jeudi 29 mars 2012

Marie Madeleine : exaspérante et sainte - jeudi de la cinquième semaine

"Cette femme a toujours exaspéré certaines catégories de gens. Aujourd’hui, elle exaspère les puritains, les intellectuels et les exégètes, comme jadis elle a exaspéré les pharisiens et, parmi les apôtres, Judas. Elle est trop grande, elle est trop près du Christ, elle comprend trop bien tout, elle aime trop, elle ne dit rien pourtant ou presque, mais elle offusque, elle scandalise. D’ailleurs, elle ne scandalise pas que les pharisiens ou les prêtres, par dessus tout elle porte sur les nerfs des médiocres. Elle voit grand, elle aime grand, elle ne frappe qu’aux portes dont le marteau est à hauteur de cavaliers"
RL BRUCKBERGER, Histoire de Jésus-Christ, Paris 1965 p. 565 
De qui s'agit-il ? - De Marie-Madeleine, bien sûr, ce personnage unique par son audace, unique par la manière à la fois très extériorisée et très pudique dont elle exprime son amour pour le Christ. "Il lui sera beaucoup pardonné, parce qu'elle a beaucoup aimé". En pensant à la Madeleine, à sa proximité avec le Christ, qui, d'après l'Evangile, lui apparaît à elle, la première, au point qu'elle mérite le titre d'"apôtre des apôtres", Thérèse de Lisieux, du haut de ses 24 ans, ne peut se défendre d'une pointe de jalousie... Jalousie de sainte, d'immense sainte, qu'aucune grandeur ordinaire ne peut rassasier. Qui comprendra ce désir de sainteté, au coeur de la vie, comme une sorte de pulsion vitale qui s'épanouit en vérité dans la vie éternelle ?

"Je reconnais que sans Dieu j'aurais pu tomber aussi bas que sainte Madeleine et la profonde parole de Notre Seigneur à Simon retentit avec une grande douceur dans mon âme... explique Thérèse. Je le sais : "Celui à qui on remet moins aime moins". Mais je sais aussi [dit-elle, alors qu'elle est rentrée à 15 ans au Carmel] que Jésus m'a plus remis qu'à Ste Madeleine, puisqu'il m'a remis d'avance, m'empêchant de tomber. Ah ! Que je voudrais pouvoir expliquer ce que je sens !" (OC p. 131).

Quelle casuistique ! On dirait Abraham ou Moïse discutant avec Dieu... Mais pourquoi ce qui ressemble à une argutie ? On entend Thérèse toute petite encore déclarant : "Je ne veux pas être une sainte, je veux être une grande sainte".

Thérèse de Lisieux ? Elle aussi, elle aime grand. Sa visite au pape à 14 ans, c'est cela : "Elle ne frappe qu'aux portes qui sont à hauteur de cavalier". Comme la Vierge Marie (voir le post sur l'Annonciation). Cet amour sans limite, absolument oblatif, c'est une dimension profondément féminine, "qui porte sur les nerfs des médiocres", comme dit Bruck. Et après tout qui se sent morveux... Il y a une grandeur de l'Amour. En y réfléchissant, il n'y a de vraie grandeur que de l'amour.

Voyez la Madeleine : elle en a consommé des hommes, jusqu'à rencontrer "à hauteur de cavalier", celui qui a su parler à son coeur. Et alors, mort ou vivant, elle ne le lâche plus : "Monsieur, Monsieur, on a pris mon Seigneur et je ne sais où ils l'ont mis" dit elle à celui qu'elle prend pour le jardinier. Rien ne la décourage, rien ne la dissuade, rien ne la freine. C'est ce trait de caractère qui fait que Madeleine est Madeleine, que Thérèse est Thérèse et aussi, cela se démontre rien que d'y penser... que Jeanne est Jeanne.

Comme personne n'avait pu empêcher Madeleine de laver les pieds du Seigneur avec ses larmes et son parfum. Je sais bien que les érudits prétendent que Marie de Béthanie n'est pas Marie de Magdala. Mais les érudits ne comprennent rien : vous imaginez deux femmes faisant le même geste, l'une se donnant le ridicule de copier l'autre ? Impossible ! Il y a un copyright. Du reste c'est ce que dit le Christ, qu'il y a un copyright : "Partout, dans le monde entier, on racontera le geste de cette femme".

Thérèse, Jeanne, Madeleine, elles sont de la même étoffe toutes les trois, elles font partie de ces femmes que Dieu même n'arrête pas.

8 commentaires:

  1. Cher Monsieur l'abbé,

    A peine avais-je lu le titre de votre billet que le parallèle entre Madeleine et thérèse m'a sauté aux yeux. Mais avant, laissez-moi vous dire:

    1. que si "la Madeleine" porte sur les nerfs des médiocres et en particulier de Judas, porté au vol, c'est qu'il doit y avoir une différence de nature entre ces deux inclinations au péché que sont la propension au vol et la propension à l'adultère. Le premier est un accaparement vulgaire, le second est une tentative d'accaparer l'amour, une manière captative (et peut-être féminine) de répondre au besoin infini d'être aimé, à la recherche d'amour inconditionnel, celui qu'est censé sceller le sein entre une mère et son enfant; mais au vrai, il ne nous est généralement donné que de l'amour sous condition, y compris dans la relation croyante, qui nous est présentée comme nous faisant bénéficier d'un don gratuit de dieu, mais la tension duelle n'étant jamais loin dans le christianisme, il nous est néanmoins demandé un retour sur investissement, nous devons rendre ce que nous avons reçu, sinon... Arbre improductif, terre aride où rien ne pousse, nous serons jetés dans la géhenne. Il y a peut-être quelque médiocrité de ma part à relever cette dualité non dialectisable, comme vous nous l'avez si bien expliqué.

    2. Mais revenons à Marie-Madeleine. Le problème avec la conversion, c'est qu'on ne voit pas ce qui change. Le caractère reste le même, c'est simplement l'objet sur lequel se portent son zèle, ses qualités et ses défauts, qui se déplace. Saint-Paul commence par être un persécuteur de chrétiens, il va finir en persécuté, non sans que son zèle à pourchasser les infidèles au judaïsme de sa naissance et de son éducation ne se convertisse en zèle à pourchasser les fidèles inobservants, non sans que la certitude qui, en lui, a remplacé l'ancienne, ne le rende presque persécuteur àson niveau, et ne provoque le processus de sa propre persécution. Pour Marie-Madeleine, Jésus a eu beau l'avoir renvoyée en lui disant: "Ne pèche plus" (et on n'a pas connaissance qu'elle lui ait désobéi), elle nous reste comme l'archétype de la femme adultère. Il y a sans doute de l'injustice à la voir toujjours comme ça, mais elle a des gestes quasiment érotiques. Ainsi quand elle mouille les pieds de Jésus de ses larmes et les essuie de ses cheveux. Ainsi, non seulement quand elle laisse Marthe se coltiner les tâches domestiques, mais quand elle ne prend même pas la peine de venir au-devant du Maître venu pleurer et ressusciter Lazare. Une note très discrète de saint-Jean nous dit même que "les juifs" étaient venus pour consoler Marie. Pour consoler Marie, pas Marthe. Pendant ce temps, celle-ci prononce un magnifique acte de foi, non seulement en la résurrection des morts, mais encore en Jésus Qui Est "la résurrection et la Vie". En face de cette Foi de Marthe, quelle est la vertu de Marie? Certainement pas la vertu théologale de la foi, mais la vertu d'adoration, comme si sa nymphomanie s'était tournée en mysticisme. Et cela en fait l'apôtre des apôtres, la plus grande sainte, celle dont Thérèse est jalouse, la même thérèse qui continue d'occuper le centre de l'attention de son carmel comme elle a occupé le centre de l'attention familiale, qui continue d'être narcissique sans le savoir. Marie-Madeleine est l'apôtre des apôtres, elle adore Jésus, tout en restant l'archétype de "la femme adultère" parce que, si ce n'est son érotisme qui a changé d'objet, on ne voit pas ce qui a changé en elle; mais surtout, on ne voit pas ce qu'elle donne! Alors, quand vous écrivez que sa sainteté est toute oblative, personnellement, je demande à voir!

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    1. "Partout dans le monde entier on se souviendra du geste de cette femme"
      Il ne s'agit pas de la signification dite par vous, Julien, "érotique" mais de ce qui scandalise les apôtres : qu'elle ait versé un flacon d'un parfum de grand prix pour laver les pieds du Maître. Voilà ce qui les choque. C'est comme si vous répandiez tout un flacon de chanel n°5 sur les pieds de Jésus. C'est bien un sacrifice qu'elle fait, c'est en cela son oblation, symbolique ici. Elle donne tout ce qu'elle a, tout ce qu'elle est. Je suis prête à parier que dans les faits, ce parfum était exactement du même prix que les 30 deniers de Judas ( pour info, sur cette page très sérieuse vous pourrez calculer combien cela faisait en euros : http://www.loretlargent.info/monnaie/les-30-deniers-de-judas/859/ )
      C'est très actuel d'ailleurs, ce côté "bling bling" chez Marie-Madeleine, et les apôtres ont exactement la réaction de nos contemporains "on ferait bien mieux de donner cet argent aux pauvres !"
      C'est carrément de la provocation.
      En plus de se servir de ses cheveux comme d'un vulgaire chiffon. Non, non, on n'est pas dans l'érotisme, c'est le regard de certains ( les artistes, parfois ) sur cette scène qui est érotique...c'est ce qui sort de l'oeil de l'homme, non pas la scène elle-même !
      Elle fait comme Thérèse à qui on coupe toute sa si belle chevelure en entrant au Carmel, Madeleine n'en fait plus le moindre cas désormais.

      Par ailleurs, elle est déclarée apôtre des apôtres parce qu'elle est le premier témoin de la Résurrection. On soulignera que Jésus a voulu répondre à l'amour. C'est bien juste car elle était la première au tombeau, à l'aurore sans doute, et pourtant qu'avait-elle à y gagner puisqu'il était mort et qu'elle risquait même d'être rudoyée par les gardes ?

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  2. Marie de Magdala qui ne serait pas la soeur de Marthe qui ne serait pas celle de Bethanie qui ne serait pas celle de la Résurrection qui ne serait pas celle de la Sainte-Baume.
    Oui, c'est comme ceux qui veulent absolument que Jean à Patmos et Ephèse ne soit pas le Jean de l'Evangile.

    Quand on les écoute ou qu'on étudie leur exégèse, on s'aperçoit que ce ne sont que des supputations, nullement des preuves.

    Ce sont les a priori qui sont faux.

    Premier a priori : on ne peut croire que ce qui est démontrable par l'étude historique.
    Et justement les exégètes ne démontrent rien à ce sujet. Aucune preuve. Même pas d'indices concordants. Simplement une « improbabilité » supposée par simple existence de traditions et extrapolations à partir d'interprétation d'un ou deux indices épars, eux-même douteux.
    D'ailleurs le Christ se joue de l'Histoire, celle-ci naît, se résume et prend son sens EN Lui, l'Alpha et l'Omega. Ainsi doit-on entendre sa phrase "Partout, dans le monde entier, on racontera le geste de cette femme". D'où, pour Yves Bridonneau par ex. la naissance d' une « Chanson de Geste de la Madeleine » dans « Naissance de la Provence Chrétienne » 2008 Edisud, livre dans lequel il ne démontre rien et surtout pas qu'il ne s'agit que d'une légende. Nous attendons toujours qu'il nous démontre par des faits historiques, avérés et concordants que la Madeleine de la Sainte-Baume n'était pas Marie-Madeleine
    Dans ce premier a priori, on ajoutera celui qui consiste à évacuer la tradition, l'usage, les coutumes, comme si elles-mêmes n'étaient pas « porteuses » d'Histoire mais simplement de légendes ou de mythes.

    Deuxième a priori concernant Marie-Madeleine : trop pècheresse pour être aussi celle qui trouve des gestes délicats, accueil et écoute, dévotion.
    - Trop pècheresse pour avoir aussi une vie de famille avec sa soeur, son frère etc. Pourquoi ?
    Il y a toujours des filles comme ça qui ne peuvent s'empêcher d'avoir une vie de bâton de chaise et qui s'...en l'...très facilement, même dans les meilleures familles (toutes sortes de raisons profondes affectives : se rassurer sur la question de se savoir aimée ; mauvaise image d'elles-même ; absence d'un père attentif, etc.) Pensons à certains beaux quartiers parisiens et à l'époque soixante-huitarde libertaire.
    Certaines filles bobos ont de vraies vies de...mais chut, il ne faut pas le dire.
    - Par ailleurs, difficile d'imaginer Marie-Madeleine arrivant en Provence dans une barque venant de Palestine. Ah bon, pourquoi ? ne fuyait-elle pas les persécutions ? on a vu d'autres boat people...
    Quelques traditions orientales la montrent à Ephèse : oui mais alors là il n'y a nulle trace, nulle tradition équivalente aux Saintes-Marie de la Mer, à la sainte-Baume. Et surtout nulle tradition de pèlerinage avec ses fruits : conversions, naissance de congrégations, support de la conversion et de la foi de tout un peuple chrétien.

    Toisième a priori concernant Jean : le Jean, voyant fulgurant et connaisseur des Ecritures de la fin du premier siècle ne saurait être ce grossier jeune pêcheur, compagnon de Jésus et frère de Jacques.
    Comme si ce jeune homme d'à peu près 15 ans, propriétaire avec son père et son frère d'une entreprise de pêche, n'avait pu, tout d'abord à l'école du Christ puis tout au long de sa vie, devenir ce fin connaisseur des Ecritures et n'avait pu être éclairé, de surcroît, par l'Esprit Saint, lui, Jean, l'apôtre Bien-Aimé.
    Comme si d'autre part un pêcheur se devait d'être immanquablement fruste et limité.

    Voir sur le thème de l'identité de Jean un magnifique, remarquable et complet travail d'exégète qui pour le coup, fait le tour complet de la question : http://epelorient.free.fr/godet/godet_jean/godet_jean_4.html

    Chrétiens, n'ayons plus peur de croire nos traditions !

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  3. Dieu même ne les arrête pas parce qu'elles ne s'arrêtent qu'à Dieu.

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  4. Si j’ai bien compris, Marie-Madeleine c’est 3 en 1, probablement parce que « nous le valons bien » !!!
    Rien n’est vérifiable. Pas assez de détails ! Il y a ainsi de la place pour chaque imaginaire. Voilà exactement la façon les mythes se forment. La mémoire des faits ou des personnes s’estompe mais cela ne gène pas, car on y colle à la place ses propres fantasmes relatifs à la période à laquelle on vit.
    Cet amalgame entre ces 3 personnages est très curieux. Soit il dénote une grande méconnaissance de la psychologie féminine soit une conception de la femme somme toute assez négative. Car ce travail de reconstruction presque policière demande justement une approche psychologique. Il semble même qu’il ne reste que cela puisque l’enquête est incomplète.
    Effectivement la fougue de Marie-Madeleine ne colle pas du tout avec la réserve et l’état de prière de Marie de Béthanie. L’âge même semble différent. M.M a vécu, M.de Bét. pourrait être la figure de ce que seront les jeunes vierges qui plus tard, choisiront le couvent. Comme dit justement Julien, elle « adore » ! Elle, pas l’autre. L’une est dans la passion et dans l’action, l’autre dans l’humilité et la prière.
    Si Marie-Madeleine était la sœur de Marthe, que de conflits supposés ! 2 caractères dominants. Rien ne transparait pourtant à ce sujet. (Les « non-dits » dans les textes parlent autant que les mots.) Le conflit présenté entre les 2 sœurs montre au contraire que l’une des deux n’agit pas !
    Comparer la famille de Béthanie avec les familles décadentes de notre époque n’est pas seulement un anachronisme « de taille » mais presque du mauvais goût ! Et, dans celle-ci rien n’y respire l’adultère.
    De surcroît, l’épisode de la femme adultère semble lui aussi faire apparaître une 3ème femme. (A moins évidemment qu’en Palestine, à l’époque, il y ait eu une telle pénurie parmi la gente féminine !..).La femme adultère ne répond rien au Christ. On raconte qu’elle s’en va… Marie-Madeleine muette ? ça ne tient pas debout ! Il faut aussi faire la différence entre une femme qui a été prise en flagrant délit d’adultère et une autre qui fait commerce de son corps ! Ce n’est quand même pas pareil !! Par contre celle-ci se tait et quitte le Christ. On pourrait comparer cette attitude avec celle du jeune homme riche qui malgré tout, s’en va lui aussi…L’enquête nous mène alors sur une autre piste : Quel sont les 2 péchés représentés par ces 2 personnages ? : L’argent et le sexe. Qu’est-ce qui mène le monde aujourd’hui encore ? L’argent et le sexe. 2 péchés que l’humanité a gardé….Si ces 2 coquins s’étaient laissés « guérir » par le Christ, le monde n’aurait-il pas un autre visage ?
    Un dernier petit mot sur la conception « l’Oréal » de la femme : Est-il si difficile de « penser » la femme autrement que comme un Eve ?
    Benoîte

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  5. Tout d'abord, merci pour ce bien bel article, et merci aux commentateurs.

    Je ne sais pas s'il y a une Marie ou trois dans cette affaire, mais je suis un peu étonné par le message d'Anonyme de 5:11 (le 30). Je suis étonné du fait que ce message par cette curieuse remarque :

    « Cet amalgame entre ces 3 personnages est très curieux. Soit il dénote une grande méconnaissance de la psychologie féminine soit une conception de la femme somme toute assez négative. Car ce travail de reconstruction presque policière demande justement une approche psychologique. »

    Et continue dans la lignée de ce qui, précisément, relève d'une forme de réductionnisme psychologique propre à la pensée un peu mécaniste de notre époque : ramener des personnes à des types auxquels ils doivent coller.

    Marie ne pas être active et contemplative, elle ne peut pas être bavarde et muette nous dit-on.

    Ah bon ?

    Est-ce vraiment ce que nous dit notre expérience commune des personnes humaines, de nous-même ? Correspondons-nous vraiment, au jour le jour et à chaque heure, au "type" auquel nous même nous nous identifions ?

    Nous ne sommes pas loin de la phrénologie !

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  6. Et quand vous "connaîtrez" qu'elle est Jean l'évangéliste et donc l'auteure d'un des quatre évangiles du Canon, qu'est-ce que cela sera!

    http://magdala.over-blog.net/article-marie-madeleine-est-jean-120154680.html

    Merci en tous cas pour ce bien beau et respectueux portrait.

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  7. Je dirai alors que le connerie humaine est un puits sans fond !

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