Une vengeance se prépare contre le Vatican, c’est ce que disent des milliers d’affiches dans Paris et ailleurs, elles font la promotion du film «Anges et Démons» qui sort tantôt, d’après le livre de Dan Brown, l’auteur du «Da Vinci Code», 81 millions d'exemplaires dans 51 langues.
Et bien je vous propose, moi, de prendre Dan Brown ‘au sérieux’. Après tout, pourquoi pas? On prend bien au sérieux Christian Terras (l’«expert» a ses entrées sur les grands plateaux télés). On prend bien au sérieux Mordillat&Prieur («Jésus contre Jésus»). On prend bien au sérieux Nicolas Senèze («les intégristes… les intégristes… les intégristes…»). On prend bien au sérieux Alain Juppé («ce pape commence à poser un vrai problème»). On prend bien au sérieux Jacques Duquesne («On ne peut guère croire à la fois à l’incarnation et à la conception virginale»). On prend bien au sérieux Fiammetta Venner («Les nouveaux soldats du pape»).
Et bien je vous propose, moi, de prendre Dan Brown ‘au sérieux’. Après tout, pourquoi pas? On prend bien au sérieux Christian Terras (l’«expert» a ses entrées sur les grands plateaux télés). On prend bien au sérieux Mordillat&Prieur («Jésus contre Jésus»). On prend bien au sérieux Nicolas Senèze («les intégristes… les intégristes… les intégristes…»). On prend bien au sérieux Alain Juppé («ce pape commence à poser un vrai problème»). On prend bien au sérieux Jacques Duquesne («On ne peut guère croire à la fois à l’incarnation et à la conception virginale»). On prend bien au sérieux Fiammetta Venner («Les nouveaux soldats du pape»).
Tous ces gens échappent à deux réactions saines qu’on pourrait leur opposer, le haussement d’épaule et le rire franc. J’observe qu’ils sont, oui: pris au sérieux. Dès lors je propose d’englober Dan Brown dans un ‘sérieux’ de même nature. Au nom de quoi leur épargner cela? L'idée n'est pas de moi, je l'ai lue dans Abeilles de verre d'Ernst Jünger. Officier démobilisé dans tous les sens du terme, le Capitaine Richard s'interroge:
Après tout d’ailleurs, si la ‘fraternité d’arme’ avait l’air comique, pourquoi prendre au sérieux des termes comme ‘le gouvernement’? ces messieurs avaient-ils monopolisé le droit d’échapper au comique? dans la dévaluation des mots, faisaient-ils exception?Est-ce assez clair? Je reprends. Dévaluation ou inflation des mots, c'est une simple question de point de vue de l'observateur. Il n'y a pas de raison de traiter les élucubrations de Dan Brown différemment de celles de Jacques Duquesne - et réciproquement.
Attention aux amalgames : je trouve que Sénèze est un journaliste qui fait assez bien son travail et qui prouve une certaine maîtrise de son sujet, ce qui n'est pas toujours le cas de ses confrères. Personnellement, je partage beaucoup de ses analyses du milieu tradi que je me pique de connaître plutôt très bien et je converge avec lui sur de nombreux points.
RépondreSupprimerQue ses analyses ne plaisent pas forcément, c'est un fait, mais cela ne permet cependant pas de le mettre dans le même sac que les menteurs et désinformateurs professionnels que vous citez par ailleurs.
Attention, beaucoup de violence très sanguinaire dans ce livre , sans doute pour élargir encore la cible des "lecteurs" . Le film doit être pire, car l'assiette des pigeons encore plus grande, violence à fond, titre et trame accrocheurs. Je ne parle pas du fond, car il n'y en a pas (oui, hochement d'épaules et rictus, sans importance). Le problème, c'est que c'est justement le dada de notre époque : pas de fond, accroche reliée à la pseudo-actualité (lynchage récent du Pape), beaucoup de violence, illusion de pénétrer les sociétés secrètes (comme les "Illuminati"), une dose de bling bling et le tour est joué, succès garanti.
RépondreSupprimerEnfin, le livre est là depuis plus de quatre ans, les masses ne l'ont pas lu, peut-être que la société a un peu mûrie et le film n'ira pas plus loin....?
«Les menteurs et désinformateurs professionnels» que je suis sensé citer… comme vous y allez, mon bon Antoine, comme vous y allez! Non, le point commun entre ceux que je cite, c’est qu’ils ne sont pas qualifiés pour leur rôle. Voulez-vous que je reprenne nom par nom?
RépondreSupprimerTerras passe pour un catho de gauche mais c’est une appellation qui se mérite. A-t-il la foi? il ne le revendique pas. -- Mordillat&Prieur font figure d’exégètes, de fins limiers. Leur talent est de faire prendre leurs pamphlets pour des documentaires rigoureux. -- Alain Juppé distribue bons et mauvais points. Il pontifie. Est-ce bien sérieux quand on est Juppé? -- Jacques Duquesne joue les apprentis théologiens. Il livre comme une réflexion profonde ce qui relève de l’élucubration, je maintiens le terme et je cite en exemple: «On ne peut guère croire à la fois à l’incarnation et à la conception virginale». -- Fiammetta Venner fait son enquête – A-t-elle le bagage intellectuel nécessaire pour appréhender son sujet? Parlant du catholicisme, elle croit que ‘dogme’ ou ‘dogmatique’ se rapportent à ‘psychorigide’.
Et puis Nicolas Sénèze. Qu’il ait des qualités, c’est bien la moindre des choses puisqu’il est chef adjoint du service Religion à La Croix et qu’il préside de l’AJIR (Association des journalistes d’information religieuse). Ce n’est pas là-dessus que je tique, c’est sur sa spécialisation. Nicolas Senèze a écrit un livre («La crise intégriste»). Nicolas Senèze anime un blog collectif au sein de La Croix (vatican-integristes.blogs.la-croix.com). Nicolas Senèze alimente une très intéressante base de données (lacriseintegriste.typepad.fr). Voulant résumer sa spécialité j’ai écrit: «les intégristes… les intégristes… les intégristes…». Il revendique le mot. Le 23 avril 2008, invité du Forum Catholique, il écrit : «Pour ce qui est du mot ‘intégrisme’, je répète encore que je l’emploie à dessein et absolument pas dans une optique polémique. Mais il faut bien appeler un chat un chat…» Autrement dit : je veux bien parler avec vous, mais en vous appelant d’un terme péjoratif, mieux! en vous demandant de reconnaître (ne serait-ce qu’implicitement) que vous le méritez bien.
C’est là-dessus que je dis que Senèze n’est pas qualifié pour son rôle d’observateur sérieux des traditionalistes, voir d’interlocuteur avec eux/nous. Senèze, c’est la politique de la main tendue… en pleine gueule!
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PS – Un texte manque dans la base de données de Nicolas Senèze : la recension de son propre livre sur le site de la FSSPX, par l’abbé Célier (avec un seul ‘l’). Les liens n’étant pas actifs dans les commentaires du Metablog, je vous le donne ci-dessous in extenso :
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[DICI – 5 avril 2008]
Dès les premières pages, on tombe sur de telles erreurs factuelles qu’on en reste atterré, et que le livre y perd tout crédit. Relevons-en quelques-unes au hasard.
Nicolas Senèze affirme (p. 10) que «plusieurs évêques ont refusé la décision du concile Vatican I sur l’infaillibilité pontificale», alors que, au contraire, tous les évêques se rallièrent à ce dogme, ce qui obligea les dissidents (les «vieux catholiques») à aller demander l’épiscopat aux schismatiques d’Utrecht.
Il situe (p. 33) la prise de Rome par les troupes du roi de Savoie en 1871, alors que la Porta Pia fut franchie le 20 septembre 1870.
Décrivant les experts les plus connus du Concile (p. 36), il fait de Karl Rahner un Suisse alors qu’il s’agit d’un Allemand, d’Edward Schillebeeckx un Néerlandais quand c’est un Belge, de Hans Küng un Allemand quand c’est un Suisse.
Parlant des épiscopats qui eurent une forte influence et constituèrent l’ossature de la «majorité» au Concile (toujours p. 36), il cite les évêques français, allemands et hollandais, oubliant carrément la Belgique qui, avec le cardinal Suenens, Mgr de Smedt, Mgr Delhaye, Mgr Charue, Mgr Cerfaux, Mgr Phillips, Mgr Onclin et, plus généralement, les experts de Louvain, eut une influence si déterminante sur le déroulement de Vatican II.
Il place le Chapitre général qui vit la démission de Mgr Lefebvre (p. 48) en septembre 1969, alors qu’il s’agit de septembre 1968.
Nicolas Senèze n’hésite pas à écrire (p. 60) : «Ralph Wiltgen souligne l’influence des évêques “des bords du Rhin” (Allemands, Hollandais, Belges et Français) dans le concile. Les intégristes le comprennent surtout comme une influence, forcément néfaste pour eux, des pays protestantisés contre la romanité». La Belgique et la France seraient donc devenues subrepticement (pour les intégristes, sans doute) des «pays protestantisés»?
Il signale l’exode rural qui vide les campagnes (p. 64) et assure néanmoins dans le même temps que « la population rurale passe ainsi de 56 % à 69 % de la population totale entre 1954 et 1975 ».
Il soutient (p. 68) que la concélébration est «rendue obligatoire le Jeudi saint», alors que la concélébration n’est jamais requise, comme le rappelle notamment le canon 902 du Code de droit canonique. Dans le même genre d’imprécisions, il prétend (p. 166) que «tout prêtre oriental peut célébrer selon le rite latin», ce qui est évidemment faux, et contraire en particulier au canon 846 § 2, qui rappelle que «le ministre célébrera les sacrements selon son rite propre». Il se contredit d’ailleurs sur ce point deux pages plus loin, affirmant (cette fois-ci à juste titre) que «dans l’Église, on ne choisit pas son rite : on célèbre celui de sa propre tradition».
Il assure (p. 128) que «quinze prêtres de la Fraternité Saint-Pie X (…) fondent la Fraternité Saint-Pierre», alors qu’ils n’étaient que douze.
Dans la foulée de la reconnaissance de l’abbaye du Barroux en juillet 1988, il invente (p. 129) une «reconnaissance» en 1988 et un «rattachement à Rome» des abbayes de Fontgombault, de Randol et de Triors, abbayes qui, depuis le début de leur existence, étaient évidemment reconnues canoniquement et rattachées à Rome.
Brouillé avec les noms, il orthographie en particulier systématiquement «Cellier », quand le livre dont il s’inspire abondamment, Benoît XVI et les traditionalistes (et qu’il cite en bibliographie, mais toujours avec la même faute), lui indique clairement que ce nom s’écrit « Celier ».
Lorsqu’il commence par situer avec raison (p. 46) l’intervention de Josef Ratzinger au Katholikentag de Bamberg en juillet 1966, il nous rassure ; mais la déception arrive peu après (p. 151) lorsque, inexplicablement, il finit par la dater de 1965.
Bref, l’ouvrage fourmille d’erreurs factuelles plus ou moins graves. A cela s’ajoutent les arguments usés jusqu’à la corde, les explications qui, il y a trente ans, n’expliquaient déjà rien du tout et qui, aujourd’hui où la Tradition est plus vivace que jamais, sentent la naphtaline. Ainsi, tout au long de son livre, Nicolas Senèze essaie de démontrer que le traditionalisme est simplement une affaire politique, car ses adeptes ne sont qu’un ramassis de vieux pétainistes, d’anciens disciples de Maurras et d’ex-nervis de l’OAS ; affirmation bien étrange quand on sait que la moyenne d’âge desdits traditionalistes se situe largement en dessous de 40 ans.
Pour lui, le traditionalisme est essentiellement, voire exclusivement, un phénomène français, quand les Etats-Unis représentent un foyer majeur de la fidélité à la messe tridentine, sans oublier l’Allemagne, la Suisse, et aujourd’hui les Philippines ou le Gabon.
A ses yeux, la crise des années 60-70 n’a été qu’une sorte de rhume des foins, quand le récent ouvrage de Mgr Maurice Gaidon, Un évêque français entre crise et renouveau de l’Eglise (éditions de l’Emmanuel, 2007) témoigne au contraire du cataclysme terrifiant que cela a été, au moins en France.
D’après Senèze, les errements liturgiques sont désormais oubliés et abandonnés, alors que les documents romains les plus récents ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur ce point précis. Il ose affirmer que les traditionalistes ne sont tels que parce qu’ils n’ont rien compris à la liturgie, quand la lettre du pape accompagnant le Motu Proprio affirme explicitement que la réaction s’est développée avant tout chez ceux qui avaient «une remarquable formation liturgique, ainsi qu’une familiarité profonde et intime avec la forme antérieure de la célébration liturgique».
En clair, un livre «ni fait, ni à faire», un ouvrage déjà lu cent fois, qui remâche – en moins bien - ce que beaucoup d’autres ont déjà dit depuis longtemps. On attend encore une étude sérieuse de cette crise qui n’est pas tant celle des «intégristes» que de l’Eglise que le cardinal Ratzinger comparait, un peu avant son élection au Souverain Pontificat, à une barque qui «prend l’eau de toutes parts».
Abbé Grégoire Célier
Comme pour le premier livre, cela fait belle lurette de mon côté que j'ai lu le livre. A chaque fois que j'ai regardé un film tiré d'un livre, à chaque fois force était de constater que le film était toujours moins intéressant que le livre. Forcément, il fallait couper ici, là, transformer peu ou prou l'histoire. C'est comme cela que l'on est très déçu. J'ai lu il y a quelques années ce livre, après le da vinci. Il était moins intéressant, moins imaginatif, l'histoire moins bien ficelée. Si le film est encore moins bien fait, alors cela risque d'être super nul comme film.
RépondreSupprimer(en réponse à Nathalie) Madame, on me cache tout! On ne me dit rien! Quoi? il y aurait eu un film tiré du livre de Nicolas Senèze? J'en apprends chaque jour.
RépondreSupprimerFranchement, la recension de Célier ne met en évidence que des erreurs minimes et des vétilles, je l'avais déjà lue et trouvée peu probante...
RépondreSupprimerSénèze appelle un chat un chat et sincèrement, sur son analyse politique, je le rejoins. Lorsque Célier affirme tout à fait gratuitement que la moyenne d'âge des tradis se situe au dessous de 40 ans, on se dit qu'il se fiche du monde, tout simplement ou qu'il n'a absolument pas connu les tradis des années 80 !
Bref, je maintiens que vous faite à Sénèze un bien mauvais procès et que Célier n'est pas, et de loin, votre meilleur allié !
Ayant bien lu, quant à moi, votre commentaire, notamment la recension décisive de l'abbé Célier, je soutiens que, du point de vue cinématographique, le livre de Nicolas Senèze pourrait être porté à l'écran sous le titre : "Le désinformateur".
RépondreSupprimerje comprends que mon commentaire vous contredisant vous ait énervé et que vous ne le publiez pas... mais ne tombez pas, par pitié, dans un lynchage style FC de Sénèze, qui montre qu'une seule chose : que les tradis ne sont pas catholiques... Dire que la recension de Célier est "décisive" c'est prendre ses désirs pour des réalités et tomber dans le travers que l'on reproche à l'autre.
RépondreSupprimermerci de m'avoir publié. Mais je me rends compte à la relecture que je tombe dans la polémique et si je suis désagréable, c'est involontairement, veuillez m'en excuser.
RépondreSupprimerSimplement, ce que j'ai voulu dire, c'est que je trouve injuste de mettre Sénèze dans le même panier que les autres. Sénèze respecte tous les dogmes de l'Eglise catholique et n'a jamais remis en cause le moindre enseignement de l'Eglise, ce n'est pas le cas des autres que vous avez cités.
Sinon, concernant la recension de l'Abbé Célier, elle pèche par omission car un certain nombre d'évêques ont bel et bien refusé Vatican I, certains sont partis précipitamment pour ne pas avoir à contre-signer le décret dogmatique. 2 Pères ont voté contre et n'ont signé qu'a posteriori après la proclamation pontificale, l'opposition de Mgr Dupanloup ou de Mgr Ketteler est restée légendaire même s'il se sont ralliés au cours des discussions, etc. Bref, la proclamation de ce dogme ne se fit pas sans soubresauts que l'Abbé Célier semble nier par omission. D'autre part, traiter les vieux catholiques de dissidents de Vatican I est un contre-sens historique puisque ce schisme existait depuis depuis 1723 : les raccourcis de l'Abbé Célier mériteraient des développements et ce simple rappel montre que la recension est sans doute au moins aussi fautive que l'ouvrage recensé !...
Mais il me semble que ce présent blog est d'un autre niveau que celui de la polémique que je contribue d'ailleurs à entretenir et ne doit, en tous cas, pas tomber dans les attaques ad hominem dont notre milieu a la peu charitable habitude.
Mon cher Antoine, pour qu’il y ait polémique il faut que les avis divergent, ce n’est pas le cas. Vous me dites que Senèze est catholique, que ses analyses sont pertinentes, qu’il fait bien son travail? C’est sûrement un bon patron de l’Association des Journalistes d’Information Religieuse (AJIR), et un bon numéro deux du service religion à La Croix. Tant mieux.
RépondreSupprimerCe n’est pas la-dessus que je le trouve peu crédible et donc (je reviens à mon texte) peu sérieux. C’est sur ses rapports avec les tradis (nous, en gros). A force de travail, Nicolas Senèze s’est imposé ces dernières années comme l’homme du sujet (ses articles, son blog, son livre, etc). Il a son ressenti personnel, il est en quelque sorte juge et partie, situation inéluctable vu le nombre restreint d’acteurs, et tout à fait jouable avec un peu de bonne volonté.
Hélas! que voyons-nous? Animant le blog de La Croix sur la réintégration des évêques, il n’autorise personne de la FSSPX parmi les auteurs. Invité par des prêtres traditionalistes de divers horizons, il décline leurs propositions. Alimentant une base de textes sur ce qu’il nomme «la crise intégriste», il n'y poste pas la réponse que font les «intégristes» à son livre, via l’abbé Cellier. Cette réponse est peu probante? Ce serait déjà, en soi, une information. La poster serait un début de dialogue avec. Telle n’est pas la stratégie de Nicolas Senèze.
Que penseriez-vous de quelqu’un qui écrirait (exemple absurde) un livre sur vous, mais qui ne souhaiterait pas vous rencontrer, ne voudrait pas vous donner la parole, ni même vous parler? Dans ces conditions, Nicolas Senèze ne saurait être sérieux quand il parle de «réconciliation», même si c’est pour dire aussi sec (c’est récurrent chez lui) que «les intégristes» (son mot fétiche) la «refuse» (son jugement).
De là à ‘lyncher’ cet homme… Loin de moi l’idée de lyncher qui que ce soit, journaliste talentueux, auteur à succès, ou premier ministre. Tous dans leur genre ont en commun d’être peu qualifiés à un moment ou un autre, donc peu sérieux sur ce coup-la. Alain Juppé est sûrement qualifié dans son job d’homme politique – mais pas pour donner bons et mauvais points au pape. Jacques Duquesne a présidé le conseil de surveillance de L'Express – il est moins crédible comme théologien. Dan Brown raconte bien son histoire – elle n’est pas faite pour être confronté à la réalité ne serait-ce que factuelle. Nicolas Senèze? Etant tradi sur un blog tradi, je m’intéresse à ses rapports avec ceux qu’il nomme «les intégristes», sans pour autant faire une fixation sur le bonhomme. Vous m’en parlez, je vous réponds, et encore: en comité restreint puisque dans la partie commentaires.
A ce sujet… les commentaires m’arrivent sous forme de mails, je dois les lire et cliquer pour les publier, chose que je remets parfois (ça a été le hier) au lendemain. Les vôtres sont toujours bien sentis, donc bienvenus. Si je devais m’énerver de tout ce que je vois passer et qui est parfois un peu... surprenant, j’en deviendrais fada.
Cher Webmestre, merci de votre réponse courtoise. Sinon, je reconnais que Sénèze a un défaut : il n'est pas toujours adroit et sa délicatesse ressemble souvent à celle de l'éléphant dans un magasin de porcelaine ! Mais sur le fond, il me semble qu'il a l'adresse de mettre la FSSPX face à ses contradictions internes, qu'elles soient théologiques, politiques ou sociologiques... Mais bon, je vais tâcher de ne pas en rajouter une couche complète et vous souhaite, à vous et aux lecteurs, un excellent dimanche.
RépondreSupprimerA propos, Florian Michel et Bernard Sesboüé sont-ils crédibles quand ils parlent des lefebvristes ?
RépondreSupprimerhttp://www.laprocure.com/livres/florian-michel/de-mgr-lefebvre-mgr-williamson-anatomie-un-schisme_9782283610619.html
J'ai trouvé leur petit ouvrage fort instructif s'agissant de la filiation idéologique du mouvement lefebvriste. D'après Florian Michel, la FSSPX serait déchirée entre son ultramontanisme affiché et ses tendances gallicanes, comme l'Action française en son temps. D'ailleurs, il y a beaucoup de points communs entre ces deux mouvements, même s'ils ne sont pas de même nature. Et il y a un intéressant parallélisme entre la crise de 1926, qui vit l'Action française condamnée par le pape, et celle de 1976, qui vit Mgr Lefebvre suspens a divinis après qu'il eût ordonné des prêtres et des diacres sans autorisation.
Un paradoxe douloureux à vivre qui expliquerait les difficiles négociations entre le Vatican et les "intégristes".
Dans ce fil il y a deux trames : deux entrées sur le livre "Angels & Demons" de Brown (suite à l'annonce du film) et les échanges /N.Senèze. Les deux mélangées dans un joyeux entrelac, rien d'étonnant que le webmaster en devient "fada" (sic). Tenez bon et séparez ces deux fils car les deux discussions intéressantes et là c'est trop brouillé pour intervenir d'une manière cohérente.
RépondreSupprimerC'est vrai que les arguments de l'abbé Célier sur les "erreurs" de N.Senèze ne sont pas très convaincants. Les "erreurs" en question, ce sont plutôt des imprécisions ou des négligences sur des points de moindre importance voire pas importants (p.ex la date '65 ou '66, fin '71 ou '72, ortographe d'un nom etc, pas pertinent par rapport au fond); certes, pour plus de qualité /forme et ne serait-ce que pour ne pas prêter le flan à des "analyses pointues" comme celle de l'abbé, ce genre de précipitation aurait pu être évité, mais enfin, le fond des propos n'en est pas changé et certainement ce n'est pas de la "désinformation".
RépondreSupprimerIl y a deux trames, oui, comme il aurait pu y en avoir une troisième (Alain Juppé) ou une quatrième (Mordillat&Prieur) ou une dixième. Mon propos est de dire que justement tout cela est un joyeux entrelacs qui participe de la même étoffe, chacun selon son style, chacun dans son domaine: tous tirent dans la même direction. Ah, mais Nicolas S. est catho, lui c'est différent, c'est spécifiquement sur nous qu'il tire!
RépondreSupprimer"c'est spécifiquement sur nous qu'il tire" dit le webmestre
RépondreSupprimer"Nous" ?? cela dépend de ce que l'on met derrière ce terme, car sur ce blog on sent assez peu, parmi les commentaires en tout cas, des personnes qui seraient la cible du livre de NS. Cathos pratiquants, assistant par préférence à la messe du bon Pape JXXIII, dans le respect du Saint Père (présent et passé)et de l'ensemble du Magistère de l'Eglise, ne se sentent nullement visés. Personnellement je ne me sens pas visé, franchement c'est un livre qui cible peut-être les lefebvristes (libellés integristes par NS, dans de nombreux cas pas totallement à tort), mais ne vise pas dans son essence ceux qui font le choix de participer à la messe traditionnelle.
Cher Webmestre, ce que vous dites sur NS n'est pas vrai ou alors vous êtes le webmestre de la Porte Latine et non celui de l'IBP ! En réalité, NS décrypte les lefébvristes (et il ne tire pas sur eux, il se contente de mettre en évidence, je le répète, leurs contradictions...) dont il a effectivement fait son sujet d'étude favori. Et quand il traite des lefébvristes, je ne me sens franchement pas concerné... et vous ? (question tendancieuse...!)
RépondreSupprimerAntoine, vous avez juste, c'est pratiquement la teneur de mon message de ce midi.... et qui, pour l'instant, n'a pas été publié ! (????)
RépondreSupprimerEspérons que le webmestre ne va pas tarder. Vous verrez, c'est exactement la même réflexion
(re les lefebvristes notamment), cela ne fait que renforcer la probable véracité de nos propos
Il y avait deux sujets dans ce fil, en voici un troisième : «le webmaster est-il lefebvriste?» Je réponds, non pas que ma personne offre un quelconque intérêt, mais puisque vous demandez, je réponds : Oui, bien sûr! et pour deux raisons que je vais vous dire, à condition que vous notiez bien que je ne suis pas le porte-parole, juste le webmaster du blog de l’abbé du centre parisien de l’IBP, que ce que je dis n’engage ni le blog ni l’abbé ni le centre ni l’IBP – et c’est heureux !
RépondreSupprimerJe suis «lefebvriste» parce que les personnes qui connaissent l’histoire du mouvement traditionaliste (ce sont souvent elles qui l’ont faite) témoignent par exemple que «Mgr Lefebvre a eu ce rôle historique de maintenir la tradition. Sans lui, il n’y aurait plus de prêtres en mesure de dire la messe traditionnelle» (Abbé Laguérie, cité par La Croix - 20/02/2008). En quelque sorte, ICRSP, FSSPX, IBP, FSSP: tous des fils et petits-fils de Mgr Lefebvre. Dont le portrait, à Saint Eloi «voisine avec celui de Benoît XVI» (La Croix toujours), il faut savoir assumer ses racines, et les revendiquer. Donc, pour ma part: «Merci Monseigneur» (ça, c’est une citation du Cardinal Oddi à Ecône).
Ensuite je suis «lefebvriste» parce que les reproches faits aux «lefebvristes» par quelques journalistes propres sur eux (en gros: «aigris», «plus politiques que religieux», «héritiers de la vieille extrême-droite», etc) n’ont rien à voir avec la statut canonique de la chapelle que je fréquente.
Si vraiment nous sommes tous des rescapés de l’OAS (j’étais pas né), si nous sommes nostalgiques de Vichy (Fiammetta, si tu savais !), si nous portons tous un manteau Loden (tu parles ! j’ai du aller sur Google pour vérifier la majuscule), si les prêtres qui disent la messe ne voient en elle «qu’un drapeau» (j’en passe et des meilleures)… Ces pseudo-constats sont sensés dire les motivations profondes des «lefebvristes». Ils ont valeur d’accusation chez ceux qui les profèrent.
Et brusquement parce que le prêtre qui dessert la chapelle change de structure, ou parce que sa structure change de statut canonique, nos motivations profondes changeraient? notre être profond serait modifié? nous changerions nous seulement d‘étiquette (intégristes à traditionalistes) mais encore: nous changerions tout court, nous deviendrons (comme eux) des gens bien? Allons! je n’y crois pas.
Et à mon avis, eux non plus n’y croient pas. Avez-vous lu dans leurs journaux l’article sur le prochain pèlerinage de Chartres, en union juridique (et pas que!) avec Rome depuis plus de 20 ans? Moi non plus. Pas lu parce que pas vu, parce qu’il n’existe pas, ni en 2009 ni en 2008 ni en 2007 ni jamais avant (ou alors: ça m’aurait échappé?). Un article après, oui, pour dire que nous étions 8.000 à marcher pendant trois jours, ça passe. Mais un article avant, ça risquerait de donner des idées à quelques personnes, comme par exemple d’y aller, pourquoi pas vouloir y lire (c’est ce qui ce fait classiquement) les coordonnées de l’association organisatrice, tant qu’à rêver!
Donc oui, quand j’entends «lefebvriste» je me sens visé. Il y a pire accusation.