lundi 13 septembre 2010

Jacques Julliard, Paul-Marie Coûteaux et l'espérance

J'ai lu avec passion le petit brulôt que Paul Marie Coûteaux vient d'envoyer à son ami Régis Debray, coupable d'avoir rangé le Général au grenier des vieilles lunes. Cela s'intitule : De Gaulle, espérer contre tout (éd. Xénia) et c'est un hymne à la France et à l'espérance politique lorsqu'elle s'agrippe à ces réalités profondes de notre chrétienté occidentales que Jean Paul II appelait "les grandes institutrices des peuples". Je veux parler des nations.Il y a dans le petit livre de Paul Marie comme un "pari de Pascal" en faveur de la nation France. Il cite une belle phrase de De Gaulle après l'échec du referendum de 1969 : "Quels que soient les dangers, les crises, les drames que nous avons à traverser, par dessus tout et toujours nous savons où nous allons. Nous allons, même quand nous mourons, vers la Vie". Ce qui vaut pour la nation France, qui pour De Gaulle fut certainement un amour, une personne aimée (qu'il confondait du reste avec la sienne propre, tellement cet amour était viscéral) vaut pour chacune de nos vie. Cet élan, envers et contre tout, c'est sans doute ce que la France a apporté au christianisme et que l'on connaît dans le langage courant comme étant le pari de Pascal

C'est un autre pascalien qui vient de m'émouvoir, Jacques Julliard, qui dans un livre d'entretien avec Benoît Chantre naguère ne cacha pas qu'il avait fait "le choix de Pascal". Il vient de republier ses très intelligentes "20 thèses pour le renouveau de la gauche",parues dans Libé du 18 janvier dernier et aujourd'hui coéditées par Libé et Flammarion, et lui aussi se place sous le signe de l'espérance : "Telle est la fonction poétique et même politique de l'histoire. La principale catégorie historique dit Hegel n'est pas le souvenir. C'est l'espoir, l'attente, la promesse". Ce langage ressemble à celui des utopistes socialistes du XIXème siècle français. mais il signifie tout le contraire. Il ne s'agit pas de rêver encore et toujours à un nouveau phalanstère, à je ne sais quel retour du paradis sur la terre, quand on en aura extirpé la vermine capitaliste (souvent juive, notait Marx lui-même dans ses fameuses Réflexions). Non ! La politique du Bouc émissaire, c'est fini. L'espoir politique n'a rien à voir avec l'utopie et le goût de l'utopie mis à la mode par Jean Jacques Rousseau. Il est raisonnable, parce qu'il est nécessaire.

Et en effet (il me semble d'ailleurs que c'est un des sujets récurrent de la Lettre de Paul Marie Coûteaux), qui dira l'importance, l'impact des vertus chrétiennes de foi, d'espérance et de charité sur la vie humaine, sur la politique humaine, sur la pensée humaine ? Est-elle morale la vie sans - au minimum - une forme naturelle de foi en l'avenir que l'on peut appeler espérance et une manière élémentaire de respect de soi et de respect de l'autre qui sera la charité ?

Différence entre Paul-Marie Coûteaux et Jacques Julliard, tous deux pascaliens en politique, antiutopistes, personnalistes et chrétiens : Julliard croit dans les évolutions sociétales dont la "2ème gauche" s'est fait la championne au temps de la décolonisation et des luttes pour le droit des femmes. Il imagine que la solution viendra d'intellectuels, réfléchissant à la chose politique à travers ce que peut évoquer dans l'instant présent le destin changeant des personnes et des communautés. Bref, c'est un disciple d'Emmanuel Mounier. Il pense, de manière assez chevaleresque qu'un numéro spécial de la revue Esprit, regroupant dans son sommaire les meilleurs esprits du moment, peut changer la donne politique. Au fond, il refait le scénario rocardien et il imagine l'OPA d'un nouveau PSU à fonder sur une gauche en déshérence.

Paul-Marie Coûteau, lui, il croit en la politique. il pense que la rencontre de la France avec un homme peut changer sa vie de femme légère et la reconduire à elle-même. La constitution de la Vème République n'a-t-elle pas été pensée pour que cette idylle puisse avoir lieu ? Seulement voilà, il y a des désamours qui sont dévastateurs... Jusque là, de droite ou de gauche, à l'exception peut-être de Giscard, trop snob pour avoir compris ce jeu d'incarnation et d'identification qu'est la politique en France depuis les 40 rois qui en dix siècles l'édifièrent, on peut dire que le premier Français avait toujours cherché à honorer son rendez-vous avec la France. C'est par exemple ce que signifie la réélection de Mitterrand en 1988. Comme celle, un peu étonnante quand même, de Chirac en 2002, sans compter l'actuelle popularité insolente du grand Jacques, que rien ne semble pouvoir ternir.

Il me semble que le Politique d'abord de Coûteau vaut mieux que le Mental d'abord de Julliard (je fais observer au passage que les deux formules sont de Maurras, la première célèbre, la seconde dans Au signe de Flore). Si le Politique d'abord de Coûteaux est une question de rendez-vous honoré ou manqué, cela semble tout de même plus facile à réaliser que le saint-simonisme intellectuel de Julliard, avec son interminable analyse. Je n'ai jamais pu croire dans les intellectuels.

Mais au Royaume des idées, disons le quand même, que Julliard est brillant. Il faut le lire, il faut accepter de "repartir avec lui du pied gauche" l'espace d'un instant. Surtout quand il déclare tout de go : "J'ai acquis le droit de demander au parti socialiste un autodafé des oripeaux idéologiques de chacun : ou, en termes plus orthodoxes, une autocritique véritable à la lumière de 22 ans d'échec".

Julliard veut redonner une âme à la gauche, il a raison. Coûteaux veut-il autre chose à droite ? Ce qu'il cherche d'ailleurs, c'est encore plus profond, plus central (je n'ai pas dit centriste) c'est l'âme de la France : "Ce n'est pas De Gaulle que nous cherchons, mais nous-mêmes. - je veux dire une âme française, chose discrète, que voient seulement ceux qui voient dans l'invisible".

L'âme française ? Je crois que Julliard ne me contredirait pas si je dis qu'il faut la chercher du côté de Pascal et de son pari. "Nous sommes tous embarqués", mais il faut faire des choix et s'y tenir. Ne pas choisir ? C'est mourir. Voilà la poésie de l'âme française, selon moi : Descartes piquant des deux et sortant de la forêt parce qu'il galope toujours dans la même direction. Péguy chantant l'espérance quelques jours avant de mourir. D'une balle allemande.

9 commentaires:

  1. On se croirait au "vieux collaborateur" (1) qui classe parmi les "géants de la pensée" de Romilly, Girard, et je ne sais qui encore...
    Les mythologies et forfaitures gaulliennes, (dernière version le "souveranisme " quand nous sommes écrasés en tout) le" politiqe" bigauchard, le conciliarisme bivaticanesque... tout cela me fait vomir...quand ça pille, tue, ment,assassine, divise et subdivise (merci Satan !) à tour de bras ...les plus humbles ... et que les intellectuels anti-intellectuels politicards et contre politicards mènent la valse macabre

    Si c'est çà, l'Espérance (et analogiquement les deux autres théologales) autant se faire tout de suite débaptiser!!!

    A.S l'amibe solitaire

    (1) "nouvel obs" pour les extimes

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  2. Quel optimisme, Monsieur l’Abbé. !
    Avec votre générosité vous portez un regard sur l’autre qui l’ anoblit .Bravo ! . Mais enfin chacun a aussi son talon d’Achille.
    Commençons par Coûteaux le plus chaleureux, si brillant, si sympathique dans son élan et son amour pour son pays ,et cherchant à nous booster. Je le reconnais tout à fait. Son talon d’Achille est de croire qu’on peut mélanger l’esprit de construction, ou être un constructeur avec l’esprit de destruction, Talleyrand , héros de la reconstruction de toute l’Europe, épuisée par 20 ans de guerres révolutionnaires avec l’épopée révolutionnaire et napoléonienne ou Clémenceau, Jeanne d ‘Arc avec Valmy. ;Lyautey avec le régime/ ( de Gaulle assume d’ailleurs cette contradiction qui a été douloureuse pour nous…) C’est impossible. Cela ne peut marcher . On ne peut aller de l’avant être tiré en arrière en même temps. La France survit grâce à ceux qui l’ont construite pas à pas, patiemment avec mesure ne refusant pas s le changement, mais évitant « l a montée aux extrêmes » analysée par Girard dans son dernier livre « Achever Clausewitz »
    Julliard veut faire un lifting à la gauche, la dépouiller de ses oripeaux idéologiques. Fort bien, c’est sympathique, cette remise en cause, ne boudons pas notre plaisir, mais pour déboucher sur quoi. Mais si pour recommencer la même course à l’illusion, retrouver de nouveaux oripeaux C’est Sisyphe ; L’espoir ne peut venir non de nous-mêmes, mais de notre retournement intérieur. Que Julliard médite enfin Dostoïevski. Pou rel bien des personnes et des communautés !
    Quand à Péguy, le grand Péguy , l’immense poète, ,il a tellement cru en la tradition qu’il en a baptisé la république, et il n’a pas vu que cette balle fratricide qui allait le tuer dans son noble sacrifice, n’était que la continuation d’une guerre civile européenne initiée e par nous , toujours si on croit Girard par la rivalité mimétique «Osons dire que nous Allemands et Français sommes responsables de la dévastation en cours, car nos extrêmes sont devenus le monde entier. C’est nous qui aurions mis le feu aux poudres » René Girard dans « Achever Clausewitz . C’est nous qui aurions mis le feu aux poudres selon lui. et j’ajouterais avec Guigliemo Ferrero que le congrès de Vienne nous avait épargné pendant cent ans les suites et les fruits de cette rivalité mimétique.
    .Il est vrai aussi que Péguy ne pouvait avoir lu Viguerie !
    Mais enfin votre rôle est de donner cet éclairage et c’est vous qui avez raison de relancer le débat en le triant vers le haut et je m’en voudrais de gâcher votre joie.

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  3. Nous autres, catholiques et Français, qui auront eu la grâce de vivre quelques années au temps de Pie XII, nous aurons connu deux trahisons : celle de l'Eglise et celle de la France, l'année même de la naissance de l'auteur... C'est dire aussi que nous n'aurons ni temps (à perdre) ni (mauvais) goût à lire ces deux bouquins, dont les auteurs ont en point commun d'avoir été complices du Menteur étoilé ...

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  4. Oui, vous allez en être quitte, M. l'abbé, pour nous préciser ce que recouvre la notion d'espérance chrétienne ! car vous en faites une vertu par trop humanisée dans ce papier intéressant qui tourne en réalité autour de St Paul plus que de Pascal ?!

    J'aime bien le commentaire de l'amibe qui vous donne raison a contrario lorsque vous faites le pari de l'avenir contre celui du paradis perdu... Il y a certains tradis qui ne se remettront jamais de la décolonisation ni de la disparition du personnel de maison...

    Heureusement, l'espérance, c'est plus grand que cela, c'est l'instauration de toute chose dans le Christ, je pense, la capacité de chacun d'entre nous à se tourner vers la Vie, à nous convertir individuellement au Christ pour le faire régner ainsi sur tous ? Oui, par chance le Christ est, et nous avons la capacité de nous tourner vers Lui maintenant et demain, pas hier...

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  5. Tout cela me laisse extrêmement sceptique. La gauche a copieusement démontrée l'inanité de ses utopies fumeuses depuis plus d'un siècle. Alors, l'âme de la gauche! De Gaulle a voulu s'incarner dans la France. Echec et mat!
    Il a finalement pactisé avec les communistes alors qu'il disposait des moyens de les neutraliser. Il a laissé massacrer les Français d'Algérie, les Harkis et leurs famille. Alors la Droite? "Beurk!"
    L'âme de la France? Je voudrais bien la trouver...Je parle sur le plan politique.
    L'Anonyme précédent n'y va pas avec le dos de la cuillère mais je suis d'accord sur le fond.
    Willy

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  6. Bonjour cher Âne Onyme, alias Âne suppliant, alias Amibe solitaire (on est en pleine atmosphère houellebecquienne, pour ne pas dire houelle-beketchienne ces jours-ci!), et bonjour à nos contris-butteurs et néanmoins pleins de verve: Paul-Marie passe un peu à la lessiveuse, on dirait: pour ma part, je ne le trouve pas désagréable, loin de là mais je regrette toujours la délicate, précieuse et parfois un peu douçeâtre, voire écoeurante odeur de salon, qui se dégage souvent de ses envolées un peu convenues sur les bords, un peu trop mondaines à mon goût, affublé de son inénarrable assistante du mercredi soir, pour laquelle la Comtesse de Ségur remplace aisément au Panthéon des Grands, tout à la fois Socrate, Pascal, Nietzsche, ajoutons même Heidegger, pour faire bonne mesure...

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  7. Je lis en ce moment "qu'as-tu fait de ta jeunesse?" de Henri Beraud, auteur que je ne connaissais que de nom pour son martyr de l'obèse. Dans le métro ce matin, je lisais l'évocation de la mort de son père, le 14 juillet 1909, date symbolique pour le vieux républicain qu'il était.Ce passage m'a émue aux larmes (pour la royaliste que je suis, c'est surprenant). Ce commentaire n'est pas hors sujet.Je voulais, seulement, rappeler que l'histoire de france, par ces temps de disette et de médiocrité, ne me rend pas consensuelle mais me porte à la réconciliation des fidélités souvent conflictuelles dans le passé.Je trouve que certains commentaires sont trop "radicaux".Et oui notre grand Peguy était un républicain, un héritier de valmy, il fait pourtant parti de mon pantheon littéraire.On appartient toujours, hélas, à une génération.Malgré, mon côté anti-moderne viscéral, je me surprends souvent à avoir des réactions post-soixante huitardes.Peguy ne pouvait être autre chose que "républicain" et "jacobin", au risque de susciter l'ire générale, maurras a aussi un côté républicain. La lecture des carnets de Barrès est révélatrice de ce phénomène, on est sidéré de voir le respect et l'admiration qu'il porte à un "savant" comme Jules soury.
    Je n'ai pu m'empêcher de sourire à l'évocation toujours récurrente dans une certaine droite du Général (le terme "menteur étoilé" m'a un peu énervée, je l'avoue) et de rouvrir le tiroir (harkis,algérie,communisme, etc..), cette haine toujours vivace a le don de me porter sur les nerfs.Il y a une mystique gaullienne et une politique gaulliste : l'une est grande, l'autre peut porter, bien sûr, à discussion, voire à un rejet.La mystique gaullienne rejoint l'âme de la france, ne vous en déplaise.La gauche et la droite n'ont aucune âme.
    Cordialement
    Patricia

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  8. Je ne crois point en divisions administratives (donc humaines, rien qu'humaines) entre les hommes, càd en
    "nations". Hasard géographique. Pas de honte ni de gloire à en tirer. Querelles de bac à sable.

    Saint Paul nous dit "il n'y a plus Juif, ni Grec...", mais tous uni dans le Christ.

    La civilisation chrétienne, oui; l'Occident, l'Europe, pourquoi pas; La Grèce est notre berceau, Rome sous toutes ses formes a repris le flambeau jusqu'à nos jours.
    Les "nations" ? Pur produit de la révolution française et du XIXè siècle. Deux pauvres siècles ? Autant adhérer à la culture bi-millénaire de l'Eglise catholique qui est universelle et point source de divisions.

    En outre, c'est notre culture, notre tradition entière qui a fortement besoin d'être défendue et sauvée aujourd'hui, car menacée et attaquée de toutes parts.

    Ne nous enfermons pas sur un 30ème (? voire moins si l'on intègre l'Occident extra-européen) de cet héritage. Il mérite d'être précieusement sauvegardé dans nos mémoires et nous coeurs EN ENTIER, car le système infantilisant des sociétés d'aujourd'hui cherche à l'éradiquer, afin de créer, comme disait Tocqueville "une foule innombrable d'hommes (...)fixés irrévoquablement dans l'enfance(...)qui tournent sans repos pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs".

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  9. Je suis presque entièrement d'accord avec le commentateur du 14 septembre à 18h36 qui clot la liste des réactions au moment où je publie la mienne. Et pourtant Je ne suis pas sans penser qu'il faut unc certain nationalisme:
    "Un peu de nationalisme éloigne de l'universel; beaucoup de nationalisme en rapproche." Ce n'est qu'un mot; ou alors, il faut l'être à la manière de Jean-claude Martinez, mais d'où vient qu'on ne peut se départir de l'impression que cet homme truculent est toujours en train de se moquer du monde? La seule véritable universalité est catholique, de passé sémite et grec et dans quel avenir s'incarnant? L'avenir nous le dira, soyez sans crainte, "l'eglise a les promesses de la vie éternelle!", il faut y croire par-delà la sociologie.

    Peu importe que les nations soient nées avant, de, ou après la révolution française. J'en suis encore à me demander:
    "En dehors de cette langue qui m'a nourri avec presque plus de suavité que le lait de ma mère que je n'ai pas reçu au biberon, qu'est-ce qu'être français?

    Si ce n'est que faire sien le pari de Pascal, c'est un surcroît d'incertitude. De Paul-Marie Coûteaux, j'ai lu le premier tome de sa trilogie (non encore achevée) sur de Gaulle. Ce volume revient pauvrement à dire que la mystique gaullienne conçoit "la france" vivant dans "le ciel des idées" où "les choses sont ce qu'elles sont" et les artisans travailleurs font ce qu'ils ont à faire. On n'est guère plus avancé. Je serais, tant qu'à faire, puisque la naturalisation est un processus vieux comme le contrôle des naissances (cf. aristote qui, dans "LA POLITIQUE", évoque ces deux notions), beaucoup plus proche de l'idée de renan, selon laquelle la nation est un "à naître". Car enfin, la naturalisation est un processus qui suppose la naissance à une entité à laquelle on n'appartenait pas en abandonnant quelque chose de ce que l'on avait été. Ce processus de naturalisation, la surnaturalisation du baptême n'a fait que le prolonger.

    Combien j'aime la citation de tocqueville que fait mon prédécesseur au commentaire cité en commençant:
    ""une foule innombrable d'hommes (...)fixés irrévoquablement dans l'enfance(...)qui tournent sans repos pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs"." Tout est dit: la République de nos concitoyens consommateurs-zapeurs sans conscience politique, à laquelle fait pendant en croyant lui être supérieure la gent contribuable qui ne veut plus payer ses impôts au pot commun par une avarice déguisée sous la tartuferie que l'Etat dépense mal. Mais nous sommes des enfants empêchés de naître à notre propre conscience nationale et universelle. Nous sommes des enfants démocratiques; c'est-à-dire, à l'apogée de la pseudodémocratie triomphante, des êtres littéralement privés de prendre la parole et qui en serions incapables si la privation était levée. La fausse démocratie, après nous avoir dit:
    "cause toujours", nous a rendu muets comme des carpes. Elle nous a coupé la chique. Elle a fait de nous des monstres d'indécision alors qu'elle se prétend le régime de la décision populaire. Elle nous a rendus tellement indécis que nous ne saurions pas même nous prononcer sur ce que c'est que d'être français...
    "Catholique et français, toujours!" catholique assurément, mais français, ça veut dire quoi? S'agit-il simplement de parier sur la france? Réflexe de survie, instinct de conservation: je parle français, donc je dois être français. J'aime autant parier sur moi, car j'aime mieux vivre que de mourir!

    J. WEINZAEPFLEN

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