jeudi 12 janvier 2012

Vatican II : Réponses

Dans le post précédent, je tenais à entretenir un certain suspense, ne serait-ce que pour permettre au maximum de personnes d'assister à la conférence du 10 janvier. Maintenant qu'elle a eu lieu, certains d'entre vous me demandent de mettre sur Internet les quatre points sur lesquels j'ai conclu mon intervention sur "les vrais dangers de Vatican II". En réalité, j'ai repris les travaux du symposium de Paris en 2002, en établissant très clairement (peut-être plus clairement que cela n'avait été fait à l'époque comme me le fait remarquer l'une de vos interventions) que le problème n'est pas théologique mais philosophique. Tous ceux qui ont voulu prouver l'hérésie du Concile (tout récemment encore) sont tombés sur un bec.

Je propose donc quatre points, sous réserve, si les liseurs s'enflamment, de revenir sur chacun d'eux.

Premier point : le progressisme de Vatican II a des conséquences évidentes sur la constitution concernant la liturgie. Il s'étale de manière particulièrement complaisante au début de Gaudium et spes.

Deuxième point : de manière constante (et au fond très rationaliste) Vatican II considère les réalités sacrées comme étant "au service de l'homme" et non l'homme au service de l'Eglise et de Dieu. Interversion de la fin et des moyens.

Troisième point : la conscience humaine est tenue pour le criterium de vérité  Ce seul point suffirait, appliqué avec un peu de suite dans les idées, à détruire le christianisme.

Quatrième point : le salut n'est plus un enjeu parce qu'il est assuré pour tous. Le christianisme est avant tout une sagesse (voir le discours du cardinal Ravasi).

Tout cela définit cet esprit du Concile qui est nocif à l'Eglise.

A demain !

13 commentaires:

  1. Ce n'est pas bien ce que vous faites ! Comme personne n'a lu les textes du concile, tout le monde croit sur parole qu'on peut le résumer aux 4 points cités. Je m'arrêterai sur un seul pour prouver que vos affirmations sont fausses par simplification ! Le concile a rappelé une vérité essentielle : l'homme, bien que libre, doit suivre sa conscience DROITE. Mais pas n'importe quelle conscience comme vous voudriez nous le faire croire car le 16 de Gaudium et Spes donne très clairement, thomistement et catholiquement, ce qu'il faut entendre par conscience et plutôt que de le paraphraser je préfère le citer, en notant au passage que c'est cette définition de la conscience DROITE et pas une autre qui fonde la liberté religieuse de Dignitatis Humanae...

    "Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela »; Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme ; sa dignité est de lui obéir, et c’est- elle qui le jugera.
    La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre.
    C’est d’une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain.
    Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Plus la conscience droite l’emporte, plus les personnes et les groupes s’éloignent d’une décision aveugle et tendent à se conformer aux normes objectives de la moralité.
    Toutefois, il arrive souvent que la conscience s’égare, par suite d’une ignorance invincible, sans perdre pour autant sa dignité.
    Ce que l’on ne peut dire lorsque l’homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien et lorsque l’habitude du péché rend peu à peu sa conscience presque aveugle."

    Au passage, le concile rappelle bien que le péché obscurcit la conscience... Ce qui contredit votre assertion sur le salut assuré... le salut universel du concile et de l'Eglise catholique n'est pas devenu "le salut assuré pour tous"...

    Je vais vous dire le fond du problème : il est qu'à force de réaffirmer que tous les hommes ne seront pas sauvés (ce qui est malheureusement vrai) certains finissent par croire que le Christ n'est pas mort pour tous et que l'Eglise n'a pas vocation à être universelle et à s'adresser à l'humanité tout entière... En définitive, l'énorme erreur de perspective de la FSSPX, c'est de croire que Vatican II n'aurait dû parler qu'aux catholiques fervents alors que le concile s'adresse à l'humanité, à tous "les hommes de bonne volonté"... C'est pourtant la vocation du magistère de l'Eglise que de parler à tous les hommes qui veulent bien l'écouter et c'est le coeur du message évangélique... En étudiant ce que dit la FSSPX on finirait par croire qu'elle se comporte comme les détenteurs de l'Ancienne Alliance en refusant que la Bonne nouvelle profite aussi aux Gentils. Cette attitude sectaire est affligeante non ?

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  2. La suite ! La suite !

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  3. Merci de ce rappel Mr l'Abbé !
    Stéphane

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  4. Après avoir lu les lignes ci-dessus condamnant sans appel, me semble t'il ? Vatican II , j'admire plus encore la Sagesse dont vous avez fait preuve en restant dans les rangs de l'Eglise universelle?

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  5. En quoi le point 4 est-il philosophique et non théologique ?

    Cela semble au contraire une erreur théologique à renverser les montagnes.

    philippe.bornet@cegetel.net

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  6. svp remplacer "le progressisme de Vatican II" par "l'évolutionnisme optimiste et volontariste de VaticanII

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  7. pour Antoine

    "En étudiant ce que dit la FSSPX on finirait par croire qu'elle se comporte comme les détenteurs de l'Ancienne Alliance en refusant que la Bonne nouvelle profite aussi aux Gentils."

    Je ne vais pas faire de philosophie désolé je vais être concret :

    dans nos régions qui enseigne le catéchisme aux enfants ? qui visite les malades ? qui apporte les sacrements ? qui assure la Messe qu'il neige ou qu'il pleuve ? qui assure les confessions ? qui va en Afrique ou en Asie dans des missions pour évangéliser ?
    qui est en soutane dans la rue ou dans le train prêt à écouter, dialoguer, évangéliser ?

    désolé de vous répondre mais dans nos régions c'est la FSPX.

    Maintenant qui annule les Messes dominicales ? qui refuse de catéchiser les enfants ? qui refuse les confessions ? qui se ballade en costume sans croix ni rien pour le distinguer pour se cacher ? qui laisse tomber les malades jusqu'à abandonner les vieux prêtres dans les maisons de retraite sans Messe ni sacrement des malades ? qui ferme jusqu'aux Eglises pour les vendre à des compagnies immobilières ?
    Qui refuse pour frère dans la foi celui qui ne partage pas ses convictions sur Vatican II ?

    Cette attitude sectaire est affligeante non ?

    In Christo Rege

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  8. Pourquoi mgr Marcel Lefèvre a-t-il signé tous les actes du concile vatican II ?

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  9. Le deuxième Concile du Vatican n’est donc pas même suspect ; il est coupable, et coupable de retournement antropologique ! Ce péché, qui pour être philosophique n’en est pas moins luciférien, investit la compréhension de la liturgie, la signification des mystères sacrés, le critère ultime de la moralité, et débouche sur une eschatologie de l’apocatastase. Au bout du compte, les trois munera Christi se trouvent totalement subvertis, et la mission même de l’Église sapée au fondement. C’est à se demander si les Pères conciliaires ne puisaient pas directement leur inspiration dans Victor Hugo, le talent en moins bien sûr…
    J’attends donc avec impatience la démonstration rigoureuse qui prouvera par les textes à tous les esprits honnêtes la connexion nécessaire et exclusive entre les énoncés de Vatican II et la quadruple perversion que vous dénoncez. Car c’est de cela qu’il s’agit en dernier ressort : les textes de Vatican II, sans poser aucune contradiction formelle avec le révélé (puisque vous dites qu’ils ne contiennent pas d’hérésies), appellent nécessairement une « herméneutique de la discontinuité ». L’entreprise est hardie ! Il faudra en effet que vous expliquiez à vos lecteurs, en outre, comment et pourquoi le magistère - je dis bien, le magistère postérieur à Vatican II - c’est tout un corpus doctrinal, que l’on ne cite pas, ou rarement, dans votre famille de pensée - est resté prisonnier, de 1966 à 2012, de cette illusion antropocentrique, et cela malgré la conscience de la catastrophe post-conciliaire, qu’avait déjà Paul VI bien avant Benoît XVI, et que vous et moi partageons.
    Ne serait-il pas plus simple, et surtout plus vrai, d’orienter votre acribie vers une certaine anthropologie ou une certaine théologie, qui précède, accompagne et surtout suit le Concile ? J’ai sous les yeux, écrivant ce message, un traité, en latin, Metaphysia operationis humanae methodo trascendentali explicata, professé dans les années 1950 in Urbe par un ami personnel de Karl Rahner, muni de deux imprimatur signés à Rome... au mois d’avril 1958 : sous Pie XII.
    Direz-vous, alors, que le drame de Vatican II fut, et reste, d’avoir légitimé ces doctrines, que le magistère antérieur aurait permis de condamner ? Observons tout d’abord que celui-ci ne l’a pas fait, alors qu’un Joseph Maréchal publiait ses grands ouvrages qui furent l’objet d’un accueil enthousiaste en Belgique et en Europe centrale, et cela dès le règne de Pie XI. Notons ensuite, inversément, que le magistère post-conciliaire a vigoureusement pris position, dans Veritatis splendor, contre toute lecture subjectiviste du primat qui revient, dans son ordre, à la conscience, et que cette dernière encyclique n’entend pas faire autre chose que s’incrire dans la continuité de Gaudium et spes et de Dignitatis humanae. Il vaut la peine de souligner ce contraste. Au temps où la Curie romaine était censée avoir une conception maximaliste de l’autorité magistérielle, et professait un thomisme sans complexes, le « thomisme transcendantal », qui n’a pas grand-chose de thomiste, pouvait s’affirmer en toute quiétude ; en revanche, lorsque, avec le cardinal Ratzinger, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait une vision beaucoup plus institutionnelle et, si l’on veut, minimaliste, de son rôle, un pan entier de la théologie morale, dont celle qui se relie, à travers Rahner, à Maréchal, se vit condamnée assez clairement, et cela dans une encyclique !
    Le problème n’est donc pas magistériel ; il est philosophique et théologique, esthétique aussi, comme l’on bien vu les critiques attentifs de la « contre-culture » post-moderne, depuis Hans Sedlmayr jusqu’à Alain Besançon, et aussi Jean-Louis Harouël. C’est là-dessus que nous devrions diriger notre attention et notre énergie intellectuelle - elles sont limitées, car nous ne sommes pas des anges - , et non pas sur une vaine critique, toujours recommencée et toujours stérile, de Vatican II.

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  10. Juste une remarque pour Alain qui salue l'agit-prop de la FSSPX sur la terre : le catéchisme du Concile de Trente, en citant le prophète Amos ('je ne les appelais pas et ils couraient') souligne que pour agir dans l'Eglise en apportant aux fidèles toute l'efficacité de la grâce sanctifiante, il faut être appelé... Faute d'être appelés (en clair, faute de juridiction) les prêtres de la FSSPX s'agitent bien inutilement et certains de leurs sacrements, comme les confessions, sont même invalides...
    Donc votre présentation manichéenne (et d'ailleurs parfaitement injuste) des choses est malheureusement oblitérée par la réalité théologique...

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  11. A lire( superficiellement) tout ceci, je me félicite de m'être désinscrit de ce blog, passionnant, cultivé, profond, riche...mais qui ne me dit toujours pas où je vais trouver une église fidèle à la tradition et des sacrements valides( puisque ceux de la FSSPX ne le seraient pas, mais que ceux de l'Eglise conciliaire non plus, aux dires d'autres critiques (1)).
    Où aller? et où envoyer ceux à qui je parlerais de la Vie éternelle de la contemplation, de la Résurrection, de l 'oraison, du Christ Jésus,des mystères salvifiques, de l'immense trésor religieux et humain du bimillénaire passé qui a été bradé par l'Eglise et par l'état des 50 dernières années...

    Question d 'autant plus CRUCIALE que nous, nous vivons là où la guerre civile ethnique est déjà commencée depuis des dizaines d'années..dans l'indifférence totale de l'Etat, de l'Eglise comme des diverses "fraternités"..qui ne semblent pas voir que les morts sans sacrements s'accumulent...
    Ca va encore faire " drôle" de marcher "pour la vie" .....des embryons, alors que nus, nous aimerions bien marcher "pour notre propre vie"!
    Mais pas plus que de suivre les banderoles de "civitas" affirmant que "la France est chrétienne" quand la "France" n'existe pas plus qu'elle n'est chrétienne!
    comme m'écrivait Mgr Lustiger, pas encore Cardinal:" l'humour de Dieu est impénétrable"

    A Dieu
    Morituri te salutant
    JV, le gyrovague
    (1) je reprends un de mes sophismes favoris : au vu du désastre massif actuel, on peut se dire que ceux qui affirment les sacres d'évêques invalides ont une grande chance d'être dans le vrai. Fruits et arbres se répondent. Le "figuier desséché" aurait-il encore frappé?
    comme: à chaque fois qu'il y eut schismes et hérésies dans le bassin méditerranéen,il y eux conquête islamique. Comme il y a islamisation massive, il doit bien y avoir de l'hérésie et du schisme quelque part...

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  12. Je suis las des polémiques ! Vatican II ou l'ouverture au monde rompt manifestement avec la Tradition bimillénaire de l'Eglise : c'est un fait. La messe actuelle, les ordination et les sacres sont invalides : c'est un fait. Le Secret de la Salette est authentique : c'est un fait.
    Concluons !

    In Christo-Rege per Mariam,

    Gérard Tronche

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