dimanche 16 août 2009

Procession du 15 août

J'en ai vu et j'en ai animé des processions dans ma vie, en 20 ans de sacerdoce. Je dois dire que celles qu'organise monseigneur Jacquin à Notre Dame de Paris à l'occasion du 15 août sont magnifiques.
Le pluriel du pronom celles n'est pas fortuit. Il y a deux processions le 15 août à Notre Dame. La première est fluviale, je ne l'ai pas faite. Elle a lieu le 14. Cette année, 13 bateaux pour chanter les louanges de Notre Dame : laudate Mariam.

Ce vieux cantique était chanté à pleine voix aujourd'hui par 20 000 Parisiens, qui encombraient tout l'espace des grandes artères proches de Notre Dame. Une chrétienté en marche, pas une chrétienté idéologique ou nostalgique, pas une chrétienté qui aurait rêvé à des lendemains qui chantent ou qui auraient sacrifié à la déploration d'un passé révolu, mais des gens simples dans l'aujourd'hui d'un acte collectif, qui étaient là non seulement pour prier mais pour montrer la réalité de leur foi et pour se retremper personnellement dans cette réalité. Des gens simples qui communiquaient cette simplicité à travers leur participation active. Même atmosphère qu'aux Invalides avec Benoît XVI l'an dernier. Et, pour cette occasion de plein été dans un Paris désert, beaucoup de personnes d'origine antillaise ou africaine, chantant à plein coeur Marie, "le sourire de Dieu", comme l'exprime très bien l'un des cantiques longuement repris.

Décidément la Tradition... ça marche... dans tous les sens du terme. Dix dizaines de chapelet ont été récitées dans un long périple autour de Notre Dame. Pendant ce temps la cathédrale (dont les orgues et les choeurs étaient somptueusement retransmis pendant toute la procession par une sonorisation vraiment à la hauteur de l'événement) est restée porte close. Il fallait vraiment que Marie (quelle statue admirable), au retour des processionnants soit "la première à rentrer dans sa cathédrale" selon la belle formule du Recteur. Bilan : 20 000 personnes d'après l'AFP. Beaucoup plus si l'on compte les touristes et les riverains emportés un instant dans ce moment de grâce.

Quand on y réfléchit c'est cela le 15 août : la fête de la dévotion mariale. Le premier dévot à Marie, c'est Dieu qui s'incline devant sa servante en la faisant monter au Ciel avec son corps, ne tolérant pas que la mère du Messie connaisse la corruption du tombeau.

La jeune fille, enceinte du Saint Esprit n'avait-elle pas une lucidité prodigieuse sur la grandeur vraiment surnaturelle de son destin, lorsqu'elle chante dans son Magnificat : "Toutes les générations me diront bienheureuses..." ?

2 000 ans après, les Parisiens s'y sont mis à 20 000 pour lui donner raison encore et encore.

1 commentaire:

  1. C'est grâce à l'abbé Laguérie que la procession de l'Assomption est revenue, d'abord à Saint Nicolas du Chardonnet avant d'être reprise à Notre Dame.
    D'ailleurs, ça continue aussi à Saint Nicolas.

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