jeudi 2 septembre 2010

Intellectualisme ou pas ? L'exemple du péché originel

Il y a des mots qui déchaînent les passions. Le mot "intellectualisme" est de ceux-là à cause de son extraordinaire ambiguïté. Voilà un terme en "isme" fait pour stigmatiser. Et en même temps, parler d'antiintellectualisme paraît tout aussi péjoratif.

Je crois deux choses : que Vatican II a péché par intellectualisme : il suffit de lire le Journal du Père Congar pour s'en convaincre. Cet intellectualisme, typique des années 50 et de ce que l'on a appelé à l'époque "la nouvelle théologie" était essentiellement fondé sur l'érudition. Des gens comme Congar, Lubac et quelques autres savaient tout. Leurs articles, écrits dans un style platement universitaire, valaient essentiellement pour l'impressionnant appareil critique qui les accompagnait et leurs livres étaient souvent des recueils de ces articles. Michel de Certeau, qui a bien connu cette époque et qui a sacrifié à l'idole de l'Erudition plus souvent qu'à son tour, parle à ce sujet du "terrorisme qu'exerçait l'érudition sur la théologie". Quand on ne peut plus rien avancer sur un aspect central de la foi avant de pouvoir justifier s'être enfiler des kilomètres de littérature secondaire, cela devient très ennuyeux. Le problème c'est que l'Eglise n'avait pas tant besoin de ce luxe érudit que d'une nouvelle pensée de sa foi. Pensée ? On a eu Rahner et son concept d'autocommunication de Dieu et aujourd'hui si vous voulez on a non pas Sesboüe (bon scoliaste au demeurant) mais Theobald. Pour Theobald, c'est tout le dogme (et pas seulement Vatican II) qui doit être l'objet d'une herméneutique, qui n'est pas l'herméneutioque de la continuité mais l'herméneutique de la modernité. Dans l'héritage, dont on fait l'inventaire sans vergogne, est vrai ce qui est moderne. Et du coup il reste ? - Rien.

Quant aux tradis, j'en sais quelque chose, ils pèchent de manière symétrique, par antiintellectualisme. Ce qui compte, c'est répéter les vieux manuels, reprendre les vieux discours, refaire sans état d'âme les années 50. Cette démarche a pu avoir sa force salutaire à un moment où les années 70 avaient fait le désert partout. Mais, à l'épreuve du temps qui passe, des générations qui se succèdent et pour lesquelles les enjeux se déplacent, cette démarche est insuffisante. On va vers l'épuisement du "filon traditionaliste". Filon ? Clientèle si vous voulez.

Que faut-il faire alors ? L'inverse de ce qu'a fait Vatican II avec le succès que l'on sait. Vatican II a voulu brader les formes au profit du fond, qui méritait, soi disant, des formes renouvelées. On a détruit. Force est de constater que l'on n'a pas remplacé. Martin Mosebach décrit très bien cette "hérésie de l'informe" en quoi consiste l'Après-concile.

Je crois qu'une religion vraie, c'est-à-dire une religion adossée à l'Infini, a besoin de formes. Tout à l'heure je célébrais une messe de Requiem. Un garçon qui s'est tué accidentellement. Cela a quelque chose de scandaleux la mort. Mais devant elle, nous sommes désarmés. Si nous n'avons que nos mots à nous, nous ne pouvons que balbutier. Il nous faut les mots du Christ dans l'Evangile : "Celui qui vit et croit en moi, quand même il serait mort, vivra" : quelle promesse ! Voilà une première forme, intangible : l'Ecriture. Mais l'Ecriture agit ou elle n'est pas l'Ecriture et cette parole en action est sacramentelle. Devant le mystère, devant l'horreur de la mort, il nous faut la messe, cette action du Christ qu'entoure (plus ou moins maladroitement) la célébration du prêtre. La messe traditionnelle ? Pas forcément sans doute, mais la grande force de ce rite est de réduire les initiatives (malheureuses à 80 % dans ces cas là) du célébrant.. Beauté de la messe chantée ! Puissance de la forme liturgique ! Impuissance de ces formes sans forme qu'on nous inflige encore ici et là. Il y a aussi les formes de la foi telles que nous les enseignent le catéchisme. Quand on est paumé, quand on est dans l'épreuve, les formes, les définitions formelles du catéchisme (les dogmes clairement formulés) nous aident à dire notre foi.

Mais alors, me direz-vous, cette foi deviendra une foi formelle ? Un psittacisme ? (je précise qu'étymologiquement le psittacisme est la maladie du perroquet, psitax, qui répète sans comprendre).

Non pas ! Je crois que, gardant les formes avec une fidélité tranquille, on peut s'avancer avec assurance, avec une grande liberté d'esprit et de coeur, dans l'étude du fond. On peut et on doit essayer de puiser dans les trésors de la tradition catholique pour aider les gens à croire. - Comment aider les gens à croire si la foi est un don de Dieu ? Il me vient une anecdote gabonaise... J'avais emmené la voiture de la Mission en réparation. Elle était dans la petite cour du garage, capot ouvert. Et je vois un Africain penché sur le moteur - Qu'est-ce que tu fais ? Je regarde ce qui emmerde. Eh bien ! C'est la définition, point trop théologique, de ce que les théologiens appellent le removens prohibens. Il faut enlever l'obstacle. Il est de notre devoir de prêtres de tâcher de lever les obstacles pour que ceux qui doivent croire croient sereinement.

Julien a raison de me présenter le péché originel comme un obstacle. Comment expliquer sa transmission ? Et s'il ne s'est pas transmis comment comprendre le salut ? Là on n'est plus dans les formes à changer (comme le pensait le bienheureux Jean XXIII imprudemment). On est dans le fond à expliquer. Il faut se creuser les méninges. Impossible ? C'est ce que l'on m'apprenait en Dogme II à Ecône. A l'époque déjà, je m'étais permis de proposer ma petite idée sur le sujet. Le prof était surpris et sceptique... mais pas choqué. Il m'avait dit simplement : "Ne cherchez pas, c'est un mystère".

Moi, le mot "mystère" me fait l'effet inverse. Il me pousse à chercher. Je vous propose très vite cette petite recherche sur le sujet.

13 commentaires:

  1. Cher Monsieur l'abbé,
    Ce texte est très intéressant.
    Je n'ai pas connu la période de l'après-concile et ne peux donc en juger vraiment, mais aux témoignages que j'ai pu lire ou entendre, je ne suis pas sûr que l'on puisse dire que ceux qui se revendiquent sans cesse du concile (et le trahissent certainement, mais je ne sais pas si c'est là la question)pèchent par intellectualisme. L'intellectualisme érudit de la Nouvelle Théologie semble s'être lui-même transformé très rapidement en anti-intellectualisme de principe : comme il servait à établir que tout changeait, il a réduit la religion à quelques bons sentiments fluctuants. Aujourd'hui, quand je discute avec des catholiques non-traditionalistes, aussitôt que je cite Garrigou-Lagrange, Aristote ou saint Thomas, je suis taxé justement d'intellectualisme. Dès que je parle de défendre la métaphysique, comme le demandait je crois Hans Urs von Balthasar ou comme le demande aujourd'hui le Saint-Père, on m'accuse de réduire la religion en certitudes intellectuelles.
    Vous avez sans doute raison, mais peut-être serait-il utile de définir de plus près ce qu'est l'intellectualisme ; j'ai l'impression que ce qui manque beaucoup aujourd'hui, notamment dans les discussions entre chrétiens, ce sont des définitions claires et précises ; on se dispute beaucoup en vain faute de s'être entendu sur les termes utilisés.
    Merci pour ce texte ; j'attends avec impatience votre texte sur le mystère.

    François

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  2. Jésus qui selon Jean savait 'ce qu'il y a dans l'homme' nous a appris à prier : ne nous mène pas en tentation mais sauve-nous du Mauvais. Peu importe l'expression 'péché originel' : il y a indéniablement qlque chose dans l'homme dont profite le Mauvais, car c'est ainsi que je comprends le texte, en référence tant à l'AT (Gn) qu'au NT. (une religieuse)

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  3. quand je demandai à mon ancien "aumônier" du Lycée Louis le Grand -celui qui nous "faisait" Kierkegaard et Spinoza en "cours de religion" - où était, en catholicisme, l'équivalent de la dogmatique de Karl Barth, il me répondait..."il n'y a que des monographies historiques"...
    L'intellectualisme ce fut le culte de médiations de médiations ..interminables , jamais achevables..la constitution de corpus indéfinis, qu'on n'avait plus jamais le temps de survoler ni d'approfondir,la considération de totalités d'une telle ampleur qu'on ne pouvait plus "s"'" y retouver...C'est quand même autre chose que l'érudition, même si ce n'est pas sans rapport ( l'érudition est peut-être là comme une matière par rapport à une forme qui...ne vint jamais ...et en ce sens elle est retombée dans la poussière charnelle de la lettre desséchée )
    l'anti-intellectualisme (corrélatif) c'était l'action...qui cherchait inductivement à retrouver des bases théoriques , ou qui croyait mettre en application des théories ( freudo marxo etc) plus ou moins maîtrisées (maîtrisables?) ...

    Je ne trouve pas les tradis "anti intellectualistes" par rapport à cette "schize" (diraient les snobs). S'ils répètent, c 'est que vous avez entendu la chanson.Ceux qui n'ont jamais entendu de leur vie du St Thomas, eux, y trouvent des richesses immenses( le simple fait que l'intelligence soit habilitée à connaître du réel et que la volonté puisse prendre le Bien pour bojet !!! quand on a vécu un demi siècle dans le criticisme et le doute (le" soupçon" de la Crapule) permanents!!!)
    Reste que pour les gens ordinaires rien ne vient leur tonitruer " sur les toits" le "kérygme", les Mystères!!qu'ils puissent ressusciter, cela , on ne leur dit pas, ni vivre en union à Dieu, ni goûter les délices du COeur de Jésus ...Même pas le pape , qui semble avoir d'autres chats à fouetter...

    Alors creusons les Mystères (mais annonçons-les d'abord!!!) : ils nous sont donnés, recevons-les ET POUR LES RECEVOIR PLUS PLEINEMENT ENCORE , creusons-les! Mais ils sont à donner: donnons-les, et POUR LES DONNER,et tout en les donnant... creusons les!

    Que le Dieu caché , qui n'est que DON gratuit et REVELATION illuminante, nous donne de l'inviter chez nous et de nous ouvrir en hospitalité à ceux qui le désirent... et si personne ne désire, allons aux carrefours, dans les cités, les transports, les rues, les jardins, les bureaux, les usines (peut-être surtout les...églises!!!) ... forcer à entrer ceux qui y traînent des loques de vie !A.S. l'Ane toujours et encore Suppliant

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  4. C'est qu'habituellement quand tu deviens trop sage savant c'est que tu l'es pas. Tu commence à perdre des plumes. La foi d'une âme simple, dépourvue de ces attractions universitaires, fait bien finalement la leçon aux philosophes.

    Un bon moyen de nous faire perdre la foi au profits de crédits est de nous inscrire à des cours de théologie. (Objectivement parlant, là-dessus je rejoins Mgr Williamson dans son tract du 14 août sur les universités).
    Dans un monde artificiellement conçu, je peux m'abstenir d'obtenir ces ''crédits-savons'' puisque qu'à lui seul le certificat de baptême suffit amplement à témoigner de l'Évangile de Jésus devant mes frères. Renoncer au péché originel, que se soit avec ou sans un livre à la main, n'est certainement pas considéré comme un acte de foi.

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  5. A l'âne toujours suppliant dont j'ai vraiment apprécié la fin du commentaire, la culture est un palimpseste. Elle se construit sur des textes et des interprétations qui se superposent sans cesse. C'est ce qui rend l'érudition inévitable dès qu'on se mêle d'être savant. Mais l'abbé de tanoüarn a raison: "le terrorisme de l'érudition" est aussi insupportable que "le terrorisme intellectuel" (traduisons: le terrorisme de la pensée).

    Quant à vous, Monsieur l'abbé, laissez-moi vous répondre deux ou trois choses:

    1. Tout d'abord, je fais amende honorable. J'avais cru comprendre que, selon vous, c'était le concile qui avait péché par excès d'antiintellectualisme. Je vois, y compris en relisant votre tribune de "MINUTE", que c'est au contraire le monde tradi qui est atteint de psittacisme: j'en prends acte, quoique n'en étant pas sûr, car devant reconnaître à la pensée conservatrice, que Bergson aurait qualifiée de "pensée close", qu'elle fait plus d'effort de pensée que la pensée du prêt à penser qui n'a pas besoin de cet effort. D'où une très grande indigence de pensée des années 70 qui ont adouci la Foi, l'ont rendue plus miséricordieuse, mais du coup ont oublié de la faire coïncider avec l'angoisse existentielle de l'être moral et souverainement bipolaire qu'est devenu l'homme depuis le péché originel, j'y reviendrai.

    2. vous avez enterré ce matin un jeune homme décédé accidentellement. Je vous ai vu, le coeur serré, devant de tels drames, savoir adresser des paroles bouleversantes dictées par vottre compassion sincère à des parents qui venaient de perdre un enfant dans de telles conditions. Vous allez donc comprendre ce que je vais vous dire, qui commence par une citation du Père duval:
    "Il n'a pas eu, bonnes gens,
    Il n'a pas eu, bonnes gens,
    Tout son compte de vie
    Tout son compte de vie,
    Le p'tit gamin du voisin
    qu'on enterre ce matin.

    Mais la colère gronde,
    sur la terre comme aux cieux;
    Mais la colère gronde,
    La colère du bon dieu."

    Je sais bien qu'on peut opposer à la mort de la jeunesse croyante un passage du livre de la sagesse:
    "Le juste refleurira", ou encore ce que vous-même avez dit:
    "Celui qui croit en Moi, même s'il meurt, vivra."
    Mais devant le scandale de la mort, que deviendra celui qui ne croit pas? Vous dites que le théologien doit savoir enlever l'obstacle pour que celui qui doit croire puisse croire. Mais cela, n'est-ce pas de la prédestination?

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  6. (suite)

    3. Dans "FIDES ISLAMICA", qui me permit de vous mettre en rapport via votre blog avec un ami musulman avec qui j'entretiens une controverse de "combattants de sac et de corde", mais que je crois de bon niveau (controverse que l'on peut retrouver sur
    etudestorrentielles.blogspot.com), mais non pas encore dans son état définitif, vous reprochiez, le livre de Joseph Fadel à la main, à ceux qui avaient voulu lui enseigner ce que vous vous refusez à appeler sa Foi coranique d'avoir commencé par lui dire:
    "comprends ce que tu lis".
    avant, dès que les premières difficultés ont commencé de se lever, c'est-à-dire dès la lecture de la deuxième sourate (dite "la sourate de la vache", de l'envoyer promener en la personne de l'ayatollah de son village (qui n'était pas le même interlocuteur que celui qui 'lavait exhorté à comprendre):
    "en matière religieuse, il ne faut pas réfléchir", lui dit-il.
    Mais en quoi ce renvoi de Joseph fadel à ses chères études se distingue-t-il de celui de votre professeur de dogmatique:
    "Ne cherche pas, c'est un Mystère."

    4. Encore, le mystère pour lequel vous aviez proposé une explication, celui du péché originel, explication dont vous nous avez promis de nous donner bientôt le fin mot, est-il loin d'être, à mon sens, le plus difficile à élucider: le mystère le plus difficile à élucider est celui de la Rédemption et des preuves manifestes qu'on en a. Le péché originel n'est difficile à comprendre que dans une perspective évolutionniste, et encore! Car si l'adaptation d'un seul membre de l'espèce qui devient plus robuste face aux accidents de la vie en suffisant à ce que tout le groupe le devienne à son tour, n'exprime-t-il pas une forme de monogénisme? Rappelons par ailleurs que Freud était persuadé que l'espèce portait dans sa mémoire collective une forme de "dette collective" qui, pour lui, était le "meurtre du père" (cf. "TOTEM ET TABOU"). Il ne s'éloignait guère d'une des explications que j'ai souvent entendus proférer dans les sermons de l'après-concile (et qui n'a rien d'éthérodoxe au demeurant), qui est que l'homme, par le péché originel, a voulu se nourrir soi-même et mal lui en a pris, car il ne savait pas ce qui lui était bon. Cette explication me paraît fort simpliste. Pour comprendre ce qui se cache derrière "la transmission du mal de génération en génération", il n'y a qu'à considérer d'abord ce que cela exprime en positif: contrairement à la philosophie des cinquante dernières années, qui prône une séparation absolue entre le "moi" et "l'autre", la transmission de génération en génération d'un mal ou d'un bien est l'expression d'une télépathie générale, d'une reliance générale, matérialisée par le regard qui est le courant communionnel de la création. Le péché originel est le revers de la communion des saints.

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  7. (suite et fin)
    Considérons maintenant du fruit de quel arbre il nous était interdit de toucher: était-ce du "fruit de l'arbre de la connaissance"? dans ce cas, en effet, à mort, l'intellectualisme et le gnostisme! Mais on a oublié le complément de détermination: il s'agissait du fruit "de l'arbre de la connaissance du bien et du mal", c'est-à-dire de ce à partir de quoi l'homme deviendrait un être moral. L'homme est innocent tant qu'il ne connaît pas le mal. Pas étonnant du coup que, parmi les premières conséquences du péché originel, il y ait fort logiquement la peur et la culpabilité.

    Mais on peut risquer une hypothèse un peu plus audacieuse: Dieu a-t-Il voulu se rendre inférieur l'homme en lui demandant de ne pas ingérer une connaissance qui n'appartenait qu'à Lui, qui était son Propre? Pas nécessairement. L'une des manières de résoudre le conflit séculaire entre l'omniscience de Dieu et le libre arbitre de l'homme est peut-être à chercher dans cette simple réponse, qui reprend une bonne vieille distinction aristotélicienne entre "la puissance" et "l'acte": Dieu Connaissait Potentiellement le mal; mais, au terme de chacun des sept jours de la création, on ne Lui avait vu qu'adresser des bénédictions. Mais, du mal, Il ne voulait pas avoir à en connaître, ce qu'Il ne pouvait éviter si l'homme mangeait du "fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal". Car autant Dieu ne voulait pas forcément inférioriser l'homme, mais autant Il ne pouvait le laisser Lui être supérieur. A l'appui de mon hypothèse que Dieu Omniscient ne connaissait le mal qu'en puissance avant que l'homme n'ait mangé du "fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal" en obligeant Dieu à devenir Moral et Catégoriel autant que catégorique, je puis invoquer que la définition de dieu comme connaissant ces choses est donné par le serpent pour induire Eve en tentation:
    "dieu sait bien que, si vous mangez de ce fruit, vous serez comme Lui (comme Lui ou comme des dieux), Connaissant le bien et le mal."
    Or le serpent n'est-il pas constamment trompeur?

    J. WEINZAEPFLEN

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  8. Bonsoir Monsieur l’Abbé, Bonsoir à Tous,

    Monsieur l’Abbé,

    « Vatican II a péché par intellectualisme », dites-vous. N’est-ce pas ce que vous faites vous-même habituellement dans vos publications en noyant le poisson, en visant à-côté du problème ? Pourquoi ne cessez-vous de vous attaquer à des points secondaires, touchant à la forme et jamais au fond ?

    Si un « Concile » a péché, ce ne peut plus être un Concile, mais au mieux un synode ou un conciliabule, non ? Cela pose aussi le problème du statut de « l’autorité » qui a promulgué ses actes. En effet, autant tous les évêques du monde sans Pierre peuvent-ils se tromper ensemble sur la Foi et le Morale, autant tous les évêques du monde unis à Pierre ne le peuvent-ils. Quid alors de l’autorité des occupants du Siège Apostolique depuis au plus tard le 7 décembre 1965 ?

    De plus, on peut constater que l’intellectualisme dont aurait fait preuve Vatican II n’est rien comparé aux erreurs qu’il contient. En effet, Vatican II a enseigné des doctrines qui avaient déjà été condamnées par l’Eglise, et a établi des mesures disciplinaires qui sont contraires à l’enseignement et à la pratique constante de l’Eglise.

    Ses quatre erreurs majeures (sans préjudice des autres moins importantes et qui sont légion) concernent :
    (1) l’unité de l’Eglise;
    (2) l’œcuménisme;
    (3) la liberté religieuse;
    (4) la collégialité.

    (1) L’unité de l’Eglise
    Vatican II enseigne une hérésie concernant l’unité de l’Eglise, à savoir que l’Eglise du Christ ne s’identifie pas exclusivement avec l’Eglise catholique, mais subsiste simplement en elle. Cette doctrine hérétique est contenue principalement dans Lumen Gentium, et sa signification hérétique est confirmée dans des déclarations de Paul VI et de ses successeurs, en particulier dans le Code de droit canonique de 1983, dans la Déclaration de 1992 sur l’Eglise comme communion, et dans le Directoire œcuménique. Elle est contraire à l’enseignement de l’Eglise catholique, contenu principalement dans Satis Cognitum du Pape Léon XIII, Mortalium Animos du Pape Pie XI, Mystici Corporis du Pape Pie XII, et dans les condamnations de la « Théorie des branches » prononcées par le Saint-Office sous Pie IX.

    (2) L’œcuménisme
    L’enseignement de Vatican II concernant l’œcuménisme, qui affirme que les religions non-catholiques sont des moyens de salut, est ouvertement hérétique. Cette doctrine contredit directement l’enseignement de l’Eglise selon lequel il n’y a pas de salut hors de l’Eglise catholique, enseignement que le Pape Pie IX qualifiait de dogme catholique le plus connu. En outre, les pratiques œcuméniques qui ont résulté de cette doctrine hérétique sont directement contraires à Mortalium Animos du Pape Pie XI.

    (3) La liberté religieuse;
    L’enseignement de Vatican II sur la liberté religieuse, contenu dans Dignitatis Humanæ, affirme quasiment mot pour mot la même doctrine que celle qui a été condamnée par le Pape Pie VII dans Post Tam Diuturnas, par le Pape Grégoire XVI dans Mirari Vos, par le Pape Pie IX dans Quanta Cura, et par le Pape Léon XIII dans Libertas Præstantissimum.
    L’enseignement de Vatican II sur la liberté religieuse contredit également la royauté de Jésus-Christ sur la société telle que l’exprimait dans Quas Primas le Pape Pie XI, et l’attitude et la pratique constantes de l’Eglise vis-à-vis de la société civile.
    (4) La collégialité
    L’enseignement de Vatican II concernant la collégialité altère la constitution monarchique de l’Eglise catholique, dont elle a été pourvue par le Divin Sauveur. La doctrine de Vatican II, confirmée par le « Code de droit canonique » de 1983, qui affirme que le sujet (le possesseur) de l’autorité suprême dans l’Eglise est le collège des évêques avec le Pape, est contraire à la doctrine définie par les Conciles de Florence et de Vatican I.

    A suivre…

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  9. Suite et fin…

    Comme vous le voyez, et comme vous le savez très bien, il ne s’agit donc pas d’une affaire de préférence entre telle et telle forme d’un rite (libéralisme quand tu nous tiens), et encore moins d’une herméneutique puisque aucune herméneutique ne pourra faire qu’une erreur devienne une vérité, non ? Il est tout de même ahurissant de devoir rappeler tout cela 45 ans après la clôture d’un des événements les plus destructeurs qu’ait connu l’Eglise.

    De grâce Monsieur l’Abbé, avancez-vous jusqu’à l’autel de Dieu, jusqu’au Dieu qui réjouit votre jeunesse. Rappelez-vous vos 20 ans, et plus encore vos 26 et le sens de votre engagement dans la Tradition au temps béni où l’heure n’était pas aux compromissions mais à la défense sans concessions de la Foi.

    Union de prières, si Dieu veut bien agréer celles du pauvre pécheur que je suis, pour le jeune homme dont vous avez célébré les obsèques ce matin et sa famille.

    Et que Saint Pie X, du haut du Ciel rende à l’Eglise son peuple et son lustre d’antan.

    Cordialement,


    Un anonyme qui vous veut du bien

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  10. Excusez les deux ou trois grossières fautes de Français de mon précédent poste. Je tiens à parler d'une manière "syntaxiquement correcte", et il y a eu deux ou trois phrase s où j'étais "border line".

    J. WEINZAEPFLEN

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  11. Mais non Julien, c'est le "border line" qui est le plus intense! Quelle belle expression anglaise..."border line"....non moins que cette magnifique formule, que je retiens précieusement....."une religion vraie, c'est à dire une religion adossée à l'infini..."

    En revanche, pour une fois qui n'est pas coutume, pas d'accord avec le Père Guillaume: la mort (dont les circonstances, oui, peuvent être tragiques, et particulièrement insupportables pour les siens, comme dans le cas de ce pauvre jeune homme) mais la mort en elle-même, pas plus que la vie, ne me semblent "scandaleuses"...L'orage qui se déchaîne est-il scandaleux? Le soleil qui resplendit, l'est-il? Et les milliards de cumulonimbus, qui flottent au-dessus de nos têtes, les espaces inter-stellaires le sont-ils?

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  12. Cher thierry,
     
    Il n'en reste pas moins que la mort est scandaleuse en qualité de drame existentiel. Il est certain que qui l'a approchée dans des circonstances dramatiques
    sait toute la différence qu'il y a entre la souffrance et le malheur, et elle n'est pas mince. J'ai l'impression d'être profane en vous disant ces simples
    choses: mais n'oubliez jamais de savoir cueillir le bonheur quand il passe et de profiter des vôtres en manquant le moins possible à leur dire combien
    vous les aimez.
    "Que sais-tu des plus simples choses? (...) Connais-tu le malheur d'aimer?" Cette chanson de Jean ferrat dont le texte fut écrit par Louis Aragon donne
    toute la mesure de la difficulté.
    Mais je n'ai pas de leçon à vous donner sur ce point non plus que sur nulle autre chose, sauf à ne pas regarder la poutre qui es dans mon oeil au lieu de
    retirer la paille qui est dans le vôtre: on ne sait jamais aimer comme il faudrait. Je suis bien placé pour le savoir, moi dont l'amour prend si souvent
    le ton de l'invective.
     
    Fraternellement
     
    Julien

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  13. Merci cher Julien, pour votre très touchant commentaire. Ne craignez nullement de sembler me "faire la leçon": oûtre que vos interventions sont toujours foisonnantes et hyper-stimulantes, je trouve que le Métablog est un merveilleux espace d'échanges (dans les domaines qui nous préoccupent) pour nous autres, qui sommes les heureux bénéficiaires de cette initiative, certainement lourde à gérer, pour ses promoteurs. Qu'ils en soient encore chaleureusement remerciés.

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