Voici, exceptionnellement et sans commentaires, l'une des dernières chroniques de Sandro Magister. Pour mettre la paix dans un ordre religieux va-t-on rallumer la guerre entre les catholiques du monde?
SOURCE - Sandro Magister - Chiesa (blog) - 29 juillet 2013
Sur un point névralgique: la messe selon le rite ancien. Ratzinger en a permis la célébration à tous. Bergoglio l’a interdite à un ordre religieux qui la préférait
ROME, le 29 juillet 2013 – Un point sur lequel Jorge Mario Bergoglio était attendu au tournant, après avoir été élu pape, était celui de la messe selon l’ancien rite.
Certains prédisaient que le pape François ne s’éloignerait pas de la ligne de son prédécesseur. Celui-ci avait libéralisé, par le motu proprio "Summorum pontificum" du 7 juillet 2007, l’usage de la célébration de la messe selon l’ancien rite en tant que forme "extraordinaire" du rite moderne :Benoît XVI libéralise l'usage de l'ancien rite de la messe. Et il explique pourquoi et par l’instruction qui y faisait suite, "Universæ ecclesiæ", en date du 13 mai 2011 :Deux messes pour une seule ÉgliseD’autres, en revanche, prévoyaient que le pape François allait restreindre – ou même carrément supprimer – la possibilité de célébrer la messe selon le rite d’avant le concile Vatican II, même si cela revenait à contredire les décisions de Benoît XVI alors que celui-ci était encore vivant.Quand on lit un décret qui a été publié, peu de temps avant le voyage du pape François au Brésil, par la congrégation vaticane pour les religieux, avec l'approbation explicite du pape lui-même, il semble bien qu’il faille donner raison plutôt aux seconds qu’aux premiers.Ce décret est daté du 11 juillet 2013, avec le numéro de protocole 52741/2012. Il porte la signature du préfet de la congrégation, le cardinal Joao Braz de Aviz, membre des Focolari, et celle du secrétaire de cette même congrégation, l'archevêque José Rodríguez Carballo, franciscain.Braz de Aviz est le seul haut dirigeant de la curie qui soit de nationalité brésilienne, raison pour laquelle il a accompagné le pape François dans son voyage à Rio de Janeiro. Il a la réputation d’être progressiste, même si celle d’esprit brouillon lui correspond mieux. Et il sera probablement l’un des premiers à sauter, dès que la réforme de la curie annoncée par le pape François prendra corps.Rodríguez Carballo, en revanche, jouit de la pleine confiance du souverain pontife. Sa promotion au rang de numéro deux de la congrégation a été voulue par le pape François lui-même, au début de son pontificat.Il est donc difficile de penser que le pape Bergoglio ne se serait pas rendu compte de ce qu’il approuvait lorsque le décret lui a été présenté avant d’être publié.Le décret met un commissaire apostolique – en la personne du capucin Fidenzio Volpi – à la tête de toutes les communautés de la congrégation des Frères Franciscains de l'Immaculée.Ce qui constitue déjà un motif d’étonnement. Parce que, parmi les communautés religieuses nées dans l’Église catholique au cours des dernières décennies, les Franciscains de l'Immaculée sont l’une des plus florissantes. Ils comportent des branches masculines et féminines, les vocations y sont nombreuses et jeunes et ils sont implantés sur plusieurs continents, avec entre autres une mission en Argentine.Ils se veulent fidèles à la tradition, dans le plein respect du magistère de l’Église. C’est si vrai que, dans leurs communautés, ils célèbrent la messe aussi bien selon le rite ancien que selon le rite moderne, comme le font d’ailleurs, partout dans le monde, des centaines d’autres communautés religieuses – comme les bénédictins de Nursie, pour ne citer qu’un seul exemple – appliquant ainsi l’esprit et la lettre du motu proprio "Summorum pontificum" de Benoît XVI.Mais c’est précisément cela qui leur a été contesté par un noyau de dissidents internes. Ceux-ci ont fait appel aux autorités vaticanes pour se plaindre de la propension excessive de leur congrégation à célébrer la messe selon le rite ancien, ce qui aurait pour effet de créer des exclusions et des oppositions au sein des communautés, de miner l'unité interne et, pire encore, d’affaiblir le "sentire cum Ecclesia" le plus général.Les autorités vaticanes ont réagi en envoyant, il y a un an, un visiteur apostolique. Et maintenant voici qu’un commissaire est nommé.Mais ce sont les cinq dernières lignes du décret du 11 juillet qui suscitent le plus d’étonnement :"En plus de ce qui est indiqué ci-dessus, le Saint Père François a décidé que tous les religieux de la congrégation des Frères Franciscains de l'Immaculée sont tenus de célébrer la liturgie selon le rite ordinaire et que, éventuellement, l'usage de la forme extraordinaire (Vetus Ordo) devra être explicitement autorisée [sic] par les autorités compétentes, pour tous les religieux et/ou communautés qui en feront la demande".L’étonnement est dû au fait que ce qui est ainsi décrété contredit les dispositions prises par Benoît XVI. Celles-ci n’exigent, pour la célébration de la messe selon le rite ancien "sine populo", aucune demande préalable d’autorisation :"Ad talem celebrationem secundum unum alterumve Missale, sacerdos nulla eget licentia, nec Sedis Apostolicæ nec Ordinarii sui" (1).Et pour les messes "cum populo", elles fixent quelques conditions, mais toujours en assurant la liberté de célébrer.En général, il est possible d’exercer, contre un décret pris par une congrégation du Vatican, un recours devant le tribunal suprême de la signature apostolique, aujourd’hui présidé par un cardinal qui est considéré comme un ami par les traditionalistes, l'Américain Raymond Leo Burke.Mais si le décret fait l’objet d’une approbation du pape sous une forme spécifique, comme cela semble être le cas dans cette affaire, le recours n’est pas admis.Les Franciscains de l'Immaculée devront se conformer à l’interdiction de célébrer la messe selon le rite ancien à partir du dimanche 11 août.Et alors que va-t-il se passer, non seulement chez eux mais dans toute l’Église ?Benoît XVI était convaincu que "les deux formes d’utilisation du rite romain peuvent s’enrichir réciproquement". Il l’avait expliqué dans la lettre affligée qu’il avait adressée aux évêques du monde entier pour accompagner le motu proprio "Summorum pontificum" : "C’est avec beaucoup de confiance et d’espérance…"Mais à partir de maintenant il n’en est plus ainsi, ou tout du moins pas pour tout le monde. Il ne restera aux Franciscains de l'Immaculée, contraints de célébrer la messe uniquement selon la forme moderne, qu’une seule façon de mettre à profit cet autre souhait de Benoît XVI : "manifester" aussi dans cette forme moderne, "plus fortement que ce n’est bien souvent le cas jusqu’à présent, cette sacralité qui fait que beaucoup de gens sont attirés par le rite ancien".Il est de fait que l’un des fondements du pontificat de Joseph Ratzinger a été altéré. Par une exception dont beaucoup de gens craignent – ou souhaitent – qu’elle devienne rapidement la règle.----------(1) Fait curieux, six années après sa publication, le motu proprio "Summorum Pontificum" de Benoît XVI continue à n’être présent, sur le site du Saint-Siège, qu’en deux langues qui comptent parmi les moins connues : le latin et le hongrois.
Voyons, Monsieur l’Abbé, vous savez bien que ce sont pas des indults, des motu proprio, des prélatures, des prébendes qui arrêtent une guerre - et surtout pas, cette guerre - elle ne s'est jamais arrêtée, et ne s’arrêtera qu'a la fin...Un peu d'augustinisme ne nous ferait pas de mal ici.
RépondreSupprimerJe vous transmets le commentaire d' un franciscain, Fr. Angelo, membre de l' ordre des franciscain de l' immacule:
RépondreSupprimer"The restrictions on our community are specific to us and have been put in place for reasons specific to us. Pope Francis has not contradicted Pope Benedict. The visitation of our community began under Pope Benedict and the Commission was recommended by Cardinal João Braz de Aviz who was appointed to the Congregation by Pope Benedict."
Il serait grand temps que vous ouvriez les yeux M.l'abbé. Regardez le cirque des JMJ: évêques qui dansent, soeurs cloîtrées en folie et même dans les bras du Saint Père pour la photo, flash mob des prêtres, aucun agenouillement à la consécration, au retour à Rome ballon et maillot de foot déposés en personne par le pape sur l'autel de la vierge, etc...Où va-t-on? Surtout ne me répondez pas que je ne vois que le mauvais coté. Voilà les vrais fruits mûrs du concile qui apparaissent au bout de 50 ans et ce n'est sûrement que le début.
RépondreSupprimerEt voilà, c’était à prévoir ! Nous savons que, lorsqu’il était Evêque chez lui, Papa Bergoglio n’a jamais permis l’application du Motu Proprio. Il n’y a donc aucune surprise. On s’y attendait, pas si vite certes, mais aujourd’hui tout va très vite. Ce Pape est formaté pour l’Amérique du Sud. On devrait avoir 2 Papes, un pour chaque hémisphère !...On devrait aussi rajouter dans les devoirs des papes, le « bizoullage » des nourrissons. Très important, vital !... Ce pape est un passionné certes, impulsif peut-être, mais ni conciliant, ni doux, contrairement à son prédécesseur. Dans cette fougue à peine contenue, notons aussi ses réponses aux journalistes dans l’avion à son retour de Rio. Sujet : Les femmes. Si j’ai bien compris « les femmes sont plus que les prêtres et les Evêques » !!! J’imagine aisément les prochaines revendications féminines. A part derrière l’Autel, on les verra partout ! Déjà au Brésil, elles distribuaient la Communion, sans honte aucune… Souvent dans la bouche des fidèles d’ailleurs. Elles osent de leurs mains non consacrées toucher et nommer le « Corps du Christ » Que tout cela est triste ! Cela nous promet un avenir ecclésial aussi déboussolé que le monde. Pour ma part, je l’ai tout de suite dit sur ce blog, lors de l’élection de papa Bergoglio, la FSSPX deviendra peut-être notre dernier refuge !
RépondreSupprimerSi cela est une vérité a se concrétiser, si le pape François va interdire la messe selon l ´ancien rite, - pardonnez moi les gens plus puritains- il va faire de la merde ! Quand Benoît XVI a libèré l ´usage du ancien rite, ici où j´habite, l´evêque local a dit, quand les gens demandent autorisation pour cela : « Le pape commande à Rome, ici commande moi », en total désobéissance... Maitenant, si la ancienne messe est prohibé, il va être bien pire. Les prêtres qu ´ici célébrent dans l´ancien rite, vont continuer a le faire aux maisons des fidèles, sans problèmes. Cependant, cela va être, au moins dans ce pontificat actuel, une manière de placer plus inimitiés entre les fidèles, au moins entre les plus fanatiques d´un et d´autre côté. Je me demande qu´est qu´il y a dans la tête de ce pape et des autres « autorités » : Au contraire de travailler par l ´union, ils vont travailler par la désunion de nouveau... Cela est « faire de la merde ».
RépondreSupprimerL´église catholique où j´habite, (au Brèsil) compte actuellement 50 % de gens catholiques ; les autres 50% sont des protestants, spirites, (spiritisme), bouddhistes, religions afro-brésiliennes, etc. L´église semble ne se préoccuper pas beaucoup. Ils s´embrouillent, ils ne savent pas quoi faire, en vérité. Ils sont coupables : si l´église fait choses qui mènent à la désunion, ele est dans l ´erreur. Elle va contra les commandements du Christ : « Si vous aimez les uns les autres, tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » « Père, que tous soient un comme nous sommes un. »
Pourquoi ne permettre pas que chacun célébre dans l ´un et dans l´autre rite ?Selon ce que l ´on veut ? Le problème est l ´imposition. On tourne aux temps de la circoncision : circoncire ou non ?
Fous, tous ces gens ! Moi, je vais à l´une et à l ´autre « église « : je vais à nouvelle messe, je vais à l´ancienne messe. (Moi, je commande mon propre nez). Les prêtres ne me comprennent pas, et moi aussi je ne les comprends pas, dans ce division.
Quand je vais à l´église, je vais chercher le Christ, prier. Peu m´importe si le prêtre est vieux ou jeune, s´il est maigre ou gras... Je me demande plusieurs fois qu´est ce que l ´église gagne avec la désunion... Plus j´y pense, je ne peux pas comprendre... Mais sûrement, ele gagne en désunion, incompréhension, inimitiés, désordre. Et je me demande souvent qu´est que le Christ pense quand il voit tout cela... Je suis sûre qu´il ne doit pas voir tout cela avec plaisir, mais peut-être avec de la tristesse...
Quand on divise l´église, on divise le Christ...
Moi aussi de nouveau:
RépondreSupprimerJe me rappelle aussi d´une histoire ancienne. Au Brèsil, à la fin du XIX siècle, un noble est mort, (un homme qui a fait beaucoup pour le pays) et le président de la republique (un maréchal) a ordonné trois jours de deuil. Ces trois jours ont coincidé avec le « carnaval »... donc, le président a transféré la date du « carnaval ». Mais les gens ont dansé le carnaval dans la date correcte, et aussi dans la date future... Et ils ont fait la suivante musique (à la seconde date) :
« Avec la mort du baron, nous avions deux carnavals ;
Oh, mon Dieu, ce serait bien, s´il mourait le maréchal... »
Morale de l´histoire : A quoi sert l`interdiction ?
Ce geste du Pape François n'a rien d'incompatible d'avec l'action du Pape Benoît XVI. Au contraire !
RépondreSupprimerC'est parce que ces franciscains préféraient que la forme extraordinaire qui leurs fut interdits de la célébrer. C'est pas à cause que le pape veut plus rien savoir de l'ancienne messe.
Le pape François a voulu montrer qu'il nous faut aimer également les 2 formes de la messes sans préférence aucune. Ces franciscains "adoraient une forme d'expression" de la foi au détriment de l'autre.
Qu'il montre par l'exemple alors!
SupprimerUn aspect intéressant est que le décret ruine de facto la notion de formes ordinaire/extraordinaire, puisqu'il parle de "rite ordinaire" contre "forme extraordinaire" : "ogni religioso della Congregazione dei Frati Francescani dell'Immacolata è tenuto a celebrare la liturgia secondo il rito ordinario e che, eventualmente, l'uso della forma staordinaria (Vetus Ordo) dovrà essere esplicitamente autorizzato" (http://blog.messainlatino.it/2013/07/decreto-della-santa-sede.html).
RépondreSupprimerJe m'en réjouis pour ma part, ayant toujours considéré que l'affirmation selon laquelle la nouvelle messe et la messe traditionnelle étaient "deux formes d'un unique rite romain", était historiquement et théologiquement aberrante.
Il faut en revenir à la réalité, à savoir que la promulgation de la nouvelle messe était, et demeure, radicalement illégitime, puisque cette promulgation était indissociablement interdiction de la messe traditionnelle (http://fr.novopress.info/134398/tribune-libre-legitimite-rome-les-traditionalistes-et-la-messe-par-flavien-blanchon/).
Il n'y a pas deux formes mais bien, pour parler comme Tertullien, la messe de l'Eglise catholique et sa contrefaçon par la Synagogue du diable: elles sont en guerre et le resteront jusqu'à la fin du monde.
Je ne vois pas la déclaration de guerre. On peut etre d' accord ou pas, mais il me semble surtout que les tradies une fois encore a montre leur tres mauvais foi par cet incident.
RépondreSupprimerLa Stampa 30.07.2013:
After Ratzinger issued the Motu Proprio in 2007, the Franciscans of the Immaculate decided to adopt the “extraordinary form” of the Roman rite, otherwise known as the Tridentine Mass, as their main rite. Indeed, the order’s women religious only used this rite.
But some traditionalist groups exploited this so the Congregation of Franciscan Friars of the Immaculate tried to act as mediators in the unsuccessful negotiations between the Vatican and the Lefebvrians of the Society of St. Pius X, Fr. Alfonso Maria Bruno, the order’s spokesman, told Vatican Insider.
According to Fr. Bruno, in a survey carried out during the apostolic visit, the vast majority of the order’s members had said they did not agree that the Old Latin Rite should be the exclusive form used for mass celebrations, “particularly in the pastoral care programmes of Italian parishes and in the missions.”
In some cases, the Old Rite did not go down particularly well. The spokesman for the Congregation of Franciscan Friars of the Immaculate said that “if people don’t understand, the message doesn’t get through.”
“The friars accept the providential decisions of the Apostolic See with respectful obedience and a supernatural spirit and as children of the Church offer their complete cooperation,” Fr. Bruno concluded.
http://vaticaninsider.lastampa.it/en/the-vatican/detail/articolo/vaticano-vatican-vaticano-26865/
Cette décision du pape a été pour moi comme un coup de massue ; après avoir avoir beaucoup redouté ce nouveau pontife, il m'est apparu dans les premiers temps comme moins progressiste qu'il n'y paraissait. Et je pensais qu'il souhaitait l'apaisement, ou du moins le statut quo, en matière de liturgie. J'étais presque rassurée. Ces JMJ ont été révélatrices, hélas, d'une ambiance "évangélique" cultivée par le pape François. Entre parenthèse, je plains de tout coeur Mgr Marini...combien de temps va-t-il tenir ? Quant au cher pape Benoît XVI, ce doit être très dur pour lui aussi...
RépondreSupprimerCher Monsieur l'abbé, merci de nous donner votre éclairage.
Union de prière
Anne
La messe dite "en la forme extraordinaire du rite romain" est un droit imprescriptible et inaliénable de tout catholique : aucun évêque, aucun pape et je dirais, en me souvenant de saint Paul, aucun ange du Ciel n'a reçu le pouvoir ou l'autorité pour s'y opposer. Et si la messe est une préfiguration du Ciel, sa "forme ordinaire" me dissuaderait d'y vouloir entrer à la fin de mes jours... Quant à une nouvelle guerre entre catholiques (ou plutôt entre hiérarchie libérale post-conciliaire et fidèles traditionnels), je crois qu'elle n'a jamais cessé, même si elle a pu être entrecoupée de cessez-le-feu, voire d'amnisties : les fils de ténèbres ne désarment jamais !
RépondreSupprimerMoi qui croyait que la paix allait enfin s'établir de façon durable après les sages décisions du Pape Benoît XVI...
RépondreSupprimerQue les fidèles catholiques allaient pouvoir choisir la forme de la Messe qui parle le plus à leur coeur et à leur foi...
Moi qui m'interdisait de juger quoi que ce soit dans les danses et chants de type "évangélique" choisis aux JMJ de Rio, tant pour les jeunes que pour les prêtres et les évêques d'ailleurs, pensant qu'après tout, si cela plaît à certains, au nom de quoi les en priver...
Mais avec cette affaire des Franciscains de l'Immaculée, je ressens comme un coup de poing au creux de l'estomac.
Il faudrait rappeler au Saint-Père que cette décision est tout sauf un acte de paix.
Lui redire aussi que tous doivent trouver leur bonheur dans l'Eglise.
Et c'est le coeur serré que je prie pour que, jamais plus, des fidèles attachés à la liturgie de toujours ne voient se profiler à nouveau dans leur Eglise le visage fermé et sournoisement hostile qu'ils ont si souvent connu entre 1970 et "Summorum Potificum".
(je précise que je n'ai rien à voir avec la FSSPX, j'exprime seulement le ressenti d'un chrétien ordinaire).
Chers amis,
RépondreSupprimerBien que je ne comprenne pas cet accès d'autoritarisme, en contradiction manifeste avec un acte récent de sollicitude du prédécesseur direct du pape françois, je me demande si on ne peut pas interpréter ce décret, certes comme contenant une valeur d'exemple, mais duf ait que le pape jésuite se sent plus franciscain au soir de sa vie sacerdotale, et donc prétend être le "gardien" direct de cet Ordre, auquel il impose cette restriction parce qu'il estime sans doute que les franciscains se doivent naturellement de ne pas mépriser la langue vernaculaire, parlée par les pauvres, vers lesquels ils ne doivent pas aller en se drapant dans un manteau de Mystère.
De plus, le décret me paraît suggérer que des religieux sont moins libres de choisir leur liturgie que des "curés", qui le font en raison de la "cure d'âme". Pour des religieux, l'usage d'une liturgie relève moins d'un parti pris esthétique ou spirituel que d'une ascèse.
Enfin, quelle que soit la sollicitude du "motu proprio" de Benoît XVI, il contenait un coup de génie et une faiblesse, qui étaient les mêmes et qui consistaient à passer par-dessus les évêques, ce qui, non seulement a été vexant pour eux, mais attentait de fait à l'unité de la vie diocésaine, l'évêque n'étant plus maître chez lui, et surtout s'est révélé très vite inapplicable.
On peut souhaiter que, par souci d'unité, le pape françois revienne sur cette audace et, tout en maintenant l'esprit du "motu proprio", la libéralisation de l'usage du "vetus ordo", . n'attente pas à la collégialité entre les "paires évêques" dont celui de rome semble se vouloir le gardien.
Et, parce qu'il faut pour les traditionalistes savoir balayer devant leur porte, rappelons que la FSSPX porte une très lourde responsabilité dans les incompréhensions qu'elle a suscitées de la part de Rome, et que l'IBP ferait bien d'abandonner sa revendication d'exclusivité de l'usage de la forme ancienne ou extraordinaire, non seulement s'il veut subsister dans un contexte plus hostile et où lui non plus n'a pas brillé par l'unité de ses membres, mais s'il veut plus largement donner un exemple d'ouverture, qui donne envie aux plus hautes autorités romaines de ne pas célébrer exclusivement dans la forme ordinaire.
Est-ce un voeu pieux? Peut-être bien. L'important demeurant l'évangélisation, et n'en déplaise à la plupart de ceux qui fréquentent ce blog, on n'évangéisera pas majoritairement en latin, qui demeure un marqueur sociologique en même temps qu'il peut conduire la grâce de conversions fascinées par le silence et le Mhstère. Il faut aussi prendre en compte cette réalité contemporaine d'un désintérêt radical pour l'exotisme des langues mortes, d'autant que celle-ci a acquis un caractère de sacralité par des voies sournoises et contestables. L'universalité catholique n'est pas liée à la romanité, mais au caractère apostolique de cette eglise, où "subsiste" la réalité éclésiale du corps du christ. La forme ancienne ne doit pas être une idole. Je crois que le fond de la question peut se résumer ainsi : la liturgie est-elle faite pour Dieu ou pour l'homme? Si elle est faite pour Dieu, mon opinnion tombe. Mais pourquoi serait-elle davantage faitepour Dieu que le sabbat des juifs, aux dires mêmes de notre Seigneur?Je crois qu'on peut et qu'on devrait méditer à partir de là.
Très bien ,Monsieur, principalement par vos dernières phrases: en fait, le latin n`est pas le plus important. Moi aussi je crois que la liturgie est faite pour l ´homme. Dieu n´a pas besoin d´aucune liturgie... Prions pour l´unité de l ´église un jour...
SupprimerBlablabla Julien
RépondreSupprimer"désintérêt radical pour l'exotisme des langues mortes...." mouairfff , bof , faut voir
Arrétez les effets de manche et discours grandiloquents où on s'écoute parler
Bravo Monsieur. Vous avez parfaitement raison, "le latin demeure un marqueur sociologique". Le Pape François a fait l'option pour les pauvres qui n'ont que faire d'une langue incompréhensible à la quasi totalité de l'humanité (peut-être quelques agrégés ou chartistes et encore, j'en doute). Oui le latin reste un marqueur de snobisme et de vanité. Mépriser l'usage de la langue vulgaire (c'est à dire du peuple "vulgus") c'est mépriser les pauvres en monnaie ou les pauvres en esprit qui n'ont pas fait d'études. si Jésus revenait aujourd'hui en France quelle langue parlerait-il pour se faire comprendre : le français bien sur. Notons que Jésus était juif et parlait l'araméen même lorsqu'il faisait des sermons à la Synagogue et qu'il n'a jamais parlé un mot de latin qui était, la langue des occupants (c'est comme si des patriotes avaient parlé allemand sous l'occupation, langue qui faisait horreur à tous).
RépondreSupprimerAvec charité je trouve votre salmigondi plutôt indigeste.
SupprimerA la Noël 1965 je me trouvais avec deux camarades français assister à la messe de minuit dans la cathédrale de Baltimore et nous nous sommes sentis moins étrangers dans la foule à pouvoir mêler nos voix aux réponses en latin. Sans être mes camarades et moi des piliers de sacristie , la pratique courante des messes de notre enfance trouvait là, une preuve de l'universalité de la messe catholique.
Ferveur dont j'ai gardé le souvenir comme à la cathédrale de Singapour un Vendredi Saint quinze ans plus tard.
Le latin c'était l'espéranto de l'Eglise.
On ne l'apprend plus.Ca n'était pas le cas il y a cinquante ans , un anglais racontait ses souvenirs de la Légion étrangère dans les années trente, dans le train qui l'emmenait à Marseille où il signerait son engagement , faute d'interlocuteur parlant sa langue et lui ignorant le français ,il avait pu engager la conversation avec un prêtre en latin.
J'ai aussi constaté que beaucoup de catholiques qui rouspètent aprés le latin écoutent , comme beaucoup,des chansons anglaises ou américaines dont on peut se demander s'ils les comprennent.
Tout ça mon cher Watson c'est passionnel, c'est aussi révélateur
d'un manque total de charité à usage interne.
les effets de manche de peripathos sont d'un désintérêt radical
RépondreSupprimerIl fallait s'attendre à ce genre de choses. Plusieurs signes le laissaient pressentir déjà lors du pontificat de BXVI. Depuis 1 an, le Saint-Père paraissait bien fatigué, certes, mais il semblait surtout avoir "perdu la main" sur pas mal de dossiers. J'ai eu une vague impression de donnant / donnant : un cadeau à droite, un cadeau à gauche ! Il a sans doute jeté l'éponge plus pour ces raisons-là que pour des raisons de santé. L'élection allait nous montrer la suite. Bergoglio n'était pas le premier dans la continuité de BXVI, loin s'en faut. Son élection a réjoui les progressistes autant que celle de BXVI les avait déçus. Avec lui, le concile V2, ses ambiguïtés, ses pompes et ses oeuvres vont pouvoir reprendre de plus belle, avec en vue toutes les revendications modernistes. A ce titre ce qui est imposé aux Franciscains de l'Immaculée va faire office de test. Si l'ordre est accueilli "dans un esprit de soumission filiale et patati et patata..." (formule habituelle dans l'Eglise), on peut penser que ce sera un précédent dans toute la sphère tradie en communion avec l'Eglise (ICRSP, IPB, ISP,...). On voit mal en effet, si une congrégation avale la couleuvre d'un seul coup, comment une autre pourrait la refuser. Ou alors, c'est la crise avec révolte, résistance, risque d'éclatement de congrégations. Avec tout profit dans un cas comme dans l'autre pour la frange moderniste puisque l'on assistera à un affaiblissement de l'aile conservatrice et tradie. Je vois dans l'Eglise de mon coin que les progressistes, un moment déstabilisés par Benoît, reprennent du poil de la bête déjà : les liturgies gaga, les écarts de doctrine, le sacerdoce pour les femmes, le mariage des prêtres, les homos,... tout cela semble avoir retrouvé une belle et douce légitimité. La FSSPX l'a échappé belle ! Prions pour les autres...
RépondreSupprimerEn lisant tout cela, je pense une chose: que les hommes d´aujourd`hui se ressemblent aux hommes de quand le Christ était sur la Terre. Pharisiens, saducéens, zélotes... c´est tout la même chose aujourd´hui. L´église "moderne" en disant qu´elle a la vérité; l´église "traditionnel" en disant qu´elle a la vérité... rsrs
RépondreSupprimerTous attachés à la Loi, tous attachés aux formes....
Le Christ a donné un exemple très différent, quand il a guéri le serviteur du centurion romain: ce romain était un paien, mais il croyait en Christ... et Jésus a guéri le serviteur du romain...Pas de loi, ici, mas l´amour de Dieu qui parle. Jésus est venu pour prêcher l´amour de Dieu et du prochain.
Mais, aujourd´hui tous ces gens (modernistes e traditionalistes) sont encore attachés à la loi et à la forme, comme autrefois... Quelle tristesse!!
@Aldebert,
RépondreSupprimerBaltimore, singapour, vous confirmez que le latin est un marqueur sociologique à l'usage de personnes qui ont beaucoup voyagé et qu'il faudrait conserver pour permettre à ces messieurs, qui ont le goût de l'international, de ne pas avoir le mal du pays quand ils vont à la messe.
"Le latin est l'espéranto de l'Eglise", c'est une formule... Mais l'espéranto était une langue simplifiée qui n'existait pas; le latin était une langue compliquée qui existait. Le latin est même le contraire de l'espéranto, dans l'exacte mesure où cette langue inventée assume d'être un sabir, quand le latin d'eglise a été malgré lui appelé "un latin de cuisine".
Pourquoi le latin est-il devenu la langue sacrée de l'eglise? Par la sacralité innée du latin, langue juridique? Non, comme on vous l'a dit, parce qu'on ne voulait pas laisser à la synagogue le monopole d'avoir une langue sacrée, et et qu'on n'a rien trouvé de mieux que de prendre celle de l'occupant pour en tenir lieu.
P.s.: celui qui vous écrit aime si peu la chanson anglophone qu'il est à ses heures un modeste chanteur d'"expression française".
Merci d'avoir lu ma remarque.
RépondreSupprimerOn ne voyage pas toujours pour son plaisir encore que la nécessité peut se faire aimer.
Nostalgie de la maison ? Pourquoi pas si elle conduit à l'église et qu'on s'y sente chez soi , partout ailleurs.
La grande idée républicaine qui voulait apporter sa civlisation aux peuples démunis aurait pu agir de concert avec les missions catholiques si les radsoc de la 3ème république n'avaient eu en tête, comme aujourd'hui,de déchristianniser à tout prix.
Ayant eu à parcourir un certain nombre de ces pays , français et catholique , je m'y suis toujours trouvé à l'aise avec les habitants, pas toujours fortunés, sans rien renier de mon pays ou de ma religion.
J'ajouterais même que c'était une attitude courante chez les français de l'étranger.
Le latin de la messe est peut-être, pour le distingué linguiste que vous êtes, un latin de cuisine , et alors! s'il permet d'unir des voix que tout séparait dans la même prière.Est-ce toujours le cas?
Un exemple : La Corse c'est la France , mais si vous y allez à la messe , pinsuto que vous êtes ,vous resterez la bouche close.
Catholique c'est-à-dire universel Et c'est la même chose au Pays Basque , en Bretagne bretonnante , en Alsace et même à Lille où il y a des messes en Ch'ti "l'bondieu est avec ti'zaute"
Whouahhh le progrès.
C'est Babel qui renaît.
Encore un petit effort et vous aurez raison dans des églises silencieuses et vides.A vous quereller sans doute parceque celui du village d'à côté prononce mal tel ou tel mot.