mercredi 19 août 2009

Le 21 août prochain...

... entre 18 H et 21 H, j'animerai, à titre exceptionnel, sur Radio Courtoisie le Journal de Catherine Rouvier. Au programme : l'Iran, le travail du dimanche, l'année du prêtre et la condamnation de l'Action Française, à propos d'un Colloque à la mi septembre dont e vous reparlerai.

Programme hétéroclite ? Disons varié. L'idée ? Observer les dimensions spirituelles de l'actualité. Dans cette période où sévit la Pensée unique, la mondialisation économique et le train train de la gouvernance, il est frappant de constater que beaucoup des questions qui font la une de l'actualité ont une dimension spirituelle.

Prenons le premier sujet : l'Iran, prototype des "Etats voyous" dénoncés par George Bush, en quête de la Bombe atomique est un grand pays dont les racines sont plus profondes que le jeu politique d'aujourd'hui. Quelle est l'importance du chi'isme, de son légitimisme monarchique et de son culte des martyrs ? Il faut remonter bien en deçà de l'islam pour comprendre ce qui se passe. L'Iran est étymologiquement le pays des Ariens, le Shah portait le titre de "lumière des ariens", c'est le premier des Pahlavi qui a choisi ce nom pour son pays en 1933. Disons encore qu'en Iran, on parle persan et pas arabe et que les Iraniens se disent couramment "fils de Cyrus". Ca ne nous rajeunit pas ! Mais il faut comprendre ce patrimoine spirituel de l'Iran pour comprendre avec quelle exaltation beaucoup d'Iraniens conçoivent le face à face entre leur pays et les États unis...

La Guerre contre l'Iran, participe-t-elle de ses fameux "clash de civilisations" identifiés par Samuel Hunttington ? Faut-il y voir l'effet du fanatisme islamiste en guerre contre l'Occident ? Ne s'agit-il pas plutôt d'un conflit identitaire, dont les racines se trouvent à l'intérieur même du pays ?

L'Iran d'aujourd'hui est un pays qui court derrière son mythe fondateur - comme l'Allemagne, chien fou de l'Europe, l'a fait durant tout le XIXème siècle. Le gouvernement des Mollah pourrait bien être une sorte de paravent derrière lequel fermente une révolution qui est aussi bien une révolution des mœurs (le fait est peu connu mais bien réel : le mariage est en crise en Iran bien plus sous les Mollah que sous le Shah) qu'une révolution religieuse, dont on ne sait pas où elle peut nous mener. Cette crise identitaire n'épargne pas la religion musulmane et l'Iran est certainement l'un des pays officiellement musulman où l'islam se trouve remis en cause par la plus grande quantité d'individus... Le pamphlet Bas les voiles signé l'an dernier par une Iranienne Chadortt Djavann est particulièrement significatif de cette évolution des élites sociales perses... même si la farouche déclaration d'agnosticisme qu'il contient reste très personnelle à son auteur.

Avec Houchang Nahavandi, ancien recteur de l'université de Téhéran, nous nous essaierons à un décryptage de la crise iranienne au-delà des idées reçues. C'est sur Radio Courtoisie, et c'est vendredi prochain à partir de 18 H. Toutes vos questions seront les bienvenues.

2 commentaires:

  1. "La Guerre contre l'Iran" serait-elle un "effet du fanatisme islamiste en guerre contre l'Occident?"

    Peut-être. A moins qu'elle ne soit un "effet du fanatisme impérialiste en guerre contre les insolents" qui ont l'outrecuidance de ne pas suivre les instructions américaines.

    Noriega est en prison, Milosevice est mort dans sa cellule. Saddam Hussein a été pendu. Ahmadinejad pourrait être le suivant.

    RépondreSupprimer
  2. Il y a peu, un ami libanais (melkite) très au fait de la situation dans cette partie du monde, m'indiquait que le mouvement de sécularisation du monde islamique était très avancé en Iran et qu'il ne fallait donc pas se fier aux apparences. Il m'indiquait aussi que, malheureusement pour nous en France, le Maghreb était comme toujours en retard par rapport au reste du dar-al-islam et que donc ce mouvement s'y ferait, certainement, encore attendre quelque peu...

    RépondreSupprimer