vendredi 24 janvier 2014

Farceurs! [par RF]

[par RF] Hier encore le curé et l’instituteur laïcard défendaient, chacun à sa manière, la même morale naturelle. Les temps ont changé ; aux yeux du plus grand nombre, les notions qu’ils chérissaient sont aujourd’hui démonétisées (l’honneur), ridicules (la pureté des mœurs), voire odieuses (le patriotisme).

En même temps, sont apparus d’autres mots: tolérance, attitude républicaine, comportement citoyen, etc. Et comme les iconoclastes vieillissent aussi, leur discours s’est rigidifié en une néomorale, avec ses néovaleurs qui nous bercent de néomoraline.

Je ne suis donc pas surpris que les néomoralisateurs aient conservé jusqu’à l’hypocrisie qu’ils prêtaient (généreusement) à leurs prédécesseurs. En voici trois exemples:
Les ‘valeurs républicaines’, leur ‘respect des personnes’, et la novlangue qui s’y rattache? Nos lecteurs qui suivent la campagne parisienne auront constaté le traitement réservé à Madame Kosciusko-Morizet. Elle qui a donné tous les signes de coolitude et de branchitude, qui a revêtu la panoplie complète de l’«élue républicaine», et qui pensait s’attirer en retour quelques égards… Raté! Elle rencontre au contraire une agressivité inédite dans l’histoire parisienne récente. A ce niveau de violence on ne peut plus dire que ses adversaires l’attaquent: ils la conchient. 
Le droit des femmes, la défense des sans-grades, etc? L’affaire DSK parle d’elle-même. Dans cette affaire sans doute classique de gros bourgeois abusant d’une domestique, le premier réflexe fut de faire corps avec ‘Dominique’, de la gauche jusqu’à Christine Boutin qui ‘savait’ que «Dominique Strauss-Kahn a été victime d’un piège». Quant à la femme de chambre africaine, on assurait dans des talk-shows qu’elle n’était «pas très claire» (kolossale finesse!) 
La liberté absolue, le droit des femmes à avorter? Ce sont régulièrement les mêmes défenseurs de l’IVG qui voient l’embryon comme un amas de cellules… mais qui parlent de «petites filles assassinées» en cas d’avortement sélectif, du fameux généricide (en Chine, 124 garçons pour 100 filles – seul le Liechtenstein fait pire).
Bref, la question n’est celle de nos rapports à cette néomorale, mais de savoir si ses promoteurs y adhèrent, ou s’il d’agit d’une farce?

14 commentaires:

  1. DSK a effectivement été la victime d'un piège qui s'est retourné contre celui qui l'a tendu.

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  2. Bonjour,
    Une société qui distribue la légion d’honneur aux amis n'a plus rien de social depuis longtemps.
    Les princes ont tout simplement changé d'habits, et ouvertement on parle de la justice destinée aux pauvres et de justice destinée aux riches, ce qui se traduit qu'il n'y a plus de justice en France, juste la raison du plus fort ne possédant qu'un faible garde fou se brisant parfois, tenant au fil de la morale de nos polices et gendarmeries.
    En exemple l'un se gavant d'argent publique (restaurant,...des dizaine de milliers d'euros) et détruisant le bien publique reçoit la médaille, pendant que l'autre part en prison pour avoir déplacé une TV qu'il avait commencé à voler (une centaine d'euros).
    Mais comme une société n'est composé que d'hommes, si elle fonctionne comme ça c'est que la majorité le veut bien, et la majorité a toujours raison.
    Cordialement

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  3. Je répondais précisément tout à l'heure à quelqu'un qui m'écrivait ceci (bien que pas à moi tout seul) :

    "Eh oui, je suis une de ces horribles féministes qui a obtenu le droit à l'avortement, qui a ouvert le premier refuge pour femmes battues et le premier centre d'accueil des hommes violents, qui se bat actuellement contre la burqua et l'islamisation de notre pays...Je suis fière de mon engagement pour lequel j'ai reçu la légion d'honneur, pour une fois bien méritée." :

    "Un message aussi engagé que le vôtre ne pouvait que me faire sortir de ma réserve.

    J'aime les gens engagés, d'où qu'ils parlent, les gens qui ont trouvé leur place ou ceux qui la cherchent. Je n'aime pas les gens à qui on offre une chaise, un métier et qui s'asseyent sur leur vie comme ils prendraient une chaise ou exerceraient un métier de manière purement alimentaire, vivre a trop de valeur, vraiment. Mais :

    1. vous vous êtes engagée, très bien. Mais quelle est la logique de votre engagement ? Je veux dire : N'y a-t-il pas contradiction entre défendre la violence qu'aurait le droit d'exercer une femme sur une vie qui monte en elle et qui n'est pas la sienne et défendre une femme contre la violence d'un homme violent ? Etes-vous sûre que, vous qui défendez sa femme, vous êtes la mieux placée pour faire réfléchir "l'homme violent" à sa violence ? Etes-vous sûre que vous ne faites pas violence à une femme en burka en lui interdisant de vivre selon ses croyances et en la déshabillant à ses yeux ? Ne vaudrait-il pas mieux essayer de la convaincre sans violence que ses croyances sont réfutables ? Etes-vous sûre qu'on puisse parler d'"islamisation de notre société" ? N'y a-t-il pas plutôt un rapport d'attraction-répulsion de ceux qu'on apelle les "cosmopolites" envers les étrangers :"Je t'accueille en tant qu'étranger, mais pas en tant que qui tu es. en l'espèce, pas en tant que musulman." Et ne croyez-vous pas que, ce qui importe, ce n'est pas la fascination pour l'étranger, mais l'intérêt pour l'autre ?"

    Come cette militante féministe répondait à quelqu'un qui tonnait contre le genre et avait été ébranlé par un livre de Nancy Huston dans ca certitude que la prostitution était un mal nécessaire, j'ajoutais, d'abord à l'adresse de son interlocuteur et dans mon dernier point en général :

    "2. On en fait beaucoup autour de "la théorie du genre" et tout le monde contribue à son hystérisation. Il y a certes les partisans de cette théorie, qui prétendent que le masculin et le féminin ne sont que des constructions purement sociales et nullement biologiques. L'école ne joue pas un faible rôle dans la promotion des partisans les plus acharnés de cette théorie, en voulant faire lire à des collégiens des livres tels que :
    "Papa porte une robe" et en obligeant les garçons à jouer à la poupée et les petites filles à jouer à des jeux de garçons, c'est-à-dire en ayant intériorisé, en conflit éventuel avec les familles, que le rôle de l'école est de heurter les représentations sociales ordinaires. Mais à l'autre extrême, il y a des réactions qui aboutissent à expliquer que nous courons à la catastrophe si entre en application la théorie du genre. Tu parles d'"homme nouveau", c'est la théorie de béatrice bourges nous expliquant le dessein nécessairement caché et malveillant d'un Jacques attali, soudain grimé en Mao, et qui, parce qu'il fait de la prospective sur l'avenir de l'individu et de nos sociétés, est censé souhaiter cet avenir en bloc.

    Un jour, je me suis vu répondre sur un forum, comme je demandai pourquoi un tel déferlement d'excitation sur la théorie du genre :
    "La théorie du genre, c'est la mort de l'humanité", rien que ça !

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  4. (Suite)
    Pour moi, la part de vrai qu'il y a dans la "théorie du genre" ne tient ni au biologique, ni au social. Elle revient simplement à reconnaître qu'il y a des garçons manqués chez les filles et des garçons efféminés.. chez les garçons. Si la théorie du genre conduit à accepter la différence des degrés de sexualisation entre les individus,ou encore la différence de l'orientation (ou de l'inclination) sexuelle, elle aura apporté quelque chose. Si elle conduit à indifférencier les sexes, elle sera nociveeff et un effet de mode plus ou moins condamné à moyen terme, car tout ce qui est faux finit par disparaître.

    3. A tout prendre, je préfère que "la femme devienne un homme comme les autres" que "l'homme [soit] une femme comme les autres", comme le proclamait le titre d'un film très mauvais où jouaient Antoine de caune et elsa zylberstein dans les rôles principaux.

    4. La prostitution, "un mal nécessaire" ou "le plus vieux métier du monde" ? Là encore un problème de cohérence des engagements. Pourquoi les antiféministes pensent-ils immédiatement du bien de la prostitution, ne pensent rien du délit de "raccolage passif" instauré par Nicolas sarkozy, et forcément du mal de "la pénalisation du client", instaurée par le gouvernement actuel, qui a fait là une des meilleurs lois sur le sujet, beaucoup moins utopique que son "abolitionnisme" déclaratif et affiché. Quand on est d'un milieu, d'un parti, on défend tout le "corpus" des idées de ce milieu ou de ce parti sans les analyser une à une, pour savoir s'il y a bien une cohérence entre nos choix, indépendamment de nos appartenances à des "familles de pensée", qui professent des opinions incohérentes pour des raisons d'appartenance. Les féministes sont contre la violence faite aux femmes et pour la violence que font les femmes sur les enfants à naître au nom de la propriété qu'elles auraient sur leur corps. Les antiféministes sont contre le "gender", pour le délit de raccolage et contre la pénalisation des clients des prostituées. Or s'il y a des prostituées, c'est qu'il y a des clients, qui sont parfois de vrais salauds, tout à fait indifférents à la situation d'"esclavage sexuel", ou de tarification des rapports humains. Ils ont un appétit sexuel inassouvi, ils ne sont pas nécessairement très gravement répréhensibles, mais ils le sont plus que les prostituées, qui n'ont pas à acquitter une "double peine". Et bien sûr, hors concours, les plus blâmables sont ceux qui organisent et profitent de la prostitution, ceux qui, de près ou de loin, pratiquent le proxénétisme.

    5. Ce qui me gêne, non pas avec le livre de Nancy Huston que je n'ai pas lu (et que je ne compte pas lire), mais avec ce type de figures médiatiques, c'est que ce sont de faux centristes : elles ont accepté juste ce qu'il faut de féminisme pour avoir acquis le droit d'en discuter et de le contester, mais dans le cadre du féminisme que la société doit tenir dogmatiquement pour "le minimum syndical" en la matière, du point de vue des "valeurs républicaines". Ce que j'aimerais, moi, si notre République était une démocratie, c'est qu'on puisse discuter du féminisme avec les partisans du "gender" et les machos, comme de l'islam avec les islamistes (non terroristes) et les lepénistes (non violents). J'ai l'impression que toute discussion qui ne va pas aussi loin se condamne à une forme de stérilité.

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    1. D'après les statistiques , les internautes ,dans une grande majorité, ne lisent pas de textes au-delà de 3 lignes.Mais on peut toujours avoir du plaisir à se relire.
      Bonne soirée.

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    2. Perso j’lis que 70 signes, je C donk pas ske vs dites après «majorité»

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    3. Il y a parfois des journaux fleuves et des torrents qui sont démentiels.

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    4. Il faut bien avouer que c'est pénible de lire des textes trop long sur un écran d'ordi surtout lorsque c'est de la bouillie pour les chats. Demitweet napator.

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    5. Je repense à notre instituteur de l'école primaire, laïque et communale, jamais il n'a tenu aucun propos qui aurait eu un rapport avec la sexualité. De même il ne tolérait aucun propos malsonnant de notre part. Farouche républicain anticlérical, pour ne pas nous effaroucher il nous avait même tu que les rois de l'ancienne monarchie et les papes du Moyen-Age entretenaient de maîtresses. Il se contentait de nous dire qu'ils menaient une vie "scandaleuse", ce qui ne mangeait pas de pain. Il est bien mort le temps des Hussards de la République.

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    6. Si vous avez vu "les garçons et Guillaume" vous aurez compris qu'on peut être un garçon efféminé sans être homo. Moi aussi j'aimais imiter les femmes (je vous passe les détails pour ne pas effaroucher les âmes sensibles) et ne me plaisais qu'avec les filles. Cela ne m'a pas empêcher de me faire traiter de "pédé" même après mon mariage avec ma petite amie d'enfance qui, elle, avait compris mon problème.

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  5. Comment pouvez-vous critiquer un livre que vous n'avez pas lu ? Ce n'est pas sérieux. Si l'on eut révfuter des idées il faut apparavant les connaître ? Il est vrai que de nos jours tout le monde donne son avis sur n'importe quel sujet. On voit des comédiens donner leur avis sur les centrales nucléaires alors qu'il n'ont pas le plus petit commencement de culture scientifique. J'a entendu une fois une nulissime comédienne de cinéma qui n'avait pas connaissances juridique fustiger le Conseil d'Etat : c'était pitoyable.

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  6. Le cynisme avec lequel notre gouvernement nous traite en dit long sur la conscience qu’il en a. Ce genre de perversité à un nom : On dit de ces personnes à la fois charmeuses d’un côté et d’une extrême violence d’un autre (surtout cachée), qu’ils sont des pervers narcissiques. Ajoutez à cela « l’attrait du paradis » (car chacun a un paradis quelque part) même s’il n’est que fiscal, (où l’or et le miel coulent à flots… ) et vous avez tous les ingrédients pour faire naître d’un pauvre type, un tyran. Alors pour ceux qui agissent c’est une bonne farce et pour ceux qui subissent, un cauchemar ! Ensuite, il y a toujours les suiveurs qui ne sont pas forcément très intelligents mais qui comme des petits chiens aboient « à la voix de son maître » en espérant récolter quelques miettes……
    @ Julien
    « Que la femme devienne un homme comme un autre », tout à fait d’accord, car il s’agit bien d’une virilité morale. Le contraire par contre, est débile ! Le « féminin » possède un trop plein émotionnel que l’on ne peut pas souhaiter à l’homme. En outre sa puissance de séduction, que j’ai décrite mille fois sur ce blog et qui peut être physique, intellectuelle ou même cachée, est à bannir ! Donc non, l’homme doit rester ce qu’il est. La théorie du Gender tend effectivement à indifférencier les sexes. Si elle s’étendait uniquement au plan moral, il n’y aurait rien à redire mais le problème c’est qu’elle s’appuie sur une hyper sexualisation des individus. Pensez que cette théorie doit être enseignée à l’école primaire et être suivie de travaux pratiques !!! Voyez-vous la perversité de la chose ? D’autre part, elle joint à cela l’élargissement de l’éducation sexuelle sur l’homosexualité, la transsexualité, la polygamie, et tutti quanti. L’accent est toujours mis sur le sexe, si bien que c’est par là que l’on s’aperçoit de son côté destructeur. La mort psychique et la mort spirituelle sont visées mais aussi la mort physique, car on le sait bien, trop de sexualité affaiblit l’organisme et le tue. Les rois fainéants en sont un bon exemple. Bien souvent d’ailleurs, une reine mère voulant garder le pouvoir entretenait ces vices. Oui, je suis prête à aller jusqu’au bout de mon raisonnement et à affirmer que c’est un génocide souterrain et pervers. Ce n'est pas la mort de l'humanité, comme l'affirme cette féministe, car une partie de l'humanité se gardera bien de jouer le jeu, mais c'est sûrement la mort de l'humain. On tue l'humanité en soi et on passe à un stade au dessous de l'animal que je ne saurais d'ailleurs pas décrire.

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  7. Pete Seeger vient de mourir. Rappelez-vous une de ses plus belles chansons :

    Where have all the flowers gone,
    Long time passing,
    Where have all the flowers gone,
    Long time ago,
    Where have all the flowers gone,
    Picked by young girls every one,
    When will they ever learn?
    When will they ever learn?

    Where have all the young girls gone,
    Long time passing,
    Where have all the young girls gone,
    Long time ago,
    Where have all the young girls gone,
    Gone to young men every one,
    When will they ever learn?
    When will they ever learn?

    Where have all the young men gone,
    Long time passing,
    Where have all the young men gone,
    Long time ago,
    Where have all the young men gone,
    Gone to soldiers every one,
    When will they ever learn?
    When will they ever learn?

    Where have all the soldiers gone,
    Long time passing,
    Where have all the soldiers gone,
    Long time ago,
    Where have all the soldiers gone,
    They've gone to graveyards every one,
    When will they ever learn?
    When will they ever learn?

    Where have all the graveyards gone,
    Long time passing,
    Where have all the graveyards gone,
    Long time ago,
    Where have all the graveyards gone,
    Gone to flowers every one,
    When will we ever learn?
    When will we ever learn?

    Pete rest in Peace.

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  8. A propos de farceurs, j'en ai lu une bien bonne a midi en parcourant Le Parisien en sirotant mon apéritif dans un bistro.

    Un comédien inconnu au bataillon prétend que Molière aurait été gay et aurait eu une liaison avec un jeune acteur. Ou va-ton ? Peut-être que certains prétendront que Don Juan courrait après les garçons et que Donna Anna n'était qu'un travesti. Il faut arrêter ce délire qui n'a aucun fondement historique.

    Admirateur passionné de Molière depuis la classe de 5ème et dont je connais presque par coeur le Tartuffe, finalement cela ne me fait pas rire du tout et m'attriste beaucoup.

    Voici le lien vers l'article du Parisien :

    http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/moliere-etait-il-gay-30-01-2014-3541419.php

    En outre ces pseudo-auteurs font preuve d'une ignorance crasse car ils ignorent tout de la société et des rapports sociaux au XVIIème siècle. Ni Tartuffe ni le Misanthrope n'ont jamais eu aucune connotation homosexuelle, simplement au XVIIè on manifestait plus vivement ses sentiments et s'exprimait avec plus de chaleur et d'emphase que maintenant. Il faudrait que ces gens sans culture relisent également les lettres de Mme de Sévigné. Il ne faudrait pas voir des gays partout. Certes le Duc d'Orléans (officiellement marié deux fois et père de famille) était gay mais il était méprisé par tout le monde et l'on sait comment les Orléans ont fini.

    NB des "historiens" français ont prétendu que le Roi Edouard II était homo ce qui est réfuté d'un revers de manche par les spécialistes anglais qui prétendent que ce trait est du à la haine des universitaires français envers l'Angleterre.

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