mardi 4 mai 2010

Dieu Merci! - "À quoi servent les sacrements?" - 16 avril 2010

L'abbé de Tanoüarn était l'invité de l'émission Dieu merci, le 16 avril, sur la chaine Direct8. Le titre de l'émission: "À quoi servent les sacrements?"

9 commentaires:

  1. Vidéo vue 208 fois, au moment où je l'insère dans ce message sur le MetaBlog.

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  2. Je viens de voir seulement cette vidéo (05/05/10).Votre force de conviction, la clarté de vos réponses,cette sincérité évidente qui jointe à votre culture emporte l'adhèsion, tout cet ensemble conforte la liberté de choix que nous laisse finalement le Christ. "Je crois", se suffit à lui-même. Les sacrements sont "l'équipement" qui aide...et le Christ ne les exigent pas. Je retiendrai le baptême qui est la plus belle des métamorphose de "cet animal supérieur pas très raisonnable". Bravo et merci, Monsieur l'Abbé.
    Willy

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  3. Vidéo vue 303 fois, au moment où j'écris ce commentaire.
    Encore merci de votre participation à l'émission.
    Aurélie.

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  4. Bravo, votre prestation était remarquable. On voit que vous croyez ce que vous enseignez. Encore merci pour votre message.

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  5. Cher Monsieur l'abbé,

    Quel plaisir de vous avoir entendu dans cette émission, au demeurant unique en son genre dans le PAF, vous avoir entendu parler comme Guy Gilbert, non pour "vendre la foi" (autant que sa personne, comme le fait cet ami des puissants et des délinquants), car vous n'êtes pas un démagogue, mais pour donner envie de dire "OUI AU CHRIST" à vos téléspectateurs, preuve supplémentaire que, si vous vous situez dans un traditionalisme assumé sans complexe, vous n'avez pas le parler tradi.

    la foi" (car ce n'est pas un démagogue), mais transmettre à ses auditeurs la joie de dire "oui au Christ"..

    Me permettez-vous de vous transmettre les deux commentaires suivants, le premier portant sur le baptême et rédigé à la manière d'un article complet (dont on peut trouver la copie sur mon blog etudestorrentielles.blogspot.com) et le second constitué de quelques questions sur le mariage ?

    I

    L'INCOHERENCE MAJEURE DU BAPTEME

    "Pourquoi y a-t-il quelque chose (dans l'homme) plutôt que rien" ? Pourquoi les réactions ou les croyances de l'homme, ses mécanismes de reliance au monde
    et à la Transcendance, se répètent-ils avec tellement de régularité qu'on les croit innés et qu'on trouve raisonnable de penser qu'il y a bel et bien une
    "nature humaine" ? Pourquoi l'homme est-il la créature qui manifeste le plus au monde qu'être ne suffit pas… ? Pourquoi l'homme ne peut-il pas dire :

    "Je suis" tout court, rendant à jamais caduque la méthode cartésienne de déduire le monde de la pensée de l'homme qui se croit être ? Pourquoi ceux qui
    récusent l'idée de "nature humaine" ne peuvent-ils se défendre de constituer une anthropologie avec ses invariances ? Pourquoi véhiculons-nous un message
    (que nous sommes génétiquement : un message plein d'information…) avant de porter un visage ? Si l'homme a tant de mal à "faire le vide", comme le lui
    conseillent les Hindoues, n'est-ce pas qu'il n'est pas une simple capacité pouvant contenir un volume, mais qu'il est un volume déjà rempli ? Ce remplissage
    originel n'est pas le seul point qui fait problème : il s'agit de savoir si l'homme est bien ou mal rempli. Si l'homme n'est pas vide, sa plénitude est-elle
    satisfaisante ? si elle l'était, l'homme ne vivrait pas sous la dynamique incessante du désir qui renouvelle insatiablement le manque et l'insatisfaction,
    sans donner au sujet désirant la , moindre chance de réaliser son idéal, pour le cas où, par hasard, il rencontrerait l'exact objet de son désir et où
    la réalité prendrait nos désirs pour elle-même en inversant la charge de l'épreuve… ?

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  6. L'homme n'est pas seulement. Il n'est pas vide. Il naît déjà plein : plein d'instincts reptiliens, de peurs infantiles, angoisses apparemment sans objet,
    de culpabilité qu'on appelle sa conscience, d'intelligence, d'élan vers la transcendance, de désir d'élévation, de sens de dieu (ou plutôt d'une instance
    qui lui soit supérieure). Le fait qu'il n'ait pas été donné à l'homme de naître en ne faisant qu'être a fait imaginer à toutes les époques des "rites d'initiation"
    obligés qui devraient aller jusqu'à une "seconde naissance". La radicale pauvreté de l'homme en proie, de naissance, à une plénitude qu'il n'a pas choisie,
    réside dans le fait, non seulement que ce n'est pas assez qu'il ne lui suffise pas d'être ; ce n'est pas assez non plus qu'il n'ait pas demandé à naître,
    comme c'est, paraît-il, impiété à lui de le répéter à tous bouts de champs : il ne lui suffit pas même d'être né, il faut qu'il s'organise une "seconde
    naissance" : de là, entre autres, l'idée du baptême. Dans la comédie musicale "notre-dame de paris", la chanteuse imaginait que l'homme pourrait sans dommage "avoir pour seul baptême celui de l'eau de pluie". Sur le principe, elle avait raison. Ce qui s'oppose à sa raison sur le principe, c'est que l'homme ne naît pas vide.

    Ce "scandale" de notre condition étant dénoncé, il est ce qu'il est : nous ne pourrons pas changer notre condition avec toutes nos dénégations. Vient alors
    l'examen de la symbolique de ce rite de passages parmi d'autres qu'est celui du baptême, puisque c'est sur lui que nous nous arrêtons. Est-ce par hasard ?
    Mon "paysage mental" confesse une imprégnation culturelle trop uniformément religieuse. Mais, une fois qu'on s'est aperçu de cette uniformité, on peut
    essayer de se diversifier : cela n'empêche pas de l'examiner pour se dépaysager, la dépayser un peu, naturellement...

    1. Ce qui frappe à l'examen du baptême, c'est que le chemin proposé pour opérer notre "seconde naissance" passe par l'impératif qui nous est fait, si nous
    choisissons cette voie pour renaître, de "plonger dans la mort du Christ" pour avoir part à Sa Résurrection. Toujours la bonne vieille problématique katartique :
    je vais nager au fond de ma mortalité pour accéder à l'immortalité. Je vais donner un coup de pied dans la mort. La Grâce, c'est que ce sera dieu qui
    me fera donner le coup de pied. Je vais regarder au fond de la vase pour voir si, des fois, je n'y apercevvrais pas ma transparence. L'ennui, c'est que
    cela donne une vision très dépréciative de la naissance et de la maternité, d'où Heidegger peut raisonnablement faire découler son idée que la maternité
    prend la responsabilité de donner naissance à "un être pour la mort". La maternité se trouve dès lors dépréciée de la façon la plus inattendue et la plus
    contreexpériencielle qui soit : celle qui a vraiment vécu ce que c'est que de donner la vie se trouve accusée de donner la mort en fait et de ne donner
    la vie que pour, au fond donner la mort, que parce que c'est cela qu'elle désire au fond, elle qui sait vraiment ce que c'est que "de faire un" avec un
    autre, ne faire qu'un avec son enfant... Car la mère se trouve "en paradis de son enfant" lorsque celui-ci est placé sur son ventre. Cette morbidation
    du sens de la nidification insulte au paradis entrevu dès ici-bas. Mais ce n'est pas étonnant, si nous tenons absolument à avoir perdu le paradis.

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  7. 3. Mais l'incohérence majeure du baptême ne se situe pas là. Elle est théologique : censément, en effet, "le baptême affranchit celui qui l'a reçu du péché
    originel". Il n'est plus sous l'emprise de l'insupportable condamnation qui le fait "être pécheur dès le sein de sa mère" et il n'est plus tenu pour coupable
    avant d'avoir rien fait. Le problème est qu'il n'en devient que plus responsable. Ayant été baptisé en pleine inconscience, au premier caprice, à la moindre
    incartade, à sa première bagarre de gosse dans la cour de récré, à la première manifestation d'un désir égoïste de captation, à sa première mauvaise pensée
    un peu criminelle ou érotique, il recommettra le péché originel. Il le commettra avec la même responsabilité qu'adam. Ce faisant, il réintroduira l'espèce
    dans la même solidarité dans le mal qu'est, il est vrai, venue contrebattre Jésus "une fois pour toutes", mais son martyre apparemment n'a pas suffi puisqu'on
    n'a cessé de martyriser les confessants de son Nom, puisqu'il faut que chacun "souffre dans sa chair ce qu'il reste à porter des souffrances du christ"
    (dit Saint-Paul, puisqu'enfin "le sang des martyres est semence de chrétiens" (dit le Vatican). La voix du sang, le sang versé, le sang offert, toujours
    le sang… L'incohérence majeure du baptême, c'est qu'en affranchissant le baptisé du péché originel, celui qui l'a reçu le commet de nouveau au premier
    caprice de son enfantillage. Or le caprice est inné à son enfance. L'être "né de nouveau" ne devrait pas être soumis à l'inné. Mais l'expérience nous montre
    qu'il en va ainsi malgré tout, par l'économie de notre condition… humaine. Le nouveau baptisé est libéré : mais tout se passe comme si c'était pour n'être
    que plus culpabilisé parce que portant dans sa chair la responsabilité du premier homme, la même que celle de son père dans le monogénisme. Mais je veux
    faire crédit aux théologiens de ne pas s'être aperçus de cette conséquence inopinée qui faitdu néophyte un nouvel Adam, non par son appartenance au "genre
    humain" (cette forme monogénétique de descendance adamique ne lui a jamais été contestée que par la science), mais par la capacité qui lui est conférée
    de commettre personnellement et de nouveau le péché originel dont le baptême l'avait affranchi…

    II n'Y A-T-IL PAS DE MODELES DE COUPLES ?

    dieu vous entende, cher Monsieur l'abbé !

    Mais si tel est le cas dans l'état actuel du droit canon, alors que viennent faire les objections dirimentes de l'eglise sur la nécessité de la consommation
    du mariage, sur l'ouverture à la fécondité dérivant précisément de celle-ci, ou encore sur la communauté de vie, pour m'en limiter à ces trois-ci, car
    on ne voit guère comment la liberté du consentement des deux époux pourrait être prise en mauvaise part.

    La non consommation du devoir conjugal rend-elle le mariage invalide ? est-ce dénier que Dieu puisse vouloir être le témoin et se placer en tiers d'une
    relation platonique résultant, par exemple, d'un handicap physiologique (impuissance ou frigidité) de l'un des deux époux ? Le mariage ne serait-il subordonné
    qu'à la reproduction de l'espèce ?

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  8. Ouverture à la fécondité ? Mais l'Eglise ne bénit-elle pas le mariage entre deux veufs qui ont largement passé l'âge d'être père et mère ? et, si certaines
    unions conjugales, sans que cela soit l'effet d'un repli du couple sur son cocon amoureux, savaient, en toute lucidité, qu'elles feraient des parents désastreux,
    y auurait-il un mal à en tirer lucidement la conclusion qu'en pareil cas, il vaut mieux s'abstenir de donner naissance à des enfants qu'on ne pourrait
    convenablement éduquer ?

    exigence de la communauté de vie dans le mariage ? et si celle-ci se révélait à l'usage davantage un agent de brisure des couples qu'une école de l'amour
    durable, ne faudrait-il pas reconsidérer l'exigence à la lumière d'une transformation des conditions de vie qu'a peut-être opérée la modernité ?

    devant tant d'objections dirimantes, peut-on encore dire qu'il n'y a pas de "modèles de couples" ? Où doit-on partir au contraire du fait qu'il n'y a pas
    de "modèles de couples", ce qui impliquerait d'en tirer toutes les conséquences psychologiques, pour revoir si telles objections dirimentes ne sont pas
    devenues caduques avec l'âge, si ce n'est avec l'évolution, non de l'homme qui est censé ne pas plus changer que Dieu ne change, mais des moeurs qu'une
    certaine configuration historique ajuste et renouvelle ?

    ceci aurait pour conséquence inéluctable d'amener qui se risquerait à une telle analyse à moins considérer le mariage en vertu de sa fonction institutionnelle
    de régulateur social pour faire plus de cas de la diversité des situations psychologiques des couples concrètement considérés.

    bien respectueusement

    Julien weinzaepflen

    P.s. Encore deux mots pour revenir sur le baptême :

    1. Mon objection que l'on ne peut se faire débaptiser n'est pas détruite par ce que vous dites du Sacrement de confirmation, qui serait selon vous la rénovation des vœux de baptême, rôle qu'on assimile généralement à la profession de Foi, qui n'a certes pas valeur sacramentelle. Quand bien même un baptisé n'accéderait pas à cet autre Sacrement de l'initiation chrétienne qu'on assimile en général à la réception de l'Esprit-saint, soit en quelque sorte à une pentecôte personnelle, le fait qu'un baptisé n'ait pas reçu la confirmation n'annule pas le Sacrement du baptême qu'il a reçu et l'engagement qu'on lui a fait prendre sans qu'il puisse y souscrire de son plein gré.

    2. si l'Eglise le désigne comme "sacrement des morts", ne donne-t-elle pas raison au pessimisme heidegherien
    qui voudrait faire de l'homme un "être pour la mort", pessimisme qui n'est pas de mise, j'en suis bien d'accord avec vous, mais qui se trouve quand même confirmé par
    le baptême, plongée dans la mort pour préserver en cas de mort qui ne serait assurément enfant de Dieu comme par une insuffisance de la Création, appréhendée
    de ce point de vue comme oeuvre de chair alors que c'est l'Esprit que l'on Y voit à l'oeuvre, "l'esprit Qui planait sur les eaux"?-------------------




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  9. 2. En second lieu, le baptême se voudrait l'acte qui, le plus hautement, réclame la conscience de celui qui le reçoit. On lui demande à quoi il s'engage
    à renoncer et à croire pour le restant de ses jours. Lorsqu'on lui donne ce Sacrement, il est généralement hors d'état de prononcer le moindre mot, de
    croire la moindre chose : il est dans cet état où il donne l'illusion du vide et de pouvoir être rempli au gré de qui le parrainera dans l'être, de qui
    procédera à son adoption spirituelle, que ce parrain (ou ce parent) adoptif se confonde ou non avec celui qui lui a donné la vie biologique. De plus, celui
    qui a reçu le baptême ne pourra jamais se faire débaptiser. Le plus que pourra sa liberté sera de demander aux autorités religieuses de faire retirer son
    nom des registres paroissiaux. On l'engage donc, en pleine inconscience, à ce que sa conscience ne pourra jamais récuser. Une secte n'agirait pas autrement,
    qui est disqualifiée de ce nom d'infamie parce qu'elle refuse à ses adeptes le droit d'en sortir. On baptise l'enfant au moment où il l'est au sens étymologique,
    où il n'a pas accès à la parole. La religion du verbe s'impose donc à qui ne peut se prononcer. Craindrait-elle la parole et la conscience qui naît de
    la parole comme la pensée naît du langage ? Précisément oui : elle les craint, et c'est pourquoi il serait injuste de lui faire seulement un procès parce
    que, sachant tout cela, que l'enfant n'a pas la parole, qu'il est inconscient, elle veut absolument continuer à baptiser les enfants alors qu'il y a un
    vice de fond plus encore que de forme, le vice de forme pouvant être invoqué lui aussi puisque l'enfant ne sait pas ce qu'il fait alors qu'un Sacrement
    suppose que l'officient comme le récipiendaire agissent en pleine connaissance de cause et conformément à ce que veut l'Eglise qui prodigue le Sacrement.
    Tenir à promouvoir le baptême des petits enfants (mais seulement dans les familles chrétiennes : car, pour les autres, on est devenu restrictif), provient
    d'une peur que ne soit pas sauvé qui n'a fait qu'entrer dans la communauté humaine. En le baptisant, pour ainsi dire, de force, on assure sa rédemption
    de fait. Est-ce montrer bien peu de Foi ? Non : c'est avant tout avoir peur et porter en soi, sans nécessairement savoir bien le formuler, qu'on ne comprend
    pas pourquoi la Création ne suffit pas, pourquoi il faudrait cette Création de surcroît qu'est la Rédemption dessus la Croix, que Jésus nous a assurée
    en Se livrant pour nous, mais en nous le faisant payer, car il faut sans cesse Le consoler, réparer… On n'en a jamais fini…

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