samedi 25 juin 2011

Amours, délices et... orgues !

Qu'est-ce que ces trois mots ont en commun ? Ce sont trois mots masculins qui passent au féminin lorsque on les emploie au pluriel. Je ne chercherai aucune explication dans je ne sais quelle métaphysique des sexes, car la métaphysique des sexes, contrairement à Julius Evola et parce que je suis chrétien, je n'y crois pas. Mais le fait est que l'on dit : Des amours tumultueuses. Des délices victorieuses (mais oui !). Et des orgues ? Des orgues harmonieuses, douces et tempétueuses, mais toujours... majestueuses. On dit : des grandes orgues.

Nous venons d'acheter un petit orgue pour le Centre Saint Paul, car l'ancien biniou était criard et poussif. Bref : inutilisable. Eh bien ! Nos grandes orgues sont merveilleuses. Expérience faite jeudi soir pour la fête du Saint Sacrement ! Je ne suis pas un esthète et ne crois pas qu'il faille mélanger esthétisme et spiritualité. Mais le fait est que notre prière s'en est trouvée efficacement soutenue, portée. Là comme ailleurs la technique fait des miracles. Ce sont les sons de véritables grandes orgues qui sont enregistrés et restitués sur notre petit orgue Allen. Nous entendons des orgues de cathédrales et nous avons devant nous un instrument de taille modeste. Quand on ouvre le capot, c'est impressionnant comme le moteur ne paie pas de mine. Tout est miniaturisé aujourd'hui !

J'invite tous ceux qui le souhaitent au baptême de notre orgue à 11H00, dimanche prochain à la grand-messe que je célèbrerai pour la solennité du Corpus Christi...

On aspergera d'abord la bête d'eau bénite : on ne peut pas faire moins. Et puis on écoutera Nanon Bertrand, spécialiste de l'école française du XIXème siècle et qui a plus d'un tour dans sa musette. Nous aurons l'occasion d'apprécier aussi l'efficacité de l'accompagnement en chantant avec foi le Lauda Sion. Et puis naturellement tout cela finira par un kir royal, à la pêche ou à la mûre. Ou par un petit vin blanc du Luxembourg.

Une occasion pour les Parisiens qui me lisent de découvrir la messe traditionnelle si ils ne la connaissent pas ou de la retrouver dans le cadre chaud et parfois vibrant de notre petite chapelle saint Joseph [12 rue Saint-Joseph  - 75002 Paris]

Bref dimanche, la fête spirituelle et liturgique se doublera comme il se doit d'une fête pour nos tympans. je m'en réjouis à l'avance, encore ému par la très belle messe de jeudi, où la voix souple de l'abbé Baumann soutenue par l'orgue, nous entraîna naturellement vers les cieux.

Faut-il se moquer de l'émotion ? Dans l'ordre religieux, l'émotion est l'un des véhicules du voyage. On aurait tort de l'oublier.

3 commentaires:

  1. naguère, on faisait une "théologie du tourisme"..pourquoi pas une métaphysique du sexe( au singulier)? C'est trop "specialis"?
    merci pour la remarque sur "amours, délices et orgues"...
    J'avais employé la formule pour clore un témoignage que les "prêtres" d 'Action catholique me demandèrent naguère sur les dix premiers jours de "mai 68"...Eh oui. eux y voyaient "l'Esprit Saint" comme au concile...
    Et moi je respirais enfin après vingt ans de famille incestueuse étouffante et quatorze ans d'école laïque bornée!
    Mais je ne savais pas que je ne faisais là que " donner de l'air" ( i.e. généraliser ) l"inceste ni repousser un peu plus loin ( jusqu'au mondialisme) les bornes du laïcisme

    Lais comment l'aurais-je su, ni la famille, ni l'Eglise, ni l'Etat ni le marché, ni les arts ne connaissant rien de l'inceste ( ce tabou d devenu totem) et encore moins de la doctrine anti libérale catholique classique ..

    Supplions

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  2. L'émotion artistique n'est pas loin de l'émotion religieuse parce que dans l'art (le vrai, bien sûr), on capte ce qui demeure, ce qui est éternel. On appelle Vermeer de Delft le peintre de "la spiritualité de l'instant", il y a une telle intensité dans ce moment fixé sur la toile ! une intensité qui prend une dimension d'éternité (par ex. "La Brodeuse" que l'on contemple s'appliquant à son ouvrage.)
    Un des historiens d'Art qui a le mieux parlé de cette analogie entre spiritualité et art, est René Huyghe. Je ne saurais trop recommander ses magnifiques publications "L'Art et l'Ame"; l'Art et l'Homme", etc.
    "L'émotion est l'un des véhicules du voyage" c'est beau...on a envie d'embarquer.

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  3. Soyez prudents lors de la Bénédiction de l'orgue: L'electronique n'aime pas l'eau, fut-elle bénite.

    A propos, voici deux sujets peut-être intéressants pour le Centre:

    Quelqu'un d'un peu oublié, un catholique soucieux d'une certaine modernité:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_Fumet

    Un moine converti à l'Orhodoxie, qui a quelques mots interessants sur la Tradition et la Contre-Réforme:
    http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/temoignage-placide-deseille.htm

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