un groupe il demanderait 'conseil' au diocèse, qui lui dirait de ne pas accepter - j'ai fait le groupe, il ne s'attendait pas à autant de noms, ni à de tels noms, il a refusé et s'est cru drôle en me conseillant de "parler latin" à mon fils. J'en étais resté à toutes les petites mesquineries, comme la messe de St Eugène à ND de Paris... sur carton d'invitation.

    Nous n'allons pas ruminer le passé et peut-être a-t-on, au diocèse, quelques griefs en sens contraire aux miens? Si la page se tourne, tant mieux. J'attends, donc, qu'elle se tourne. Les mots sont importants, puissent les actes les confirmer, à tout le moins: ne plus les infirmer.

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  6. Dédé 23, cardinal révolutionnaire( comme le dit un prêtre qui a du quitter le diocèse pour aller fonder un ordre religieux enseignant et missionnaire ailleurs -après une campagne de calomnie dans la" Croix" -, comme le savent les diseurs de chapelets vidés par les flics de dédé , les anti-homosexuels calomniés par lui, vient de l'action catholique subversive des années 60( même s'il s'en est tenu à l'écart...)
    Si la "communion", c'est juridique, si la fraternité , ca va plus loin (dans le matriarcat) , si on fait des sauts qualitatifs en allant de Paris à Chartres, si on fait appel à "la volonté de Dieu" et la vocation, sans jamais rappeler ni celle de feue la France ni celles des hommes, appelés à la contemplation et à la gloire, bonne chance et bonne route ...
    Je reste dans le souvenir du cataclysme conciliaire et tente d'en sortir en suppliant Dieu de m'aider, car je ne puis rien sans lui contre l'ecclésiastique subversion de l'Eglise...
    quant à vos scoops et enthousiasmes, je m'en défie comme la peste ...Par Confiance en Dieu, et méfiance des créatures, même ecclésiastiques, même théologiques, même culturelles, même authentiques. Nous avons trop souffert . il y a eu trop de morts spirituels...Que vous passiez un coup d'éponge sur 40 années atroces et ne voyez que les lendemains qui chantent et le grand soir, c 'est très éclairant sur vos "germes"...l'âne onyme idiot inutile

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  7. Au cours de ma carrière professionnelle, de nouveaux chefs m'ont plusieurs fois fait le discours du "je ne vous ai pas choisis". En règle générale, cela n'annonçait rien de bon. Vous me direz que le "je vous ai compris" du brigadier à titre temporaire était lui aussi porteur de catastrophes. Alors, à quel saint homme de Dieu se vouer? Quant au "on m'accuse d'avoir changé" de M l'abbé, le tout est de savoir jusqu'où il est prêt à aller.

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  8. Le problème, c'est que nous attendons comme évidence de nos curés, qu'ils soient comme le curé d'Ars ou Saint-Vincent-De-Paul, des baroudeurs de la vraie Foi (certains se rappellent-ils le Père Bruckberger? le Père de Margerie? si profond et si mystique, l'air de rien.

    Aïe! Aïe! Aïe! quand on se rend compte que l'on a à faire à beaucoup de finâsseurs et autres personnages que l'on n'imaginerait même pas une seconde, en soutane! Plutôt vêtus d'une robe d'avocat et autres ratiocineurs.

    Je me souviens avec amertume d'un rendez-vous intellectualo-mondain, au domicile très "Saint-Germain-des-Prés" de l'un d'entre eux: on devait parler d'un bouquin mais ce monsieur n'en avait rien à foûtre et ne l'avait même pas lu, bien trop occupé par ses articles théologico-quelque-chose, (répandus dans la Presse bien pensante) et sur lesquels je n'ai plus jeté le moindre coup d'oeil depuis, ayant un haut-le-coeur, à la simple vue de sa signature, en bas de la page. Il doit s'imaginer avoir "une carrière" à remplir (avec les petits honneurs, au passage) ou une chose du genre!

    Diantre! C'est qu'il y en a même qui sont arrivistes! Incroyable, non? au service du Christ! qui reconnaîtra les siens, d'ailleurs, donc mes propos n'engagent que moi, je vois peut-être les choses trop en noir!
    Peut-être Monseigneur XXIII a-t-il de sincères et bonnes intentions, à l'égard des vilains Tradi.????

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  9. Merci pour cet article qui reconnait bien la bonne volonté de Mgr Vingt-Trois, d'autant plus que, comme vous dites, peut-être en effet préfère-t-il le nouveau ordo missae (son droit, deux rites romains égaux, comme le droit de préférer le VOM), son geste n'en est que plus généreux.
    On ne peut en dire autant de ces commentaires, la plupart continuent sur la note "tradiamère" habituelle.

    Il serait temps d'arrêter ces jérémiades.
    M.l'abbé,lui, donne l'exemple de la bonne volonté,...tout comme M.le Cardinal.

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  10. "son geste n'en est que plus généreux"

    --> C'est vrai. Mais nous sommes un certain nombre, à Paris, à attendre un geste à Paris, en particulier sur l'application des motu proprio. Celui de 2007 mais aussi celui de 1988. Que ni l'IBP ni l'Institut du Christ Roi, ni la Fraternité Saint Pierre n'aient quoi que ce soit à Paris, c'est un fait.

    --> Et OUI, c'est vrai, ce fait est, avec d'autres, source d'amertume et de frustration. Je suis même dans l'idée que ça arrange pas mal de gens, que les 'ralliés' soient traités ainsi. La FSSPX parce qu'ainsi elle conserve une partie de ses troupes, qui sinon partiraient ailleurs. Et les tradiphobes parce que l'amertume et la frustration qui découlent dans nos milieux du sort qui nous est fait leur permet de dire "voyez comme ils sont tendus! et pas cool!"

    --> Mais peut-être voyons-nous le début du commencement du changement? Espérons-le. ce que j'attends, personnellement, après des paroles sympathiques dans la Beauce, c'est un geste concret, à Paris.

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  11. @ Anonyme de 16H45
    ah ben oui! C'est ben vrai, ça! ça serait tellement plus agréable (pour vos délicates oreilles, cher ami!) si on pouvait la boucler une bonne fois, alors que l'Église de France a rarement peut-être été autant menacée dans son existence même!

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  12. A thierry :

    Faire l'apologie du Père Bruckberger c'est un peu fort de café quand on sait que cet individu n'a jamais respecté ses voeux religieux au vu et au su de tout le monde (notamment le voeu de chasteté) et que son ordre a pensé à l'expulser.

    On en a assez de ces abbés de cour, mondains et téléphiles ; lamentables trissotins du 21ème siècle.

    Quant aux critiques à 'ncontreMgr 23 je les trouve lamentables et suant le fiel et l'aigreur de la part de gens qui n'on rien appris et rien oublié.

    Les critiques oui, la haine non ; c'est antichrétien.

    Ceci dit ne vous faites pas d'illusions : on ne reviendra pas en arrière, mais il n'y aura plus d'extravagances.

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  13. @ Anonyme de 20H52

    Franchement cher Anonyme, je trouve injuste, votre réplique:

    En ce qui concerne le Père Bruckberger, j'ai parlé de lui, à cause du souvenir de la forte impression qu'il m'avait faite....il y a plus de ....30 ans!
    (j'étais un petit garçon à l'époque!) lorsque je l'avais -religieusement!- écouté, lors de ses passages à "Apostrophes" (ça ne nous rajeûnit pas), il m'était resté dans l'esprît, comme un véritable "homme de Dieu" et je n'étais pas au fait des subtilités, n'ayant jamais ouvert un bouquin de lui depuis...ça m'amuse d'avoir gardé une excellente impression d'un "trissotin, mondain et téléphile" comme je ne les apprécie guère, précisément! lol! Comme quoi! Peu importe, c'est un détail! Paix à son âme!

    Quant à Monseigneur Vingt-Trois, soucieux de ne pas écrire n'importe quoi, ICI, si vous me relisez bien, je n'ai émis strictement aucune critique à son endroit: au contraire, je l'ai même crédité -a priori- de bonnes intentions à l'égard des Tradis dont il n'est pas, de notoriété publique mais là, ce n'était pas une attaque "fielleuse", cher ami mais un pur et simple état de fait.

    P.S. no comment sur vos nombreuses fautes d'orthographe mais il est de la moindre politesse, avant de parler de la haine chez les autres, de mettre une majuscule aux patronymes des...personnes (c'est plus sympa. que votre expression "les gens", moins anti-chrétien, plus convivial, si vous préférez) auxquelles on s'adresse, à +, see you later, comme on dit sur RC...

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  14. L'abbé a sans doute raison. Il est juste de remarquer que la situation de l'église face à la Tradition n'est plus la même aujourd'hui qu'il y a vingt ans. La situation de l'Eglise, tout simplement n'est plus la même. Attaquée de toute part, face à la faillite de l'accomodement avec le monde, elle doit compter sur toutes ses maigres forces. Il faut faire crédit à Monseigneur Vingt Trois de son geste et l'en remercier. De là à y voir un changement radical... Il me semble que c'est aller vite en besogne. L'article de la Croix expliquant (excusant plutot) ce geste en montrant que les jeunes de ce pélerinage sont surtout ecletiques, charismatiques et même JOC, montre en plus d'une vraie méconnaissance de sa réalité que les tradis sont encore loin d'être acceptés en France. Quant à y voir le début d'une autre ère, rappelons nous la messe tridentine célébrée par Mgr Lustiger peu après les sacres de Mgr Lefebvre. C'était le début d'une autre ère certe mais pas pavée de rose et à coup sûr interprêtée différemment par l'abbé de Tanouarn.

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  15. Bruckberger et ses bruckbergères, le modèle est effectivement assez mal choisi. Mais André Vingt-Trois, dit "22 v'là les flics", dans un autre registre cela ne vaut guère mieux. Quant à dire que la FSSPX se réjouit des malheurs des ralliés, c'est un contresens absolu. Qui a négocié avec Rome la feuille de route de l'an 2000 : liberté pour la messe de St Pie V, levée des excommunications, discussions doctrinales? Qui faut-il en remercier (en dehors de la TSV Marie)? "Les petits chiens mangent les miettes tombées de la table de leurs maîtres".

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  16. Moreno (suite)27 mai 2010 à 18:45

    +Quant à dire que la FSSPX se réjouit des malheurs des ralliés...+

    ... c'est certes aller un peu vite en besogne. Cela dit, le sort fait aux tradis (les fidèles, les prêtres) explique en partie que les chapelles de la FSSPX soient pleines. Un prêtre qui quitte la FSSPX aujourd'hui n'a pas vraiment d'endroit où aller, s'il veut garder sa soutane et sa messe. Je me souviens d'un prêtre de St Nicolas qui me recommandait de ne seulement pas assister à la messe Paul VI ("...vous âme en serait blessée..."). Il a quitté la FSSPX, il a été intégré dans un diocèse... cela a un coût: il a abandonné sa soutane, dit la nouvelle messe, etc.

    Maintenant, imaginez qu'un prêtre FSSPX sache que s'il "rallie" (individuellement ou au sein d'une structure), il aura accès au troupeau, une place dans une paroisse, le revenu qui va avec... tout en gardant son missel, sa soutane, son bréviaire... ils seraient quelques-uns à être tentés.

    Idem les fidèles. Il m'arrive d'aller dans une chapelle de la FSSPX. Le jour (improbable) où j'aurai la messe traditionnelle dans ma paroisse, j'irai.

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  17. Bruckberger et ses bruckbergères c'est bien dit. Je me souviens de la fameuse émission chez Pivot il y a une vigtaine d'années. Le personnage s'était vanté de ses liaisons passées et confessé continuer à vivre avec une dame.

    On sait qu'après la guerre de 39/45 ses supérieurs, lassés de ses extravagances, l'avaient "exilé" en Afrique du Nord.

    On connait également ses démélées judiciaires avec les héritiers de Bernanos qui ont du l'actionner en justice pour préserver l'oeuvre de ce grand écrivain catholique.

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  18. Ouh la la! J'avais complètement oublié qu'il était si "grave" ce Père Bruckberger, seul son côté "baroudeur de la Foi" m'était resté en mémoire...désolé si j'en ai choqué certains....ça a du faire rire le vénérable Père de Margerie, si intelligent, si subtil, que son nom fût accolé à celui de ce coureur de jupon, son ancien..."collègue"! Si ça se trouve, ils avaient des tas de choses à se dire, en toute fraternité! Oh! il faudrait imaginer et écrire un dialogue, entre ces deux-là....ça pourrait-être délicieux!

    Aïe! moi qui voulais évoquer le Père Guy Gilbert, ce curé motard et couvert de pins....J'avais le plus grand scepticisme à son égard, un jour je tombe sur lui, à la télé,....aïe!...tombé sous le charme aussi, un charisme fou! C'est grave, Docteur?

    Par contre, Monseigneur Gaillot, n'ayez crainte les enfants! là c'est pas mon truc....I'm'énerve!!!!!

    à +

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  19. Je trouve tout ca beau. La photo de Monseigneur 23 qui craque devant un scout de riaumont et d'une jeune soeur de saint Pie X et en parallèle de ca, La AB de Tanoüarn pilier de Certitude qui reenchante son discours par de la piete filiale.
    Quitte à passer pour un mystico dingo :AMEN!

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  20. Moreno, il ne faut pas confondre une Institution avec quelques unes de ses brebis perdues. Je crois voir celui qui vous a dit : "votre âme en serait blessée". Soit il fait le joli coeur du côté de St Germain, soit il a fait un détour par Montmartre. Personnellement, je me méfie de ces donneurs de leçons qui jettent leur robe plus vite qu'une femme de mauvaise vie. Il y en a eu plusieurs autres. Bon débarras. Il n'y a pas que l'intérêt financier qui les pousse à déserter.

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  21. Moreno (toujours)29 mai 2010 à 18:10

    @Mingdi: je pense qu'il s'agit d'un prêtre de grande qualité, j'ai été le voir quelques fois pour des questions de catéchisme que je n'avais pas comprises, par exemple: "y a-t-il une hiérarchie entre les trois personnes divines?" et sa réponse a été claire et convaincante à chaque fois. Pif, paf, pof, et voici la réponse cher monsieur. (Et donc: 10 ans après, merci encore cher abbé).

    Il est parti, c'est son choix, que je ne juge pas. Je dis simplement que quand des prêtres comme lui rejoignent un diocèse, on leur fait des conditions telles que ca ne donne pas vraiment envie à les confrères de les suivre. Je dis que sinon ce serait l'hémorragie parmi les prêtres, et par voie de conséquence parmi les fidèles.

    C'est au fond un peu comme Radio Courtoisie qui refuse sur ses ondes "toute publicité"... qu'on ne lui propose pas. Le jour où Groupama, EDF et Intermarché se manifesteront, peut-être que RC refusera leur apport? et peut-être pas.

    Molère qui était assez mufle fait dire dans une de ses pièces d'une vieille dame (40? 35?) devenue prude qu'elle ne fait jamais que refuser les offres... qu'on ne lui fait plus.

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  22. C'est dans l'acte I du Tartuffe (scène 1, si je me souviens bien)que Molière met ces paroles dans la bouche de la servante Dorine. Il ne s'agit pas d'une vieille dame mais d'une dame d'âge mur (à l'époque 30-35 ans).
    Molière n'était pas mufle, il décrivait la réalité qu'il voyait sous ses yeux dans une société bien dépravée (je vous conseiille de relire les lettres de La Palatine, "épouse" de Monsieur, frère du Roi : elle énonce qu'a Versailles seuls les gens du commun aimaient les femmes).

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  23. Oui...non..je n'aime pas trop la formule qu'il nous balance dans les dents, qu'il est bien obligé -ne nous ayant pas choisis- de faire avec nous!!!
    ça sent vraiment la leçon entendue à Rome où manifestement "on" l'a préssé d'aller récupérer les vocations (les jeunes ils faut bien aller les chercher là où ils sont, n'est-ce pas?) préparées, sauvegardées, nourries heureusement par la fidélité à la Tradition. Donc, monsieur l'abbé, là je vous trouve un peu...on va dire: optimiste, indulgent, bienveillant, bref tout ce que n'ont pas été ces prélats finalement stupides, obtus, haineux, méprisants, aveugles, contraints, tous les péchés cardinaux, n'est-ce pas le cas de le dire?

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  24. DORINE.
    L'exemple est admirable, et cette dame est bonne !
    Il est vrai qu'elle vit en austère personne ;
    Mais l'âge dans son âme a mis ce zèle ardent,
    Et l'on sait qu'elle est prude à son corps défendant.
    Tant qu'elle a pu des coeurs attirer les hommages,
    Elle a fort bien joui de tous ses avantages ;
    Mais, voyant de ses yeux tous les brillants baisser,
    Au monde, qui la quitte, elle veut renoncer,
    Et du voile pompeux d'une haute sagesse
    De ses attraits usés déguise la foiblesse.
    Ce sont là les retours des coquettes du temps.
    Il leur est dur de voir déserter les galants.
    Dans un tel abandon, leur sombre inquiétude
    Ne voit d'autre recours que le métier de prude ;
    Et la sévérité de ces femmes de bien
    Censure toute chose, et ne pardonne à rien ;
    Hautement d'un chacun elles blâment la vie,
    Non point par charité, mais par un trait d'envie,
    Qui ne sauroit souffrir qu'une autre ait les plaisirs
    Dont le penchant de l'âge a sevré leurs désirs.

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  25. Elle a bien fait, Dorine, d'avoir profité de sa jeunesse. Là où elle a tort, c'est d'en refuser autant à d'autres, alors qu'elle a bien eu sa part.
    Encore on pourrait comprendre les malheureuses qui n'ont jamais rien vécu dans leur jeunesse et seulement dans leur âge mûr (aujourd'hui ce serait vers 50-55 ans plutôt et encore) comprennent enfin ce qui ne reviendra plus jamais pour elles et par aigreur donc "ne savent souffrir qu'une autre ait les plaisirs "

    Il en est de même avec les hommes que les jeunes gens insupportent - pure envie, surtout pour ceux qui n'ont rien vécu et qui voient qu'il est trop tard.

    Enfin, les pires ce sont ceux qui sont libres de tout vivre et qui, en gâchant leur vie, ne le font pas. A la place, ils expriment leurs crispations et amertumes dans les agissements idéologiques du fondamentalisme religieux ou athée (même combat)

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  26. Non ce n'est pas Dorine.

    Dorine, servante chez Orgon, décrit à Mme Pernelle, la mère de celui-ci, le comportement de leur voisine Orante, "prude à son corps défendant".

    Dorine, révoltée par la folie de son maître devenu la dupe d'un aigrefin, représente le bon sens populaire. C'est un des plus beaux personnages de Molière.

    NB en lisant sa tirade de la scène 2 je me suis toujours demandé si Orgon n'avait pas un penchant homosexuel pour Tartuffe et si ce n'était pas la véritable explication de son délire. Il est vrai que, même si l'homosexualité était très répandue chez les grands à l'époque (y compris pour le frère et un fils naturel du Roi et de Mme de Montespan), Molière ne pouvait y faire clairement allusion à la scène.

    "Mais il est devenu comme un homme hébété,
    Depuis que de Tartuffe on le voit entêté ;
    Il l'appelle son frère, et l'aime dans son âme
    Cent fois plus qu'il ne fait mère, fils, fille et femme.
    C'est de tous ses secrets l'unique confident,
    Et de ses actions le directeur prudent ;
    Il le choie, il l'embrasse, et pour une maîtresse
    On ne sauroit, je pense, avoir plus de tendresse."

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  27. Peu importe, Dorine ou une autre, c'est sur le fond que la question mérite réflexion.

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  28. Il y a pire comme "lamentable trissotin du XXIè. siècle".....
    À moi, il m'était très sympathique, ce Père Bruckberger, je savais bien qu'il y avait quelques raisons enfouies sous le tapis! Et j'aime bien aussi le Père Guy Gilbert, même s'il m'énerve! Bon, je retourne dans mon trou.

    Le père Bruckberger, cité par Monsieur l'Abbé Beauvais:

    "Comme s'il avait été mis dans les secrets, ou simplement pressentant déjà que la coupe était pleine, le Père Bruckberger écrivait (L'Aurore du 3 Février 1977): "Puisque tous les dévergondages étaient autorisés dans les églises, sinon tolérés, il était insupportable de voir les catholiques privés de leurs églises bâties pour la messe traditionnelle. Il y avait là un détournement de destination et un abus de droit tout à fait extraordinaire...Une majorité catholique est persécutée par une minorité cléricale frappée d'hystérie liturgique...Il n'y a plus rien de commun entre le culte catholique romain de 1905 et 1907 et ce qui est actuellement pratiqué dans les églises."

    Extrait de l'Éditorial du Chardonnet, N°225, Février 2007.
    http://www.laportelatine.org/district/prieure/stnicol/Chardo225.pdf

    Bye! Bye!....oh pardon!....disons......Ciao! Ciao! Better, isn't it???
    Je ne mets pas de lire dans le cochon, alors!

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