lundi 10 août 2009

Le metablog est-il en vacances ?

... me demande-t-on. En réalité, poster c'est des vacances pour moi. Rien de plus agréable que d'écrire familièrement sur tous sujets, selon l'inspiration du moment, à des amis dont je sais qu'ils me liront avec bienveillance.

En réalité, durant les vacances, les cérémonies se multiplient, les kilomètres s'accumulent et je n'ai guère le temps de flâner sur ce Blog. Mais je vais rattraper le temps perdu. Promis.

Il me semble que ces excuses plates que je vous fait, chers amis, permettent une petite considération sur les vacances.

En français, le mot "vacances" renvoie à l'idée d'interruption. On n'est pas loin du "vide" : vacuum. Il est vrai qu'il n'est pas mauvais parfois de faire le vide deux ou trois jours. Mais ces vacances à Marrakech, dans un hôtel cinq étoiles où l'on fait le vide pendant dix jours, sans même se donner la peine de sortir en ville, cela a quelque chose de... vide. de déprimant.

Les Anglais sont beaucoup plus édifiants, puisque pour eux les vacances correspondent toujours à des jours saints : holly-days.

Mais n'y a-t-il pas un peu d'affectation dans cette référence anglaise à la sainteté du calendrier ? Les vacances ne sont pas faites pour... faire une retraite spirituelle ou pour des exercices de sanctification particulièrement musclés, même s'il est très beau d'en profiter pour cela. Tout ce qui est excessif est insignifiant.

Alors revenons au français et au latin du Dictionnaire étymologique d'Ernout et Meillet, bien connu des forts en thème.

Vacances renvoie, à travers ce qui est vacant au vide. Mais il y a plusieurs manières de concevoir ce vide. On peut l'envisager comme le "rien" : morne plaine ou morne plage, qu'importe.

Mais on peut aussi considérer - et la langue française nous y pousse : le génie d'une langue ce n'est pas rien - que ce vide est positif parce qu'il correspond avant tout à une disponibilité. On fait le vide non pas pour faire le vide : ça ce n'est pas chrétien, c'est bouddhique, c'est le nouveau bouddhisme occidental plutôt, que stigmatisait Nietzsche avec tellement de raison. En réalité, on fait le vide pour se rendre disponible à tout ce à quoi on ne pense pas assez, à tout ce que l'on n'a pas le temps de faire ordinairement.

La langue française nous pousse à cette interprétation active des vacances, à travers le verbe "vaquer". Vaquer, cela signifie s'occuper de... avoir du temps pour... S'être rendu disponible pour... Quelle belle définition des vacances : elles nous permettent de vaquer à ce qui nous passionne, alors que tout le long de l'année, nous nous devons à ce qui nous nourrit.

Les vacances ? Ce n'est pas le moment où l'on ne fait rien; ce devrait être le moment où l'on fait ce que l'on aime vraiment faire. Le génie du français nous le souffle à l'oreille : les vacances, c'est fait pour vaquer...

3 commentaires:

  1. M. l'Abbé : vous êtes à Marrakech dans un hôtel 5 étoiles pour 10 jours ????!!!!

    Mais nos 30 millions d'amis vous déchiqueter ce genre d'info à belles dents tout en pleurant des larmes de crocodiles sur "votre lente déchéance qui est celle de tout un Institut et de l'Eglise qui fait naufrage pendant qu'une petite barque..." fait tout sauf une croisière !

    Allez, je n'ai pu m'empêcher cette petite démonstration de lecture au premier degré et de ses conséquences lorsque l'on prend les choses à la lettre et non avec esprit !
    Bonnes vacances, donc !

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  2. Ah ben moi c'est le travail qui me vide. Je n'ai pas de vacances cet été, et bien je suis vidée.
    Cécile

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  3. +

    Laudetur Iesus Christus ! Semper laudetur.

    Bonnes vacances à l'Ab2t !

    Viva Cristo Re ! Viva

    +

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