Elle met en place un plan longuement médité dont la première phase s'achèvera lorsque le Front national, face aux nouveaux Républicains et face aux archéo-Socialistes aura décidé d'appeler le Parti Les Patriotes. Plus question de ce vieux mot de "parti" qui dit tellement clairement (trop clairement) ce qu'il est : une division de la nation. Plus question de nation ou de national : la patrie et les patriotes entrent et font entrer ceux qui s'en réclament dans la grande geste de la Révolution dite française comme l'appelait temporibus illis mon prof de Spiritualité à Ecône (un Italien respectueux de l'identité spirituelle de la France). La nation, elle, demeure suspecte.
Marine Le Pen, au nom d'un refus de l'antisémitisme forcément bien venu, applique froidement un plan concerté, qui n'est d'ailleurs sans doute pas le sien. Sur la route du Nouveau Front (Marion dixit), elle rencontre la statue du commandeur, son père vêtu de rouge. Telle Don Juan, elle accepte son défi. Elle en accepte aussi la médiatisation. Elle est prête à cette opération typique de tous les mâles du monde mais qui n'est guère féminine : tuer le père. Comme dit Jean-Claude Martinez, au nom de l'anti anti-sémitisme, elle se déclare prête à passer au dessus de la grande loi des juifs, le Décalogue, reçu par Moïse sur le Mont Sinaï. Le quatrième commandement est pourtant sans réplique : "Tes pères et mères honorera afin de vivre longuement sur la terre que l'Eternel t'a donné". Ironie de l'histoire : ce commandement est le fondement du nationalisme d'Israël, bien vivant aujourd'hui. Et c'est au nom des Patriotes que Marine le transgresse publiquement. Comme si elle pouvait empêcher son père d'être son père. "Moi je tue Brutus" avait dit le Vieux en 1998 à propos de Bruno Mégret. Et cette fois ? N'assiste-t-on pas à un familicide ?
Le sens du Quatrième commandement est pourtant clair : on ne peut donner la terre à celui qui n'a pas respecté ses parents.
- Mais sont-ils toujours respectables? demanderez-vous peut-être. Le Pen a-t-il raison de continuer ses provocations au sein de sa propre famille?
On peut se poser toutes les questions.
Il me semble que n'importe quel étranger à la famille Le Pen se sentira loin et du père et de la fille en cette occurrence. Loin de la violence qui se dégage des propos et des actes des deux partis. Marine a souhaité se débarrasser de son vieux sans voir qu'il lui servait de paratonnerre. Désormais elle prendra seule et en pleine figure la foudre médiatique réservée à tous ceux qui "pensent différemment". C'est aussi une erreur de calcul. Le Vieux a souhaité que sa fille "épouse Alliot ou Philippot pour qu'elle change de nom". Au-delà de la plaisanterie qui n'est pas légère, c'est une sorte de reniement publique. Dans l'entourage du Menhir on entend : "Elle est pire que Mégret" (contre lequel elle avait à l'époque beaucoup poussé son père).
Que restera-t-il de ces imprécations? A l'évidence une décrédibilisation pour le Parti, qui aura montré une fois de plus son incapacité à s'élever au niveau d'un bien vraiment commun, en pataugeant dans le psychodrame familial. Les médias ont joué les pousse au crime, en relayant chaque parole du Vieux (à qui il aurait fallu interdire d'être lui-même). Il y a une sorte de naïveté à écouter ainsi les médias sans s'apercevoir qu'elles cherchent juste à faire du Sang pour faire du buzz. Nous sommes peut-être arrivés au clou du spectacle à effets très spéciaux que personne ne maitrise plus. Entre suicide politique et meurtre familial, le virtuel pourrait bien devenir réel.
" Les Patriotes " : excellente idée ! Quoique que la patria soit justement le pays du père... Mais comme disait Lamartine : " L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la Fraternité n'en a pas ! " D'où le rejet de l'apatride... Quant au "familicide" (anglicisme), tournons-nous vers la famille d'Orléans à laquelle le vieux comte de Paris avait déclaré : " Vous n'hériterez que de la haine ! " Finalement le pouvoir ne peut appartenir qu'à un Prince véritablement chrétien...
RépondreSupprimerMerci pour cette analyse. Le manteau rouge garde son mystère un peu inquiétant comme d'un bourreau.
RépondreSupprimerTrès bien vu, le parallèle entre "les républicains" (la République est un bien commun diviseur) et "les patriotes".
RépondreSupprimerMais la transgression du quatrième commandement ne s'aggrave-t-elle pas de ce que la patrie est la terre des pères?
Et ne faites-vous pas une confusion, dans cet article, entre patrie et nation ? Car j'ai l'impression qu'on peut entrer dans une matrice nationale en l'adoptant et en s'y assimilant, de sorte que la naturalisation est une imitation de l'adoption, alors qu'on ne devient le ressortissant d'une patrie, comme le disait Volkoff, que par "le sang offert" ou par "le sang versé", quand on n'en est pas l'héritier, d'un héritage qui est celui de "la terre et des morts".
"Le point" faisait un parallèle instructif entre Marine le Pen et le destin de brutus, qui n'a pas seulement participé à l'assassinat de son père adoptif, mais s'est également suicidé, nous dit-on, par idéalisme. Est-ce par idéalisme républicain, parce qu'elle est manipulée ou par opportunisme que Marine le Pen, en vendant son père, prépare sans le savoir son suicide politique?
Car je ne crois pas que cette crise, destinée à mettre en selle un patriotisme parricide, profitera électoralement à Marine le Pen. Et je ne crois pas que ni les militants du front national, ni ses électeurs ne renverront dos à dos le père et la fille. La violence familiale des le Pen est connue. Mais autant, au moment de la scission, entre Marie-caroline et son père, les torts étaient partagés, et la fille aînée avait raison de se plaindre du mauvais traitement que lui infligeait celui qui lui avait donné le jour en disant que jamais, elle ne pourrait agir ainsi avec le bébé qui venait de lui naître; autant, dans la crise entre Marine et son père, il y a un offenseur et un offensé clairement identifiabls, l'offenseur (au féminin, mais "la grammaire de genre" oblige désormais à préciser) étant la fille ingrate qui oublie qu'elle ne serait ni sur cette terre ni à la tête de son parti sans le père qu'elle trahit, père dont le tort aura été de prononcer une phrase complexe dont les médias n'auront retenu que la proposition principale:
"Les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale, à moins de considérer que la seconde guerre mondiale est un détail de l'histoire des chambres à gaz."
Désolé, mais personne ne sait si Marine Le Pen sera ou ne sera pas antisémite, et surtout pas elle. Je rappelle juste cette évidence: Est accusée d'être antisémite toute personne à qui l'on fait ce reproche. Et ce, quels que soient ses efforts. C'est quelque chose qu'elle ne maîtrise pas.
RépondreSupprimerLe vieux servait de paratonnerre à sa fille ? J'ai au contraire l'impression qu'il attirait la foudre sur elle.
Supprimeroui , et de plus c'est l'arme nucléaire ! Celui qui l'a reçue est ,en quelque sorte, "désintégré socialement".
SupprimerIl ne lui reste plus qu'à cultiver son jardin, sans en sortir autant que possible , à moins que ... découvrant les délices amers du bannissement , jouant le tout pour le tout il rallye le camp des , véritables, antisémites. Tant qu'à faire ...
C'est la nouvelle mythologie qui transforme une crainte en réalité du seul fait de l'anathème .
Vivement un front commun entre Jean-Marie Le Pen et le cardinal Burke !
RépondreSupprimerBien vu pour la statue du commandeur. J'étais plutôt branché Shakespeare avec les trois filles du Roi Lear qui meurent en même temps que leur vieux père à la fin du drame. Ce qui me frappe aussi c'est le côté gay power de la politique actuelle. La fusion des Républicains et des Patriotes, les Républicains patriotes, pourrait se faire par l'entremise de politiciens gays.
RépondreSupprimerLa nation au sens politique est une invention des lumières du XVIIIeme siècle et la révolution française l'a poussé à l'extrème en érigeant le culte de l'être suprême. C'est une erreur pour un français de réduire la France à la nation.
RépondreSupprimerLe fait est la patrie, le pays.
"Est accusée d'être antisémite toute personne à qui l'on fait ce reproche." Incroyable.
RépondreSupprimerL’abbé Jargon nous donna l’autre jour une indigeste tartine sur le match opposant Caron, fraichement débarqué du Styx, à l’égérie des montreuses de mamelles (Les nichons au balcon !), mamelles jamais suçotées par la bouche d’un nouveau-né tant il paraît chimérique qu’un mâle en état de marche puisse avoir l’idée saugrenue d’ensemencer de telles rombières.
RépondreSupprimerQue ne nous parle-t-il pas de la finale décisive ? A ma gauche Mano Gass, dit El Blancausse, dit le Spanish Lover (pig et pig et colegram). A ma droite (topologiquement parlant) Todd, le gendre de rêve.
Chez les Todd c’est comme chez les Le Pen, l’entreprise est familiale. Le père avait un physique à couper le souffle, modèle Gary Cooper. Le fils, son point fort c’est la tête. Il ne brille pas par son look qui laisse à désirer mais il reste malgré tout correct dans sa glabritude à la Royal, n’ayant pas encore franchi la barrière qui sépare le bobo ancien du bobobarbu - en vérité hirsute – avec lequel on rentre de plain-pied dans l’ère de musulmanisation totale de la société.
Notons en passant que cette nouvelle mode est follement discriminative, une nouvelle fois au détriment des femmes, exclues « par nature ». Seules les femmes à barbe seront épargnées.
De quoi s’entretiennent tous ces gens, intélauds comme seule la France sait en produire? De tout, de rien, en général du dernier événement à faire de l’audience. Ils sont payés pour cela – grassement. Breivik, Charlie, Lubitz, et ainsi de suite. A chaque épisode il s’agit pour eux d’enfouir les vraies interrogations, de révéler le creux, le vide, l’insignifiant. De toute façon leur auditoire habituel ne les écoute pas vraiment ; ceux qui suivent ne sont pas en force pour objecter.
Aujourd’hui on revient sur Charlie, pardon sur le 11 Janvier, pardon sur les 4 millions qui baguenaudèrent ce jour-là dans le froid. Sans s’interroger sur les 62 millions qui restèrent chez eux. La polémique vire au spiritisme : Esprit du 11 Janvier, es-tu là ?
Nous avons déjà formulé la seule question conséquente que pose Charlie : le malheureux Ahmed Merabet a-t-il été flingué parce qu’il était flic ou parce qu’il était flic arabe ?
Entendu sur r.f.i: ce manteau rouge c'est le manteau du diable. Dixit Grégoire Kaufman qui a écrit LePen le diable de la république" ( sous réserve).
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RépondreSupprimerLa vieillesse est un naufrage. L’échouage incombe à la famille.
Ceux qui se rendirent chez leur coiffeur il y a quelques jours purent consulter à satiété la dernière livraison de l’hebdomadaire de l’Ex à Sandan. On y trouvait un délicieux et euphorisant reportage sur Chirac. Tout baigne ! Impeccable, costume élégant bien coupé (pour la première fois de son existence), cravaté, pas un poil ne dépasse, il est confortablement installé au centre d’une famille unie tel un patriarche jouissant de ses 85 retraites et de son logement gratuit.
Manifestement il ne s’exprime plus ; dans un visage apaisé son regard manifestement vide exprime un néant intérieur - les mauvaises langues avancent qu’il en a toujours été ainsi. Une longue existence, pleine de bruit et de fureur, s’achève dans la discrétion et la sérénité.
Pour compléter l’information on a droit à une étude comparative sur la côte d’amour des anciens présidents et autres politiciens de grande race. En tête, dépassant haut la main tous ses confrères, il y a ce buveur de bière, mangeur de tête de veau, détrousseur de tout ce qui passait à proximité, lequel, avec son partenaire Giscard, est responsable de l’indescriptible état actuel du pays.
Comment ne pas craindre que la nation française ne vive ses derniers moments ?
Chez les Le Pen la situation est bien différente. En Bretagne le père est sur la mer, la mère reste seule face au fils unique qui en profite pour se tailler une personnalité granitique. Une grande gueule, une faconde et une mémoire étincelantes, une santé à toute épreuve, un courage physique incontestable, une fréquentation des bars et de ses liquides, un passage à la faculté de droit qui taille une nature procédurière, une participation à toutes les guerres à portée de main, un stage chez les paras et à la Légion – ce qui se fait de mieux – et un atterrissage final chez les politiciens, tout cela fabrique un ancêtre pas facile à manipuler.
En plus la famille est éclatée. La mère est allée vendre son corps à une revue internationale d’anatomie comparée. Les filles (pas de petit frère) sont si nombreuses qu’on ne peut même pas comptabiliser tous les gendres. On vit dans un même lieu mais pas ensemble. On parle héritage. Et, écueil rédhibitoire, ils font tous de la politique, et en famille (cf. Caran d’Ache) !
Il est clair qu’ils vont avoir à gérer une situation de sortie difficile. De saillies en foucades, en embardées non contrôlées : tout est à craindre. Le vieux, qui s’est astreint avec ténacité et réussite à exclure sans relâche, s’exclue lui-même. C’est logique.
Nous autres, petits français de souche, nous voyons tous nos espoirs se dissiper dans l’enfer mondialiste.
Cependant, au centre du dernier carré – Pétain, Lefevre, le roi, l’Algérie française – dans l’ultime bataille le pater familias dit merde à tous le monde.
Le menhir continue à luire.
…Suis pas mécontente que de l’eau soit passée sous les ponts depuis cette affaire. Détrompez-vous, les militants FN ne s’émeuvent pas plus que ça de cette histoire ! Choquant d’ailleurs car, pour ma part, j’ai reçu une belle douche froide. La tentation était bel et bien de se raccrocher au 4ème commandement, ce que je ne fis pas. Pourtant, il s’agissait bien de morale : Manquer de respect à celui à qui vous devez tout : Vie, caractère et parti politique n’est pas une mince affaire. Mais plus j’étais en état de choc, plus je pratiquais l’auto critique et me demandais si au fond « inconsciemment », je ne projetais pas sur ce parti un désir de retrouver un sauvetage de la France à la Jeanne d’Arc, fantasme entretenu par Marine elle-même dans ses références au parti « immaculé ». Puis, m’est revenu la phrase du Christ : « Mon Royaume n’est pas de ce monde » me permettant d’admettre que ce parti soit définitivement baptisé dans l’histoire de ce monde-ci où le pouvoir s’inscrit depuis toujours dans le meurtre du père (biologique ou mythique)… Le premier meurtre, la violence etc.
RépondreSupprimerParti enfin, qui cherche à faire taire le seul homme public qui soit vraiment libre et qui n’ait peur de rien ni de personne.
En ce qui concerne la Nation, il faut bien insister sur le fait que le royaume de France s’est construit grâce et par la religion catholique. Avec l’onction du saint chrême, le roi est responsable de son peuple devant Dieu. Les rois capétiens renforcent le pouvoir royal au niveau administratif mais la fidélité autour du Roi ne se tisse qu’à l’aide de la notion religieuse. Aujourd’hui, on nous « bassine » avec le « vivre ensemble », mais au moyen-âge alors que la Gaule est composée de barbares germaniques et normands, où la population autochtone est en majorité un peuple sédentarisé du mésolithique, d’une minorité de celtes et de Gallo-romains, le sentiment national et l’unité entre tous se fondent et se confondent dans une unité de Foi. Aujourd’hui le cycle se termine dans le sens opposé. L’état a perdu tous ses pouvoirs régaliens et aucune Transcendance ne vient unir les habitants de l’Hexagone où un peuple est utilisé, manipulé pour tuer tout ce qui fit cette construction nationale. Le « vivre ensemble » sera impossible. La religion laïque étant l’agent de la division par excellence. Le terme « Patrie » est révolutionnaire, certes, car il tend à remplacer Dieu le Père par l’Etat-père, un « Vaterland » divinisé !
Etre le " fille aînée de l’Eglise" est une mission qui consiste à prouver que la survie dans ce monde et la Vie dans l’autre ne peuvent en aucune manière faire l’impasse des Evangiles.
Il y avait du temps de Jean-Marie
RépondreSupprimerdes fleurs qui poussaient dans son jardin
le temps a passé seules restent les pensées
et dans tes mains il ne reste plus rien
Qui a tué Jean-Marie, est-ce sa fille
ou ses hommes qui n'ont plus l’envie
de fâcher le temps?
la la la la la la...