Extraordinaire Pilate ! Un seul mot pourrait le décrire : "Ce sont mes troupes, il faut bien que je les suive".
Ce personnage, cité par Tacite, fait partie de la upper class. il a du métier. On ne se retrouve pas par hasard procurateur d'une poudrière ! Parce qu'il a du métier, il sait que Jésus est innocent. Seulement voilà, c'est un innocent un peu particulier. Lui ne clame pas son innocence. Il se tait ! Au plus grand étonnement du Procurateur (étonnement noté par les trois synoptiques), Jésus garde le silence. "Ne sais tu pas que j'ai le pouvoir ? " demande Pilate dans saint Jean. Oui le pouvoir de vie et de mort sur toi... "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avais été donné d'en haut".
Pilate a quelques principes de gouvernement. il sait bien que condamner un innocent, cela n'arrange jamais les affaires. Et puis sa femme lui a fait dire des choses... inquiétantes sur ce personnage. En bon Romain, Pilate est superstitieux. Il cherche un moyen...
Qui voulez-vous que je vous délivre, Barabbas ou Jésus appelé Messie ? Cette question a une portée que Anne Cécile me fait découvrir, en me mettant sous les yeux un texte intéressant, avec lequel bien sûr je ne suis pas d'accord. En toute courtoisie. François Miclo, sur Le Causeur (un Bog passionnant dirigé par Elisabeth Lévy), souligne que bar-abbas, cela signifie "fils de papa". Il ne lui en faut pas plus pour faire de Barabbas une sorte de sosie inversé du Christ. Un personnage du coup qui, sous sa plume, devient purement allégorique.
Mais enfin, cela n'a rien à voir. Ce n'est pas parce que le Christ appelait Dieu "papa" (abba), que Jésus devient Barabbas (fils de papa). Oh ! Il y a certainement un jeu de mot sur le nom de barabbas : le fils à papa. Les Juifs, sollicité par Pilate, ont préféré garder le fils à papa, plutôt que d'épargner celui qui s'était dit lui-même le fils de l'homme, en référence à la sublime prophétie de Daniel (7, 14), sur un Fils d'Homme assis à la droite de la puissance divine. Celui-là, alors qu'il est dans leur propre Livre, sur le moment ils ne l'admettent pas. Celui qui est épargné, c'est le Fils à papa, celui qui commet des attentats pour que le Peuple reprenne son indépendance.
Qui sera gracié par le Romain, le fils à papa ou le Fils de l'Homme que dans quelques minutes Pilate désignera en deux mots restés fameux : Ecce homo. L'homme. L'homme Dieu qui annonce aux hommes, s'ils la veulent, leur divinisation. Ca vaut la peine de ne pas rester un fils à papa, de ne pas s'en tenir à sa lignée et à sa généalogie, lorsque ce qui est en question est un tel destin.
Non nascuntur christiani, dit Tertullien. On ne naît pas chrétien, on le devient. Pas de fils à papa chez nous, seulement des gens qui se revendiquent, avec aplomb, fils et filles de Dieu et qui, le revendiquant, finissent par devenir dignes de ce titre. Mgr de Quelen avait beau expliquer, en pleine Restauration (avant 1830) que "Jésus était de très bonne famille par sa mère". Peu importe ! Dans le royaume des cieux les quartiers de noblesse ne s'acquièrent pas par héritage, mais uniquement par le mérite. Barabbas, le fils à papa, n'y a pas sa place.
Pilate a eu le choix entre Jésus et Barabbas. Nous avons nous le choix entre : rester des fils à papa, fiers de nos familles et de nos ethnies, ou devenir disciples du Fils de l'homme.
Vous allez me dire qu'avec Barabbas, c'est de l'identité dont je doute. Pas du tout ! La grâce ne supprime pas la nature. Le surnaturel ne fait pas disparaître l'ordre humain des choses. mais le chrétien est celui qui, par son baptême s'établit dans la dualité, fils de Dieu au-dessus de tous les jeux sociaux (Nietzsche, fils de Pasteur, lorsqu'il parle du Surhomme, a en tête ce "fils de Dieu" chrétien) et en même temps issu d'une famille, d'un pays, d'une éducation etc. Ne reniant rien. Ni l'un ni l'autre. C'est la foule qui choisit entre Barabbas le patriote et Jésus le grand prêtre des biens à venir. C'est Pilate qui oblige à ce choix.
Il me semble que le chrétien n'envoie à la mort ni Jésus le Fils de l'homme ni Barabbas, le fils à papa... C'est toute sa grandeur, cette dualité. Assumée.
Ce personnage, cité par Tacite, fait partie de la upper class. il a du métier. On ne se retrouve pas par hasard procurateur d'une poudrière ! Parce qu'il a du métier, il sait que Jésus est innocent. Seulement voilà, c'est un innocent un peu particulier. Lui ne clame pas son innocence. Il se tait ! Au plus grand étonnement du Procurateur (étonnement noté par les trois synoptiques), Jésus garde le silence. "Ne sais tu pas que j'ai le pouvoir ? " demande Pilate dans saint Jean. Oui le pouvoir de vie et de mort sur toi... "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avais été donné d'en haut".
Pilate a quelques principes de gouvernement. il sait bien que condamner un innocent, cela n'arrange jamais les affaires. Et puis sa femme lui a fait dire des choses... inquiétantes sur ce personnage. En bon Romain, Pilate est superstitieux. Il cherche un moyen...
Qui voulez-vous que je vous délivre, Barabbas ou Jésus appelé Messie ? Cette question a une portée que Anne Cécile me fait découvrir, en me mettant sous les yeux un texte intéressant, avec lequel bien sûr je ne suis pas d'accord. En toute courtoisie. François Miclo, sur Le Causeur (un Bog passionnant dirigé par Elisabeth Lévy), souligne que bar-abbas, cela signifie "fils de papa". Il ne lui en faut pas plus pour faire de Barabbas une sorte de sosie inversé du Christ. Un personnage du coup qui, sous sa plume, devient purement allégorique.
Mais enfin, cela n'a rien à voir. Ce n'est pas parce que le Christ appelait Dieu "papa" (abba), que Jésus devient Barabbas (fils de papa). Oh ! Il y a certainement un jeu de mot sur le nom de barabbas : le fils à papa. Les Juifs, sollicité par Pilate, ont préféré garder le fils à papa, plutôt que d'épargner celui qui s'était dit lui-même le fils de l'homme, en référence à la sublime prophétie de Daniel (7, 14), sur un Fils d'Homme assis à la droite de la puissance divine. Celui-là, alors qu'il est dans leur propre Livre, sur le moment ils ne l'admettent pas. Celui qui est épargné, c'est le Fils à papa, celui qui commet des attentats pour que le Peuple reprenne son indépendance.
Qui sera gracié par le Romain, le fils à papa ou le Fils de l'Homme que dans quelques minutes Pilate désignera en deux mots restés fameux : Ecce homo. L'homme. L'homme Dieu qui annonce aux hommes, s'ils la veulent, leur divinisation. Ca vaut la peine de ne pas rester un fils à papa, de ne pas s'en tenir à sa lignée et à sa généalogie, lorsque ce qui est en question est un tel destin.
Non nascuntur christiani, dit Tertullien. On ne naît pas chrétien, on le devient. Pas de fils à papa chez nous, seulement des gens qui se revendiquent, avec aplomb, fils et filles de Dieu et qui, le revendiquant, finissent par devenir dignes de ce titre. Mgr de Quelen avait beau expliquer, en pleine Restauration (avant 1830) que "Jésus était de très bonne famille par sa mère". Peu importe ! Dans le royaume des cieux les quartiers de noblesse ne s'acquièrent pas par héritage, mais uniquement par le mérite. Barabbas, le fils à papa, n'y a pas sa place.
Pilate a eu le choix entre Jésus et Barabbas. Nous avons nous le choix entre : rester des fils à papa, fiers de nos familles et de nos ethnies, ou devenir disciples du Fils de l'homme.
Vous allez me dire qu'avec Barabbas, c'est de l'identité dont je doute. Pas du tout ! La grâce ne supprime pas la nature. Le surnaturel ne fait pas disparaître l'ordre humain des choses. mais le chrétien est celui qui, par son baptême s'établit dans la dualité, fils de Dieu au-dessus de tous les jeux sociaux (Nietzsche, fils de Pasteur, lorsqu'il parle du Surhomme, a en tête ce "fils de Dieu" chrétien) et en même temps issu d'une famille, d'un pays, d'une éducation etc. Ne reniant rien. Ni l'un ni l'autre. C'est la foule qui choisit entre Barabbas le patriote et Jésus le grand prêtre des biens à venir. C'est Pilate qui oblige à ce choix.
Il me semble que le chrétien n'envoie à la mort ni Jésus le Fils de l'homme ni Barabbas, le fils à papa... C'est toute sa grandeur, cette dualité. Assumée.
Il semble que Miclo ne soit pas le premier à envisager l'homonymie et l'opposition : et Joseph Ratzinger, dans on livre sur Jésus de Nazareth livre une belle réflexion sur le sujet et l'opposition entre le fils du père qui défend un royaume terrestre et le Fils du Père qui propose un royaume céleste... le choix qui est fait malheureusement à celui que nous faisons souvent...
RépondreSupprimerZut, erreur de syntaxe !
RépondreSupprimerlire : "le choix qui est fait est malheureusement comparable à celui que nous faisons souvent..."
Toutes mes excuses et bonne fête de Pâques à tous