samedi 18 janvier 2014

Centre St Paul - Conf' de Jean-Marie Le Méné - "Vie supprimée, vie manipulée, vie méprisée"

3 commentaires:

  1. Oui, mais cher Jean-Marie Leméné,

    Avec tout le respect que j'ai pour votre combat et pour la part intellectuelle et humaine que vous y apportez et y dépensez,je me demande malgré moi si ce n'est pas vous qui "manipulez" le concept de "vie" -Le Père Martelet dont j'ai joué à Jouarre la messe des rameaux 2003 et avec qui j'ai eu une longue conversation ferroviaire- vient de mourir, et il écrivait dans "Evolution et creation" que la vie commençait dans le carbone. Dieu ait l'âme de ce très grand théologien, qui pensait que l'esprit ne meurt jamais, et que c'était la condition de la victoire sur l'entropie, l'usure, la mort et la corrosion, malgré "l'évolution créatrice-...

    Car OK, l'avortement, crime d'infanticide, ne saurait être légalisé. En même temps, la mortalité infantile a manifestement précédé de par Dieu l'avortement thérapeutique et son aspiration des âmes.

    Vous vous intéressez à guérir "les maladies de l'intelligence" et vous avez eu le mérite, parmi d'autres, de les faire sortir du champ de la culpabilité et de la psychanalyse (je pense naturellement à l'autisme).

    Votre réflexion s'inscrit dans le cadre de la famille. Très bien. Mais permettez-moi de vous dire qu'il y a un point aveugle de la réflexion psychanalytique: c'est la famille qui cesse d'être nucléaire, tout comme il y a un point aveugle du traitement familial de l'enfance: c'est celui de l'enfant seul, de l'enfant qui n'a pas de famille, lendfant "sans famille", sans "structure élémentaire (et nucléaire) de la parenté".

    Et que se passe-t-il pour un enfant abandonné par une maman qui n'a pas eu le courage de l'élever, et qui se trouve de ce fait avoir le double désavantage de ne pas avoir de famille tout en étant né "avec un handicap" (Jean Vanier) et en souffrant d'une maladie de l'intelligence!
    Que pouvez-vous faire pour lui?

    Je ne dis pas que vous condamnez un martyr à la torture à perpétuité au nom de la vie, car je ne oudrais pas préjuger de votre réponse. Je me rappelle simplement mon pauvre père, dans sa longue agonie de deux ans et qui, un jour que nous étions à la cafétéria de l'hôpital civil où il était soigné(mon frère commandant les cafés, lui et moi nous trouvions face à face, moi qui ne voyais pas et lui qui n'était plus visible). tout à coup, une petite fille se met à le regarder d'un air interrogatif et réprobateur. Sur quoi mon père m'avertit avec tristesse:
    "Il y a une petite fille qui me regarde!" (Il en était chagriné).

    Mon père avait eu une vie assez brillante avant tout ça, avec de gros coups de banbou un dépôt de bilan (je n'ai pas le droit de dire une faillite) et une tuberculose au même moment; heureusement qu'il n'a pas toute sa vie étéregardé avec pitié par de petites filles très saines, à qui on ne pouvait pas raconter qu'il allait faire du ski le jour d'après, comme ma mère a eu l'idée de le raconter à mon sujet, moi qui étais né aveugle et avec les pieds bots... Je précise qu'elle renseignait des personnes curieuses et qu'elle avait eu parfaitement raison de les envoyer se faire voir...

    Cette maladie de la fin a été une torture pour mon pauvre père, ce qui n'a pas empêché les médecins, de très bonne volonté, de le réanimer deux fois après un arrêt cardiaque, c'est-à-dire après que la machine, le coeur, avait dit: "Ca suffit!" Où est la frontière entre le refus de l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique?

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  2. (Suite et fin)

    A la fin de sa vie, il était question que mon père soit amputé d'une jambe. j'ai pu négocier que l'amputation se limite à trois orteils et voici comment j'ai fait. J'ai fait valoir auprès du médecin qui n'en revenait pas -car il me prenait pour un modéré-, que la dernière image que mon père aurait de lui-même serait celle d'un homme qui ne serait pas intègre, ce qui pouvait être évité, si l'on acceptait que la maladie dont il était en train de mourir ne pouvait connaître d'issue favorable. Ah, mon dieu, si la vingtaine de minutes que je viens de prendre pour écrire ce commentaire pouvait dessiller les yeux des catholiques au sujet de l'euthanasie! Il n'y a qu'ici qu'on peut en rêver, mais ça reste un rêve...

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  3. Et oui c'est un beau rève. Méfiez-vous des gens qui ont des réponses toutes faites et des principes. La vie m'a appris qu'il fallait agir avec pragmatisme sans idée préconçue. Certes il ne faut pas tuer mais lorsque vous êtes en face de quelqu'un en fin de vie qui souffre que faites vous : vous le laissez souffrir comme une bête ou vous esayez d'aménager sa fin de vie le plus doucement possible. Heureusement je ne suis pas mèdecin (ce dont je remercie le ciel), ce qui fait que je n'ai jamais été confronté à ce problème.

    NB Je suis bouleversé car je viens d'apprendre la mort de Claudio Abbado.

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