Je republie ici la critique d'un habitué de ce blog, G2S, mon quasi-homonyme belge. Il n'a pas l'intention de s'en laisser conter. Pour lui mon apologie des veilleurs et autres supporters du Printemps semble ramener à la surface les heures sombres des années folles.
"A vous lire, je rajeunis. Je retrouve les tracts maoïstes, trotskystes ou staliniens de nos belles années 68. "CRS / SS", "Le peuple vaincra"'... Et j'entends les échos des années 30, celles des ligues... Entre la conviction la plus engagée et la délégitimation radicale de l'adversaire, ne voyez vous pas la limite à ne pas franchir? Comment pouvez-vous construire ce manichéisme (je vous cite): " du côté des partisans de la Manif pour tous la vérité est l'arme absolue, avec l'évidence du mariage naturel : un homme, une femme et des enfants... du côté des adversaires, on peut dire que mécaniquement, il reste la diffamation et la calomnie". En réduisant ainsi "mécaniquement" vos adversaires à la simple immoralité, vous semez la violence".
Ce qui est extraordinaire chez les 67 interpelés de dimanche soir, chez ceux de tous les autres soirs, c'est qu'ils ne crient pas. Ils ne délégitiment personne en utilisant les noms d'oiseaux du bestiaire de la correctness (SS, nazis, ligueurs et j'en passe). Ils ne reprennent en choeur aucun vieux cri. Ils ne cèdent à aucune nostalgie. Ces Veilleurs font du neuf, comme je l'ai écrit, ils manifestent une force qui ne doit rien à la violence, celle de l'Evangile. C'est ce qui les rend invulnérables, inaccessibles aux infiltrations policières, parce qu'un infiltré a quand même sa dignité et que lui, il ne chantera pas longtemps : "L'espérance est un trésor".
Juste une précision : je trouve l'attitude de l'abbé Beauvais, tel qu'on peut le voir sur Youtube (voir Tradinews) particulièrement décalée. L'heure n'est pas aux actions éruptives ou adolescentes, mais aux actions spirituelles, au témoignage. Cela dit, l'abbé a le courage de se montrer, on ne peut pas le lui enlever. Mais lui tombe en partie sous les coups de la critique de G2S... Et surtout il y fait tomber une partie du mouvement.
Mais G2S va plus loin que de stigmatiser telle dérive (fatale en semblables occurrences il faut le dire). Il récuse ce qu'il nomme mon "manichéisme". Dire que " du côté des partisans de la Manif pour tous la vérité est l'arme
absolue, avec l'évidence du mariage naturel : un homme, une femme et des
enfants... du côté des adversaires, on peut dire que mécaniquement, il reste la
diffamation et la calomnie"... cela constituerait "une violence".
Je sais depuis Roland Barthes que "le langage est fachiste"... Mais je ne pensais pas, cher G2S, que vous partagiez cet avis.
La question du mariage homosexuel n'est pas un objet de raisonnement. On ne peut pas PROUVER RATIONNELLEMENT qu'il faut un père et une mère pour faire des enfants. Du reste, dans le meilleur des mondes qu'on nous prépare, on pourra certainement faire autrement. Mais le problème n'est pas là. La nécessité absolue de la famille pour l'avenir de l'humanité n'est pas affaire de démonstration. On peut même démontrer comme Platon naguère dans sa République, que la famille, institution sociale, est une vieillerie qu'il faut remplacer parce qu'elle favorise tous les particularismes émotionnels et affectifs. On peut, comme à Sparte, pratiquer l'élevage collectif des enfants avant leur septième année et leur éducation collective après. Mais la famille, malgré ces mises en cause rationnelles demeure une évidence. Elle relève de ce que Gianbattista Vico appelait le certum, la certitude indémontrable, bien plus forte que les vérités (verum dit Vico) démontrées.
Mais qu'est-ce que le contraire d'une évidence ? Un mensonge. La violence consiste justement à ne plus être capable d'appeler mensonge le contraire de l'évidence. Il faut apprendre à se laisser faire par la douce contrainte de l'évidence. L'attitude inverse relève de l'imagination. Comme dit le bon La Fontaine : "Chacun tourne en réalité / Autant qu'il peut ses propres songes / L'homme est de glace aux vérités / Il est de feu pour les mensonges" (Le statuaire et la statue de Jupiter). N'a-t-on pas le droit de dire à Platon que sa République est un songe ou à Judith Butler que sa théorie du Gender relève d'une imagination en feu.
"je trouve l'attitude de l'abbé Beauvais, tel qu'on peut le voir sur Youtube (voir Tradinews) particulièrement décalée".
RépondreSupprimerDécalé par rapport à quoi? Décalé ne s'utilise pas absolument.
La réponse est en béton. Mais elle donne du corps aux élucubrations citées.
RépondreSupprimerN’est-il pas suffisant de contempler la splendeur de la création et plus particulièrement de l’extraordinaire mécanisme de la reproduction du vivant.
Que les tenants du gender aillent suivre des cours de Sciences Naturelles.
Il n’y a PAS de comparaison à faire, car la situation est totalement nouvelle. La famille ? Ce n’est pas le seul enjeu. Il faut y ajouter tout ce qui se rattache à cette loi et qui d’ailleurs est déjà prévu : la polygamie, la pédophilie et peut-être même la zoophilie car les zoophiles militent déjà. Puis du côté de la procréation, des GPA, PMA et à terme le CLONAGE ! Tous ces ingrédients mis ensemble nous préparent, si on laisse faire, à une création nouvelle dans le mauvais sens du terme, une race de golems (c’est à des détails de ce style qu’on aperçoit la Kabbale…) Nous Chrétiens, nous avons été baptisés en Christ. Nous sommes déjà une race nouvelle et nous portons cette bonne Nouvelle à la terre entière. On en a déjà discuté à l’occasion d’un autre billet : 2 religions s’affrontent. Où avez-vous vu ça, G2S ? Nulle part, à aucune époque et tout cela prouve bien que nous sommes rendus à la fin des temps.
RépondreSupprimerOn peut aussi discuter sur l’évidence de la famille comme le fait l’AG2T, mais ce n’est MEME PAS la question. La famille monoparentale est de formation très récente et réservée à notre culture judéo chrétienne (plutôt chrétienne d’ailleurs). Ce n’est pas universel. Le problème est ailleurs. Il s’agit d’une part, de structures de société et les nôtres contiennent la famille comme élément de stabilité. Il faudrait si on envisageait autre chose, créer de nouvelles structures, ce qui n’est pas à l’ordre du jour puisque ce qui est envisagé, c’est le désordre et l’anarchie et non pas un nouvel ordre comme chez Platon par exemple. L’autre point de vue qu’il ne faut pas oublier c’est l’intention qui se cache derrière tout ça : Nous savons bien que le but visé est la destruction de la mémoire chrétienne et la création ainsi que le formatage d’individus par un état athée. Nous avons là une guerre de religion, ni plus ni moins et le reste c’est du blablabla ! L’Abbé Beauvais est courageux. Je ne sais pas si on pourra faire l’impasse de la violence ou s’il faudra de nouveaux cristeros. On ne peut pas régler cette question avec une formule toute faite comme le fait G2S ni se référer à l’histoire où alors on avoue qu’on a rien compris à ce qui se passe !
Chère Madame,
Supprimersavez vous qu'en France, il existe des spécialistes qui accompagnent les personnes qui souffrent psychologiquement.
De bonnes âmes sont prêtes à vous donner des adresses car votre galimatias mêlant pédophilie,zoophilie,Kabbale etc..traduit ,il est certain, une profonde souffrance avec le réel.
Prenez le temps de respirer.Il fait beau:allez faire un tour en forêt et laissez tous ses vilains livres qui embarrassent votre esprit.
A moins que vous soyez un sous-marin LGTB,vous desservez le combat contre la destruction de la filiation par vos outrances caricaturales.
cordialement
Martin
Je partage totalement l'avis de Martin de 16:04. Je l'avais signalé à de maintes reprises, cette dame (?) me semble atteinte d'une profonde souffrance psychologique et d'une perte totale de relation au réel. Il ne me parait guère charitable de publier ses propos incohérents qui ne peuvent que fragiliser un peu plus ce blog. Maintenant je ne sais pas ce qui se cache sous cette appellation de Benoîte. Plus profondément je me demande quel est le rapport qu'entretiennent les intégristes avec la réalité. Il me semble que depuis un demi-siècle ils ne veulent pas voir le monde tel qu'il est et se perdent dans des combats d'arrière-garde.
SupprimerPS Un prélat du Vatican vient de reconnaître qu'il fallait un statut pour les couples d'homosexuels.
Tiens donc les militants homosexuels interviendraient ici ?
SupprimerMais à ce moment là, qu'ils le fassent à visage découvert et qu'ils évitent de s'ériger en une nouvelle inquisition , ou police d'une pensée pas très sainte , d'une anti Eglise qui ne dit pas son nom.
Je dis ça pour eux car quand on enlève une partie de son déguisement on se fait remarquer mes bons apotres qui en plus font de la psychologie de supermarché
Erratum : il faut lire : famille mononucléaire et non monoparentale
RépondreSupprimerLa vidéo a été désactivée. Il faut aller sur YOU TUBE;
RépondreSupprimerOn voit sur cette vidéo que le prêtre prenait la défense d'un jeune homme. Un CRS ose affimer qu'il s'est attaqué aux forces de l'ordre.
RépondreSupprimerL'Abbé Beauvais est lamentable,irresponsable et en plus il est tout content avec son chant à deux balles!On a honte pour lui, il salit le sacerdoce.
RépondreSupprimerMais bon sang, pourquoi reste-t-il à St Nicolas, ce "Barjot" des tradi?
Cher Abbé G2T,
RépondreSupprimerMerci, vraiment, d’avoir pris la peine de répondre à la question que je vous posais. Et une fois encore, chapeau de la porter à la profondeur où elle fait question pour moi aussi! Je ne souhaite pas jouer au « troll » en encombrant votre blog, et donc je vous fais confiance, comme à votre webmestre, pour ne pas publier ceci si cela vous semble inutile ou trop long (et pourtant, j’essaye de faire court !).
Ceci dit, « vu de Belgique » :
1. évidemment, on peut se dire que ce qui se passe est, en partie, un nouvel épisode de cet affrontement entre « deux Frances » qui renaît régulièrement depuis 1789. Or, dans cet affrontement, n’est-on pas régulièrement tenté, d’un côté comme de l’autre, de considérer l’adversaire comme illégitime ? Et sa parole comme dès lors quasi-ontologiquement non-pertinente ? On a alors l’enfermement dans des clans entre lesquelles la discussion (ni le compromis) n’a pas lieu d’être: l’autre est mensonge, pervers, facho... Il est assez frappant que cette ex-communication, depuis une trentaine d’année, se cristallise sur la politique de la sexualité (et non plus sur le socio-économique, comme au XX°, ou sur les formes du politique comme tel, comme au XIX°).
Cette logique d’ex-communication prépare la violence. Précisément parce qu’elle manque au langage commun, échangé. Ce n’est évidemment pas le langage qui est violence (comment pourrait le penser quelqu’un pour qui Dieu est Verbe ? ) : c’est tout au contraire le manque ou le refus du langage, ou sa réduction à la vocifération. (A propos, auriez vous lu Jean Grosjean, et son magnifique commentaire de l’Evangile de Jean, L’ironie christique, Gallimard 1991) ?
2. Mais vous avez bien vu : ce qui est en question, profondément, c’est le sens de la référence à la vérité. Vaste sujet ! Je crois, comme vous, que nous avons part à un milieu de vérité originaire - et donc pré-argumentatif. Mais je pense également (en bon moderne ? ) que cette prise d’assise dans l’évidence vécue ne va pas sans une interrogation critique qui accompagne cette évidence en son entier. J’aime beaucoup ce mot de Kierkegaard : « la foi sans le doute est la preuve qu’on ne trouve que soi-même »... Je crois que le contraire corrélatif de l’évidence, c’est la problématicité ( comme Jan Patocka, Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire, Verdier : encore un livre qui vous passionnerait) . Mais vous avez raison, le mensonge en est le contraire subjectif. Je pense que c’est cela que signifie le « péché contre l’Esprit » . Je crains d’abuser des références évangéliques (on ne joue pas avec cette Parole !), mais je crois qu’il n’y pas de Vérité qui ne soit encadrée par le « chemin » (de la recherche et de l’interrogation) et de la Vie (pratique). Sinon, elle n’est qu’idéologie : c’était la critique de Blondel, mon maître, à Maurras, le vôtre ...
3. Enfin, le mariage homosexuel... Le mariage hétérosexuel relève-t-il de l’évidence originaire ? Je ne le pense plus – avec quelques hésitations.
a. En tous cas, je ne comprends pas, et même je suis scandalisé, par la prétention de lier de façon immédiate et absolue les régulations de la sexualité à la foi au Christ. Cette prétention peut à court terme rendre à l’Eglise un rôle dans l’espace public, mais à terme elle brouille tragiquement l’annonce de la bonne nouvelle.
b. Je crois qu’il y a dans la tradition biblique une tendance constante à désacraliser ce qui relève de la sexualité (et surtout des liens généalogiques), par rapport aux autres cultures (« païennes »). Et cette désacralisation va jusqu’à relativiser le mariage: en témoigne l’étonnant célibat du Christ, et l’institution du célibat consacré. Où l’on voit que l’institution d’une forme de vie non hétéro-conjugale ne semble pas miner anthropologiquement la civilisation – quoique certainement la transformer en profondeur... Cela ne tranche pas la question du mariage homosexuel, mais cela désabsolutise certainement le mariage comme tel. (PS : je suis marié, et nous avons 4 grands enfants...)
Cordialement à vous !
G2S
SupprimerMerci de ne pas rester dans le "ciel" des abstractions , où l'on manie les concepts en s'écoutant parler, et de redescendre confronter vos théories à l'expérience du réel , le donné du réel brut et massif qu'il s'agit de comprendre ....
En l'occurrence parmi les 2 "camps" qui s'affrontent ici , il y en a un qui est au pouvoir et qui refuse de porter le débat devant les français et de leur demander leur avis qui pourrait bien être défavorable au projet. Votre manière , moralisante à la Blondel , de renvoyer dos à dos les protagonistes vous évite d'analyser , d'argumenter et de risquer un jugement et vous place dans une position surplombante drapé dans une pseudo morale .
Pour faire court , moins pompeusement confus , vue l'heure la "relativisation" du mariage n'empêche pas sa sacramentalité et dc sa "sacralité" , n'empêche pas qu'il n'ai de sens qu'entre un homme et une femme . D'ailleurs vous vous égarez en confondant mariage et sexualité alors que ça n'est pas "tout à fait" pareil ....
Enfin où avez vous vu , hors de vos fantasmes , lier de façon immédiate et absolue les régulations de la sexualité à la foi au Christ ?
Allez qui trop embrasse mal étreint et les effets de manche ne font pas la vérité
Cher Peripathos,
Supprimer"Ciel d'abstractions, s'écouter parler, manière moralisante, drapé dans une pseudo morale, pompeusement confus, égaré, fantasmes, effets de manche" ...
Olé !
ouais, il est grave le (pseudo) Peripathos. Il se décrit lui-même :
Supprimer"Ciel d'abstractions, s'écouter parler, manière moralisante, drapé dans une pseudo morale, pompeusement confus, égaré, fantasmes, effets de manche" ...
G2S Et je me permets d'ajouter cette intéressante interview:
RépondreSupprimerMarcel Gauchet, historien, directeur d’études à l’EHESS, et rédacteur en chef de la revue le Débat, au micro de Manuella Affejee, Radio-Vatican :
Le gouvernement a posé ce problème comme un problème de droit, de droit individuel, à accorder à ceux qui ne l’avaient pas, au nom de l’égalité. Evidemment que ce n’est pas qu’un problème de droit. C’est un problème qui révèle des transformations énormes de la société, et en particulier d’une institution névralgique, la famille. Cette dimension-là a été escamotée par les pouvoirs publics, du coup, il y a une réaction qui est inévitable. Et puis, il y a en second lieu, je crois, un problème, dont le mariage homosexuel est le révélateur, qui est le sort de l’enfant dans nos sociétés. Si on a un « droit à l’enfant », ça revient à faire de l’enfant, la « chose » de ses parents. Et ça va bien au-delà des homosexuels et des couples de même sexe. C’est quelque chose qui relève du statut de l’enfant, qui est complètement contradictoire avec l’idée qu’on peut se faire d’une personne autonome. Et je crois que c’est la peur de cet asservissement de l’enfant, qui explique les réactions les plus violentes, qu’on observe autour de ce sujet, en France, actuellement.
Q- On accuse le gouvernement de ne pas avoir agi de façon démocratique. Y-a-t-il effectivement eu des entorses au processus démocratique dans cette affaire ?
R- Du point de vue de la légalité, non. On a suivi une voie parfaitement régulière, avec des débats parlementaires. De ce point de vue, il n’y a rien à dire. Mais ce que révèle cette protestation, c’est quelque chose qui va au-delà de la légalité démocratique, qui, encore une fois, a été scrupuleusement respectée. Ce qui est en cause, c’est le sentiment que les vrais enjeux de la question n’ont pas été abordés par la discussion parlementaire. C’est le problème de fond de nos démocraties : on peut respecter les formes de la manière la plus honnête, et donner l’impression au peuple qu’il n’est pas vraiment représenté dans les questions qu’ils se pose.
Q- Au-delà de cette question du mariage pour tous, c’est bien un malaise général, une violence sous-jacente que l’on perçoit, une violence qui entoure les débats sociaux et sociétaux. Que nous révèle cette violence sur la société française ?
R- La société française est, et demeure, une société profondément politisée. C’est une société qui discute de politique. Dans une société politisée comme la société française, l’énorme transformation sociale que connaissent les sociétés européennes, pour ne pas aller plus loin, provoque une sorte de demande politique qui n’est pas satisfaite par les gouvernements en place, ni par aucune, d’ailleurs, des forces politiques en présence. La réflexion, qui revient le plus souvent, chez des gens qui ne sont pas protagonistes de ce mouvement, vis-à-vis de cette loi, est très typique. Ils disent : « au fond, le gouvernement ne sait pas ce qu’il fait. Il manipule des repères extrêmement profonds de la condition humaine, sans même s’en rendre compte ». C’est cela qui donne cette ambiance de violence, qu’il ne faut pas exagérer, ce n’est pas insurrectionnel ! Mais il y a en effet un climat de violence et de ressentiment violent contre un gouvernement qui ne fait pas son travail, puisqu’en fait, on a l’impression qu’il ne sait pas ce qui se passe dans la société, et qu’il ne se rend pas compte des énormes problèmes qu’il traite, sans en mesurer l’importance.
Les responsables politiques actuels ne considèrent que deux choses : l’économie et le droit. Les hommes politiques ont oublié qu’ils sont des hommes politiques ! Il s’occupent d’une société qui ne se résume pas, ni à l’économie, ni au droit. S’ils n’en prennent pas conscience, je crois qu’on ira vers un divorce croissant des citoyens envers la scène politique, avec tous ces phénomènes de protestation plus ou moins intenses, comme celui auquel nous sommes en train d’assister.
merci pour cet interview de Marcel gauchet. Le Débat est une escellete evue que je recommande à tous.
SupprimerCher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerJe ne sais pas où vous vous situez dans la cité antique, entre Lacédémone, les fictions familiales de Platon et le droit naturel inviolable d'aristote.
Je ne sais pas non plus s'il est vraiment pertinent pour l'eglise catholique de se situer dans un combat symbolique, alors qu'elle n'a jamais rien dit pour étendre le nombre des enfants adoptables et donc limiter celui des enfants abandonnés et de ceux qui sont "orphelins" en pratique. Elle préfère s'exciter sur "le mariage gay" que de vilipender le décret pris tout récemment -et le dimanche de Pâques en prime- pour rembourser désormais en totalité tous les avortements. C'est quand même un peu plus anticatho que le mariage gay, dont les leaders de l'opposition finissent dans l'hystérie, à force de fatigue et d'agitation. Je vous recopie simplement ici ce que je viens de publier sur mon blog et qui correspond au fond de ma pensée sur ce combat:
Un mot sur "la manif pour tous" et "le printemps français" avec le regret que l'eglise catholique ait trouvé dans le mariage gay un os à ronger qui n'est pas très comestible :
Le printemps français a choisi un catalyseur anthropologique pour s'opposer à l'inversion de trop à la manière des membres d'une société primitive.
Mais ce catalyseur ne contient rien de généreux ni aucune proposition positive.
J'entends bien qu'on ne choisit pas le catalyseur d'une insurrection ou d'une révolution, mais comme on juge de tout par les origines, on jugerait de ces menées insurrectionnelles si elles devaient réussir par le défaut du catalyseur.
Un tout petit complément :
RépondreSupprimerLe "mariage pour tous" est une parodie, et Frigide barjot est une spécialiste de la parodie et une Jeanne d'arc de pacotille. Donc tout est parodique dans cette histoire, tout est fait pour agrémenter on ne peut mieux ce "vrai[qui] est un moment du faux" dans "la société du spectacle".
"En réduisant ainsi "mécaniquement" vos adversaires à la simple immoralité, vous semez la violence" : c'est cela qui motive votre réponse et le largage de votre collègue antagoniste ? Franchement, y a pas de quoi en faire un plat. C'est lui "G2S, (votre) quasi-homonyme belge" qui le dit, laissez le faire : tout le monde s'en fout.
RépondreSupprimerPensez- vous que l'abbé Beauvais, lui, vous lâcherait ainsi dans le désert, entre vipères et scorpions ? Et votre confrère l'abbé Demetz aussi sur le FC. Il est vrai que Saint Pierre a trahi trois fois.
A qui le tour ?
Dommage. Par les temps qui courent, mieux vaut savoir où sont nos amis, vous ne croyez pas ?
"La question du mariage homosexuel n'est pas un objet de raisonnement"
RépondreSupprimerEn effet, mais pas pour les raisons que vous évoquez. Je dirais plus simplement (et à mon avis plus justement) que la question du mariage homosexuel n'est pas.
Les mots "mariage" et "homosexuel" ont des définitions. Prenons celles de l'académie française par zèle de formalisme, mais le sens commun suffit. Et vu ces définitions, il est impossible sémantiquement de juxtaposer ces deux mots, même en invoquant une tournure elliptique, poétique, parlée, etc...
Et ceci vaut avec toutes les formules équivalentes, comme "mariage de personnes de même sexe" ou autre.
Cette question donc n'existe pas. Et c'est fou de voir que quelque chose qui n'existe pas peut provoquer un tel déchaînement de temps perdu, de travail, de violences, d'activités et d'activismes... tous bien réels eux.
Ca peut s'expliquer dans ce sens: essayer de faire passer du non-être pour de l'être, c'est finalement essayer de faire passer le contraire de Dieu pour Dieu.
Cher guillaume2S,
RépondreSupprimerVotre critique de la désacralisation du mariage par le christianisme rencontre une question que j'ai posée abruptement sous le titre "Le mariage est-il une institution chrétienne?" à cette adresse:
http://etudestorrentielles.blogspot.fr/2013/04/le-mariage-est-il-une-institution.html
Cette question mériterait de plus amples développements, mais je pense qu'on devrait la poser en prolégomène en théologie sacramentelle et a fortiori avant de s'agiter comme des cabris conditionnés contre le mariage gay.
Bien cordialement
J. weinzaepflen
A cette question je répondrais: peu importe (dans le cadre du problème qui nous occupe en ce moment). Le mariage est avant tout un mot. Pas besoin d'investiguer plus loin pour détecter l'arnaque...
SupprimerJe suis loin d'éprouver la même admiration pour Marcel gauchet que l'anonyme qui nous recommande la lecture des "débats", mais je dois reconnaître que son analyse est intéressante quand il pointe une inquiétude légitime sur le sort de l'enfant dans nos sociétés, que l'adoption (sic) de ceprojet de loi ne fera qu'aggraver, sans changer la donne qui lui préexistait. Cette aggravation porte sur le fait que, de nos jours, la génération des "enfants du divorce" qui leur sert de parents et qui a pourtant un idéal de famille très exigeant (tous les sondages le montrent) n'arrive pas à réaliser cet idéal. et les familles deviennent deux fois monoparentales, puis recomposées, parce que les parents se séparent quand l'enfant est encore en bas âge. Certains sociologues nous disent qu'on n'a pas assez de recul pour évaluer les nouveaux "types humains" qui résulteront de cette éducation, fragmentée dès le berceau. Je crois que cet avis est assez rigoureux, parce que la vie de couple à l'ancienne n'est plus vraiment compatible avec la vie moderne. La raison s'en trouve probablement dans ce que les familles d'aujourd'hui ne sont plus liées à une terre qu'elles possèdent, mais à des appartements qu'elles occupent successivement et dont elles sont locataires. Le résultat de cet évolution des moeurs et des conditions de vie sur les enfants qui est néanmoins immédiatement observable, est qu'ils n'ont plus d'enfance et deviennent les parents de leurs parents.
RépondreSupprimerL'autre innovation qu'a apportée ce projet de loi est qu'on a supprimé ces invariants de la construction psychique que semblaient devoir êtrepour l'éternité depuis la psychanalyse la famille nucléaire, où la construction narcissique de l'enfant le posait presque toujours en enfant supposé unique. Les instances parentales mâles et femelles paraissent soudain être devenues superflues sans que ceux qui nous expliquaient l'importance symbolique et respectives de ces instances s'en indignent, laissant le monopole de la protestation (elle a commencé ainsi) à un familialisme infantile qui criait dans les rues que sans "un papa et une maman", un enfant ne saurait devenir un grand homme...
Marcel gauchet feint de croire que la défense de l'enfant asservi mobilisait seule ces manifestants. Il y avait quand même un peu d'"homophobie" dans l'air ou, si vous n'aimez pas le mot, un peu de répulsion des pratiques homosexuelles qui a toujours été un très bon moyen de faire sortir les foules de leurs gongs. si on fait une critique un peu distanciée de la chute de sodome, on est dans ce cas de figure. sodome était une cité injuste, en guerre avec les rois auxquels était allié le patriarche abraham, on en a retenu et déduit qu'on y pratiquait une espèce de sodomie généralisée. Or les rapports entre la sainteté et les déviances sexuelles ont toujours été plus complexes que les indignations moralisantes des croyants pudibonds peuvent le caricaturer. Qu'on prenne le rapport à la prostitution: le Saint d'Israël s'est toujours posé en époux pardonnant d'une prostituée au milieu d'un monde païen qui pratiquait la prostitution sacrée. La prostituée en Hébreux, translittérée en kedesha, est constituée des mêmes lettres que le saint, vocalisé en kadosh. Quant au christ-Jésus, Il rappelle aux pharisiens que "les publicains" (soit les collabos concussionnaires de lépoque) "et les prostituées les précèdent dans le royaume des cieux". tâchons que nous ne soyons pas tellement dégoûtés des "pécheurs" (dont nous ne serions pas malgré nos "confiteor") que nous nous attirions cet anathème.